La Corée du nord et la menace nucléaire contre les états-Unis et leurs alliés de la région de l’Asie est, la Corée du sud et le Japon.par Charmante Mubali Lubula Université de Lubumbashi - Licence en Relations internationales 2014 |
2.3. La menace nord-coréenne contre la Corée du SudLa Corée du Nord ne reconnut la Corée du Sud que comme une «province perdue» qu'elle tenta de réunifier par la force. En effet, le 25 juin 1950, les forces nord-coréennes, sans avoir été provoquées, franchirent le 38ème parallèle et attaquèrent le Sud, ce qui déclencha la guerre de Corée, qui devait durer trois ans. 115(*) Dès la guerre de Corée qui opposa principalement la Corée du Nord à la Corée du Sud, les relations entre ces derniers sont marquées par des menaces mutuelles de sorte que l'utilisation de l'arme nucléaire de l'un contre l'autre est un danger permanent dans la région. Techniquement les deux pays sont toujours en guerre car l'Armistice signé par la Corée du Nord, la Chine et l'ONU ne concerne pas la Corée du Sud. La Corée du Nord et du Sud, n'ayant jamais signé de traité de paix, sont aujourd'hui encore en état de guerre et des forces des États-Unis restent stationnées en Corée du Sud en tant qu'élément de sécurité de la république de Corée et servant également la politique étrangère des États-Unis. La Corée du Nord constitue une menace et pose un défi à ses voisins et à l'ensemble de la région car elle prétend pouvoir recourir à l'arme nucléaire. La Corée du Nord est effectivement capable, comme elle le dit, de plonger Séoul dans une «mer de feu». D'où ce sentiment, partagé par de nombreux experts, que ce pays est plus dangereux que l'Irak. 116(*) 2.4. La stratégie de défense de la Corée du Sud1. L'arsenal militaire de la Corée du SudLa Corée du Sud est dotée d'un outil militaire conforme à ses trois priorités: se garder contre de la Corée du Nord, pouvoir projeter sa puissance dans toute la région, et disposer de forces d'intervention d'urgence. 117(*) L' armée sud-coréenne est actuellement l'une des plus puissantes de l'Extrême-Orient, avec les armées chinoise, japonaise et nord-coréenne. Ses effectifs sont de 672 000 hommes actifs et de 4 500 000 hommes en réserve, après avoir été d'un très modeste effectif à sa création. Le budget de la défense pour 2010 est de 30 800 milliards de wons 24 milliards de dollars US, soit 2,8 % du Produit intérieur brut. Selon l'Institut de recherches international pour la paix de Stockholm, les dépenses militaires de la Corée du Sud ont atteint 21,9 milliards de dollars US en 2006, la classant au onzième rang mondial. En 2003, la Corée du Sud avait consacré 14,5 milliards de dollars à son budget de défense, soit environ 15 % du budget global de l'État. L' industrie de l'armement de ce pays s'est développée et diversifiée depuis les années 1970 et pourvoit à une large part des besoins nationaux. Depuis le milieu des années 1990, la Corée du Sud vise à se doter d'une capacité antibalistique suite à la menace des missiles balistiques nord-coréens : la Korea's Air and Missile Defense KAMD visant à remplacé les MIM-14 Nike-Hercules118(*) . Le système est constitué, en 2012, de radars dont deux EL/M-2080 Green Pine israéliens acheté en 2009 pour 280 millions de dollars, de huit batteries d'un total de 48 lanceurs de Patriot PAC 2, achetés à l' Allemagne avec 192 missiles en 2008 pour un coût avec la remise à niveau de plus d'un milliard de dollars opéré par 2 bataillons de la force aérienne de la République de Corée déployé à Séoul et Incheon et de 3 destroyers Aegis de la classe Sejong le Grand entré en service à partir de 2008, 6 prévus au total.119(*) Contrairement au Japon, la Corée du Sud ne s'est pas associée officiellement aux États-Unis pour sa défense antimissile balistique, en raison de la faible distance séparant les deux Corées qui impose des choix technologiques différents que ceux utilisés au Japon. D'après le général Adorno Auguste, Séoul évite ainsi de froisser son puissant voisin chinois qui voit d'un mauvais oeil le bouclier américain se développer tout autour d'elle. 120(*) Mais de facto, le degré de coordination nécessaire pour permettre un fonctionnement efficace de l'ensemble des systèmes de défense aérienne installé en et autour de la Corée du Sud équivaudra finalement à intégrer les deux chaînes de commandement. La 8e armée des États-Unis par exemple, contrôle depuis 2004 la 35e brigade d'artillerie de défense aérienne 35th Air Defense Artillery Brigade qui disposerait de 9 batteries de tir opérées par 2 bataillons distincts comportant un total de 45 lanceurs PAC-2 4 missiles par lanceur et de 27 PAC-3 16 missiles par lanceur . Ils sont déployés au camp Carroll à l'ouest du pays et sur la base aérienne d'Osan au sud de Séoul. Les moyens combinés des deux forces devraient permettre en théorie d'engager une demi-douzaine de salves de SCUD-B et SCUD-C, ce qui permettrait d'accroître la protection des agglomérations et bases militaires de façon significative pendant 2-3 jours en supposant deux salves par jour . Utilisées seules, les capacités sud-coréennes permettraient au mieux de protéger les zones concernées contre une première salve. Actuellement, la marine met en ligne plusieurs destroyers construits sur place dans des chantiers navals aux capacités les plus importantes de la planète. Ces navires sont équipés du système antimissile Aegis, conçu aux Etats-Unis, le nec plus ultra de la technologie. Un bâtiment d'assaut amphibie, le Dokdo Ham, premier d'une série de quatre, est en cours d'essais. Ce type de navire met en oeuvre des hélicoptères, voire des appareils à décollage vertical; il emporte de petits bateaux de débarquement, montés sur coussins d'air, pour mettre à terre un petit bataillon de fusiliers marins. Séoul a récemment acquis le F15 K, une variante du F15 Strike Eagle de l'US Air Force, un des meilleurs chasseurs bombardiers de son temps. Ainsi dotée, son armée de l'air, surdimensionnée s'il s'agit d'affronter une aviation nord- coréenne hors d'âge, peut décourager une irruption des chasseurs japonais ou frapper les côtes chinoises de la mer Jaune. Enfin, s'agissant d'armements terrestres, le Black Panther, un des meilleurs chars disponibles sur le marché, fabriqué en Corée, équipe son armée. Des élèves officiers, souvent d'un excellent niveau, sont formés en France à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr. Faute de pouvoir modifier une géographie défavorable, la Corée du Sud entend tenir sa place dans le concert des nations. * 115 Compagnon, O., « Corée Guerre de Corée 1950-1953 », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 17 février 2014. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/guerre-de-coree/ * 116 Michel Temman, art cit. * 117 Jean Louis Dufour, « La Corée du Sud, du Protectorat à l'autonomie », [en ligne] url : http://www.leconomiste.com/article/coree-du-sud-du-protectorat-l-autonomiebrpar-le-colonel-jean-louis-dufour#sthash.agUuRalE.dpuf consulté le 16/02/2014 * 118 Niquet, V., & Bruno Gruselle, B, « Défense antimissile au Japon, en Corée du Sud et en Inde » [en ligne], http://www.frstrategie.org/barreFRS/publications/rd/2011/RD_201101.pdf * 119 Idem * 120 Pflimlin, E., & Rozec, Y., « Menace balistique nord-coréenne et parades antimissiles au Japon et en Corée du Sud » [ archive], surwww.affaires-strategiques.info,?12 décembre 2012 |
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