U.F.R SCIENCES, ESPACES, SOCIETES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT
MASTER 1 GEOGRAPHIE Spécialité «
Sociétés, techniques, développement, territoires
»
LES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE
(TIG) DANS LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES :
La géomatique intercommunale à travers l'exemple
des Communautés d'Agglomérations du Muretain et du Sicoval
MEMOIRE DE GEOGRAPHIE BORIS
MERICSKAY
Je remercie Emmanuel EVENO mon directeur de recherche et Mathieu
VIDAL pour m'avoir accompagné tout au long de mon travail.
Je tiens également à remercier Arnaud TURLAN et
Céline MICHEL pour m'avoir ouvert les portes de leurs
collectivités ainsi que toutes les personnes rencontrées pour
m'avoir accordé du temps.
J'associe à ces remerciements Fanny pour ses conseils
avisés et son soutien.
TABLES DES MA TIERES
TABLE DES ACRONYMES 6
INTRODUCTION 7
METHODOLOGIE 11
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES 13
1 LA PLACE ET LE DEVELOPPEMENT DES TIG DANS LES COLLECTIVITES
TERRITORIALES 15
1.1 VERS UNE DEFINITION DES TIG 16
1.1.1 Historique des TIG 16
1.1.1.1 Origines et évolution des TIG 16
1.1.1.2 Le rôle l'informatisation communale dans
l'introduction des TIG 18
1.1.1.3 Des TIC aux TIG 19
1.1.1.4 L'évolution des TIG dans une perspective
d'évolution de la société de l'information 19
1.1.2 Du système d'information au système
d'information géographique 20
1.1.2.1 Un système d'information avant tout 20
1.1.2.2 Où s'intègre l'information
géographique (le « G » de SIG) 21
1.1.3 Les diverses dimensions des SIG 22
1.1.3.1 Les SIG comme objets techniques : la boîte
à outils 22
1.1.3.2 Les SIG comme système d'information des
organisations 23
1.1.3.3 Les SIG comme constructions sociales, culturelles et
politiques 24
1.1.4 Une question de vocabulaire 26
1.1.4.1 Réflexion épistémologique et essai
de définitions 26
1.2 L'APPROCHE ORGANISATIONNELLE ET SOCIALE DES SIG DANS LES
COLLECTIVITES TERRITORIALES 28
1.2.1 Point bibliographique 28
1.2.2 Le rôle et la valeur des SIG dans les organisations
29
1.2.2.1 Enjeux et bénéfices des SIG pour les
collectivités 29
1.2.2.2 Rôle rationnel et symbolique 31
1.2.2.3 Amélioration des relations en interne et des
partenariats 32
1.2.3 La dimension organisationnelle des SIG 32
1.2.3.1 Géomatique et stratégies d'acteurs 33
1.2.3.2 Modélisation des relations selon H. Pornon 35
1.2.4 Aspects et enjeux sociaux des TIG 36
1.2.4.1 Une nouvelle problématique de géographie
sociale 36
1.2.4.2 L'approche théorique de la diffusion 37
1.2.4.3 L'approche de l'appropriation 37
1.3 LES TIG COMME OUTILS INDISPENSABLES DES COLLECTIVITES
TERRITORIALES 38
1.3.1 Le déploiement des SIG dans les
collectivités 39
1.3.1.1 Un développement spectaculaire depuis quelques
années 39
1.3.1.2 Pourquoi un tel développement ? 41
1.3.2 Le SIG comme carte d'identité du territoire 42
1.3.3 Des champs d'applications nombreux 43
1.3.3.1 Classifications des applications TIG par domaine
thématique 43
1.3.3.2 Classification des applications par l'usage 45
1.3.4 Un outil d'aide à la décision 46
1.3.5 Les nouveaux usages des TIG 48
1.3.5.1 La diffusion au public (SIG en ligne) 48
1.3.5.2 Les SIG participatifs 49
1.3.5.3 Les applications mobiles des TIG 50
2 LES POLITIQUES GEOMATIQUES DANS LES COMMUNAUTES D'AGGLOMERATION
