SOMMAIRE
INTRODUCTION .01
PREMIÈRE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE 04
Chapitre 1 : Cadre théorique 05
Chapitre 2 : Cadre de l'étude et méthodologie
...27
DEUXIÈME PARTIE : CADRE D'ANALYSE ET
INTERPRETATION .39
Chapitre 3 : Les acteurs et leur rôle dans la
communication touristique .41
Chapitre 4 : Relation entre les informations du conflit et le
tourisme et leurs impacts 65
CONCLUSION 82
Bibliographie 86
Webographie 89
Liste des figures et tableaux 92
Table des matières 93
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INTRODUCTION
Né en Angleterre, le tourisme est dérivé
du mot anglais «tour» qui désigne une pratique initiatique
menée alors par de jeunes aristocrates britanniques. Il devient
très vite populaire dans cette partie de l'Europe au
XVIIIème siècle. Il sera alors considéré
comme «le grand tour» de la Grande-Bretagne vers l'Europe
occidentale. Ce fut une activité jadis réservée à
un groupe d'élites, notamment de jeunes et riches britanniques,
constituant ainsi un périple pour leur éducation, leur permettant
de découvrir d'autres cultures, d'autres villes comme les grandes
capitales européennes. Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que
l'homme voyage depuis plusieurs millénaires et que le concept «
tourisme » lui-même fut créé au
XVIIIème siècle, puis appréhendé comme
un phénomène social par la montée en puissance du
«mass-tourism1 ». Ce dernier est matérialisé
par les congés payés en France en 1936. Les premiers agences de
voyages voient le jour avec le groupe Thomas Cook2 et les premiers
voyages organisés en 1845 vers Liverpool et en Europe en 1855. Par
ailleurs, outre la reconnaissance du droit de voyage et l'épanouissement
(conférence de Manille, Philippines, 1980), la déclaration
universelle des droits de l'Homme de 1948 confère ainsi à
l'individu de manière générale le droit à
l'utilisation de l'espace non familier.
Considérée comme une activité de loisir
impliquant le déplacement de son environnement habituel vers un «
monde extérieur » pour divers motifs, utilisant pour le voyage le
transport aérien, terrestre, maritime et ferroviaire dans une moindre
mesure, l'activité touristique implique aussi des dépenses et
noue des relations avec l'histoire, le patrimoine, la culture, la
géographie entre autres. Ainsi, le tourisme retient l'attention des
chercheurs des différentes sciences à la suite de ses impacts
forts dans presque tous les domaines de la vie. Il enregistre plus de 10% du
PIB mondial et plus de 140 millions d'emplois directs (OMT, 2010). Devenu au
fil du temps une activité de masse, le tourisme a occupé ces
dernières années une place très importante dans le
développement socio-économique et culturel dans les pays
développés à l'instar de la France et les pays dits
émergents (Frank Michel, 2006). Economiste de renom et très
intéressé par le secteur du tourisme, François Vellas
(2007) explique aussi l'importance de ce dernier dans l'économie avec
des chiffres imposants qui atteignent les 808 millions de visiteurs
internationaux de 1950 (25 millions) en 2005. Au Sénégal, les
recettes de cette grappe économique, mais aussi sociale, a atteint 358,5
milliards
1 Le tourisme de masse a vu le jour à la suite
de la généralisation de congés payés dans les pays
développés.
2 Entreprise britannique spécialisée
dans le tourisme créée vers le milieu du XIXe siècle.
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(MTTA, 2016) de f CFA. Contrairement à ses
années de gloire, le pays de la Téranga3
constate une chute libre de l'activité touristique, due à une
panoplie de difficultés. Une baisse des tendances relatives notamment
à une politique morte née du visa d'entrée, Ebola, la
faible communication, une offre qui ne varie pas, mais surtout par le conflit
en Casamance, qui remet en cause le statut du Sénégal au rang de
pays stable politiquement. Pourtant, l'Etat dans sa politique sectorielle
considère le tourisme comme une priorité dans le Plan
Sénégal Emergent (PSE). Son essor touche beaucoup de domaine et
participe à la construction des sites touristiques dans les milieux
ruraux et urbains, au développement d'infrastructures de tous genres
(touristiques, socio-éducatives et culturelles). Au
Sénégal, la naissance du tourisme rural intégré
dans les années 1970 visait justement à améliorer les
conditions de vie des populations des zones rurales et prôner une
meilleure redistribution des recettes locales. De ce fait, il constitue un
billet pour permettre la promotion des cultures et valoriser des destinations
touristiques et des villes, un créneau pour les investissements. Le
secteur devient à ce stade, le premier pourvoyeur de revenus
après la pêche et le premier employeur derrière
l'agriculture.
Toutefois, avec l'acte III de la décentralisation, les
collectivités locales ont ainsi une plus grande ouverture et une
autonomie dans la gestion des activités de leurs localités. Nous
notons que jusque-là le tourisme reste une compétence non
transférée et joue un rôle non moins important dans
certains territoires. Par exemple, la commune de Djembéring
dépend (recettes) à 95% selon Tombon Gueye4 de ce
secteur et son budget de 65% selon M Mané5. Avec ce projet
récemment instauré au Sénégal par le nouveau
gouvernement installé en 2012, la restructuration de l'activité
touristique a vu le jour. On parle aujourd'hui de pôle touristique. Ils
sont au total six dont la Casamance qui couvre les régions de
Sédhiou Kolda et Ziguinchor. Cependant, le tourisme au sud du pays est
concentré en grande partie au Cap-Skirring avec une forte
fréquentation touristique. Sur les différentes localités,
la commune de Ziguinchor est abonnée au tourisme d'affaires avec
quelques infrastructures hôtelières aux normes requises et
adéquates.
A cet effet, il est bon de signaler un manque
d'infrastructures de qualités et d'activités promotionnelles et
culturelles de grandes envergures dans la région et des
conséquences notoires de la guerre. C'est ce qui a provoqué la
fermeture de bon nombre d'établissements
3 Signifie hospitalité en langue locale (Wolof)
Sénégalaise.
4 Maire de la commune de Djembéring. Cette
information fut donnée lors du panel organisé à l'occasion
de la « Semaine du tourisme » à Cap-Skirring.
5 Fiscaliste, secrétaire municipal à la
mairie de Djembéring.
touristiques. Sur le plan environnemental, la Casamance
dispose de nombreux atouts faunesques et floraux qui sont laissés
à leur sort (la déforestation...), un laxisme et un manque de
politique ferme pour préserver le patrimoine dans toutes ses formes. En
revanche, depuis plusieurs décennies, le tourisme en Casamance, qui
s'établi dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou,
Kolda..., est confronté à une mauvaise image comme le stipule M.
Diouf6, à cause d'un conflit armé vieux de trois
décennies entre les Séparatistes du Mouvement des forces
démocratiques de la Casamance (MFDC) et l'Etat du Sénégal.
En outre, on assiste à une activité peu prolifique
comparée à la belle époque des années 1970. Le
tourisme en Casamance fait face à des problèmes, pour la majeure
partie, liés à la baisse de la fréquentation de la
destination, des situations diplomatiques complexes, une faible motivation au
voyage (destination) aussi à cause de la communication dans cette partie
du pays.
Ce travail se structure comme suit ; d'abord, une
première partie qui aborde le cadre théorique et
méthodologique avec deux chapitres. Le chapitre 1 expose l'approche
théorique : le contexte, la revue littéraire, la
problématique, les objectifs de recherche et les hypothèses.
Puis, nous nous consacrerons à la méthodologie de recherche
utilisée qui va faire ressortir toute la démarche de ce travail.
Ensuite, une deuxième partie fera le point sur les données
recueillies au cours de nos enquêtes de terrain avant de terminer par les
différentes conclusions auxquelles nous sommes arrivées.
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6 Ancien coordonnateur de l'Office du Tourisme de la
Casamance
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