Section 2 : Théorie du commerce international
1.2.1. Théories mercantilistes
Selon les pionniers de cette doctrine les transactions
commerciales sont une occasion de conflits qui ne profitent que les plus forts.
C'est cette idée qu'arrive à comprendre pour quoi pendant des
siècles, les penseurs les plus célèbres et certains
politiciens spécialistes du tiers-monde, citons en passant SAMIR AMIN,
GUNDER et les autres ont pu penser que cet échange était
improductif11. Mais au lieu de chercher à établir les
régimes purement autarciques, les mercantilistes ont tenté
d'instaurer des conditions dans lesquelles les échanges internationaux
profiteraient à un pays au détriment des autres
coéchangistes. Même si l'échange est improductif par
lui-même, chaque nation en particulier a la possibilité d'orienter
l'échange vers son propre intérêt, au dépend des
autres coéchangistes12. Comme seul le plus fort peut tirer
profit du commerce international, ce sont les avantages absolus d'un pays qui
déterminent les courants d'échanges. Plusieurs doctrines ont
été développées pour justifier cette
thèse.
11 SAMIRAMIN, Science
économique et développement endogène, Presse de
l'UNESCO, Paris, 1986, p72.
12 B. BURGENMEIER, analyse et
politiques économique, 2ème éd. Economica,
Paris, 1985, p365.
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1.2.2. Le bullionisme espagnol
Pour cette doctrine, la richesse d'un pays s'identifie au
stock de métaux précieux. L'idéal pour cette doctrine
reste l'excédent de la balance commerciale, dès lors ils vont
petit à petit jusqu'à la mise en place du protectionnisme dans un
but de freiner les importations de leurs concurrents.
1.2.3. Le mercantilisme commercial anglais
Comme il en était le cas au 17ème
siècle avec l'Espagne et l'Angleterre tiraient profit du commerce
international. Ce courant est marqué par les travaux de Thomas Mun et
John Lock qui ont montré l'importance des échanges
extérieurs et en particulier du commerce maritime. Les actes de
navigation édictés par Cromwell s'inspirent de ses analyses : il
stipule que tout navire entrant ou sortant d'un port anglais doit battre
pavillon anglais ou celui du pays d'origine ou de destination du produit. C'est
cette règlementation qui a fortement stimulé la puissance
maritime et commerciale Britannique.
1.2.4. Le mercantilisme industriel
Colbert croyait que le développement d'une nation
tenait à la qualification de sa main-d'oeuvre. Or, les industries
nécessitant la qualification élevée sont essentiellement
vouées à produire les biens lux. Afin de permettre l'implantation
des industries modernes et pour y arriver il faut interdire les importations.
Ainsi, cette forme de mercantilisme préconise que la valeur d'un bien
dépend du travail qui lui incorporé ce qui amène la
croissance économique.
1.2.5. Théories classiques de l'échange
international
1.2.5.1. La théorie des avantages
absolus
Elle est l'oeuvre de l'économiste écossé
Adam Smith qui en 1776 a publié l'ouvrage « Richesses de nations
» c'est dans ouvrage qu'il développe plusieurs théories
parmi lesquelles nous trouvons celles relative au commerce international dit :
Avantages absolus. Pour lui, cet avantage découle de la division du
travail et de la spécialisation car la logique voudrait que les pays
produisent les biens dans lequel il a un avantage par rapport aux autres et
importe ceux qui coutent cher en raison de couts.
Cet avantage peut naturel car un pays peut en avoir
grâce aux richesses qu'il dès la création et elle peut
être acquise par l'histoire ou l'apprentissage. A cet, il
préconise deux politiques contradictoires : le libre-échange si
le pays est compétitif et le protectionnisme si il est moins
compétitif dans le souci de protéger l'industrie naissante.
10
Par contre, cette théorie a comme faiblesse de n'avoir
pas élucider le sort d'un pays qui n'a pas l'avantage absolu. Pour
Smith, un tel pays doit disparaitre de l'échange commercial.
Il affine sa théorie en illustrant le
célèbre exemple de la manufacture d'épingles : «
Un ouvrier tire le fil à la bobine, un autre le dresse, un
troisième coupe la dressée, un quatrième empointe, un
cinquième est employé à émoudre le bout qui doit
recevoir la tête. Cette tête est elle-même l'objet de deux ou
trois opérations séparées : la frapper est une besogne
particulière ; blanchir les épingles en est une autre ; c'est
même un métier distinct et séparé que de piquer les
papiers et d'y bouter les épingles ; enfin, l'important travail de faire
une épingle est divisé en dix-huit opérations distinctes
ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont remplies par autant de
mains différentes, quoique dans d'autres le même ouvrier en
remplisse deux ou trois » 13
1.2.5.2. Théories des avantages
comparatifs
En 19 l'économiste britannique David Ricardo s'inspire
de la théorie des avantages absolus d'Adam Smith en se basant sur la
règle de la spécialisation de cet avantage qui exclut du commerce
international tout pays qui n'en a pas.
Il a fallu attendre 40 ans plus tard pour que David Ricardo
esquisse une réponse à cette question dans oeuvre phare Principes
d'économies politique et des impôts, publiée en 1886 en
donnant l'espoir aux pays défavorisés de tirer aussi un gain de
ce commerce.
Cette situation se concrétise par le fait qu'il a
repris le tableau d'échange de draps et vin entre l'Angleterre et le
Portugal. Et en conclusion, il trouve que c'est l'avantage comparatif qui
justifie l'échange international lequel avantage qui provient de la
différence qu'a un pays en échangeant avec un autre.
1.2.6. La théorie des valeurs
internationales
S. MILL ne se base pas seulement sur la comparaison des couts
de production. Il introduit la réaction de la demande telle qu'elle se
manifeste dans chaque pays pour chacun des biens considérés.
Selon lui, les prix relatifs sur le plan international sont donc
déterminés par les forces du marché des biens dans chacun
des pays considérés.
13 SMITH A. (1776), Recherche sur la nature et
les causes de la richesse des Nations. Réédition,
Gallimard-Flammarion, 2 tomes, 1991, p72.
11
1.2.7. La théorie du commerce
international
Selon les tenants de cette doctrine, la spécialisation
d'échange se fait selon la dotation relative en facteurs de production
dans chaque pays.
La théorie économique ne s'est pas
arrêtée en si bon chemin. Dans le cadre plus vaste de la
macroéconomie, elle cherche à comprendre, derrière la loi
des avantages comparatifs, quels sont les facteurs qui déterminent la
spécialisation internationale. Une thèse qui, par sa
cohérence logique est encore aujourd'hui d'explication la plus
acceptée de cette spécialisation est celle
d'HECKCHER-OLIN14
1.2.8. La théorie des dotations de facteurs
(loi des proportions des facteurs)
Elaborée par deux économistes suédois :
Eli Heckscher et Bertil Ohlin15, cette théorie est une des
plus importantes dans l'analyse économique internationale. Elle a
été complétée plus tard par Paul Samuelson, il sied
rappeler le souci de ces deux économistes premiers économistes
Heckscher et Ohlin était de découvrir l'origine de l'avantage
comparatif et ont trouvé que sont les différences en dotation de
facteurs sont à la source des avantages comparatifs. C'est qui les
poussent à introduire dans leur théorie deux concepts :
? l'intensité factorielle qui est l'utilisation de facteur
dans le processus de production, ainsi, si le rapport K/L est supérieur
à 0, le bien est intensif en capital et vis-versa.
? l'abondance relative qui implique la proportion d'un facteur
dans un bien par rapport à un autre. Si le rapport K/L est
supérieur à 0, le bien exige plus le travail que le capital et
dans le sens contraire.
D'où, sont ces deux concepts qui expliquent l'origine de
l'avantage comparatif.
1.2.9. Test empirique de la théorie de
proportion
Le premier auteur qui tenta de tester le modèle
d'Heckscher et Ohlin fut W. Leontief, vers les années 1950. Partant du
principe que les USA étaient abondants en capital, il mit au point un
test devant déterminer si les exportations américaines
étaient plus intensives en capital que les importations16.
14 B. BURGENMEIER, Analyse et
politiques économique, 2ème éd. Economica,
Paris, 1985, p365.
15 B. Ohline en 1977, cité par
BILOLO Billy P., Théorie de l'échange international, Ed.
Cari, Kinshasa, Novembre 2019, p...
16 Billy Paul, Théorie de
l'échange international,Tome 1, Ed Cari, Kinshasa, p68.
12
Pour élaborer son test, il se servit du tableau
d'input-output sur base de données collectées sur 200 industries
en séparant les industries exportatrices ayant un solde commercial
positif et celles importatrices dégageant un solde commercial
négatif.
L'une de ces études, celle de LEONTIEF, arriva à
constater que la théorie d'HECKCHER-OLIN n'explique pas la
spécialisation des USA. LEONTIEF est parvenu à démontrer,
par une étude statistique que les USA exportent des biens relativement
riches en capital. Ce résultat est contraire à la logique et
constitue ce que l'on appelle PARADOXE DE LEONTIEF.
Leontief aboutit à une conclusion selon laquelle, les
USA qui étaient abondants en facteur capital, exportaient les biens
intensifs en travail. Ce résultat se justifie par les raisons
ci-après :
- L'éducation aux USA reçoit une
rémunération élevée ;
- L'apprentissage joue un grand rôle aux USA ;
- La grande place qu'occupe la recherche et
développement.
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