I.1.2
LES THÉORIES MERCANTILISTES
Le développement des nations en Europe au
XVIIème siècle et au XVIIIème siècle a conduit
à la création d'une théorie du commerce international
appelée mercantilisme. Selon cette théorie les nations peuvent
s'enrichir en vendant le plus aux autres nations et en achetant le moins
possible. Doura (1998, page 44) ajoute que pour les mercantilistes qui
s'intéressent aux activités tant industrielles que commerciales,
la richesse, surtout les métaux précieux, est fournie par le
commerce extérieur, et ils considèrent l'accumulation de
métaux précieux comme la fin ultime de l'économie. Donc
pour s'enrichir, les exportations payées en monnaies doivent être
toujours supérieures aux importations. Aussi, Doura (1998, page 44)
souligne que les mercantilistes s'intéressaient ainsi à la
sphère de la circulation, et soutenaient que le commerce international
doit être réglementé, ce qui implique une certaine forme de
protectionnisme. Pour eux, les importations doivent être limitées,
sauf celles des matières premières nécessaires à
l'industrie, sans quoi l'économie nationale risque de voir sa richesse
passer aux mains de l'étranger. C'est pourquoi la richesse d'une nation
trouve son origine dans sa capacité à accumuler des
excédents commerciaux de manière à assurer l'entrée
d'or et d'argent.
En somme, nous pouvons dire que pour le mercantilisme, il faut
maximiser les exportations et minimiser les importations. Mais Doura (1998)
soutient qu'à la différence des mercantilistes, d'autres
classiques considèrent que le commerce extérieur permet
d'élargir la division du travail au niveau international et doit
être basé sur le niveau absolu des coûts de production.
Parmi ces classiques nous pouvons citer Adam Smith (1723-1790) qui est
considéré comme l'un des pères de la théorie
classique du commerce extérieur. Doura (1998, page 45) explique que
Smith a développé l'idée selon laquelle le
libre-échange et la concurrence doivent être les principes
essentiels à la base de tout système économique. C'est
à partir de ces principes qu'il formula la proposition connue sous le
nom de « principe des avantages absolus». À la suite de Smith,
Ricardo (1817) démontre que la théorie des avantages absolus de
Smith présente des insuffisances, ainsi nous verrons l'avènement
de la «théorie des avantages comparatifs» de Ricardo. La
section suivante sera consacrée à la présentation de ces
deux théories citées plus haut et qui constituent l'école
classique du commerce extérieur. Le terme mercantiliste vient du latin
« Mercati », qui signifie faire du
commerce, et merx (denrée), marchandise. Le mercantilisme est une
conception de l'économie qui prévaut entre le XVIe siècle
et le milieu du XVIIIe siècle en Europe. Les penseurs mercantilistes
prônent le développement économique par l'enrichissement
des nations au moyen du commerce extérieur qui permet de dégager
un excédent de la balance commerciale grâce à
l'investissement dans des activités économiques à
rendement croissant.
L'État a un rôle primordial dans le
développement de la richesse nationale, en adoptant des politiques
protectionnistes établissant notamment des barrières tarifaires
et encourageant les exportations.
Le but que se sont assignés les auteurs mercantilistes,
qui dominent alors la pensée économique, est donc de remplir les
coffres du royaume pour en accroître la puissance militaire. Pour ce
faire, l'objectif de la politique économique est d'avoir une balance
commerciale excédentaire afin de profiter de rentrées d'or et
d'en limiter les sorties. Le commerce international est conçu comme un
jeu à somme nulle dans lequel les importateurs perdent de l'or quand les
exportateurs en gagnent.
Le mercantilisme n'est pas un courant de pensée
à proprement parler, car ce n'est pas une théorie
économique unifiée. Aucun auteur mercantiliste n'a proposé
un système présentant le fonctionnement idéal d'une
économie, tel qu'Adam Smith le fera par la suite dans le cadre de
l'économie classique
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