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La Corée du nord et la menace nucléaire contre les états-Unis et leurs alliés de la région de l’Asie est, la Corée du sud et le Japon.


par Charmante Mubali Lubula
Université de Lubumbashi - Licence en Relations internationales 2014
  

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3.2. La menace nord-coréenne contre le Japon.

Vers la fin du XIXe siècle, la Corée était un petit royaume d'environ 13 millions d'habitants, situé entre trois grands empires : la Chine, le Japon et la Russie. Cette situation géographique devait avoir des conséquences tragiques pour le peuple coréen qui s'est vu entraîné dans les rivalités et les intrigues des trois puissances environnantes Sur le continent asiatique, la Corée a une longue frontière commune avec la Mandchourie, qui était une « dépendance extérieure » de l'empire chinois. La frontière sino-coréenne suit le cours du Yalou, à l'Ouest, celui du Toumen, à l'Est. Depuis 1860, la Corée a aussi une frontière avec la Sibérie russe, actuellement soviétique. Cette frontière est très courte. Elle mesure à peine 17 km et se situe à l'embouchure du Toumen. Enfin, le détroit de Corée sépare ce pays du Japon. Pour l'Empire nippon, la péninsule coréenne a toujours présenté une importance de premier ordre, car cette péninsule constitue la partie du continent asiatique la plus proche de l'archipel japonais. L'installation d'une grande puissance dans la péninsule constituerait une menace pour la sécurité militaire de l'Empire du Soleil Levant. Par ailleurs, la Corée fut la route classique des entreprises militaires nippones sur le continent asiatique. 122(*)

Le fait que depuis la fin du XIVe siècle, les côtes de Corée étaient ravagées par les pirates japonais, les différentes occupations de la péninsule, les conflits avec la Chine ou la Russie créait un climat d'irritation dans la péninsule. En effet, la puissante armée japonaise occupa le pays, jusqu'à la frontière chinoise jusqu'en 1919. La Corée du Nord a toujours considéré la présence des bases américaines sur le territoire japonais comme une vraie menace. La Corée du Nord, comme tous les autres pays communistes de la région, n'a pas signé le traité de paix de San Francisco du 8 septembre 1951. Considérant que ce traité avait un but essentiellement stratégique. Il tendait à intégrer le Japon dans le « périmètre défensif » américain.

3.3. Le système de défense du Japon

La Constitution japonaise proclame le pacifisme institutionnel. Selon l'article 9 « le peuple japonais renonce à jamais à la guerre » et « il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes ». En effet, le budget militaire du Japon est limité à 1 % du PNB, pas d'arme nucléaire, pas d'exportation d'armements ni d'utilisation militaire de l'espace. Mais ces limitations, qui ne procèdent que de déclarations gouvernementales, peuvent être facilement levées en droit. Par ailleurs, pour que les Forces d'Autodéfense demeurent « défensives », en accord avec la Constitution, elles sont privées de capacité de projection porte-avions, bombardiers lourds, missiles balistiques, rendant le Japon dépendant des États-Unis pour la défense de ses communications et la dissuasion nucléaire.

En plus, la rancune toujours vivace en Asie, surtout en Chine et en Corée, entrave toute prétention du Japon au leadership régional. Par ailleurs, les insuffisances du traité de San Francisco 8 septembre 1951 entre le Japon, les États-Unis et 49 pays se font sentir : la Corée et la Chine en étant absentes et l'URSS ayant refusé de le signer, Tokyo ne fera la paix avec Séoul et Pékin respectivement qu'en 1965 et en 1978, tandis qu'en 1998, Moscou et Tokyo n'avaient toujours pas conclu d'accord officiel. De plus, le traité de San Francisco a laissé sans solution trois contentieux territoriaux qui nourrissent toujours des tensions : l'un avec la Russie îles Kouriles ; un autre avec la Corée; le troisième avec la Chine sous administration japonaise mais revendiquées par la Chine ainsi que par Taïwan.

La montée des tensions en Asie crise nucléaire en Corée du Nord, en 1994, manoeuvres militaires chinoises dans le détroit de Taïwan, en 1995-1996 le pousse à resserrer son alliance militaire avec les États-Unis, en élargissant le champ d'action du traité de sécurité à toutes les crises qui pourraient survenir dans un «environnement régional », dont les limites ne sont pas précisées.

Arrivée au pouvoir en septembre 2009, la coalition de Hatoyama Yukio entend placer le pays dans un rapport de partenariat et non plus de dépendance contre des États-Unis. Mais l'échec de la tentative de déplacement de la base américaine de Futenma dans l'archipel d'Okinawa contre l'avis de la population, irrite Washington et entraîne la chute du cabinet Hatoyama juin 2010.

En dépit de la visite de Koizumi Junichiro à Pyongyang en septembre 2002, qui constitue une étape importante vers la normalisation entre le Japon et la Corée du Nord, celle-ci reste tributaire d'une série de contentieux le sort des 11 Japonais qui auraient été enlevés par des agents nord-coréens au cours des années 1970-1980, le montant des réparations de guerre pour l'occupation de la péninsule coréenne de 1910 et 1945 mais surtout de la poursuite du programme nucléaire nord-coréen.

Alors que la Chine est devenue son premier partenaire commercial devant les États-Unis, ses revendications territoriales et maritimes ne cessent d'inquiéter le Japon. En 2004, Tokyo s'associe à Washington pour soutenir Taïwan face aux menaces de Pékin, préoccupation potentielle en matière de sécurité alors que la tension monte d'un cran en mer de Chine orientale dont la délimitation des zones économiques exclusives respectives - avec pour enjeu la prospection et l'exploitation des gisements d'hydrocarbures - sont disputées par les deux États. La candidature du Japon à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies envenime par ailleurs ces relations. Toutefois, amorcé en 2006 par Abe Shinzo, le réchauffement des relations sino-japonaises se poursuit en 2007, année marquée par la visite historique du Premier ministre chinois Wen Jiabao et, sous le gouvernement d' Aso Taro, avec l'organisation à Fukuaka du premier sommet trilatéral Chine-Japon-Corée du Sud décembre 2008. Cette rencontre pose ainsi les bases d'une coopération renforcée via des réunions annuelles en vue de la création d'une zone de libre échange dont la première concrétisation est la signature d'un accord sur l'investissement en mai 2012.

Mais la persistance du contentieux concernant la souveraineté sur les îles Senkaku/Diaoyu ravive une fois de plus les tensions entre Pékin et Tokyo dès septembre : la décision du gouvernement nippon de racheter trois îlots de l'archipel à leurs propriétaires suscite d'importantes manifestations antijaponaises en Chine. Au-delà de la fièvre nationaliste qui se réveille alors dans les deux pays, cette crise soulève de nouveau la question, toujours pendante, de l'exploitation commune des ressources de cet espace maritime. La victoire en décembre du PLD et le succès du parti de la Restauration japonaise entraînent une réaction prompte de Pékin qui met en garde contre une nouvelle surenchère nationaliste.

* 122 Focsaneanu Lazar, « Les relations nippo-coréennes et les traités de Tokyo du 22 juin 1965 ». in Politique étrangère N°4-5 - 1965 -30e année pp. 369-409.

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