INTRODUCTION
La dégradation des sols, la désertification et
la sécheresse sont des phénomènes mondiaux qui
présentent une menace croissante pour l'avenir de notre environnement
(A. Amani et al., 2019). La sècheresse des années 1980
au Sahel s'est soldée par un déficit pluviométrique
exceptionnel marquant ainsi une nette rupture avec les excédents
hydriques des années 1950. Cette situation climatique a entrainé
une dégradation des sols et du couvert végétal. La
disparition progressive de la végétation au niveau du sol
entraine un tassement et un encroûtement des sols, limitant
l'infiltration de l'eau et le développement de la
végétation, tout en favorisant le ruissellement de surface. Ce
cercle vicieux, selon la FAO (2005) cité par J. Lebrun (2022) a
accéléré le processus de désertification et a
causé une perte de plus de 17000 km2 du couvert forestier par an au
Sahel.
Les conséquences dévastatrices de la
sécheresse des années 1980 dans le Sahel ont marqué un
tournant majeur. Dans la partie ouest du Niger, d'importantes mutations
socio-environnementales ont été observées depuis 1976,
lorsque le gouvernement a envisagé le transfert des populations du
Zarmaganda et du Kourfey vers les terres du Sud (B. Abba, 2012). La
décision de l'Etat a pris une autre tournure laissant la population
exploiter les ressources naturelles de la zone de manière anarchique et
incontrôlée, et créer une situation de dégradation
accélérée du couvert végétal. La pression
anthropique, l'urbanisation accélérée et le
surpâturage ont engendré une extension des terres agricoles au
détriment de la végétation naturelle (J. Lebrun, 2022).
À cela, s'ajoute également un phénomène de
déboisement pour l'utilisation du bois de chauffe et l'approvisionnement
des centres urbains, qui ont accentué une pression sur les ressources
naturelles. Les années 1990 ont été marquées par
une dégradation accélérée du couvert
végétal, ce qui justifie le choix de l'année 90 comme
période de référence pour réaliser cette
étude. C'est ainsi que, eu égards de ces situations
précédentes, cette étude a été
proposée pour évaluer la « Dynamique du couvert
végétal autour de la ville de Niamey dans un rayon de
75km». Cette étude a pour but de d'évaluer
l'évolution du couvert végétal dans un rayon de 75 km
autour de la ville de Niamey sur la période de 1990 à 2020, afin
de permettre aux décideurs d'entreprendre des actions permettant de
contribuer à la restauration du couvert végétal
dégradé.
Ce document est structuré en trois (3) chapitres
à savoir : le premier chapitre qui présente le cadre
théorique et la présentation de la zone d'étude, le
deuxième qui traite de l'analyse
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diachronique du couvert végétal autour de
Niamey, le troisième présente les résultats et leurs
discussions et enfin une proposition de mode de gestion des ressources
végétales.
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