DU
MURETAIN ET DU SICOVAL 52
2.1 L'INTERCOMMUNALITÉ : UN NOUVEAU TERRITOIRE ET UN
NOUVEAU POUVOIR 53
2.1.1 De l'éclatement communal à
l'émergence de l'intercommunalité en France 53
2.1.1.1 Le système territorial français : entre
décentralisations et recompositions territoriales 53
2.1.1.2 Historique de l'intercommunalité 53
2.1.1.3 Modalités et fonctionnement de
l'intercommunalité 54
2.1.2 Le succès de l'intercommunalité à
fiscalité propre 56
2.1.2.1 Des formes institutionnelles variées 56
2.1.2.2 Le fait intercommunal en 2007 57
2.1.3 L'intercommunalité de demain 58
2.1.3.1 La récente remise en cause du
phénomène intercommunal 58
2.1.3.2 Quel avenir pour l'intercommunalité ? 58
2.2 LA PLACE DES TIG AU SEIN DE LA COMMUNAUTÉ
D'AGGLOMÉRATION DU MURETAIN ET DU SICOVAL 60
2.2.1 Présentation du contexte territorial 60
2.2.1.1 L'aire urbaine de Toulouse : un territoire atypique
60
2.2.1.2 Le SICOVAL 62
2.2.1.3 La Communauté d'Agglomération du Muretain
(CAM) 65
2.2.2 Deux services SIG différents mais avec une
histoire similaire 68
2.2.2.1 Historique des services, objectifs et résultats
attendus 68
2.2.2.2 Aspects institutionnels 71
2.2.2.3 Aspect techniques et matériels 72
2.3 LES APPLICATIONS DES TIG DANS LES COLLECTIVITES 73
2.3.1 Des missions de base communes 73
2.3.1.1 La gestion et la diffusion de l'information
géographique 73
2.3.1.2 La production cartographique 74
2.3.1.3 La diffusion des données en interne et au public
74
2.3.1.4 Les applications TIG liées à
l'environnement 78
2.3.2 Les applications SIG liées aux compétences
facultatives 83
2.3.2.1 L'utilisation des TIG dans les missions d'urbanisme du
Sicoval 83
2.3.2.2 L'observatoire de l'habitat du Sicoval 84
2.3.2.3 L'assainissement et l'eau au Sicoval 85
2.3.2.4 La petite enfance à la CAM 86
2.4 LES TIG AU NIVEAU DES COMMUNES 87
2.4.1 Le déploiement des TIG dans les communes 87
2.4.1.1 Le SIG dans les communes du Sicoval 87
2.4.1.2 Les SIG dans les communes de la CAM 90
2.4.2 Utilisations des TIG en communes 92
2.4.2.1 Le service urbanisme de Castanet Tolosan 93
2.4.2.2 Le service urbanisme de Portet-sur-Garonne 94
3 LES ASPECTS FONCTIONNELS ET ORGANISATIONNELS DE LA GEOMATIQUE
INTERCOMMUNALE 97
3.1 LES SIG A L'ECHELLE COMMUNAUTAIRE : DES FONCTIONNEMENTS
PROPRES A
CHAQUE TERRITOIRES 98
3.1.1 Historique et état des lieux 98
3.1.2 Mise en place et objectif d'un SIG communautaire 102
3.1.2.1 Le cadre théorique 102
3.1.2.2 Application aux études de cas 104
3.1.3 Fonctionnement des services SIG intercommunaux 105
3.1.3.1 Dans les communautés urbaines 106
3.1.3.2 Dans les communautés d'agglomérations
106
3.1.3.3 Dans les communautés de communes 107
3.2 L'INTERCOMMUNALITE COMME NOUVEAU GESTIONNAIRE DE
L'INFORMATION GEOGRAPHIQUE A L'ECHELLE LOCALE ? 107
3.2.1 Un équipement des communes qui passe par les EPCI
107
3.2.1.1 Un équipement TIG en commune quasi
systématique 107
3.2.1.2 Mais à vocation de consultation 109
3.2.1.3 Vers une information géographique à
gérance unique 109
3.2.2 Vers la fin des SIG municipaux ? 110
3.2.2.1 Dans les grande villes 110
3.2.2.2 Dans les villes moyennes et intermédiaires
110
3.2.2.3 Dans les petites villes 112
3.3 LA STRUCTURE INTERCOMMUNALE COMME LIEU FAVORABLE A LA
DIFFUSION ET A L'APPROPRIATION DES TIG PAR LES DIFFERENTS NIVEAUX D'ACTEURS ?
