IV/ REMISE EN CAUSES DES RTT
A) LE DESASTRE ECONOMIQUE DES RTT :
Dès maintenant nous savons qu'il s'agissait bien d'une
décision marquée par très peu de préparation,
l'absence d'expérimentation et le mépris des
conséquences.
PREMIERE IDEE FAUSSE : Les 35 heures sont dans la
continuité de la tendance de la baisse de la durée du travail.
Les économistes montrent que dans ce domaine rien n'est
linéaire. Sans compter que la situation de l'emploi ne s'y prêtait
pas. On a en fait oublié :
· que la France avait déjà une des
durées du travail les plus faibles
En 1997, avec 1605 heures de travail par an par
salariés, la France travaillait déjà moins que 14 pays de
l'OCDE* dont certains réputés pour un grand pragmatisme social
comme la Suède, la Finlande ou l'Islande. Ainsi, les Etats-Unis,
travaillaient 15 % de plus, le Japon, 16 %, l'Australie 16 %, le Mexique 20 %,
la République tchèque, 29 % et la Corée 52 %.
· que la France est de surcroît un des pays qui fait
le moins travailler sa population en âge de travailler, les jeunes et les
plus âgés notamment.
OCDE* : Organisation de Coopération de
Développement Economique
Les jeunes prolongent leurs études, les
quinquagénaires partent en préretraite, Ainsi de 1981 à
2000, le taux d'activité des Français de 20 à 24 ans est
passé de 72,8 % à 51,2 %. Celui des Français de 60
à 64 ans de 34 à 14,5 %. Le taux d'activité des 55-59 ans
est lui aussi un des plus bas de l'OCDE. Le taux d'activité globale, des
15-64 ans, n'est lui que de 68,6 % en 2000.
1) Dans de nombreux pays la durée de travail
remonte :
La Suède, (dans le hit parade traditionnel des
avancées sociales) a le palmarès de la hausse de la durée
du travail.
Sur la période 1991-1997, la durée annuelle du
travail a augmenté dans 7 pays de l'OCDE (Australie, Canada, Finlande,
Mexique Nouvelle-Zélande, Suède, Etats-Unis). La Suède a
le palmarès avec 6,2 % de hausse sur la période. Depuis cette
date, 5 autres pays de l'OCDE ( Suisse, République tchèque,
Espagne, Islande et la Corée) ont rejoint cette tendance
haussière.
En la matière, il n'y a donc pas un « retard
» national à rattraper, au contraire. En France, il y a eu
également des contre-tendances, avec augmentation du temps de travail,
de 1938 jusqu'à la fin des années 50, à cause du
réarmement, de la reconstruction et de la croissance. Dans tous les
pays, et donc en France, le travail constitue une valeur essentielle de notre
société.
Vouloir le contrôler consiste à substituer l'Etat
au citoyen. Or, c'est à lui seul de décider. L'honneur de la
société est de lui offrir de multiples opportunités.
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