II.3.6 Contexte sanitaire
L'évolution historique du système sanitaire de
la RDC a été marquée par le caractère
institutionnel et par l'initiative des pouvoirs publics. À son accession
à l'indépendance, la RDC a hérité d'un
système de santé basé essentiellement sur des
hôpitaux et dispensaires appuyés par des équipes mobiles de
lutte contre les grandes endémies. Les multiples crises politiques que
connaîtra le pays immédiatement après son accession
à l'indépendance et qui se sont accompagnées de
l'effondrement progressif de l'économie, n'ont pas épargné
le secteur de la santé.
C'est ainsi que très vite, les nombreux hôpitaux
et dispensaires du pays se sont retrouvés démunis de leurs
équipements, et la chaîne d'approvisionnement en
médicaments a connu plusieurs ruptures entre le niveau central et les
points d'utilisation. Les zones rurales ont été les plus
touchées.
Actuellement, le Ministère de la Santé Publique
est structuré en trois niveaux, à savoir : le niveau central, le
niveau intermédiaire ou provincial et le niveau
périphérique. Le niveau central est constitué du Cabinet
du Ministre, du Secrétariat général qui compte 13
directions et 52 programmes spécialisés et des hôpitaux
nationaux. Il a une responsabilité normative, de régulation et de
prestation des soins tertiaires. Il définit les politiques, les
stratégies, les normes et les directives. Il assure un appui conseil, le
contrôle de conformité et le suivi de la mise en oeuvre des
politiques et directives en provinces.
Le niveau intermédiaire compte 11 inspections
provinciales de la santé et 65 districts sanitaires et des
hôpitaux provinciaux. Il assure un rôle d'encadrement technique, le
suivi et la mise en oeuvre des directives et politiques au niveau des Zones de
Santé (ZS). Le niveau intermédiaire a aussi pour mission d'offrir
à travers l'hôpital provincial, les soins de santé de
référence secondaire. Avec la décentralisation en cours,
ce niveau comptera 26 inspections provinciales de la santé
conformément à la constitution de la République.
Le niveau périphérique comprend 516 zones de
santé avec 393 Hôpitaux Généraux de
Référence (HGR) opérationnels et 8 504 aires de
santé dont 8 266 disposent d'un Centre de Santé (CS). Ce niveau
est chargé de la mise en oeuvre de la stratégie des soins de
santé primaires sous la supervision et l'encadrement du niveau
intermédiaire. La mission du centre de santé est d'offrir
à la population les soins de santé qui relèvent du Paquet
Minimum d'Activités (PMA), tandis que celle de l'hôpital
général de référence du niveau primaire est
d'offrir les soins qui
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relèvent du Paquet Complémentaire
d'Activités (PCA) et d'apporter un appui au développement des PMA
de qualité dans les centres de santé.
La Politique Nationale de la Santé (PNS) adoptée
en 2001, met l'accent sur les soins de santé primaires. L'unité
opérationnelle de mise en oeuvre de la PNS est la zone de santé.
La mise en oeuvre de cette PNS a démarré avec le Plan Directeur
de Développement Sanitaire (PDDS) de 2000-2009. Le financement du PDDS a
été essentiellement extraverti. Étant donné la
structure de l'aide internationale dont la plus grande partie est
destinée à la lutte sélective contre la maladie, la
plupart des zones de santé mises en place pour offrir des soins de
santé à la fois globaux, continus et intégrés, ont
fini par céder à la fragmentation.
En vue de faire face à cette situation, le
Ministère de la Santé Publique et ses partenaires ont
adopté, en 2006, la Stratégie de Renforcement du Système
de Santé (SRSS) qui se fixe pour but d'améliorer l'offre et
l'utilisation des soins de santé de qualité par l'ensemble de la
population congolaise. Pour ce faire, la SRSS prévoit comme axes
stratégiques :
i) le développement de la Zone de Santé (ZS) qui
en constitue l'axe stratégique de base;
ii) le renforcement de la gouvernance et du leadership dans
le secteur de la santé : le développement des ressources
humaines;
iii) la réforme du secteur du médicament ;
iv) la rationalisation du financement de la santé ;
v) la collaboration intra et intersectorielle ; et
vi) le renforcement de la recherche sur le système de
santé en vue d'une amélioration de la pertinence des politiques,
stratégies et normes du secteur de la santé.
La première édition de la SRSS était
déjà cooptée dans le Document de Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP 2006-2008) comme
contribution du secteur de la santé aux efforts du Gouvernement
destinés à lutter contre la pauvreté. Sa mise en oeuvre
s'est faite entre 2006 et 2009 à travers des Plans d'Actions
Prioritaires (PAP). Cette seconde édition est mise en oeuvre à
travers le premier Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) qui
couvre la période 2011-2015 (MINI Plan et Santé, 2014).
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