113
3.3.1 Perceptions et appropriation des TIG pour les acteurs
interrogés 113
3.3.1.1 Avantages et inconvénients des TIG 113
3.3.1.2 Représentatifs de la réalité ?
116
3.3.1.3 Des outils indispensables ? 116
3.3.2 Le SIG comme outil transversal au sein de la
collectivité ? 118
3.3.2.1 Une transversalité souvent à un seul sens
118
3.3.2.2 Un problème de perception de la notion de
transversalité 120
3.4 LES OBSTACLES A L'INTEGRATION DES TIG 121
3.4.1 Entre coopération, conflits et entraves autour de
l'information 121
3.4.1.1 Le « secret statistique » 121
3.4.1.2 Les conflits sous-jacents liés à la
possession de l'information 122
3.4.2 Le problème de légitimité et de
reconnaissance 122
3.4.2.1 Reconnaissance et légitimité du
géomaticien 122
3.4.2.2 Une remise en cause des services SIG au niveau de la
communication interne 125
3.5 LES ENJEUX ORGANISATIONNELS DES PROJETS SIG 126
3.5.1 De la cellule SIG au centre de ressource 126
3.5.1.1 La question du positionnement dans l'organisation
126
3.5.1.2 De l'observatoire au centre de ressource 128
3.5.2 Introduire les TIG dans les métiers de la
collectivité 130
3.5.2.1 Un outil commun pour une véritable une politique
d'information géographique au sein de la
collectivité 130
3.5.2.2 Les référents, « ambassadeurs »
des TIG 131
3.5.2.3 Faire participer les agents à la vie du SIG
communautaire 133
CONCLUSION 136
TABLES 139
BIBLIOGRAPHIE 140
SITOGRAPHIE 145
ANNEXES :
LISTE DES ENTRETIENS REALISES 146
GRILLE D 'ENTRETIEN 147
DOCUMENTS OFFICIELS CONCERNANT LES TIG DANS DIVERSES
COLLECTIVIVES 148
TABLE DES A CRONYMES
- AFIGEO : L'Association Française pour l'Information
Géographique
- AUAT : Agence d'Urbanisme de l'Agglomération
Toulousaine
- BDL : Banque de Données Localisées
- BDT : Banque de Données Territoriales
- BDU : Banque de Données Urbaines
- CAO : Cartographie Assistée par Ordinateur
- CAGT : Communauté d'Agglomération du Grand
Toulouse
- CAM : Communauté d'Agglomération du Muretain
- CNIG : Conseil National de l'Information
Géographique
- DAO : Dessin Assisté par Ordinateur
- DDE : Direction Départementale de l'Equipement
- DGI : Direction Générale des Impôts
- DRE : Direction Régionale de L'Equipement
- EPCI : Etablissement Public de Coopération
Intercommunale
- ESRI : Environmental System Research Institute
- GIS : Geographical Information Science
- GPS : Global Positioning System
- IGN : Institut Géographique National
- INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques
- PDU : Plan de Déplacement Urbain
- PLH : Programme Local de l'Habitat
- PLU : Plan Local d'Urbanisme
- POS : Plan d'Occupation des Sols
- SAFER : Société d'Aménagement Foncier et
d'Etablissement Rural
- SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale
- SI : Système d'Information
- SIG : Système d'Information Géographique
- SIRS : Système d'Information à
Référence Spatiale
- SMEAT : Syndicat Mixte d'Etudes de l'Agglomération
Toulousaine
- SMIC : Syndicats Mixtes pour l'Informatisation Communale
- TI : Technologies de l'Information
- TIC : Technologies de l'Information et de la Communication
- TIG : Technologies de l'Information Géographique
- TIL : Technologies de l'Information Localisée
- TPU : Taxe professionnelle Unique
INTRODUCTION
Dans le contexte actuel de nouvelle économie, terme qui
désigne aux États-Unis la hausse de la croissance
générée à partir de la fin des années 1990
par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC),
l'accès à l'information est primordial et les Technologies de
l'Information (TI) constituent des outils indispensables pour le
développement des sociétés contemporaines.
