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évaluation des activités de facilitation d’accès aux crédits des institutions financières du projet d’élevage (ftf-mltsp) de l’ilri en région de Sikasso dans les communes de Natien et de Farakala.


par Issa Moussa Diarra
Institut Supérieur de Technologies Appliquées (TechnoLAB-ISTA) - Master de Recherche en Management des Projets et des Organisations 2029
  

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2.2.3 Perspectives

Partant des contraintes décrites ci-dessus, il est tangible que chaque acteur ou groupe d'acteurs ait sa part de responsabilité dans l'amélioration de l'accès au financement du secteur agricole. Les aboutissants en termes de succès et d'échecs sont ainsi partagés dans une dynamique de concertations, complémentarités et synergies développées. Les parties prenantes qui interviennent dans le financement du secteur agricole jouent leur rôle dans la mesure de leurs capacités. Leur concertation et étroite collaboration s'avère nécessaire afin d'identifier et de mettre en oeuvre des solutions plutôt holistiques qui sont en mesure de couvrir les besoins non financiers et financiers des acteurs finaux du secteur. Par conséquent, une coordination de leurs interventions et la recherche de synergies et complémentarités possibles entre eux ne peuvent

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être que bénéfiques aux EF et au secteur agricole entier et conséquemment aux économies nationales et régionales. Ainsi, les perspectives envisagées impliquent des rôles à différents niveaux :

? Au niveau de l'UEMOA

Au regard de la conférence des chefs d'État et de gouvernement, le constat approuve la volonté d'accompagner la croissance du secteur agricole, à travers la mise en place de fonds régionaux tels que le FAIR et le FRDA, fonds structurels bâtis sur le modèle de l'Union Européenne, pour accompagner les interventions de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). Cette synergie dans les interventions est institutionnalisée dans leurs textes, sous forme de cofinancement entre la BOAD, d'une part, et le FAIR et le FRDA, d'autre part. Il suffit qu'elle soit mise en oeuvre par les États membres de l'Union en adressant au Président de la Commission de l'UEMOA par l'intermédiaire de leurs ministres des finances respectifs, les demandes de financement de leurs ressortissants éligibles à ces fonds. Il est à retenir que :

· Pour le FAIR : il s'agit de l'État, les collectivités locales, les micro-entreprises, les PME, Petites Moyennes Industries (PMI), les organisations de base (incluant les Organisations de Producteurs (OP) et EF);

· Pour le FRDA : il s'agit de l'État, les collectivités locales, les micro-entreprises du secteur agricole, les PME/PMI, les organisations socioprofessionnelles du secteur agricole (incluant les OP et les EF).

Il est à souligner que pour le moment, cette synergie n'est pas efficace parce que, généralement, les États privilégient le financement de leurs politiques en matière, de route, d'énergie et les politiques sociales (eau, environnement) au détriment du secteur agricole productif (investissement) et des exploitations agricoles familiales. Les possibilités de mise en pratique restent envisageables.

? Les Etats

Le financement du secteur agricole dans son parcours fait ressortir le rôle primordial de l'État dans la réussite d'un mécanisme de financement agricole. Son attachement à son engagement et sa détermination de sauver et de soutenir certaines banques agricoles de même à développer certains mécanismes ont eu des effets positifs, certes pas suffisants sur le financement agricole. Il est donc attendu des États en général:

· Des actions et des interventions relevant de ses responsabilités régaliennes ;

· Son implication sur tous les terrains sauf ceux de la distribution directe de crédit et du lobbying /plaidoyer ;

·

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Initier et mettre en oeuvre des politiques (lois, règlements, directives, apports de financement pour des lignes de crédit, les fonds de garantie, des refinancements, des participations, des dispositifs de gestion des risques, etc.) allant dans le sens de faciliter l'accès des EF et leurs organisations au financement de leurs activités. Il s'agit par exemple entre autres, d'accélérer la mise en oeuvre du Fonds National de Développement Agricole (FNDA) au Bénin, celle du Fonds de Développement Agricole (FDA) au Burkina, le Fonds d'Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN) au Niger, l'assurance agricole au Burkina et ailleurs, etc. ;

· Assurer un environnement favorable à l'activité agricole notamment l'accès aux facteurs de production, aux routes pour l'écoulement des produits agricoles, accès au crédit ;

· Définir une volonté politique forte et cohérente sur le financement du secteur agricole ;

· Instaurer une mise à l'échelle nationale des expériences réussies,

· Mettre des ressources longues à la disposition des IF proches des EF, etc.);

· Assurer la continuité de l'administration dans les initiatives (dispositifs NISTRAL et GESS, eWallet, porte-monnaie électronique - cas du Nigeria) prises par les gouvernements précédents et qui ont fait leur preuve ;

· Toujours bien impliquer (et exiger l'implication) les associations de producteurs non seulement dans la conception des différents programmes d'appui mais aussi dans les systèmes de gouvernance des facilités qui en découlent ;

· Assurer une bonne gouvernance de la chose publique pour développer des mesures incitatives sur des orientations et politiques sectorielles claires afin d'avoir toujours l'adhésion des PTF et l'alignement de leurs projets et programmes d'appui sur lesdites orientations propices à l'agriculture.

? Les institutions régionales

Les perspectives formulées à l'intention des institutions régionales sont les suivantes :

· Impulser, mais plus important encore d'opérationnaliser les politiques et règlements en faveur du financement du secteur agricole ;

· Apporter des contributions financières adaptées aux États, aux banques, aux SFD et aux exploitations pour augmenter leur contribution au développement socioéconomique.

? Les partenaires de développement

Ils ont une part de responsabilités importantes et leurs rôles sont les suivants :

· Appuyer techniquement et financièrement les mécanismes de financement développés soit par l'État (FND, assurances, fonds de garanties, etc.) soit par les exploitants agricoles eux-mêmes

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ou les institutions financières privées (banques, SFD) pour une meilleure connaissance des spécificités du secteur agricole et le développement d'une offre plus adaptée à la demande;

· Appuyer le fonctionnement d'un cadre de concertation entre les OP, les IF et les structures d'encadrement sur les questions de financement du secteur agricole ;

· Offrir des services non financiers répondant aux attentes des EF comme le conseil en gestion qui permettra la constitution de la documentation nécessaire à la traçabilité des activités techniques et financières des EF ;

· Mettre en place des outils de facilitation de l'accès au financement (fonds de garantie et de lignes de crédit, assurance, etc.) des OP/EF ;

· Accompagner les OP et EF dans l'organisation de la commercialisation des produits et le développement de chaînes de valeur compétitives ;

· Contribuer activement à l'élaboration d'une stratégie de financement des EF ;

· Contribuer à l'élaboration et au développement d'une stratégie de communication sur les possibilités d'accès au crédit au profit des producteurs ;

· Appuyer/accompagner la structuration des exploitants agricoles ;

· Appuyer les États dans l'amélioration des conditions de travail des exploitants agricoles (mise en place d'infrastructures structurantes, etc.).

? Les institutions financières

Les institutions financières doivent jouer comme rôles :

· Au niveau supranational, mettre en place des règles spécifiques pour le financement agricole (banque centrale, les banques régionales, les fonds régionaux, etc.) et financer le secteur ;

· Développer les capacités du personnel pour une bonne maîtrise de l'exploitation agricole familiale ;

· Proposer des produits innovants adaptés au financement de l'exploitation agricole familiale ;

· Se délocaliser davantage afin de se rapprocher des EF ;

· Mener un plaidoyer auprès de la BCEAO pour faciliter le financement de l'agriculture par les institutions financières avec des taux d'intérêt réduits.

? Le ROPPA et les Faitières nationales

Le ROPPA en tant qu'organisme sous régional et l'appui principal en terme de plaidoyer/lobbying endosse une grande responsabilité au regard des contraintes du financement agricole. Le rôle du ROPPA tel que défini à travers l'étude menée par lui-même se résume à :

·

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Appuyer techniquement et financièrement les plateformes pays pour favoriser la mise en place d'un cadre de concertation entre les exploitants agricoles, les IF et les structures d'encadrement pour échanger périodiquement sur des obstacles diagnostiqués et y trouver des solutions ;

· Appuyer les fonds nationaux de développement agricole à lever des financements auprès des fonds régionaux et internationaux de même qu'auprès des PTF à des taux concessionnels ;

· Accompagner les plateformes nationales à mettre en place et exécuter un plan de sensibilisation et de formation des exploitants agricoles à la culture du crédit. L'importance de ce plan de sensibilisation et de formation à la culture du crédit et sa pérennité, nécessite que les plateformes nationales se dotent de ressources propres basées sur les contributions financières des filières afin d'alimenter des budgets annuels conséquents. Ces ressources peuvent être complétées par des subventions de l'État et des partenaires ;

· Négocier auprès des directions et staff de décision des banques régionales et nationales des lignes de crédit de ressources de court, moyen et long termes au profit des différents acteurs du financement de la petite exploitation agricole ;

· Négocier auprès des ONG, des projets et programmes pour qu'ils apportent les services non financiers aux EF et leurs organisations, lesquels sont impératifs pour une bonne utilisation des services financiers (crédit) ;

· Mettre en place un mécanisme opérationnel de suivi des actions mises en oeuvre par les différents acteurs en faveur du financement agricole.

? Les exploitations familiales et leurs organisations (EFO)

Les Exploitations Familiales et leurs Organisations étant les cibles principales ont un rôle primordial dans la mise en oeuvre des mesures d'amélioration du financement agricole. Donc les bénéficiaires des financements ont aussi leur part de responsabilité. Les études faites au Bénin et au Burkina Faso (pays faisant parties de l'échantillon) renseignent sur le rôle de ce groupe d'acteurs :

· Améliorer leur organisation interne pour se doter d'une gestion professionnelle et asseoir une bonne gouvernance en leur sein (démocratie, responsabilité de chaque membre, transparence/traçabilité, redevabilité, solidarité, etc.) ;

· Travailler à offrir une éducation financière à leurs membres ;

· Plaider auprès des États et des PTF, pour la création de fonds nationaux pour la gestion des catastrophes (couverture des sinistres non pris en compte par l'assurance agricole) et les différents outils de gestion de risques production, crédit et marché ;

·

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Plaider auprès des États pour rendre obligatoire l'assurance agricole et sensibiliser les exploitants à y adhérer ;

· Travailler avec les IF à mettre en place un cadre de concertation durable entre EF et IF pour concilier l'offre et la demande, et plaider auprès des PTF engagés dans le développement de l'agriculture pour qu'ils appuient l'opérationnalisation de ces cadres.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard