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Savoirs locaux et nouvelles initiatives pour la gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de Madina Ndiathbe (département de Podor).


par Aliou WANE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - DEA (Diplome d'étude approfondie) en Géographie 2009
  

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CHAPITRE II : L'INTERFERENCE DES SAVOIRS MIS EN VALEUR DANS LA CR

DE MADINA NDIATHBE

La dimension institutionnelle et politique des ressources naturelles soulève des questions d'interactions et de confrontations entre différents acteurs, entre les savoirs (technico-scientifique et traditionnels) et entre des méthodes. La reconnaissance des savoirs paysans est aujourd'hui un fait partagé, mais leur nature et leur utilité sont des questions qui semblent bousculer bien des normes et montrer leur insuffisance. De même, les savoirs techniques développés par les institutions engendrent parfois des désarticulations ou un refus de la part des populations qui n'acceptent jamais d'être un moyen au service des institutions pour appliquer mécaniquement leur système de gestion des ressources naturelles.

La révision des méthodes et du rôle des acteurs implique ainsi une complémentarité entre le savoir scientifique et le savoir moderne.

I. LA LIMITE DES SAVOIRS MIS EN SYNERGIE DANS LA GESTION DES

RESSOURCES NATURELLES

Si les savoirs locaux ne conviennent pas à toutes les situations et ont montré leur limites, les connaissances modernes ont par de là modifié profondément les relations entre l'homme et la nature.

1.1 Les limites du savoir local

Les savoirs locaux ont permis aux populations de la CR de vivre en harmonie avec la nature pendant longtemps et de subvenir à leurs besoins vitaux. Seulement, la crise écologique des années 1970 à montrer que les savoirs locaux sont loin d'être une solution miracle à tous les problèmes de gestion de la biodiversité.

1.1.1 Le recul des systèmes de gestions traditionnelles

L'insuffisance des pluies, la diminution des rendements des cultures de décrue et pluviales ont entrainé une baisse des activités agricoles. Le facteur de production limitant fut l'eau dont dépend considérablement la culture du Walo et des Pallé. Alors que, l'agriculture pluviale est enrayée du système de production.

Les formes traditionnelles de lutte contre l'appauvrissement des sols connaissent également des limites. (Encadré 4)

Encadré 4

Mon père pratiquait la jachère dans nos champs de Diéri. Il cultivait dans le premier champ du mil, dans le second de l'arachide. L'année suivante il faisait l'inverse. D'autre cas, il exploitait un champ durant deux à quatre ans puis le laissait en jachère pour mettre en valeur le second. Dans le Walo on laissait pâturer le bétail après la récolte et le sol revivait. Depuis la mort de mon père, on a morcelé ces différents champs et beaucoup de pratiques ne sont plus en vigueur.

Extrait de l'entretien avec un agriculteur (Mamadou Gayel Ndiath) à Madina Ndiathbé

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Ces pratiques diminuent de plus en plus à cause, d'une part de la croissance démographique qui engendre le morcellement des champs entre plusieurs membres de la famille ou l'accaparement des terres fertiles par les familles les plus puissantes. D'autre part, l'irrigation offre une alternative à tous les chefs de ménages.

1.1.2 La réduction des autres pratiques traditionnelles de gestion Beaucoup d'actions de gestion traditionnelle n'ont pu s'insérer de manière durable au contexte de changement global.

- L'incohérence de la médecine traditionnelle

Les savoirs locaux souffrent d'un manque de précision quand un dosage ou une mesure est nécessaire. Les paysans ou les éleveurs ne peuvent pas quantifier exactement les dosages des plantes utilisées en médecine traditionnelle. De plus, les savoirs locaux peuvent s'effondrer suite à une crise environnementale ou à une intervention extérieure.

- La limite dans le système de gestion de la pêche

Malgré la diversité des systèmes de pêche sur les différents cours d'eau, la raréfaction des ressources halieutiques constituent un facteur bloquant des savoirs locaux qui n'ont pas prévu certaines situations extrêmes (la raréfaction des poissons ou la sécheresse des cours d'eau)

En gros, les savoirs locaux ne peuvent jouer aujourd'hui le même rôle, ni avoir la même portée qu'autrefois. Entre temps le contexte a beaucoup évolué.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius