II. LES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES DE BASE
Depuis sa création, l'option de la collectivité
locale est de renforcer de plus en plus la participation des populations
à la gestion des affaires locales. On a assisté à
l'émergence d'organisations de la société civile (ONG,
Associations villageoises, Groupements, Organisations de producteurs...) qui se
positionnent et revendiquent désormais leurs statuts d'acteurs du
développement local.
Au niveau des villages, les populations se sont
organisées autour des organisations communautaires de base qui jouent un
rôle important dans les activités quotidiennes des membres pour un
développement social harmonieux.
2.1 La Promotion féminine
La population féminine constitue plus de 50% de celle
de la CR. Il existe dans la CR environ 20 GPF (04 dans le Walo, 06 dans le
Djéjégol et 10 dans le Diéri non encore reconnus) selon le
PLD en 2009. Les GPF sont encadrés par les conseillères en
promotion féminines de la SAED et ont déjà
capitalisé une expérience dans le domaine de la promotion de la
femme.
Les activités traditionnelles occupées par les
femmes sont : l'agriculture, le maraîchage, l'élevage, la
cueillette et le petit commerce. Mais, les équipements collectifs
(moulins à mil, décortiqueuses..) détenus par elles sont
insuffisants et mal répartis dans la CR.
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2.2 Les groupements d'intérêts
économiques (GIE)
Ces GTE centrés autour des PTV ont pour objectifs
principaux et directs la production. Actuellement, prés de 36
groupements d'intérêts économiques se dénombrent
dans la zone d'étude avec une réalité organisationnelle
(bureau composé de président, trésorier, secrétaire
général et les membres). Il s'agit de groupements pluri-acteurs
ayant, pour la plupart, adopté le statut juridique de GTE pour
accéder au crédit, ils servent de relais entre les exploitants et
la SAED ou les ONG. En principe, tout habitant des villages marié est
naturellement membre.
Ces groupements en partenariat avec le CADL assurent toutes
les activités de gestion en agriculture.
2.3 Les organismes fédératifs inter
villageois
Ces organisations sont l'aboutissement d'un effet de
coordination, pour répondre aux défis multiples que pose le
désengagement de l'Etat et la privatisation aux paysans. Ainsi, l'action
de quatre groupements volontaristes se distingue au niveau de l'arrondissement
:
- FUGIAM (Fédération des unions de
GIE de l'île à Morphil).
Crée en 1993, son siège est à
Walaldé, elle vise la défense des intérêts des GTE
agricoles ;
Cette structure est née d'un constat d'une floraison de
GIE et de la nécessité de les unir en une association. Elle
regroupe tous les GIE de l'île à Morphil et intervient uniquement
dans l'agriculture irriguée, par des dons de GMP et de semences.
Grâce aux partenaires, elle a récemment octroyé un GMP au
GTE Dounguel 2.
- La fédération du lao
La FDL (Fédération du Lao) créée
en 1983 regroupe 23 villages, ses activités sont financés par
OXFAM/GB et son siège se trouve à Arame. Elle fonctionne de
façon autonome (elle n'a pas de budget) grâce à un
programme qu'elle négocie avec des partenaires au développement
(FNPJ, OXFAM, Agence national de l'aquaculture). Elle intervient dans
l'entreprenariat féminin, la micro finance, la création de
magasin de stockage, la fourniture de GMP et d'intrants. Son résultat le
plus satisfaisant est la gestion des ressources halieutiques à Aram
à travers le projet de pisciculture.
- PAPFIM : (programme d'appui aux femmes de
l'île à Morphil)
C'est un programme qui existe depuis 2003 et regroupe la
quasi-totalité des GPF (on dénombre quelque 95 GPF membres).
L'intervention se déroule dans quatre domaines : agriculture,
élevage, teinture et activité de promotion féminine,
à travers des plans d'actions.
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Actuellement, nous sommes dans le quatrième plan
d'action qui consiste au renforcement des capacités des GPF. Basé
à Cas-Cas, il a réussi à initier l'embouche bovine et la
réalisation de petit financement. On peut y ajouter l'UFAM (Union des
femmes de l'Ile A Morphil) qui pratique la teinture et l'agriculture.
- Le « Féddé aynabé
»
C'est un regroupement très actif qui défend les
intérêts des éleveurs. Actuellement, il regroupe 65 membres
et l'adhésion se fait par l'achat d'une carte éleveur. Cette
structure à des partenaires comme le PAPEL et le service
vétérinaire. Mais, les actions se limitent à
l'emmagasinement d'aliments de bétail ou à l'achat de fourrage
(15 tonnes de fourrages ont été récemment
distribués entre les éleveurs), à la vaccination et
l'insémination artificielle récemment effectuée avec des
résultats mitigés.
En gros, ces organismes fédératifs sont
dynamiques et tentent de gérer efficacement les contraintes de la zone.
Ils sont fortement liés à des structures d'encadrement
étatiques et de crédit comme : SAED, FED, CNCAS...
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