I.2 Problématique
La malnutrition des enfants reste un véritable
fléau dans le monde en développement malgré de
considérables progrès réalisés pour accroître
la qualité et la quantité des ressources alimentaires mondiales
au cours des derniers siècles.
Dans le monde, il y avait 165 millions de retard de
croissance, 99 millions d'insuffisance pondérale et 51 millions
d'enfants en 2012. Il tue 3,1 millions d'enfants de moins de cinq ans chaque
année (R. E. Black et al, 2013). Les enfants de moins
de cinq ans constituent le groupe d'âge le plus sensible à la
malnutrition. Aux premiers stades de la vie, la malnutrition peut augmenter le
risque d'infections, de morbidité et la mortalité avec une
diminution du développement mental et cognitif. Les effets de la
malnutrition infantile sont durables et vont au-delà de l'enfance. Par
exemple, la malnutrition au cours du jeune âge affecte les
résultats scolaires et le travail la productivité et accroit le
risque de maladies chroniques à un âge avancé (Neima et al,
2017).
La sous-nutrition chronique est associée à de
graves problèmes de santé plus tard dans la vie. La sous
nutrition chez le jeune enfant entraîne un retard de croissance physique
et du développement moteur, entrave le développement
comportemental et cognitif qui se traduit par
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une diminution des résultats scolaires et
compétences sociales. De plus, la malnutrition au début de
l'enfance entraîne de graves conséquences à long terme plus
tard dans la vie, ce qui accroit le risque de développer des maladies ou
des handicaps et même la mort. Malgré ces conséquences, la
malnutrition est traitable avec identification rapide, anticipation et une
bonne gestion économique (Unicef, 2006).
La malnutrition est, en grande partie, une maladie traitable.
Ainsi, une identification, une prévention et un traitement rapides vital
peut contrer la malnutrition chez l'enfant. En Inde, la malnutrition reste
malgré les efforts mondiaux sur les enfants en vue de
l'amélioration de la santé et des programmes spécifiques
tels que les services intégrés de développement de
l'enfant (ICDS). Le pourcentage d'insuffisance pondérale, de retard de
croissance et d'émaciation les enfants de moins de trois ans seraient
47%, 45% et 16% respectivement en Inde (Ansuya et al, 2018).
D'après l'Unicef, la malnutrition tue 16000 enfants par
jour dans le monde soit environ 6 millions par an. Pour atteindre certains
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), il est
important de multiplier des études pour mieux cerner les contours de la
malnutrition et pour mettre en place des stratégies et des moyens pour
lutter énergiquement contre ce problème. En cherchant à
atteindre le premier OMD qui est la réduction de l'extrême
pauvreté et de la faim dans le monde, on pourrait non seulement lutter
efficacement contre la malnutrition mais atteindre également le
quatrième OMD qui est celui de la réduction de la
mortalité des enfants de moins de cinq ans(Djekombe, 2012).
L'Afrique subsaharienne se situe en deuxième position
dans le monde pour le pourcentage d'enfants accusant des retards de croissance
(41 %) en Afrique de l'Est et Australe, (35%) en Afrique de l'Ouest et
centrale. Au Mali, les statistiques sanitaires sont dominées par une
forte prévalence de la malnutrition, du paludisme, des infections
respiratoires aigües, des maladies diarrhéiques, de la rougeole.
Ces affections constituent 63% des causes de consultation des enfants et 46%
des causes de décès. La malnutrition contribue à elle
seule directement ou indirectement à plus de 51 % des cas de
décès(Briend, 1997).
En République démocratique du Congo, environ 43%
d'enfants de moins de cinq ans souffrent de la malnutrition chronique, la
mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans est
aggravée par la sous-nutrition ( AM Mukalay et al, 2009).
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Au moins 770 000 enfants dans la région du Kasaï,
souffrent de malnutrition aiguë, dont 400 000 de la malnutrition
sévère, et risquent de mourir, a indiqué l'Unicef. Le
Fonds des Nations Unies pour l'enfance avertit que si des mesures ne sont pas
prises urgemment pour renforcer l'intervention humanitaire, le nombre de
décès d'enfants pourrait monter en flèche. Depuis 2016,
lorsqu'un violent conflit a éclaté au Kasaï, des centaines
de milliers de personnes ont dû quitter leur foyer et leur
communauté. Malgré l'accalmie observée depuis
déjà quelques années, quelque 3,8 millions de personnes,
dont 2,3 millions d'enfants, ont besoin d'une aide humanitaire(Unicef,
2017).
Contexte de la zone d'étude, la RDC
est le troisième plus grand pays (par zone: 2 344 858 km2) en Afrique et
avec d'immenses ressources naturelles réparties dans ses 26 provinces.
C'est, avec la population de plus de 68 millions, la dix-huitième nation
la plus peuplée du monde, et la quatrième nation populeuse en
Afrique, dont 62 pour cent sont les moins de quinze ans. La pauvreté et
la vulnérabilité sont les principales caractéristiques de
la population congolaise.
Premièrement, la Banque mondiale a estimé que le
produit intérieur brut par habitant de la RDC (P11B) en 1999
était de 78 dollars américains. Le P11B a depuis diminué.
La dette extérieure à la fin de l'année 2000 était
de 12,9 milliards US $ qui, selon la Banque Mondiale, est égal à
environ 280 pour cent du P11B et à 900 pour cent des exportations. La
dette accumulée et les graves difficultés économiques, le
déclin est dû à la fois à la guerre récente
et à des décennies de corruption et mauvaise gestion
économique.
En outre, depuis 1996, la RDC a été
frappée par un conflit, qui a dévasté et
déstabilisé le pays et a coûté la vie à
environ six millions de civils. Les gens continuent de vivre dans des
conditions de crise dans de nombreuses certaines parties du pays. Les provinces
orientales (Orientale, Katanga, Nord et Sud Kivu), et plus récemment la
province de l'Équateur, sont victimes de violences. La crise congolaise
en cours a fait plus de morts que tout conflit depuis la Seconde Guerre
mondiale (Ngianga-Bakwin Kandala et al, 2011), et ne cesse de préoccuper
plus d'une personne dans la communauté locale qu'internationale.
Malgré de nombreux accords politiques signés
depuis le début du conflit, il y a peu d'attentes et de perspectives
pour la paix en tant que vie de groupes vulnérables tels que les femmes
et les enfants continuent d'être anéantis à la reprise du
conflit dans la partie orientale du pays et un nouveau front de violence ouvert
dans la province de l'Équateur. Ces conflits ont continué
d'entraver la capacité à faire avancer les efforts de
développement et
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la population continue d'en subir les conséquences.
Cette situation est consécutive au manque du leadership, de la mauvaise
gestion, de la corruption, de la détérioration rapide des
conditions socio-économiques et de la chute des prix des ressources
minérales dont l'économie nationale dépendent en raison de
la crise financière mondiale, qui a entraîné une forte
baisse des revenus et une perte massive d'emplois. Peu de progrès ont
été réalisés dans la mise en oeuvre du Plan
d'action prioritaire du gouvernement sur l'agriculture la plupart des
ressources sont concentrées sur l'armée. Les programmes sont
urgemment nécessaires pour améliorer la sécurité
alimentaire et l'auto-dépendance, ce qui réduirait ainsi la
dépendance excessive du pays à l'égard des interventions
humanitaires et lutter contre la malnutrition aiguë et chronique de longue
durée auxquels le pays continue à faire face (CERF, 2008).
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