SIGLES ET ABREVIATION
ANOVA : Analyse de la variance
AH0 : Acceptation de l'hypothèse nulle
RH0 : Rejet de l'hypothèse nulle
HE : Huiles essentielles
ddl : Degré de Liberté
F : Probabilité de Snedecor
FAO : Food and Agriculture Organisation
g : Gramme
ha : Hectare
kg : Kilogramme
m2 : mètre
carré
pH : Potentiel en hydrogène
SCE : Somme des Carrés des Ecarts
t : Tonne
t/ha : Tonne par hectare
INTRODUCTION
1. Contexte et
problématique de l'étude
Au travers le monde, le
maraîchage est une activité économique importante qui
contribue à la sécurité alimentaire et à la
réduction de la pauvreté pour les ménages ruraux.
L'Afrique n'est pas en marge de cette réalité si bien quede
nombreuses régions de pays en voie de développement
dépendent principalement de cette culture (PAM et FAO, 2009).
Cependant, ces cultures subissent partout une forte pression parasitaire dont
celle des insectes ravageurs. La persistance et l'importance de leurs
dégâts, remettent en cause l'efficacité des
stratégies de leur contrôle(Fleischer et al., 1998).
La lutte chimique demeurel'un des moyens de lutte le plus
efficace à court terme, mais les doses de pesticides appliquées
et la fréquence des traitements sont généralement
supérieures à celles recommandées (Bassole et Ouedraogo,
2007). Cette utilisation croissante et non raisonnée des pesticides
induit l'apparition de populations résistantes de ravageurs notamment de
chenilles désolatrices ou mineuses et des pucerons (Guilloux, 2000), des
risques sanitaires importants dus aux résidus de pesticides dans les
produits alimentaires (Makondy, 2012).
Parmi ces cultures maraichères, le chou fait partie des
plus attaquées par les insectes dont la teigne du chou
(Plutellaxylostella) et les pucerons se révèlent les
plus dommageables. Par ailleurs, la culture du chou constitue un facteur de
sécurité et de diversité alimentaire, en plus d'être
un élément d'équilibre des systèmes de production
(Nzolameso, 2005). Or, ces ravageurs particulièrement envahissants de
jardinsconstituent un sérieux problème dans les régions
tropicales et subtropicales où la culture de chou se conduit toute
l'année. Les conditions climatiques très favorables à leur
développement, associées à un fort potentiel reproductif,
leur permettent d'avoir plus de 20 générations par an (Vickers
et al., 2004).
La lutte chimique engagée contre la teigne du chou et
les pucerons fut d'abord axée sur l'utilisation des insecticides de
synthèses qui, très vite, ont montré leurs limites en se
heurtant à l'étonnante capacité de résistance des
populations de ravageurs à toutes les familles de produits existants, y
compris les biopesticides à base de Bacillus thuringiens. Cette
course entre les agriculteurs et le ravageur conduit à l'augmentation
incessante des doses de produits. Ce qui affecte sérieusement la marge
bénéficiaire des agriculteurs, qui pourtant est
généralement réduite.
L'estimation du coût annuel dans l'économie
mondiale pour lutter contre la seule teigne de choux est estimée
à plus de 4 milliards de dollars (Zaluckietal., 2012). Pour
faire face aux menaces de la teingnetout comme celles des autres ravageurs, il
se montre de plus en plus urgent de trouver des méthodes alternatives
permettant de contrôler le niveau de leurs populations, tout en
préservant l'environnement et la santé tant des agriculteurs que
des consommateurs.
La région de Beni n'est pas en marge des invasions
spectaculaires des ravageurs de choux, en dépit de pulvérisations
insecticides dont bénéficie la culture. En même temps, ils
sont de plus en plus nombreux les planteurs qui se plaignent de
l'insuccès des pulvérisations insecticides fréquemment
utilisées pour combattre ces redoutables ravageurs de choux. A titre
illustratif, dans son étude portant sur 28 champs de choux, Kithaka
(2016) démontré que dans la région de Beni, on observe une
sorte de la persistance des attaques de la teigne sur 9 à 15% de plants,
en dépit de fréquentes pulvérisations de Ambush,
Delmetrin, Diméthoate, Dudufenos, superlacer et thionex. Les
résultats similaires ont été obtenus par Kamondi (2016)
pour ce qui est de pucerons de choux dans la même région de Beni.
Dans ce contexte, Anjarwallaet al.,(2016)
suggèrent que les plantes pesticides peuvent potentiellement surmonter
ces problèmes liés aux pesticides synthétiques, car leur
molécules actives se décomposent rapidement avec des impacts
écologiques négligeables. De ce fait, elles peuvent fournir un
moyen de lutter contre les ravageurs, inoffensif pour l'environnement.Une
raison de plus est qu'elles ont été utilisées avec
succès pendant des siècles et par conséquent
adaptées dans les traditions de nombreux agriculteurs, encore
qu'ellessont largement disponibles dans la plupart des zones agricoles et ce,
à des prix minimes voire sans coût.
Par ailleurs, les plantes pesticides peuvent être
utilisées et manipulées en toute sécurité, plus que
les pesticides synthétiques (Rother, 2010). Par rapport aux pesticides
synthétiques, elles sont, inoffensives pour l'environnement,
généralement moins nocives tant pour l'homme que pour la faune
utile (Amoabeng et al., 2013 ; Mkenda et al., 2015, Charleston et al.,
2006).
Cependant, malgré les atouts des plantes pesticides,
leurs recettes traditionnelles conservent mal leur efficacité pendant
leur préparation prennent du temps. Ce qui limite leur niveau
d'utilisation par les paysans. De ce fait, extraire leurs huiles essentielles
par hydrodistillation et bien les conditionner permettraient d'accroitre leur
efficacité et offrir en même temps la possibilité de les
commercialiser afin de promouvoir leur utilisation comme alternatif aux
pesticides chimiques. Ce qui exige en amont des sérieuses études
de rentabilité technologique de leur production semi-industrielle
d'abord et ensuite tester leur efficacité sur terrain ensuite puis
réfléchir sur les stratégies de conditionnement. Festy
(2008) rapporte que les huiles essentielles de plantes pesticides servent de
signal chimique à la plante qui en produit ou qui en reçoit sous
forme de pulvérisation, au point de repousser les insectes nuisibles en
les dissuadant les ravageurs de ne pas les manger.
Le lantanier (Lantanacamara)figure parmi les
ressources susceptibles de représenter une bonne solution alternative en
région de Beni. En effet, cette espèce sauvage est assez
abondante dans les brousses, jachères et aux abords de routes et
bénéficie pas encore jusqu'aujourd'hui d'une quelconque
valorisation dans nombreuses rurales, y compris celle de Beni. Pourtant,
d'après, Anjarwallaet al.,(2016), les extraits aqueux de ses
feuilles, et par conséquent leurs huiles essentielles, sont
réputés de très grande efficacité dans la
répulsion d'une une large gamme d'insectes notamment les moustiques,
les mouches, les pucerons, coléoptères
etlépidoptères, avec parfois un effet insecticides sur les
larves.
Bien qu'en ces jours, il est souhaitable que le contrôle
des ravageurs sur les cultures maraichères soit réalisé
avec des substances inoffensives, et que les huiles de plantes insecticides
soient recommandées, trop peu d'études ont été
orientée dans cette optique. C'est dans le souci de contribuer au
comblement de vide scientifique que la présente se focalise sur la
production et l'évaluation de l'efficacité des huiles
essentielles de cette plante insecticides dans le contrôle des ravageurs
de choux en région de Beni.
Les huiles essentielles du lantanier offrent-t-elles
une protection suffisante de choux contre ses ravageurs ? Telle est
la question centrale pour orienter notre réflexion et à partir de
laquelle ressortent les questions spécifiques suivantes :
- Les pulvérisations des huiles essentielles du
lantanierréduisent-ellesla prévalence et la
sévérité des attaques de ravageurs au sein des jardins de
choux en région de Beni?
- La fréquence de pulvérisation des huiles
essentielles du lantanier accroit-elle leur efficacité dans le
contrôle des ravageurs des choux ?
- Existe-t-il une similarité d'efficacité entre
les huiles essentielles du lantanier et les insecticides modernes dans le
contrôle de ravageurs des choux au sein de jardins familiaux de
Beni ?
2. Hypothèses du travail
La présente étude
repose sur l'hypothèse centrale selon laquelle les
pulvérisations des huiles essentielles du lantanier de peuvent offrir
une protection suffisante de choux contre ses ravageurs.
Plus spécifiquement, nous présupposons
que :
- Les pulvérisations des huiles essentielles du
lantanier peuvent nettement réduire la prévalence et la
sévérité des attaques de ravageurs de choux dans les
jardins familiaux;
- L'efficacité de pulvérisation des huiles
essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux pourra
s'accroitre avec leur fréquence d'application
- Il n'existera pas de différences significatives
d'efficacité entre les huiles essentielles du lantanier et les
insecticides modernes.
3. But, objectifs et
intérêt de l'étude
Le but de cette étude est d'évaluer
l'efficacité des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle
des ravageurs de chouxau sein des jardins familiaux de la région de
Beni. Pour y parvenir, la présente s'est assigné les
objectifs suivants:
- Evaluer l'impact de pulvérisations des huiles
essentielles du lantanier sur la prévalence et la
sévérité des attaques de ravageurs de choux dans les
conditions de la région de Beni;
- Déterminer la fréquence optimale pour un
meilleur contrôle des ravageurs de choux
- Comparer l'efficacité des huiles essentielles du
lantanier à celle de pesticides chimiques dans le contrôle des
ravageurs de chouxen région de Beni;
Au vu de ces objectifs, on s'aperçoit aisément
que la présente étude revêt un triple
intérêt :
- Le premier se situe sur le plan scientifique et
réside dans le fait de mettre en évidence l'efficacité des
huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux.
Ainsi, cette étude constitue à la fois une banque de
données et une référence aux chercheurs ultérieurs
intéressés par la lutte contre les ravageurs des cultures par de
substances inoffensives à l'homme.
- Le deuxième intérêt est purement
agronomique dans l'idée que la mise en évidence de cette
efficacité permettra aux agriculteurs de réduire le coût
de lutte antiparasitaire ainsi que les risques environnementaux et sanitaires
qui leur étaient jadis associés avec les pesticides chimiques.
- Le troisième intérêt est purement
économique dans l'idée que la réduction de coût de
traitement fongique contre les ravageurs des choux permettra d'accroitre les
revenus des producteurs et de promouvoir cette culture dont l'une des
contraintes se révèle le coût élevé de
production.
4. Subdivision du
travail
Le présent travail s'articule sur trois
chapitres dont le premier est réservé aux
généralités sur les ravageurs de choux et les huiles
essentielles de lantanier, pendant que le deuxième chapitre
présentera l'approche méthodologique adoptée. En fin, le
troisième présentera les résultats et leurs discussions.
Une conclusion et quelques recommandations clôtureront la présente
étude.
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