Chapitre 2 : l'organisme en charge de la conservation :
le CERKAS 1
Dans le souci de préserver le patrimoine bâti en
terre en général et le ksar des Aït
Ben Haddou en particulier, le Ministère
chargé des affaires culturelles a procédé à la
création du Centre de Conservation et de Réhabilitation du
Patrimoine Architectural des zones atlasiques et subatlasiques, connu sous
le nom usuel du CERKAS, en 1989 dans la partie Sud-est de la kasbah de
Taourirt (à Ouarzazate) qui a été restaurée et
aménagée à cette
fin2.
2.1. La mission du CERKAS
La mission du centre en question - selon son appellation
officielle - consiste à
la conservation et la réhabilitation du patrimoine
architectural des zones atlasiques et subatlasiques, c'est-à-dire la
zone s'étendant du Souss (Anti Atlas) jusqu' à la
Province de Figuig en passant par les grandes vallées
présahariennes et le Tafilalet.
A cet effet, ce centre est chargé de différents
volets, à savoir : la réhabilitation et la mise en valeur du
patrimoine architectural, la sauvegarde des éléments
révélateurs de ce patrimoine, l'entreprise d'études
tendant à développer la connaissance des architectures
traditionnelles de la région, la publication et la diffusion
d'informations, la collaboration à des études comparatives sur
les architectures en terre, l'établissement et l'entretien de relations
avec les institutions nationales et internationales qui s'intéressent au
même thème.
2.2. La creation
La création et le développement du Centre ont pu
s'effectuer en très grande partie grâce à une
étroite collaboration avec des organismes internationaux dont
l'apport financier a été substantiel notamment
le PNUD et l'UNESCO3. Les accords conclus avec ces
organismes sont arrivés à leur terme en 1996. Les inondations qui
avaient envahi le site du Ksar Aït Ben Haddou en 1989 en causant
d'importants dégâts au ksar ont accéléré le
processus de création du Cerkas.
Le centre occupe un vase espace dans la Qasba restaurée
de Taourirt qui est une propriété de la municipalité de
Ouarzazate. Il regroupe actuellement 25 personnes dont
1 Le Cerkas m'a accueilli et hébergé pendant 3
mois (mai-juin-juillet) dans le cadre d'un stage de formation professionnelle
assuré par l'Université Senghor.
2 Arrêté du ministre des Affaires culturelles du
3 janvier 1990 (B.O n° 4062 du 5 septembre 1990 p. 470) portant
création du Centre.
3 Projet MOR/87/016 « Appui à la création
du Centre de Conservation et de Réhabilitation des Kasbas du Sud »
exécuté de 1987 à 1989.
dix agents journaliers ; le reste étant
constitué de personnel à compétence administrative (une
secrétaire et un régisseur économe) et technique : des
conservateurs, une architecte, un topographe géodésiste, des
adjoints techniques, un photographe, et un coopérant japonais
(architecte) de la JICA. La structure est gérée par un
conservateur (anthropologue). Elle dispose d'un budget de fonctionnement
réduit, auquel s'ajoute une défaillance en moyen de transport. Le
parc automobile existant (une Renault 4 et une Land-Rover, issues d'une
dotation du PNUD) est assez vétuste en raison des missions
effectuées depuis 1991.
Sur le plan logistique, le Centre dispose d'un unité
informatique importante, fourni dans le cadre d'une coopération avec les
Suisses (voir plus loin) sur l'inventaire du patrimoine architectural dans la
vallée de Draa.
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