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La gestion des sites du patrimoine mondial au Maroc: Le cas du Ksar Ait Ben Haddou (province de Ouarzazate)

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par Hassan ZAKRITI
Université internationale de langue française au service du développement africain - DEPA 2005
  

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2.4. Les capacités en ressources de financement :

2.4.1. Les crédits publics : l'Etat, les collectivités locales

Il revient aux Etats parties de gérer leurs biens inscrits sur la Liste de l'Unesco, et

leur fournir les ressources nécessaires pour garantir leur durabilité. Les contributions nationales du Budget de l'Etat sont généralement assurées par l'intermédiaires des ministères chargées des Affaires culturelles ou du patrimoine culturel ; elles sont complétées par celles des autorités provinciales et des collectivités locales, en

1 Cf. iccrom chronique, n° 28, septembre 2002 (p. 17).

particulier pour les biens situés dans des zones à forte population et/ou à domination urbaine.

2.4.2. Le Fonds du patrimoine mondial

Il a été créé en 1972 par la Convention et ses revenus proviennent

essentiellement des contributions obligatoires des Etats Parties - qui s'élèvent à 1% de leurs contributions au budget de l'UNESCO -, ainsi que de contributions volontaires. Il est également alimenté par les fonds en dépôt alloués par les pays pour des besoins spécifiques et par les recettes de ventes de publications sur le patrimoine mondial. Il incombe au Comité du patrimoine mondial d'allouer des fonds suivant l'urgence des demandes, c'est pourquoi la priorité est accordée aux sites les plus menacés, y compris ceux qui sont classés comme patrimoine mondial en péril.

Le Fonds du Patrimoine Mondial assiste les Etats parties dans l'identification et la préservation des sites du patrimoine mondial. Le travail de l'identification, de conservation et de préservation relatif au patrimoine mondial est très coûteux et le Fonds du patrimoine mondial ne peut satisfaire toutes les demandes d'assistance internationale. Le Comité du patrimoine mondial applique des conditions strictes et les demandes doivent rentrer dans des catégories précises : assistance préparatoire, coopération technique, assistance d'urgence, formation et assistance d'éducation et de

promotion1.

2.4.3. Les fonds privés

L'inscription sur la Liste du patrimoine mondial constitue une sorte de

labellisation des biens culturels nationaux comme étant des sites exceptionnels, ayant des potentialités énormes, disposant d'atouts importants , offrant une rentabilité sociale et économique et constituent à priori de bons modèles de gestion. Néanmoins, le label Patrimoine Mondial mobilise peu de fonds privés, encore moins dans les pays en développement. Dans la plupart de ces pays, les biens ne portent même pas l'emblème du Patrimoine Mondial, alors qu'il s'agit d'un élément recommandé par l'Unesco et permet une certaine reconnaissance aux yeux de la collectivité et des visiteurs.

L'initiative privée dans la dynamique de sauvegarde et de valorisation du patrimoine mondial reste jusqu'à maintenant marginale et les contributions attestées restent sporadiques et irrégulières.

1 Sur ces catégories voir également le Kit d'information du Patrimoine Mondial, (financement et soutien).

La participation financière privée à la protection et la conservation est primordiale parce que tout d'abord une grande partie du patrimoine appartient à des propriétaires privés surtout quand il s'agit de villes historique ou des ensembles architecturaux, et d'autre part parce que généralement l'Etat n'est pas en mesure de mobiliser des ressources adéquates aux enjeux que représente l'inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial.

La réalisation de cet objectif dépend du développement de systèmes appropriés d'information, de coordination et d'incitation.

L'investissement privé dans la sauvegarde des structures patrimoniales dépend de l'investissement public dans la stimulation des économies et la modernisation de l'infrastructure des zones urbaines historiques et les ensembles architecturaux du milieu rural.

2.4.4. La coopération internationale :

a. les programmes thématiques de l'ONU : le cas du PNUD

La coopération internationale constitue une source importante de financement pour

les programmes de sauvegarde des sites du patrimoine mondial.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) est à ce titre très significatif. Il intervient par le biais de différents programmes liés essentiellement à la lutte contre la pauvreté, au développement du secteur d'habitat (UN-Habitat), à l'assistance technique en matière de développement social, à la tenue d'ateliers régionaux et nationaux visant le développement des capacités locales et des mécanismes de la gestion participative (l'exemple de l'Agenda 21).

b. la Banque Mondiale

La Banque Mondiale, elle aussi, est devenue de plus en plus présente dans des

programmes de revitalisation, de viabilisation et de promotion du Patrimoine Mondial situé dans les pays en développement. Depuis 2001, elle a organisé trois réunions avec le Centre du Patrimoine Mondial pour discuter de la coopération en matière de culture et de développement et améliorer la conservation des sites du patrimoine mondial dans le cadre de ses programmes et projets. L'institution de Bretton-Woods s'est même dotée d'une structure compétente en la matière : le Groupe

du patrimoine culturel de la Banque Mondiale1.

1 Cf. « la Banque Mondiale et le patrimoine mondial », in La Lette du patrimoine Mondial, N°44, marsavril, 2004 ( p.3)

c. La coopération régionale : l'exemple du Programme

MEDA

La Conférence euro-mediterrannéenne des ministres des Affaires étrangères

qui s'est tenue à Barcelone en novembre 1995, a marqué le début du partenariat entre les pays européens et méditerranéens (le Processus de Barcelone) et a donné naissance au Programme MEDA qui en est l'instrument financier. Le cadre s'est élargi depuis, pour englober le secteur de la culture et sa composante patrimoniale.

Lors de la conférence ministérielle de Bologne (Italie) sur le patrimoine culturel euro-méditérrannéen, les ministres ont déclaré que le patrimoine était un champs d'action hautement prioritaire, étant donné la richesse de ce domaine et les besoins existants, sa visibilité pour le grand public et son impact sur le tourisme culturel et sur la création d'emplois. Dans ce contexte, le programme Euromed Heritage a été lancé en 1997, afin de préserver et de promouvoir le patrimoine culturel euro-méditerranéen

(phase I ; étalée sur 6 ans)1.

La part des sites du patrimoine mondial dans ce programme n'est pas déterminée, car il s'agit d'une série de programmes thématiques à l'image des projets CORPUS, IPAMED et PISA (relatifs respectivement à la Conservation de l'architecture traditionnelle méditerranéenne, à la Cartographie informatique du patrimoine historique, et à la Programmation intégrée des sites archéologiques). Néanmoins, ces sites trouvent forcément leur lot dans ces programmes qui en sont à leur seconde phase depuis 2001 (phase II ; étalée sur 7 ans).

d. la coopération technico-scientifique : L' ICCROM

L'action de l' ICCROM - organe scientifique et technique de l'Unesco - est menée

en collaboration avec des institutions scientifiques du monde entier, par le biais de programmes thématiques mis à la disposition des pays signataires de la Convention. Les programmes ITUC (Conservation Urbaine et Territoriale Intégrée) et Terra (relatif à la conservation de l'architecture en terre) constituent des opportunités pour les pays concernés pour développer leurs capacités en matière de conservation, de gestion, et de suivi de leurs sites inscrits sur la Liste de l'Unesco.

1 Le partenariat Euro-mediterranéen et les activités régionales MEDA, Union Européenne, Délégation de la Commission Européenne au Royaume du Maroc, Notes d'information Euromed , Mai 2003 ( p.50)

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe