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Efficacite des huiles essentielles du lantanier (lantana camara) dans le controle de ravageurs de la culture du chou en region de Beni


par Georges KATEMBO TSONGO
Institut supérieur du bassin du Nil - Bac+3 2022
  

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SIGLES ET ABREVIATION

ANOVA   : Analyse de la variance

AH0  : Acceptation de l'hypothèse nulle

RH0  : Rejet de l'hypothèse nulle

HE  : Huiles essentielles

ddl : Degré de Liberté

F : Probabilité de Snedecor

FAO  : Food and Agriculture Organisation

g  : Gramme

ha   : Hectare

kg  : Kilogramme

m2   : mètre carré

pH  : Potentiel en hydrogène

SCE  : Somme des Carrés des Ecarts

t  : Tonne

t/ha  : Tonne par hectare

INTRODUCTION

1. Contexte et problématique de l'étude

Au travers le monde, le maraîchage est une activité économique importante qui contribue à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté pour les ménages ruraux. L'Afrique n'est pas en marge de cette réalité si bien quede nombreuses régions de pays en voie de développement dépendent principalement de cette culture (PAM et FAO, 2009). Cependant, ces cultures subissent partout une forte pression parasitaire dont celle des insectes ravageurs. La persistance et l'importance de leurs dégâts, remettent en cause l'efficacité des stratégies de leur contrôle(Fleischer et al., 1998).

La lutte chimique demeurel'un des moyens de lutte le plus efficace à court terme, mais les doses de pesticides appliquées et la fréquence des traitements sont généralement supérieures à celles recommandées (Bassole et Ouedraogo, 2007). Cette utilisation croissante et non raisonnée des pesticides induit l'apparition de populations résistantes de ravageurs notamment de chenilles désolatrices ou mineuses et des pucerons (Guilloux, 2000), des risques sanitaires importants dus aux résidus de pesticides dans les produits alimentaires (Makondy, 2012).

Parmi ces cultures maraichères, le chou fait partie des plus attaquées par les insectes dont la teigne du chou (Plutellaxylostella) et les pucerons se révèlent les plus dommageables. Par ailleurs, la culture du chou constitue un facteur de sécurité et de diversité alimentaire, en plus d'être un élément d'équilibre des systèmes de production (Nzolameso, 2005). Or, ces ravageurs particulièrement envahissants de jardinsconstituent un sérieux problème dans les régions tropicales et subtropicales où la culture de chou se conduit toute l'année. Les conditions climatiques très favorables à leur développement, associées à un fort potentiel reproductif, leur permettent d'avoir plus de 20 générations par an (Vickers et al., 2004).

La lutte chimique engagée contre la teigne du chou et les pucerons fut d'abord axée sur l'utilisation des insecticides de synthèses qui, très vite, ont montré leurs limites en se heurtant à l'étonnante capacité de résistance des populations de ravageurs à toutes les familles de produits existants, y compris les biopesticides à base de Bacillus thuringiens. Cette course entre les agriculteurs et le ravageur conduit à l'augmentation incessante des doses de produits. Ce qui affecte sérieusement la marge bénéficiaire des agriculteurs, qui pourtant est généralement réduite.

L'estimation du coût annuel dans l'économie mondiale pour lutter contre la seule teigne de choux est estimée à plus de 4 milliards de dollars (Zaluckietal., 2012). Pour faire face aux menaces de la teingnetout comme celles des autres ravageurs, il se montre de plus en plus urgent de trouver des méthodes alternatives permettant de contrôler le niveau de leurs populations, tout en préservant l'environnement et la santé tant des agriculteurs que des consommateurs.

La région de Beni n'est pas en marge des invasions spectaculaires des ravageurs de choux, en dépit de pulvérisations insecticides dont bénéficie la culture. En même temps, ils sont de plus en plus nombreux les planteurs qui se plaignent de l'insuccès des pulvérisations insecticides fréquemment utilisées pour combattre ces redoutables ravageurs de choux. A titre illustratif, dans son étude portant sur 28 champs de choux, Kithaka (2016) démontré que dans la région de Beni, on observe une sorte de la persistance des attaques de la teigne sur 9 à 15% de plants, en dépit de fréquentes pulvérisations de Ambush, Delmetrin, Diméthoate, Dudufenos, superlacer et thionex. Les résultats similaires ont été obtenus par Kamondi (2016) pour ce qui est de pucerons de choux dans la même région de Beni.

Dans ce contexte, Anjarwallaet al.,(2016) suggèrent que les plantes pesticides peuvent potentiellement surmonter ces problèmes liés aux pesticides synthétiques, car leur molécules actives se décomposent rapidement avec des impacts écologiques négligeables. De ce fait, elles peuvent fournir un moyen de lutter contre les ravageurs, inoffensif pour l'environnement.Une raison de plus est qu'elles ont été utilisées avec succès pendant des siècles et par conséquent adaptées dans les traditions de nombreux agriculteurs, encore qu'ellessont largement disponibles dans la plupart des zones agricoles et ce, à des prix minimes voire sans coût.

Par ailleurs, les plantes pesticides peuvent être utilisées et manipulées en toute sécurité, plus que les pesticides synthétiques (Rother, 2010). Par rapport aux pesticides synthétiques, elles sont, inoffensives pour l'environnement, généralement moins nocives tant pour l'homme que pour la faune utile (Amoabeng et al., 2013 ; Mkenda et al., 2015, Charleston et al., 2006).

Cependant, malgré les atouts des plantes pesticides, leurs recettes traditionnelles conservent mal leur efficacité pendant leur préparation prennent du temps. Ce qui limite leur niveau d'utilisation par les paysans. De ce fait, extraire leurs huiles essentielles par hydrodistillation et bien les conditionner permettraient d'accroitre leur efficacité et offrir en même temps la possibilité de les commercialiser afin de promouvoir leur utilisation comme alternatif aux pesticides chimiques. Ce qui exige en amont des sérieuses études de rentabilité technologique de leur production semi-industrielle d'abord et ensuite tester leur efficacité sur terrain ensuite puis réfléchir sur les stratégies de conditionnement. Festy (2008) rapporte que les huiles essentielles de plantes pesticides servent de signal chimique à la plante qui en produit ou qui en reçoit sous forme de pulvérisation, au point de repousser les insectes nuisibles en les dissuadant les ravageurs de ne pas les manger.

Le lantanier (Lantanacamara)figure parmi les ressources susceptibles de représenter une bonne solution alternative en région de Beni. En effet, cette espèce sauvage est assez abondante dans les brousses, jachères et aux abords de routes et bénéficie pas encore jusqu'aujourd'hui d'une quelconque valorisation dans nombreuses rurales, y compris celle de Beni. Pourtant, d'après, Anjarwallaet al.,(2016), les extraits aqueux de ses feuilles, et par conséquent leurs huiles essentielles, sont réputés de très grande efficacité dans la répulsion d'une une large gamme d'insectes notamment les moustiques, les mouches, les pucerons, coléoptères etlépidoptères, avec parfois un effet insecticides sur les larves.

Bien qu'en ces jours, il est souhaitable que le contrôle des ravageurs sur les cultures maraichères soit réalisé avec des substances inoffensives, et que les huiles de plantes insecticides soient recommandées, trop peu d'études ont été orientée dans cette optique. C'est dans le souci de contribuer au comblement de vide scientifique que la présente se focalise sur la production et l'évaluation de l'efficacité des huiles essentielles de cette plante insecticides dans le contrôle des ravageurs de choux en région de Beni.

Les huiles essentielles du lantanier offrent-t-elles une protection suffisante de choux contre ses ravageurs ? Telle est la question centrale pour orienter notre réflexion et à partir de laquelle ressortent les questions spécifiques suivantes :

- Les pulvérisations des huiles essentielles du lantanierréduisent-ellesla prévalence et la sévérité des attaques de ravageurs au sein des jardins de choux en région de Beni?

- La fréquence de pulvérisation des huiles essentielles du lantanier accroit-elle leur efficacité dans le contrôle des ravageurs des choux ?

- Existe-t-il une similarité d'efficacité entre les huiles essentielles du lantanier et les insecticides modernes dans le contrôle de ravageurs des choux au sein de jardins familiaux de Beni ?

2. Hypothèses du travail

La présente étude repose sur l'hypothèse centrale selon laquelle les pulvérisations des huiles essentielles du lantanier de peuvent offrir une protection suffisante de choux contre ses ravageurs.

Plus spécifiquement, nous présupposons que :

- Les pulvérisations des huiles essentielles du lantanier peuvent nettement réduire la prévalence et la sévérité des attaques de ravageurs de choux dans les jardins familiaux;

- L'efficacité de pulvérisation des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux pourra s'accroitre avec leur fréquence d'application

- Il n'existera pas de différences significatives d'efficacité entre les huiles essentielles du lantanier et les insecticides modernes.

3. But, objectifs et intérêt de l'étude  

Le but de cette étude est d'évaluer l'efficacité des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de chouxau sein des jardins familiaux de la région de Beni. Pour y parvenir, la présente s'est assigné les objectifs  suivants:

- Evaluer l'impact de pulvérisations des huiles essentielles du lantanier sur la prévalence et la sévérité des attaques de ravageurs de choux dans les conditions de la région de Beni;

- Déterminer la fréquence optimale pour un meilleur contrôle des ravageurs de choux

- Comparer l'efficacité des huiles essentielles du lantanier à celle de pesticides chimiques dans le contrôle des ravageurs de chouxen région de Beni;

Au vu de ces objectifs, on s'aperçoit aisément que la présente étude revêt un triple intérêt :

- Le premier se situe sur le plan scientifique et réside dans le fait de mettre en évidence l'efficacité des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux. Ainsi, cette étude constitue à la fois une banque de données et une référence aux chercheurs ultérieurs intéressés par la lutte contre les ravageurs des cultures par de substances inoffensives à l'homme.

- Le deuxième intérêt est purement agronomique dans l'idée que la mise en évidence de cette efficacité permettra aux agriculteurs de réduire le coût de lutte antiparasitaire ainsi que les risques environnementaux et sanitaires qui leur étaient jadis associés avec les pesticides chimiques.

- Le troisième intérêt est purement économique dans l'idée que la réduction de coût de traitement fongique contre les ravageurs des choux permettra d'accroitre les revenus des producteurs et de promouvoir cette culture dont l'une des contraintes se révèle le coût élevé de production.

4. Subdivision du travail

Le présent travail s'articule sur trois chapitres dont le premier est réservé aux généralités sur les ravageurs de choux et les huiles essentielles de lantanier, pendant que le deuxième chapitre présentera l'approche méthodologique adoptée. En fin, le troisième présentera les résultats et leurs discussions. Une conclusion et quelques recommandations clôtureront la présente étude.

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