Parmi toutes les utilisations de la zone
maraîchère, l'activité agricole demeure de loin la plus
imposante. Sur la totalité de son espace, 13 exploitations agricoles
pratiquent essentiellement des cultures maraîchères avec une forte
présence de la plasticulture (plus de 2,5 ha de serres), le
matériel agricole est géré en CUMA et l'approvisionnement
en semences et divers intrants s'effectue via la coopérative agricole de
Cergy.
Le mode de faire valoir pratiqué est mixte (fermage -
directe) avec la prédominance du fermage compte tenu de l'état du
foncier : celui - ci est très morcelé à cause du
morcellement de la propriété. Ainsi 102 personnes physiques ou
morales (car l'agglomération et la commune de Cergy sont aussi
propriétaires de certaines parcelles) se partagent une surface
d'environs 824607 m² divisée en 111 parcelles formant 63
propriétés. Ce sont de petites propriétés
appartenant le plus souvent à plusieurs propriétaires : 41
d'entres elles ont moins d'un hectare (dont 19 avec moins d'un demi hectare),
elles occupent une surface totale de 20,8 hectares répartie sur 48
parcelles qui appartiennent à 67 propriétaires. 10
propriétés ont des surfaces comprises entre un et deux hectares,
elles représentent une surface totale de 15 hectares répartie sur
22 parcelles appartenant à 19 propriétaires. 7
propriétés ont des surfaces entre 2 et 5 hectares, elles occupent
une surface totale de 24 hectares répartie sur 28 parcelles appartenant
à 12 propriétaires. Enfin, 3 propriétés ont entre 6
et 9 hectares. Elles occupent une surface totale de 22,4 hectares
répartie sur 12 parcelles appartenant à 4
propriétaires.
Selon le nombre de personnes par propriété, on
peut distinguer cinq catégories de propriétés
foncières en zone maraîchère :
Une première catégorie avec une surface totale
de 372312 m² (soit 45% de la surface exploitable de la zone
maraîchère) représente 29 propriétés
foncières. Elle regroupe les propriétés appartenant
chacune à une seule personne et concerne 29 propriétaires. La
seconde est la plus importante en terme d'étendue spatiale puisqu'elle
couvre une surface totale de 402387 m² (soit 49% de la surface
exploitable de la zone maraîchère) et représente 27
propriétés foncières. Elle regroupe les
propriétés appartenant à deux personnes chacune et
concerne 54 propriétaires.
Ces deux premières catégories qui peuvent
être rassemblées en un seul groupe concentrent 94% de la surface
cultivable de la zone maraîchère. Un second groupe qui concerne
les 6% restants rassemble les trois dernières catégories de
propriétés foncières : les propriétés
appartenant à trois, à quatre et à cinq personnes qui
s'étendent respectivement sur 231 67m², 1
9842m² et 683 9m² (soit 3%, 2% et 1% de la
surface cultivable de la zone maraîchère).
Tableau 04 : L'état du foncier agricole en zone
maraîchère de Cergy (Juin 2006).
Source : Travail de terrain (Mai 2006)
Sur ce type d'exploitations qui sont exclusivement
maraîchères, plusieurs espèces légumières
coexistent durant la même période avec une rotation
pratiquée à trois échelles différentes : Ces
exploitations sont souvent divisées en quatre blocs de parcelles (B1,
B2, B3, B4) dont seulement trois blocs participent à la rotation
annuelle (B1, B2, B3), le quatrième bloc (B4) consacré à
la plasticulture reste en dehors de celle-ci. La première année,
le bloc (B3) est laissé au repos et les deux blocs (B1et B2) sont
cultivés. L'année suivante, le bloc (B3) est mis en culture par
les espèces cultivées sur le bloc (B1) qui accueil à son
tour les cultures portées l'année précédente par le
bloc (B2) alors que celui-ci est mis au repos durant la seconde année.
C'est ainsi que chaque année, un des trois blocs est laissé au
repos. Cette rotation qui s'effectue à l'échelle des blocs de
parcelles n'est pas la seule sur les exploitations, des rotations sont aussi
pratiquées à l'échelle des parcelles cultivées au
sein de chaque bloc ; par ailleurs, deux types de rotations s'effectuent
à deux échelles différentes sur le quatrième bloc
(B4), la première qui se déroule entre les serres permet de ne
pas cultiver successivement la même culture dans la même serre,
tandis que la seconde qui s'effectue à l'intérieur de la serre
permet de ne pas succéder la même culture sur la même
parcelle.