Comme le rappelle R. Laurini « 80 % des informations
existantes de par le monde ont une base géographique »1.
Au regard de ce chiffre on se rend compte que l'information
géographique, définie comme « toutes données
repérées et localisables dans l'espace »2,
représente ainsi « un outil d'intérêt national, garant
de l'autonomie des choix d'un pays et nécessaire à son
développement économique»3 au même titre
que les Technologies de l'Information et de Communication (TIC).
Dans le cadre ce mémoire, nous aborderons le concept
d'information géographique à travers sa représentation par
les Systèmes d'Information Géographique (SIG).
Les SIG « représentent rarement une fin en
eux-mêmes, mais constituent le plus souvent un outil au service d'autres
activités »4.
Le terme de SIG peut être perçu
comme un « fourre-tout » commode qui recouvre de nombreuses
définitions. Nous l'utiliserons pour désigner le système
d'information géographique au sens large qui correspond à
l'infrastructure à développer (le projet de l'organisation). Mais
ce terme sera également utilisé pour définir «
l'outil SIG » (le logiciel qui associe des fonctionnalités
cartographiques et de gestion de base de données).
Nous préférerons utiliser le terme de
Technologies de l'Information Géographique (TIG) quand
ce sera possible. Ce terme est essentiellement utilisé par S. Roche dans
ses différents travaux. Il le définit comme suit : « les TIG
désignent les outils SIG, outils de traitement d'image et outils de
dessin et de cartographie assistés par ordinateur »5. A
la suite de S.
1 LAURINI R, 2004, Fécondations réciproques
entre SIG et STIC, INSA Lyon, 12 p.
2 TIBERGHIEN V., 2006, L 'Information Géographique :
« Qu 'est ce que c 'est et à quoi ça sert? »,
séminaire Information géographique et aide au
développement durable, CNIG, 25 p.
3 CNIG, EDIGEO, 1999, Information géographique :
l'expérience française, Direction des affaires
économiques et internationales, 28 p.
4 Ibid.
5 ROCHE S., 2000, Les enjeux sociaux des Systèmes
d'Information Géographique, Les cas de la France et du Québec,
L'Harmattan, 157 p.
Roche, nous intégrerons au terme de TIG les
technologies mobiles qui connaissent une révolution technique et
d'usage. Pour nous, le terme de TIG désignera donc l'ensemble des outils
et techniques géomatiques (logiciels SIG, CAO/DAO, outils de traitement
d'image et technologies mobiles), mais le projet SIG sera toujours sous-entendu
et précisé au besoin.
Figure 1 : Le SIG projet de
l'organisation
Les TIG sont de nature fondamentalement multidisciplinaire,
leurs racines principales se trouvent dans différents domaines comme la
géographie (géographie quantitative et cartographie
numérique), l'informatique (bases de données), le traitement du
signal (imagerie), les sciences de l'ingénieur (génie civil et de
l'environnement) et les sciences de la terre (géologie,
géostatistique).
Toutes ces disciplines développent des méthodes
et des technologies qui permettent de localiser des éléments ou
des phénomènes spatiaux et de les transformer en informations
numériques organisées sous forme de bases de données
géographiques exploitables pour l'analyse, la visualisation et la
simulation. Les évolutions technologiques constantes et les
possibilités d'applications des TIG engendrent de nouvelles
façons de percevoir, de gérer et d'aménager le
territoire.
En effet, « l'information géographique permet de
prendre en compte la complexité des interrelations entre les facteurs
humains, sociaux et économiques du territoire »6. Les
TIG représentent ainsi des outils de suivi et de prévision pour
l'Etat, les administrations, les collectivités territoriales, les
entreprises et même le grand public, par le biais de TIG de plus en plus
accessibles et simples d'utilisation.
6 CNIG, EDIGEO, 1999, Information géographique :
l'expérience française, Direction des affaires
économiques et internationales.
Ces représentations numériques du territoire
sont devenues des outils indispensables pour prendre les décisions dans
les domaines les plus variés comme l'aménagement du territoire,
la gestion des ressources naturelles (sol, eau, forêt, etc.), la gestion
des infrastructures (transport, eaux usées, gaz,
électricité, télécommunications, etc.), la
météorologie ou l'agriculture, et cela de l'échelle
planétaire ou à l'échelle parcellaire. Au travers
d'opérations de valeur ajoutée (traitement et
développement d'applications métier) sur des données de
base, les TIG deviennent des outils indispensables dans les projets
d'aménagement et de gestion des territoires.
Dans cette étude, les TIG seront abordées
à travers l'exemple des collectivités territoriales et plus
précisément dans le cadre de collectivités intercommunales
de type Etablissement Public de Coopération Intercommunale
(EPCI). Avec comme études de cas, deux communautés
d'agglomérations de l'aire urbaine de Toulouse, la Communauté
d'Agglomérations du Muretain et celle du Sicoval.
La communauté d'agglomérations est un EPCI
fiscalité propre de création récente (1999). Elle
représente un nouvel échelon décisionnaire et produit un
territoire sur lequel s'exerce un pouvoir qui s'insère entre le pouvoir
local (communal) et départemental, voire régional.
Traditionnellement c'était l'échelon communal qui impulsait les
projets géomatiques pour la gestion et l'aménagement de son
territoire.
Mais dans le cadre de collectivités intercommunales il
faut raisonner à une nouvelle échelle, une échelle supra
communale. Certes l'échelle communale reste le pouvoir de
référence au niveau local, mais l'intercommunalité prend
le relais pour de plus en plus de domaines et notamment celui des politiques
d'informations géographiques.
Ces dernières années, les EPCI se sont vu
octroyer de plus en plus de moyens et de compétences. Les TIG leur sont
devenues indispensables pour mener à bien leurs missions, et de plus en
plus d'intercommunalités prennent ce que l'on nomme « le virage
géomatique », à savoir le développement d'un projet
TIG au sein de la collectivité. Ceci se traduit par la mise en place de
SIG intercommunaux et plus généralement par la création
d'une cellule ou d'un service particulier consacré aux TIG.
L'intercommunalité peut être perçue comme
la structure qui convient le mieux à la mise en place d'un projet SIG.
En effet le principal intérêt d'un projet SIG réside dans
l'échange, la mutualisation et la diffusion des données. Le
problème des logiques communales est que
chaque commune met en place son propre SIG, acquière et
gère ses propres données. La mise en place des SIG au sein d'une
commune est coûteuse et n'est pas forcement rentable à court
terme.
Ce regroupement institutionnel de plusieurs communes produit
de nouvelles logiques et de nouveaux enjeux. On est donc dans une dialectique
de coopération intercommunale qui va, de par sa définition
même, au-delà des intérêts communaux. Ce travail a
pour ambition de cerner les modalités d'appropriation, d'utilisation et
de déploiement des TIG au sein des communes et intercommunalités,
où différents niveaux d'acteurs se côtoient avec des
objectifs communs pour « leur » territoire.
Précédées d'une méthodologie et
d'une problématique, trois parties composeront ce mémoire.
Nous commencerons par rappeler ce que sont les TIG et les SIG,
et essaierons de comprendre pourquoi et comment les TIG sont devenus des outils
de travail indispensables et quotidiens dans les diverses missions des
collectivités territoriales. Cette première partie
intitulée « La place et le développement des TIG dans les
collectivités territoriales » constituera une réflexion
préalable (travail de définition, poser les enjeux liés
aux TIG, voir la place des TIG dans les organisations) pour la suite de ce
travail.
Dans notre deuxième partie « Les politiques
géomatiques dans les Communautés d'Agglomérations du
Muretain et du Sicoval », nous tenterons de voir concrètement
comment les TIG se déploient sur le terrain à travers les deux
études de cas. L'objectif de cette partie est de voir quelle est la
place de ces nouveaux outils et comment ils s'intègrent au sein de ces
structures. Cela se traduit par l'étude des applications, des projets et
des politiques géomatiques dans le cadre des deux communautés
d'agglomérations.
