2.2. Particularité du couvert végétal
autour des sites aménagés
Depuis le début des années 2005, la
dégradation du couvert végétal a atteint un niveau
critique dans la zone d'étude, l'Etat et les ONG ont intensifié
les actions de récupération de terre. Ainsi, il a
été dénombré 52 sites aménagés de
2005 à 2020 dans la zone d'étude. Ces sites se localisent
principalement sur les revers des plateaux où la dégradation du
couvert végétal est plus importante. La carte 6, illustre la
répartition des sites aménagés dans la zone
d'étude. Pour mieux appréhender la particularité du
couvert végétal autour des sites aménagés, il a
été procédé à la superposition des sites
aménagés à la situation de 2020.
![](Dynamique-du-couvert-vegetal-autour-de-la-ville-de-Niamey-dans-un-rayon-de-75-km56.png)
Carte 6: Carte de localisation des sites
aménagés
Il ressort de la carte 6 que l'ensemble des ouvrages de
récupération de terre sont concentrés dans le Nord et cela
peut s'expliquer par la forte dégradation du couvert
végétal dans le secteur.
![](Dynamique-du-couvert-vegetal-autour-de-la-ville-de-Niamey-dans-un-rayon-de-75-km57.png)
47
D'après la carte, on remarque une faible couverture
végétale dans le secteur Nord. Le secteur reste toujours dominer
par la culture pluviale. Aussi, les sites sur lesquels le recouvrement
végétal se développe, s'observe une savane arborée
dégradée. Sur le secteur Nord, des efforts restent à
fournir pour inverser la situation de dégradation continue.
Le secteur Sud avec moins des ouvrages de
récupération reste le secteur le plus stable avec une nette
évolution du couvert végétal et particulièrement
sur les sites aménagés. La formation végétale
dominante est la savane arborée régulière sur toute la
bande. Ainsi, au Sud le développement de la végétation se
lie semble-t-il à la réussite des ouvrages
réalisés.
![](Dynamique-du-couvert-vegetal-autour-de-la-ville-de-Niamey-dans-un-rayon-de-75-km58.png)
48
2.3. Déficit pluviométrique et l'exploitation
des réserves forestières,
accélèrent les usages du sol au cours des
années antérieures.
2.3.1. Évolution des pluies dans la région
d'étudié
Le changement climatique à travers l'évolution
des pluies a joué un rôle déterminant dans
l'évolution du couvert végétal du fait de l'alternance des
années des sècheresses et des phases humides. En effet, l'analyse
de l'évolution de la pluviométrie dans le secteur d'étude
de 1981 à 2020 a concerné cinq stations
météorologiques à savoir : Gotheye, Niamey, Banizoumbou,
Say et Torodi.
La carte 7 présente l'évolution spatiale
de la pluviométrie suivant les 2 normales climatique soit 1981-2010 et
1991-2020.
![](Dynamique-du-couvert-vegetal-autour-de-la-ville-de-Niamey-dans-un-rayon-de-75-km59.png)
Carte 7: Évolution spatiale des normales
climatiques dans la zone d'étude
![](Dynamique-du-couvert-vegetal-autour-de-la-ville-de-Niamey-dans-un-rayon-de-75-km60.png)
49
Il ressort de l'analyse de cette figure, une
amélioration de la pluviométrie sur l'ensemble de la zone
d'étude entre 1981-2010 et 1991-2020. Cette amélioration des
pluies est variable dans la zone. Elle est plus remarquable dans la partie Sud
de la zone d'étude avec la remontée de l'isohyète 600 mm
au niveau de la station de Torodi. Sur l'ensemble de la zone d'étude
l'amélioration des pluies constatée est de 50 mm, soit 8,33% par
rapport la série 1981-2010.
La variation des isohyètes durant les périodes
1981-2010 et 1991-2020 met en évidence le retour de la
pluviométrie généralisée qui se marque par une
remontée des isohyètes vers le Nord. Cette remontée des
isohyètes au cours de la période 1991-2020 est un des signes
annonciateurs de la fin de la sécheresse pluviométrique qui
sévit au Sahel depuis une trentaine d'années de plus en plus
visibles ces dernières années (P. Ozer et al., 2003).
À l'exception de la station de Niamey, la
décennie 1971-1980 a été déficitaire dans toutes
les stations de la zone. Toutefois, à partir de l'année 1990 on
assiste à un retour des pluies à l'exception de la
décennie 2001-2010 qui est déficitaire par rapport aux
décennies 1991-2000 et 2011-2020. Il ressort également de
l'analyse de la figure 4 que, la partie Sud (station de Torodi) est la plus
pluvieuse dans ces décennies comparativement à la station de
Gotheye sur la période analysée. Une analyse temporelle des
pluies décennales des différentes stations sont
présentées sur figure 4.
1971-1980 1981-1990 1991-2000 2001-2010 2011-2020
![](Dynamique-du-couvert-vegetal-autour-de-la-ville-de-Niamey-dans-un-rayon-de-75-km61.png)
572,3
615,75
493,98
564,39
484,07
Gotheye Niamey Say Torodi Banizoumbou
700 600 500 400 300 200 100
0
![](Dynamique-du-couvert-vegetal-autour-de-la-ville-de-Niamey-dans-un-rayon-de-75-km62.png)
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Figure 4 : Évolution décennale de la
pluviométrie dans les stations de la ville de Niamey de 1971 à
2020.
Source : Direction nationale de la
Météorologie Niger
De façon générale, l'amélioration
des pluies semble un facteur favorisant l'amélioration de la couverture
végétale dans la zone d'étude. Ainsi, en l'absence de
déficit pluviométrique important, la pression anthropique
croissante à travers l'exploitation de la végétation
paraît être actuellement le véritable moteur de la
dégradation de la végétation.
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