Ces différentes rotations jouent un rôle capital
dans l'entretien de la productivité des exploitations en zone
maraîchère car elles permettent d'utiliser au maximum la surface
de l'exploitation tout en protégeant la fertilité du sol avec des
économies en fertilisants et en traitements.
Figure 05 : Les rotations sur une exploitation agricole de type
A.
CON
AUB
B1
LAI OIG
AIL
CHO
HAR
TOM
B4
COU
HER
B2
Bloc de parcelles
RAD
HER
CAR
Parcelle au repos
Nouvellement
Labourée
B3
Entrée
Serre Clôture
Chemins d'exploitation :
Primaires
Secondaires Tertiaires
Les cultures :
Quatre niveaux de rotation :
AIL : ail
AUB : aubergine CAR : carotte CHO : chou
CON : concombre COU : courgette HAR : haricot HER : herbes LAI :
laitue OIG : oignon RAD : radis TOM : tomate
Premier niveau (blocs de parcelles) Deuxième niveau
(parcelles de culture) Troisième niveau (entre les serres)
Quatrième niveau (dans la serre)
Source : Travail de terrain (Mai 2006)
Un deuxième type d'exploitations « type B »
regroupe les exploitations ayant l'essentiel de leur surface en dehors de la
zone maraîchère ; les parcelles cultivées se
répartissent sur plusieurs communes différentes et les limites
d'exploitations dépassent ainsi largement les limites administratives
communales voire départementales. 40% des exploitations de la zone
maraîchère sont concernées par cette définition,
elles ont des surfaces plus importantes (45ha, 80ha...) dont seulement 8 ha en
moyenne sont localisés sur la zone maraîchère avec la
même organisation que celle des exploitations de type A.
Sur ces exploitations, la gestion n'est pas assurée
par un seul agriculteur, la responsabilité est partagée soit avec
un associé dans le cadre d'une forme sociétaire (par exemple en
GAEC), soit avec la conjointe. A l'inverse des exploitations du type A, celles
appartenant à ce groupe ne sont pas exclusivement
maraîchères ; elles consacrent une grande partie de leur SAU aux
grandes cultures et à l'arboriculture pour certaines d'entres elles.
Néanmoins, leurs parcelles cultivées en zone
maraîchère restent entièrement réservées au
maraîchage.
Les stratégies mises en oeuvre par les exploitants ont
pour objectif de fournir des produits de grande qualité (en bio par
exemple) et en quantité suffisante pour la vente directe (sur les
marchés forains et à la ferme) mais aussi pour le marché
de gros à Rungis. Les moyens engagés sont plus importants (serres
chauffées, cultures hors sol, publicité). Ces exploitations sont
celles qui souffrent le plus de leur position périurbaine ; si les
exploitants du type A estiment que la ville nouvelle ne leur procure ni des
avantages ni des inconvénients, ceux appartenant à ce groupe
n'évoquent que des points négatifs du voisinage urbain (vols,
dégradations...). L'éparpillement de leurs exploitations sur
plusieurs communes éloignées leur pose également des
problèmes de circulation et de gestion de leur travail (temps de
déplacement important entre les différentes parties de leurs
exploitations).
Tableau 06 : Comparaison entre deux exemples d'exploitations
(type A et type B).
Source : Travail de terrain (Mai 2006)
Le passage d'une exploitation de type A vers un type B se
fait par l'agrandissement de SAU qui nécessite en plus de la
capacité économique à réaliser des investissements
supplémentaires, une présence d'une ou de plusieurs autres
personnes afin de partager le surplus de travail que suscite ce type
d'exploitation. Le partage de la gestion de l'exploitation semble ainsi un
facteur déterminant l'accession d'une exploitation vers un type B ou au
contraire son reclassement en type A qui sous entend l'abondant d'une partie de
sa SAU : Il est beaucoup plus difficile à un exploitant de gérer
seul une exploitation de type B. Pour ce type d'exploitation, le rôle de
la conjointe est déterminant ; ainsi, l'incapacité de travailler
de la conjointe d'un agriculteur de type B, a contraint celui-ci à
abandonner ses parcelles localisées en dehors de la zone
maraîchère, puis à céder toute son exploitation
agricole en anticipant son départ à la retraite. En janvier 2006,
ses parcelles situées en zone maraîchère ont
été reprises par un autre exploitant qui les gère en type
A, l'agriculteur en question a été réintégré
dans la nouvelle exploitation en tant que salarié.
L'intervention des conjointes peut être d'une
façon complète pour certaines exploitations de type B : c'est le
cas d'une exploitation spécialisée en bio où la femme,
étant associée à son époux, effectue toutes sortes
d'opérations que suscite leur mode de production (binage,
désherbage manuel, récolte...) et de gestion de l'exploitation
(comptabilité, calendrier
cultural, orientation des ouvriers maraîchers...) mais
aussi de commercialisation puisqu'elle assure deux marchés par semaine
avec l'aide de son fils.
Sur d'autres exploitations, les femmes n'effectuent pas
directement des travaux aux champs, elles interviennent dans la vente notamment
sur les marchés et à la ferme et/ou par des rôles de «
secrétaires » pour leurs époux (comptabilité,
remplissage de formulaires et déclarations...). Enfin, pour certaines
exploitations, la participation de la femme à l'activité agricole
est inexistante ; ce sont des cas particuliers où la conjointe est dans
l'incapacité de participer à l'activité agricole suite
à une maladie ou à son âge avancé.
La main d'oeuvre féminine n'est pas
représentée par les seules épouses des exploitants en zone
maraîchère, les filles de certains d'entres eux participent
également d'une façon très active au fonctionnement des
exploitations (travail administratifs, marchés...). Par ailleurs, un
exploitant a engagé une vendeuse spécialement pour les
marchés.
Le recours à la main d'oeuvre salariée est
toutefois inévitable dans le cas des cultures maraîchères
exigeantes en travail manuel, surtout lorsqu'il s'agit de faibles surfaces
où la rentabilité économique ne justifie pas une moto
mécanisation compte tenu des faibles volumes traités.
Dans les milieux périurbains ou urbains, la
rareté d'une main d'oeuvre agricole qualifiée est un
véritable handicap pour l'agriculture. A l'unanimité, tous les
exploitants agricoles que j'ai rencontrés m'ont fait comprendre qu'il
devient de plus en plus difficile pour eux de recruter car les citadins voient
en l'agriculture un travail difficile et peu rémunérateur. Dans
ces circonstances, la prolongation des heures de travail pour les ouvriers est
très fréquente ; comme leurs patrons chefs d'exploitation, ces
ouvriers ont souvent des journées longues avec des heurs
supplémentaires qui ne sont pas touj ours bien
rémunérées.
L'ampleur de cette rareté de main d'oeuvre agricole en
nombre et en qualification constitue un sérieux problème pour les
exploitants car non seulement ils sont obligés de fournir plus d'heures
de travail sur leurs exploitations, mais aussi de consacrer plus de temps
à l'orientation de leurs ouvriers qui ne sont pas souvent
qualifiés pour le travail agricole. En zone maraîchère, les
conséquences sont très perceptibles ; à défaut
d'une main d'oeuvre abondante et qualifiée pour le travail agricole, les
exploitants recrutent sans avoir le choix de sélectionner les candidats.
Aujourd'hui, tous les ouvriers agricoles engagés sur les exploitations
sont d'origine étrangère (essentiellement des maghrébins),
habitant soit l'agglomération de Cergy Pontoise, soit la proche banlieue
parisienne. En plus de leur faible qualification, des difficultés de
communication exploitant - ouvriers (liées notamment à leur
faible compréhension de la langue française) ne facilité
pas le travail des exploitants.
Sur certaines exploitations, il existe une véritable
distinction des postes de travail : deux ouvriers assurent les travaux relatifs
à la production, deux autres le transport tandis que un ou deux ouvriers
assurent la commercialisation sur les marchés avec l'exploitant. Sur
d'autres les postes sont plus polyvalents : l'ouvrier maraîcher peut
assurer le transport, et le chauffeur participe à la vente sur le
marché avec le chef d'exploitation.
La vente sur les marchés forains est pratiquée
par tous les agriculteurs de la zone maraîchère qui mettent en
valeur leur proximité de l'important bassin de consommation de
l'agglomération parisienne. Les marchés les plus
privilégiés sont ceux de Paris et de la proche banlieue ; sur ces
marchés, les clients sont beaucoup plus sensibles à la
fraîcheur et à la qualité des produits qu'ils
n'hésitent pas de rémunérer même à des prix
plus élevés. La recherche d'une clientèle qui soit
prête à rémunérer toujours plus les produits, est
donc le critère le plus déterminant dans le choix des
marchés forains pour les agriculteurs de la zone maraîchère
: La distance (marché - exploitation), qui semble influencer la
majorité des producteurs de l'Ile de France (IAURIF, 2004), n'intervient
que peu dans le choix du marché à pratiquer. D'ailleurs, aucun de
ces producteurs ne commercialise ses produits sur les marchés de Cergy
ou de Pontoise malgré leur proximité immédiate.
L'IAURIF dans son Atlas rural et agricole de l'Ile de France,
estime que la vente sur les marchés de détail est un
débouché important pour les exploitations
spécialisées de la région. Les producteurs présents
sur les marchés viennent principalement des zones
maraîchères et arboricoles d'Ile de France. Ils ont
développé un système de production qui leur permet de
proposer une large gamme de produits de saison (plus de dix voire de trente
variétés de légumes ou petits fruits).
Parallèlement, quelques producteurs ont une offre plus
spécialisée : salades, oignons, pomme de terre. Ils disposent
d'atouts indiscutables avec une offre de produits locaux frais et de saison. La
vente sur les marchés est souvent considérée comme le seul
moyen de valoriser une production, en particulier pour les petits producteurs
qui ne sont pas concurrentiels sur le marché de gros. 25% des
exploitations commercialisent leurs fruits et légumes uniquement sur les
marchés (IAURIF, 2004).
En Ile de France, ils existent entre 600 et 700
marchés forains (IAURIF, 2000) dont 78 sont implantés dans Paris
intra-muros (les Echos, 2005). Ce sont majoritairement de petits marchés
puisque 65% ont moins de 50 forains et 35% ont moins de 20 forains (la taille
moyenne régionale étant de 50 forains par marché) ce qui
constitue une situation préoccupante pour la région puisque les
petits marchés ont souvent du mal à se tenir (IAURIF, 2000).
Au-delà de l'avantage économique qu'ils sont
susceptibles d'apporter aux agriculteurs (notamment la
récupération d'une marge bénéficière
nettement plus importante que celle qu'ils perçoivent en cas de vente
à des intermédiaires), les marchés forains offrent
également une occasion particulière pour la rencontre entre
citadins et agriculteurs en Ile de France. Ces marchés acquièrent
un rôle décisif dans le processus de réintégration
sociale de l'agriculture puisqu'ils forment des vitrines idéales sur le
monde agricole et des interfaces sociales actives avec le milieu urbain :
à défaut de se rendre sur les champs, c'est dans ces
marchés que les citadins peuvent nouer et entretenir d'éventuels
contacts directs avec les producteurs de leur région.
La vente à la ferme, sensée contribuer à
rétablir le lien avec la société urbaine, ne semble pas
séduire les agriculteurs, elle n'est d'ailleurs pratiquée que par
une seule exploitation gérée en GAEC dont l'essentiel de la
production est vendue sur les marché d'Ile de France et à Rungis
; tous les vendredis entre 16 heure et 19 heure, les clients peuvent ainsi se
rendre au siège de l'exploitation pour s'approvisionner en
différents légumes produits sur place et mis à leur
disposition sur des étalages placés sous un abri avec affichage
des variétés et des prix des produits. Ce type de vente qui
permet à l'exploitant de réaliser une marge
bénéficiaire plus importante puisqu'elle lui évite les
coûts des déplacements, reste stagnée malgré les
efforts consentis afin d'attirer plus de clients (distribution de
publicité dans les boites aux lettres, informations et
fidélisation des clients), « nos clients sont majoritairement
des habitués, de temps en temps on reçoit des nouveaux mais qui
ne reviennent pas souvent et d 'ailleurs même les habitués se font
parfois rares», affirme cet agriculteur en insistant sur le fait que
ce sont majoritairement des habitants des quartiers voisins « notre
problème est qu 'on arrive pas à séduire d'autres clients
même si on essaye de ratisser large par nos publicités »,
fortement convaincu qu'il a fait tout le nécessaire pour
développer ce type de vente sur son exploitation, cet agriculteur estime
qu'il ne peut pas faire plus : « aujourd'hui je consacre plus de 20%
de mon temps de travail pour la vente de mes produits et je ne peux pas faire
plus que ça compte tenu du temps énorme de travail que je doit
consacrer à la production », lorsque je l'ai interrogé
à propos de ce que les clients lui réclament le plus, il m'a
répondu : « les gens trouvent que le vendredi après midi
ne les arrange pas, mais les autres jours j 'ai beaucoup de choses à
faire, et c 'est le seul créneau dans lequel je peux me permettre cette
vente ; les débuts de semaine les gens achètent moins, le samedi
je fais les marchés forains, et le dimanche je me repose ». A
travers le témoignage de cet agriculteur, on comprend bien que le sort
de la vente à la ferme ne dépend pas uniquement de la
volonté des exploitants d'adopter ou pas ce type de vente selon
l'organisation de leur travail, mais tributaire aussi, et d'une
façon plus importante, des disponibilité des
clients qui ne sont pas forcement en adéquation avec les créneaux
horaires et les jours choisis pour réaliser cette vente. Même
intéressés par l'achat direct de légumes sur les
producteurs, l'inadéquation des disponibilités des clients avec
celle des agriculteurs est la principale entrave au développement de la
vente à la ferme, sans efforts et compromis de part et d'autre, ce type
de vente ne connaîtra pas le succès qu'on attend de lui en Ile de
France. Cet agriculteur que j 'ai réussi d'interviewer dans sa serre
entrain d'élaguer ses concombres et dont les propos ont mûrement
enrichi ma réflexion, ne voit aucune issue particulière à
cette problématique, « vous savez, j 'ai 55 ans et j 'ai
décidé d 'arrêter bientôt l 'activité agricole
car je ne peut plus fournir d 'efforts supplémentaires pour gagner juste
le SMIC !...», me confiât-il à la fin de notre
entretien.
En Ile de France, la vente à la ferme demeure
toutefois peu pratiquée et ne représente qu'un faible volume ;
21% des exploitants tous secteurs confondus font de la vente directe contre 15%
au niveau national. Ce sont essentiellement des arboriculteurs, des
horticulteurs, des pépiniéristes et des maraîchers. Ce
débouché est cependant en régression par rapport à
1988, quand 29% des exploitants vendaient directement aux consommateurs. Le
recul de l'agriculture spécialisée et des productions animales
ainsi que le durcissement des normes sanitaires, expliquent cette baisse,
même si la demande du consommateur est touj ours présente (IAURIF,
2004).
D'une façon plus originale, un agriculteur exploitant
à Cergy Ham, a aménagé un local sur la place de
l'indépendance à Cergy village qu'il a entièrement
dédié aux produits de son exploitation, les clients qui sont
essentiellement habitants du village, y trouvent légumes, oeufs, lapins,
plantes en pots... etc. Il s'agit d'un système de vente directe des
produits de la ferme qui s'effectue plus loin de celle-ci et plus proche des
clients ; ces derniers peuvent ainsi bénéficier des avantages que
leur confère l'achat direct chez le producteur sans en subir
l'inconvénient du déplacement jusqu'à la ferme. Par
ailleurs, ce type de vente directe s'effectuant toute la semaine (puisque le
local reste ouvert du matin au soir et tous les jours), permet de pallier le
problème des disponibilités des clients : ceux-ci peuvent s'y
rendre pour s'approvisionner tous les jours et à tout moment de la
journée.
Plus détaché encore du marché
cergypontain, un agriculteur spécialisé en bio a
développé un système de vente entièrement
adapté à une clientèle parisienne plus aisée ; tous
les samedi matin, il tient un stand sur le marché biologique des
Batignolles dans le 1 7ème arrondissement de Paris. En plus
des clients qui achètent occasionnellement ses légumes, les
abonnés reçoivent chaque semaine un panier de légumes
biologiques de saison contre un paiement mensuel. Les paniers
préparés à l'avance, sont de deux dimensions « gros
» et
« moyens », et les légumes sont soit produits
sur son exploitation soit achetés sur d'autres agriculteurs biologiques
à hauteur de 5% des quantités vendues.