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La Corée du nord et la menace nucléaire contre les états-Unis et leurs alliés de la région de l’Asie est, la Corée du sud et le Japon.


par Charmante Mubali Lubula
Université de Lubumbashi - Licence en Relations internationales 2014
  

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Section III. La Corée du Nord est-elle un Etat proliférant ?

Les armes nucléaires en Corée du Nord sont un sujet diplomatique particulièrement tendu avec la Communauté internationale. La Corée du Nord était partie prenante du TNP jusqu'au 10 janvier 2003 où elle se retire après avoir été accusée de mener un programme clandestin depuis au moins 1989. Après plusieurs cycles de négociations comprenant la Corée du Sud, le Japon, les États-Unis, la Russie et la Chine, la Corée du Nord a plus ou moins montré des signes d'apaisement dans sa volonté d'acquérir l'arme nucléaire.

Pyongyang signe l'accord de sauvegarde avec l'AIEA en janvier 1992. Mais, à la suite d'une série de désaccords, elle annonce, en juin 1994, ne plus vouloir coopérer avec l'AIEA. Un accord est cependant trouvé entre Pyongyang et Washington : l'accord-cadre ou Accord de Genève du 31 octobre 1994 repose sur le gel des activités nucléaires de Pyongyang et le retrait des barres de combustible usagé du réacteur de Yongbyon, en échange de la mise en place de la Korean peninsula Energy Development Organization , chargée de fournir à la Corée du Nord l'énergie nécessaire à ses besoins.

Le cadre agrée rappelle les responsabilités de la Corée du Nord et son obligation de se conformer aux dispositions du TNP, dont l'acceptation de vérifications par l'AIEA.

En octobre 2002, à la suite de la visite d'une délégation américaine en Corée du Nord, le régime de Pyongyang est accusé de mener un programme clandestin d'enrichissement d'uranium, en violation de l'accord-cadre de 1994. La Corée du Nord affirme, en retour, son droit à posséder des armes nucléaires, expulse les inspecteurs de l'AIEA décembre 2002 et annonce son retrait du TNP 10 janvier 2003.

En février 2003, Pyongyang annonce le redémarrage des installations nucléaires gelées en 1994, en l'absence de tout contrôle de l'AIEA.

Un processus de règlement diplomatique de la question nucléaire nord-coréenne est lancé en 2003, avec la médiation de la Chine et la participation, outre de la Corée du Sud et de la Corée du Nord, des Etats-Unis, de la Russie et du Japon « Pourparlers à Six ». Il aboutit à une Déclaration conjointe des six 19 septembre 2005.

La Corée du Nord s'engage à renoncer à ses armes nucléaires et à ses programmes nucléaires existants, et à rejoindre le Traité de non-prolifération nucléaire TNP, ainsi que le régime de garanties de l'AIEA. Ce texte comprend des assurances de sécurité américaines et des perspectives de coopération dans les domaines économique et énergétique. Le processus retombe ensuite dans l'impasse, la Corée du Nord ayant annoncé qu'elle conditionnait la reprise des discussions à l'abandon des sanctions financières américaines prises à l'encontre de sociétés nord-coréennes peu après la signature de cette déclaration conjointe.

Le 9 octobre 2006, la Corée du Nord procède à un premier essai nucléaire, condamné par la résolution 1718 du Conseil de sécurité, qui exige que la Corée du Nord démantèle ses programmes balistiques et d'armes de destruction massive. Cette résolution instaure un régime de sanctions. La Corée du Nord accepte alors à nouveau de dialoguer. Les Pourparlers à Six reprennent en décembre 2006, avant de déboucher sur un accord le 13 février 2007.

L'accord du 3 octobre 2007 précise les modalités d'application de l'accord du 13 février et exige la remise par les autorités nord-coréennes de la liste précise et complète de leurs installations et programmes nucléaires avant le 31 décembre 2007, en échange d'une aide énergétique accrue et d'une normalisation progressive avec les Etats-Unis. A partir de l'année 2008, le processus bute sur les modalités de vérification de la neutralisation des installations et programmes nucléaires nord-coréens.

Le 25 mai 2009, la Corée du Nord conduit un deuxième essai nucléaire, condamné par la résolution 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies. Fin mars 2010, l'agence officielle de presse nord-coréenne, l'agence KCNA, indique que la Corée du Nord va construire un réacteur nucléaire à eau légère, « dans un avenir proche ». Fin novembre 2010, le professeur américain Siegfried S. Hecker, de retour de Corée du Nord, rapporte qu'un nouveau complexe d'enrichissement d'uranium de grande envergure environ 2000 centrifugeuses lui a été dévoilé.

Depuis l'accession au pouvoir de Kim Jong-un en décembre 2011, la Corée du Nord multiplie les actes de provocation. Malgré l'annonce d'un moratoire sur ses activités nucléaires et balistiques en février 2012, Pyongyang a procédé, en violation de ses obligations internationales, à Deux tirs de fusée longue-portée, le dernier datant du 12 décembre 2012. Ces tirs attestent de la maîtrise par la Corée du Nord de capacités balistiques avancées, et accroissent le risque que font peser les réseaux de prolifération liens avec l'Iran sur la paix et la sécurité internationales ; un essai nucléaire le 12 février 2013, le troisième après ceux de 2006 et 2009, d'une capacité estimée entre 6 et 8 kilotonnes. Cet essai a été présenté par les autorités nord-coréennes comme une réaction à l'adoption le 22 janvier 2013 de la résolution 2087 qui répond au tir de décembre 2012 en renforçant le régime de sanctions. Il a été condamné par la résolution 2094, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies à l'unanimité le 7 mars.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand