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L'impact de taux de fécondité sur la croissance économique de la rdcongo de 1997 à 2017par prosper Kangolo shako UNIKI - LICENCIE 2019 |
Chapitre deuxième :Fécondité et croissance économique analyse des liens théoriques et évidences empiriquesCe chapitre est consacré à une synthèse des idées disponibles dans la littérature et sert principalement à présenter un cadre d'analyse des relations théoriques et empiriques entre la croissance économique et la croissance démographique. Section I Revue de la littérature théoriqueLe cadre théorique est généralement perçu comme une synthèse des idées disponibles dans la littérature. Il sert principalement à présenter un cadre d'analyse et à généraliser des relations théoriques déjà prouvées dans d'autres contextes pour tenter de les appliquer au problème de recherche. Dans le cadre de notre travail, le phénomène apparait trop complexe pour le réduire à un résultat plutôt spontané. De ce fait, nous mettons en exergue, les principaux courants d'idées relatifs à la relation entre les variables démo-économiques pour mieux nous situer et ainsi déterminer notre position théorique. Il convient donc de signaler d'emblée que la question des liens entre les variables démographiques et économiques a nourri des débats depuis l'origine de sciences économiques. Ces débats opposent d'un côté ceux qui voient dans le volume de la population un levier important dont peuvent se servir les décideurs politiques pour stimuler la croissance de la production (les populationnistes) et d'autre côté ceux qui perçoivent une population nombreuse comme un frein ou obstacle à l'accumulation des richesses (les malthusiens ou anti populationnistes). I.1 Les populationnistesAu cours des XVIème et XVIIème siècles, développement du mercantilisme marqué par le souci omniprésent de se procurer des richesses, n'a pas empêché l'éclosion du populationnisme qui prône les bienfaits de la croissance de population. L'ensemble de ces thèses ne reposait pas encore sur une connaissance scientifique de la population. Néanmoins, une intuition formulée par Jean BODIN40(*) en 1576 apparait déjà en des termes célèbres: « il ne faut jamais craindre qu'il y'ait trop de citoyens vu qu'il n'y a ni richesse ni force que l'homme ». Les thèses mercantilistes se sont rapidement traduites par une augmentation des impôts c'est pourquoi les idées populationnistes s'en sont peu à peu écartées. Par ailleurs, CANTILLON, un économiste du XVIIème siècle a démontré l'existence de trois déterminants en faveur de l'augmentation de la population .Il y a, d'une part, un mode de vie relativement frugal loin des velléités de nos sociétés, d'autre part des ressources suffisantes et enfin l'usage des ressources (moteurs de l'économie) par les propriétaires. L'optimisme de SMITH, quant à lui, le conduit à affirmer que la « marque décisive de la prospérité d'un pays est l'augmentation du nombre de ses habitants » ; de plus la croissance démographique dépend des lois économiques41(*). Pour BODIN, il n'y a pas de problème démographique, mais un problème d'organisation sociale. C'est également la thèse des pays socialistes. Dans la mesure où les dispositions sont prises pour subvenir aux besoins de la population. Ainsi, lorsqu'il y a de limites économiques à la demande d'hommes, l'augmentation de la population est freinée, de sorte que le besoin de main-d'oeuvre détermine le nombre d'habitants. * 40J.BODIN cité par RACHELLE ET RALPH HERVE, RENAUD ET WATA, Impacte de la croissance démographique sur la croissance économique dans le pays en voie de développement de 1980 à 2008 : une analyse sur les données de panel, Mémoire, Université quisqueya à haa-ti-FSEG, 2010, inédit * 41E.ROUGIER, Les conséquences économiques de la croissance démographique : 32ans de débat entre orthodoxie et relativisme, Centre d'économie du développement, Université Montesquieu Bordeaux IV 2006. |
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