PREMIERE PARTIE
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CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
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Chapitre 1. Cadre théorique
1.1 Contexte
Devenu un phénomène mondial, le tourisme
s'impose de nos jours par son apport sur l'économie mondiale. Selon une
étude d'impact (Sénégal sunu rew 2017) sur le
plan Sénégal émergeant (PSE) concernant la filière
tourisme, on note une contribution de l'ordre de 6% du PIB et de 200.000
emplois au niveau national. Le tourisme crée aussi des effets sociaux et
culturels notoires dans les différentes destinations. A l'instar de la
France, une destination touristique imposante, les pays en voie de
développement (du Proche et Moyen Orient, de l'Afrique noire, du
Maghreb, de l'Arabie...), se lancent vers ce que l'on pourrait qualifier de
nouvel ordre économique. A signaler que le tourisme représente
12% du PIB mondial, 7% de l'investissement et 11% de la main d'oeuvre à
en croire l'organisation mondiale du tourisme (OMT, 2016). Il faut alors
prendre toutes les dispositions pour garantir une activité satisfaisante
pour le visiteur et le visité.
Depuis plusieurs années, l'Etat du
Sénégal tente d'atteindre des objectifs touristiques
difficilement. Selon l'agence panafricaine (PANA, 2017) par exemple, sur 992.
000 visiteurs en 2007, le Sénégal n'a pu enregistrer que 800. 000
en 2008. En Casamance plus particulièrement, dans les années 70,
on dénombrait 75.000 visiteurs (APS, Archives, 1980).
D'après le cabinet (Isdl/Attract12014), le «
Sénégal est en volume la 35ème destination
privilégiée des Français, c'est-à-dire seulement
0,5% des départs internationaux depuis le territoire français, la
22ème pour les Luxembourgeois, la 48ème
pour les Belges, la 59ème pour les Espagnols, la
72ème pour les Italiens et la 111ème pour
les Allemands ». Par conséquent, les autorités veulent
renverser cette tendance en se fixant pour l'horizon 2023 un objectif de 3
millions de touristes. Un tel objectif certes ambitieux, réalisable mais
si et seulement si elle requiert une bonne communication
élaborée, suivie et appliquée.
Cette faible politique de développement touristique est
caractérisée par une carence de communication et des ressources
financières insuffisantes dans ce sens. Toutefois, un objectif de 1,5
million de touristes en 2010 a été fixé dans la lettre de
politique sectorielle de développement du tourisme (2005-2015). Ceci n'a
produit que, 980. 000 touristes en 2012 (MTTA, 2015). A ce propos, les acteurs
insistent justement sur les moyens de communications qui ne suffisent pas.
C'est dans ce sens que I. Kambel chargé de communication chez Jovago,
lors du lancement de la saison touristique à Toubacouta, est revenu sur
les difficultés en terme
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de communication en déclarant (Ndarinfo, 2015) :
« Il est donc important pour le développement de la destination
Sénégal qu'une politique claire de promotion et de communication
soit élaborée. »
Dans ce contexte, le marketing devient un moyen dont on fait
usage pour plus de visibilité, d'attraction des différentes zones
dites touristiques. Ainsi, la communication intervient en donnant une image de
ce qu'est véritablement les lieux touristiques. Ces informations
permettent aux visiteurs de s'enquérir du lieu de leur future
destination. C'est donc une étape dans la recherche d'informations
cruciales avant le départ. Néanmoins, elles peuvent être
parfois complémentaires à celles qui ont déjà
été transmises.
Par ailleurs, depuis plusieurs années, on sent une
menace réelle à l'endroit du tourisme à cause des guerres
civiles, des crises politiques, des catastrophes naturelles, des
épidémies, etc. Ce sont autant de facteurs qui rendent quasi
impossibles la pérennisation du tourisme dans le monde. Dans ce
contexte, la communication du tourisme dans les zones en pleine crise
préoccupe non seulement les autorités, mais aussi les acteurs.
Cependant, les visiteurs sont de près les plus concernés. Deux
cas évidents sont notés : un problème de
sécurité d'une part et d'image et de crédibilité
d'autre part pour les visités. La communication du tourisme devient
alors une priorité pour non seulement les nations concernées,
mais aussi un combat pour les acteurs de la destination. Le
Sénégal pour sa part consacre des efforts en ce sens, mais
jusque-là ils sont insuffisants. Le tourisme, en particulier dans le sud
du pays (la Casamance), continue de souffrir à cause d'une image
entachée par un conflit trentenaire. Ce fut une des destinations les
plus attractives au niveau national. Pour les spécialistes de la
communication, il y a des aspects à prendre en considération.
D'une part, c'est que l'Afrique ne paraît que sous les mauvais draps dans
les médias américains et européens : guerre,
pauvreté, coups d'Etat... D'autre part, il y a un problème de
cadrage de la communication comme facteur bloquant (Burger, 2008).
Selon un reportage de C. Pierret sur Radio France
Internationale (RFI, 2019) sur le tourisme malien par exemple, les
conséquences de la crise ont fini d'affecter la vie des populations.
Selon
I. Sylla7 « avant la guerre même,
Français, Allemands, Belges qui ont des galeries en Europe viennent
acheter des articles... ils viennent plus au Mali ». Les guides
touristiques se voient obligés de se reconvertir dans le commerce pour
faire face à la crise puisque le tourisme ne marche pas. Plus de 14
attaques enregistrées par l'organisation des nations unies (ONU), dont
celle de Diabaly8 en 2018 qui avait fait deux morts, pour ne citer
que celles-là, en sont les
7 Habitant de la ville de Ségou situé
à 240km de Bamako, au mali.
8 Commune se situant dans la région de
Ségou, Mali.
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conséquences directes. Selon Y. Fofana9 :
« Ségou fut une destination à part entière avec
des statistiques à tendance croissante ». En 2009, les
arrivées touristiques, selon ce dernier, étaient de 15.000
contrairement à l'année 2018 qui est de 6.000 visiteurs. C'est
une baisse de 60%, selon la Direction régionale du tourisme. Par
ailleurs, qu'est-ce qui a été faite au plan communicationnel par
les acteurs pour essayer de redresser cette situation ?
De ce fait, ce mémoire est un tremplin qui va nous
permettre d'établir les rapports entre la couverture des médias
classiques et sociaux et le tourisme dans une zone de conflit. Nous en ferons
également une analyse d'une activité touristique instable en
Casamance depuis la fin des années 1980 plombé par une crise
politique. En effet, ce travail va en outre porter sur un regard panoramique
dans le domaine du tourisme dans cette partie du Sénégal en
étudiant l'impact du conflit armé déclenché en
1982, notamment sur le plan de la communication. Il retrace ainsi un secteur
jadis prometteur qui aujourd'hui représente aux yeux du monde une
destination dangereuse10 pour certains à cause d'une
léthargie communicationnelle d'une part et d'autre part des politiques
diplomatiques. Une situation qui ne fait pas les beaux jours de la
région et elle est ainsi matérialisée par des
interdictions de voyages, baisse de la fréquentation. Pourtant,
après le printemps arabe, ces pays en question (Tunisie, Egypte...)
retrouvaient leur lustre d'antan grâce à une volonté
politique et une communication solide sur l'offre touristique.
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