Le but de cette recherche n'est pas de comparer les politiques
de ces deux structures mais d'es sayer de mieux appréhender la
géomatique à l'échelle intercommunale. C'est l'objectif de
la dernière partie de ce travail intitulée « Les aspects
fonctionnels et organisationnels de la géomatique intercommunale »
qui aura pour ambition de faire une synthèse et de poser une base de
réflexion pour aborder la géomatique intercommunale d'un point de
vue fonctionnel, technique et surtout organisationnel. Pour cela, elle
s'articulera autour deux axes, le premier généraliste tentera
d'expliquer les bases de la géomatique à l'échelle
intercommunale, le second abordera les projets SIG des deux études de
cas dans leur dimension organisationnelle et sociale au sein de leur
organisation.
PROBLEMATIQUE & HYPOTHESES
Afin de comprendre comment se passe les modalités du
déploiement des TIG au sein des collectivités, et pour mettre en
évidence les conceptions d'usages du point de vue des utilisateurs des
TIG à travers leurs perceptions et appropriations des TIG, il conviendra
d'aborder les TIG sous un angle social faisant référence à
des problématiques de géographie sociale. Un second axe de
travail sera l'étude du contexte organisationnel (pouvoir et
organisation) à travers les stratégies d'acteurs. Enfin, nous
tenterons d'entrevoir les problèmes liés aux TIG, comme les
conflits de pouvoir ou les divergences d'intérêts. Mais nous nous
pencherons aussi évidemment sur les nombreux aspects
bénéfiques des TIG pour les collectivités.
Les grands axes de la recherche sont :
- Les politiques géomatiques au sein des structures
intercommunales.
- L'aspect organisationnel (pouvoir et organisation) des projets
SIG et la dimension sociale des TIG dans le cadre de deux communautés
d'agglomérations.
D'une manière générale, notre
réflexion visera à révéler les modalités du
déploiement des TIG dans les collectivités territoriales
intercommunales. Pour cela, nous concentrerons notre étude sur l'analyse
des processus décisionnels intercommunaux dans la mise en place des SIG
en tant que projet, et dans le déploiement des champs d'applications des
TIG au sein des services des intercommunalités et des communes.
C'est là tout l'intérêt de cette
étude sur la géomatique intercommunale où il faut
constamment raisonner à deux échelles, d'une part au niveau de
l'organisation (la structure et le territoire intercommunal) et d'autre part au
niveau de la commune (la mairie et le territoire communal).
La problématique centrale de ce travail est :
4 Quelles sont les modalités du
déploiement des TIG dans les EPCI à
fiscalité propre?
Elle se décline en une multitude de problématiques
secondaires :
Quelle est la place de l'information
géographique au sein des intercommunalités ? Comment est-elle
gérée?
Quels rôles pour les TIG ? Quelles sont les implications
du développement des TIG sur le contexte organisationnel et social de la
collectivité? Quelle(s) stratégie(s) d'acteurs dans le cadre
d'une communauté d'agglomération ?
Quelles formes d'appropriations par les
différents acteurs ?
Quelles sont les modifications introduites par l'appropriation
et l'utilisation des TIG auprès des acteurs des communautés
d'agglomérations et des communes dans les processus de
réflexion/décision mis en oeuvre pour l'aménagement de
leur territoire ?
Quelles sont les spécificités des TIG au
sein de l'intercommunalité ?
Existe-t-il des spécificités liées
à l'échelle intercommunale dans les aspects organisationnels des
TIG et plus généralement dans les politiques d'informations
géographiques ? De quelles manières les SIG intercommunaux se
différencient-ils des SIG municipaux ou départementaux ?
Trois principales hypothèses viendront
structurer la démarche :
4 En premier lieu, nous ferons l'hypothèse que les EPCI
se posent en nouvelles structures de déploiement des TIG à
l'échelle locale au sein de leurs territoires, à la fois au
niveau décisionnaire et au niveau organisationnel.
4 Plus que des structures de déploiement, les EPCI se
posent comme gestionnaires de l'information géographique locale pour
leur territoire. A la fois pour les communes du territoire intercommunal et
pour les différents services de la structure intercommunale.
4 Dès lors, l'organisation intercommunale, de par sa
nature et son fonctionnement (structure jeune de coopération),
apparaît comme un lieu de diffusion et d'appropriation
privilégié des TIG par les différents niveaux
d'acteurs.
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