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Cadre institutionnel, aide publique au développement et développement socioéconomique et politique en Haïti de 2000 à  2011.


par Smith PAUL
Université d'état d'Haïti - Licence en Administration Publique  2020
  

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4.4 Le CIRH et la faiblesse du cadre institutionnel haïtien

Après le fameux tremblement de terre du 12 janvier 2010, la partie la plus importante (économiquement et financièrement) du pays a été dévasté. Une reconstruction du pays s'imposait alors. Or, il était impossible, avec les maigres ressources nationales, de procéder à une telle reconstruction ou refondation (Jean-Renol Elie, 2014) ; ainsi l'aide publique de la communauté internationale s'imposait comme seul atout.

Pour ce faire, un organisme a été mise sur pied pour centraliser les fonds et coordonner les projets financés par les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, les ONG et le secteur privé. C'est la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH). Cette instance est codirigée par l'ancien président états-unien Bill Clinton et par le premier ministre haïtien Jean-Marc Bellerive. Des 20 membres qui composent la CIRH, 17 ont un pouvoir de vote, et de ces 17, 12 sont des représentants de la communauté des bailleurs (Juan Lopez, Mars 2015). Même si cette composition largement disproportionnée est revue par la suite, 27 personnes avec droit de vote, dont 14 sont des fonctionnaires haïtiens97,les faits témoignent du poids décisionnel des bailleurs de fonds sur la reconstruction du pays. Les membres avec droit de vote de la communauté internationale c'est bien parce qu'ils ont participé à hauteur de 100 millions de dollars pour la reconstruction ou ont procédé à un allégement de dette d'au moins 200 millions de dollars. On y retrouve un représentant des Etats-Unis, de la BID, de la Banque mondiale, de la France, du Brésil, du Venezuela ou encore de la CARICOM. La CIRH a un mandat temporaire de 18 mois et doit ensuite normalement être dissoute et laisser place à un autre organisme.

Théoriquement, un travail qui était censé coordonné par le MPCE, le BMPAD, le MEF ainsi que la Loi d'Urgence devient sous la responsabilité et la tutelle de la communauté internationale. Comme résultat, les fonds alloués à la reconstruction nationale, avoisinant plus de 1,5 milliard de dollars n'ont pas infléchi aux attentes de la population pour produire des résultats d'amélioration des conditions de vie.

La communauté internationale a transgressé les principes de la déclaration de Paris (2005) en ce qui a trait à la gestion de l'aide, et donc le renforcement institutionnel n'était pas pris en

97 Sophie Perchellet, « Construire ou reconstruire Haïti ? », slnd

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compte, comme le mentionne très clairement le principe 3. De la part de l'administration publique haïtienne, se dotant d'institutions faibles et inefficaces, ou la mauvaise gouvernance est au rendez-vous, accompagnée du phénomène de la corruption, de la non-transparence et donc n'a pas la capacité de répondre à sa mission, elle n'a pas pu assurer une gestion saine et efficace de l'aide publique au développement en Haïti au cours de la période 2000-2011. Ce qui vient à vérifier notre hypothèse principe stipulant : Le cadre institutionnel mis en place dans l'administration, à cause de sa faiblesse, du phénomène de la corruption, de la non transparence et de la mauvaise gouvernance n'a pas favorisé le développement socioéconomique et politique d'Haïti au cours de la période 2000-2011. »

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway