Emploi des modaux will et would dans les subordonnées en when en anglais contemporain( Télécharger le fichier original )par Julie TEISSEIRE Université de Nice Sophia Antipolis - Master 2007 |
1. Cas où l'emploi de will / would s'avère fort pertinent, voire obligatoire, dans une subordonnée en when.Il est des circonstances où l'emploi des modaux will et would au sein de subordonnées en when s'avère quasi-indispensable -dans le cas où la principale emploie également ces auxiliaires de modalité, ou dans le cas, plus rare, où la principale n'établit pas de référence à l'avenir. Nous verrons que cette prévalence de will / would n'est pas aussi peu fréquente qu'il n'y paraît de prime abord, notamment au sein de certaines relatives -les descriptives d'une part, et celles sans antécédent d'autre part-, des interrogatives indirectes, des subordonnée adversatives et des narratives. a. Le cas des subordonnées relatives. L'emploi de will / would s'avère pertinent au sein de certaines subordonnées relatives introduites par when dont la principale fait également usage de ces auxiliaires de modalité. Il s'agit là uniquement des relatives dites descriptives, -encore appelées « non restrictives »-, précédées ou non d'un antécédent -à fonction adverbiale ou autre, selon le cas. Considérons les exemples suivants pour plus de clarté: [1] Later on I will give you instructions concerning next Tuesday, when the weather will probably be bad. [2] He looked forward to the evening, when he would not feel lonely anymore because Jill would keep him company. [3] I will work in the garden this evening, when it will be cooler. [4] He will no doubt tell his parents everything, when the fat will be in the fire. [5] There would be no further traffic conference until the autumn of 1962, when fares would be fixed for the traffic year starting April 1, 1963.
Une première remarque s'impose à la lecture de ces exemples: nous pouvons regrouper ces énoncés en trois catégories distinctes. En effet, le remplacement de will et would par un autre système temporel s'avère impossible au sein des exemples [1] et [2]. Tentons de reformuler les énoncés pour plus de clarté: « Later on I will give you instructions concerning next Tuesday, when the weather *is probably bad », « He looked forward to the evening, when he *did not feel lonely anymore because Jill would keep him company ». Assurément, cette manipulation nous permet de nous rendre compte de la non recevabilité d'un présent simple ou d'un prétérit au sein de tels exemples: leur sens premier change du tout au tout, et l'on ne fait plus référence à l'instant visé. L'exemple [2], tout particulièrement, serait agrammatical s'il employait un prétérit, l'expression « look forward to » indiquant obligatoirement une visée et un décrochage entre le moment d'énonciation et la validation du procès contenu dans la subordonnée. En [1], l'emploi du présent occulterait la référence à « next Tuesday », tandis qu'en [2], le prétérit ne permettrait, comme nous l'avons évoqué, aucune projection. Dans les deux cas, en plus d'un changement de signification certain, la phrase obtenue par manipulation s'avère grammaticalement incorrecte: les auxiliaires de modalité s'avèrent dès lors indispensables dans de tels énoncés. Les exemples [3] et [4]55(*), quant à eux, présentent des subordonnées en when où l'emploi de will est fort approprié quant au sens de l'énoncé, mais où le remplacement par le présent simple serait possible: « I will work in the garden this evening, when it is cooler », « He will no doubt tell his parents everything, when the fat is in the fire ». Ces manipulations sont licites, dans le sens où les énoncés restent grammaticalement recevables, toutefois, on dénote un changement de sens certain: la subordonnée en when, couplée à will, s'avère être, dans les deux cas, une relative descriptive, tandis que couplée au présent simple, il s'agit plutôt d'une subordonnée temporelle. En [3], « evening » est qualifié par la subordonnée en when comprenant will. Le fait de remplacer le modal par un présent simple fait perdre cette attribution qualitative au nom. Ces remarques rejoignent ce que nous avons dit quant à la difficulté d'établir une claire distinction entre subordonnées adverbiales « vraies » temporelles et subordonnées relatives appositives. Ici, l'absence du modal aurait pu faire pencher la balance pour des temporelles, toutefois, sa présence prêche pour des relatives compléments de noms. L'exemple [5], enfin, nous présente un cas où le remplacement de would par un prétérit pourrait éventuellement être envisagé, de façon douteuse néanmoins: « There would be no further traffic conference until the autumn of 1962, when fares were fixed for the traffic year starting April 1, 1963 ». Le nouvel énoncé paraît recevable, mais là encore, le changement de sens est certain. Toutes les subordonnées relatives ne répondent pas à cette pertinence -voire obligation, dans des exemples tels que [1] et [2]- d'emploi de will / would, notamment les relatives dites déterminatives, qui, si elles autorisent cette occurrence, la mettent en balance avec le présent simple ou le prétérit, ce que nous aurons l'occasion d'expliciter dans une prochaine sous-section. b. Le cas des subordonnées interrogatives indirectes. Ces propositions présentent l'intérêt d'être très claires quant à leur emploi de will et de would: ces modaux sont invariablement obligatoires au sein de telles subordonnées quand ils réfèrent à un moment postérieur au moment de l'énonciation. En effet, les subordonnées interrogatives ne peuvent presque jamais référer à T0. Les exemples suivants sont à considérer: [6] The Arizona real estate market continues to be depressed, and thee is still uncertainty as to when values will recover. [7] A Ramada spokesman said he couldn't state when the restructuring would be completed. [8] Shani was wondering when he would decide to propose to her. L'interrogation, l'incertitude, de la part de l'énonciateur ou du sujet de l'énoncé engendrent automatiquement l'emploi d'un modal épistémique. A noter que ces interrogatives peuvent détenir en leur sein n'importe quel modal épistémique: [9] It wasn't immediately clear when negotiations might resume. On pourrait dès lors se demander si cette « permutation » est possible avec d'autres types de subordonnées, à savoir, si la possibilité ou non d'employer will et would au sein de subordonnées en when est liée à l'épistémique. Ainsi, si une proposition en when admet cette valeur -indépendamment du modal en question- alors elle admettra will et would.56(*) c. Le cas des subordonnées « adversatives ».57(*) Will et would sont plus qu'adéquats dans ce type de subordonnées quand celles-ci font référence à un moment postérieur à celui de l'énonciation: [10] Why shouldn't I tell him the truth when he will hear it from his brother anyhow? [11] You told me you wouldn't come today. You can't expect me to prepare a meal when you won't come. [12] He would not choose a respectable hotel as the scene for a killing when it would be so much safer to take his victim for a one-way ride on a lonely country road. [13] How will he grasp what is implied when he won't even understand the words? Tous ces exemples présentent une subordonnée en when qui met en évidence un contraste entre les événements décrits dans la principale et ceux évoqués dans la proposition adversative. Ceci est particulièrement vrai dans l'exemple [10], où « anyhow » ajoute encore à cette opposition. Dans leur ensemble, les énoncés présentés ci-dessus sont assez subtils, en ce sens qu'ils exposent une subordonnée en when à valeur de condition. En [13] particulièrement, if eût été tout à fait envisageable. Dans ces quatre énoncés, will et would permettent, mieux que n'importe quel autre système temporel, de marquer ce renvoi à un temps postérieur à celui de l'énonciation, le présent simple ou le prétérit n'étant pas pertinents dans un tel contexte. En effet, si l'on analyse par exemple l'énoncé [11], le recours au présent simple aurait pour effet de transformer radicalement le sens de la phrase: « You told me you wouldn't come today. You can't expect me to prepare a meal when you don't come ». Si l'emploi de will à la forme négative permet de faire référence à une occurrence précise de la situation -« alors que tu n'étais pas censé venir », sous-entendu « cette fois-ci »-, l'emploi du présent simple, au contraire, aurait ici une valeur générique, traduisible par « quand (à chaque fois que) tu ne viens pas ». En [12], l'emploi du prétérit, en plus d'être irrecevable grammaticalement, aurait un effet d'altérité indéniable au niveau sémantique: « ... when it was so much safer... » impliquerait que l'action ait déjà eu lieu, le meurtrier revenant alors sur les circonstances du crime qu'il a commis. Or ici, nous sommes plongés dans les pensées psychotiques d'un assassin qui planifie son acte, envisageant plusieurs alternatives, d'où l'emploi cohérent de would. Le cas des adversatives méritait de faire l'objet de notre étude, ces propositions présentant une configuration intéressante. Les modaux will et would s'avèrent appropriés au sein de telles subordonnées en when, car ils sont en adéquation avec le contraste nécessairement établi entre les événements décrits dans la principale et ceux évoqués dans la proposition adversative. d. Le cas des subordonnées narratives. Ces propositions, qui ne répondent pas à la question « when? », et ne spécifient donc pas le temps de validation de la relation prédicative de la principale, doivent employer will et would lorsqu'elles réfèrent à un moment postérieur à celui de l'énonciation, comme c'est le cas dans les exemples suivants: [14] The warders will hardly have turned their backs when the prisoners will already have started fighting. [15] He would be doing the washing up in the kitchen when suddenly she would appear through the window. Ces exemples de subordonnées dites narratives impliquent une succession dans le temps d'action, les événements décrits dans la principale ayant nécessairement lieu avant ceux évoqués par les subordonnées. Dans le cas des narratives, ce n'est pas la subordonnée en when qui agit comme un levier,58(*) la réalisation de son événement impliquant le déclenchement de l'événement porté par la principale, comme c'est le cas pour les adverbiales par exemple. Il est donc fort logique de trouver les modaux à l'étude ici au sein de telles subordonnées, celles-ci représentant des événements dont la réalisation a lieu après celle des événements de la principale.
e. Synthèse. Il est d'autant plus satisfaisant d'être en présence de situations où l'emploi des modaux will et would dans les subordonnées en when est approprié, voire nécessaire selon le cas. Cela permet en effet de contester les idées reçues selon lesquelles ces deux modaux sont incompatibles avec une subordonnée en when, et de démontrer qu'au contraire, les auxiliaires de modalité will et would s'avèrent pertinents, voire indispensables au sein de certaines subordonnées en when évoquées dans cette subdivision de chapitre. Notre seconde sous-section traitera des cas où ce système peut être mis en balance avec un autre système temporel. * 55 Ces exemples, où la subordonnée en when vient compléter un nom autre que « the time » ou « the day » sont intéressants, car ils mettent en évidence des relatives appositives à antécédent adverbial à valeur temporelle, le choix d'utiliser will ou would étant déterminant quant à cette catégorisation. * 56 Ceci est intéressant dans le sens où toutes les subordonnées en when, à l'exception des « vraies » temporelles et de certaines relatives déterminatives -qui présupposent une actualisation de leur situation, ce qui n'est pas le cas avec un modal ou un adverbe épistémique, qui rendraient la situation non factuelle-, admettent un modal épistémique. Cela mérite d'être approfondi dans ce chapitre, notamment lorsque l'emploi de will / would au sein des subordonnées en when est illicite -nous renvoyons pour ce faire à notre troisième sous-chapitre. * 57 Ce terme regroupe les contrastives et les concessives. * 58 Terme emprunté à B. GUILLAUME. |
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