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Impact socio-economique de la cohabitation entre population insulaire et hippopotame: cas de la commune de Ayorou


par Maman Bassirou Yaou Abdou
Université de Tillaberi  - Licence 2019
  

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2.1.3.3 Mensuration

Les mâles sont en moyenne plus grands et plus lourds que les femelles (tableau 1).

Selon Brehma (1992), la longueur du corps de l'hippopotame adulte peut atteindre 4,2-4,5 m dont 45 cm viennent à la queue. Le poids en moyenne est 2000 à 2500 Kg (Brehma, 1992). La femelle d'hippopotame atteint son poids maximum en moyenne à 25 ans tandis que les males semblent ne jamais complètement stopper leur croissance.

Tableau 1: quelques mensurations de l'hippopotame (d'après Haltenorth et al, 1985)

Paramètres

Dimensions

Mâles

Femelles

Longueur totale du corps

 
 
 

320-420 cm

280-370 cm

Queue

 
 
 

35-50 cm

35-50 cm

Hauteur

 
 

poids

140-165 m

130-143 cm

 

1500-3500 Kg

1350-2500 Kg

Les mensurations montrent une supériorité du mâle par rapport à la femelle sauf à la queue qui est identique chez les deux sexes.

2.1.3.4 Reproduction

Les hippopotames ne se reproduisent pas avant l'âge de 6-13 ans pour les mâles et avant 7-15 ans pour les femelles. Les petits naissent toujours à la saison des pluies. Si bien qu'il n'y a qu'une vague de naissances dans les régions où il n'y a qu'une saison des pluies par an, comme en Afrique du Sud, et deux vagues, dans l'Est de l'Afrique, où il y a deux saisons. Ils s'accouplent de 227 à 240 jours plus tôt, pendant la saison sèche avec généralement 1 petit par portée, les jumeaux sont rares. L'oestrus c'est-à-dire le moment du cycle où la femelle est en ovulation dure environ trois jours. La mise basse se déroule à l'écart du groupe, dans l'eau peu profonde ou à terre (dans ce cas, la femelle fait litière d'herbes ou réseaux dans un creux de la berge). Le poids à la naissance est de 35-55Kg, l'allaitement dure 1 an et les premiers aliments solides sont pris à 3 semaines. Elle le défend férocement, contre les grands prédateurs, et contre les mâles adultes de sa propre espèce. Après la naissance, la femelle reste isolée une dizaine de jours avant de rejoindre le groupe. Le taux de mortalité infantile est très élevé (45 %) au cours de la

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première année ; il est de 15 % lors de la deuxième. Au-delà, jusqu'à environ 30 ans, chaque classe d'âge perd chaque année environ 4 % de ses effectifs (Maha, 2012).

2.1.3.5 Alimentation

L'hippopotame se nourrit d'herbes et de graminées à proximité des berges. Il quitte l'eau après le coucher du soleil et y retourne tôt dans la matinée, tout juste avant le lever du soleil, ce qui lui laisse au plus 7 à 8 h pour ingérer jusqu'à environ 2,5 % de son poids en matière végétale, soit environ 40 kg (Owen-Smith, 1992 ; Grey & Harper, 2002 ; Chomba, 2013 ; Chomba et al., 2014). L'animal préfère s'alimenter à proximité du cours/plan d'eau où il se repose durant la journée, ce qui est généralement possible durant la saison des pluies (Oliver et Laurie, 1974 ; O'Connor & Campbell, 1986). En effet, l'alimentation en saison de pluies se fait généralement à moins d'un kilomètre d'une source d'eau.

Toutefois, durant la saison sèche, l'hippopotame doit se déplacer plus loin pour s'alimenter, parcourant parfois jusqu'à 6-7 km en une nuit (Field, 1970 ; O'Connor et Campbell, 1986 ; Owen-Smith, 1992).

Les hippopotames sont des brouteurs sélectifs (grazers) (Owen-Smith, 1992) avec une préférence pour les herbes vertes et courtes (environ 15 cm de hauteur) (Field, 1970 ; Field, 1972 ; Lock, 1972 ; Scotcher et al., 1978 ; McCarthy et al., 1998 ; Harrison et al., 2007). Cependant, la largeur des lèvres de l'hippopotame ne lui permet pas de sélectionner les herbes qu'il préfère avec précision de sorte qu'il sélectionne globalement les pâturages qui contiennent la végétation qu'il préfère (Scotcher et al., 1978 ; Eltringham, 1999 ; Noirard et al., 2004 ; Michez et al., 2013). Lorsque l'animal doit s'éloigner considérablement pour s'alimenter, il accélère l'ingestion des herbages et passe moins de temps à chercher sa source de nourriture, devenant ainsi moins sélectif (Lewison & Carter, 2004 ; Timbuka, 2012).

La diète de l'hippopotame se résume principalement aux Graminées et aux Cyperacées, mais certaines dicotylédones sont aussi ingérées accidentellement lorsqu'il broute (Field, 1972 ; Eltringham, 1999 ; Michez et al., 2013). Certains auteurs suggèrent néanmoins que les dicotylédones peuvent représenter une part importante de l'alimentation de l'hippopotame (Boisserie et al., 2005 ; Cerling et al., 2008 ; Michez et al., 2013). Les genres préférés incluent notamment Andropogon, Aristida, Axonopus, Bothriochloa, Brachiaria, Chloris, Commelina, Cynodon, Cyperus, Desmodium, Digitaria, Echinochloa, Eragostris, Hemarthria, Heteropogon, Hyparrhenia, Ipomoea, Leersia, Oryza, Panicum, Paspalum, Sporobolus, Stenotaphrum, Themeda et Urochloa (Field, 1970 ; Olivier & Laurie, 1974 ; Scotcher et al.,

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1978 ; Owen-Smith, 1992 ; Noirard et al., 2004 ; Amoussou et al, 2006 ; Chansa et al., 2011b ; Michez et al., 2013) (Tableau 2).

Tableau 2:Genres végétaux consommés fréquemment par l'hippopotame selon les auteurs et les pays d'étude. (Scotcher et al.,1978)

Field Olivier et Scotcher et Noirard et Amoussou et Chansa et Michez et

(1970) Laurie (1974) autres (1978) autres (2004) autres (2006) autres (2011b) autres (2013)

Ouganda Tanzanie Afrique du Sud Niger Bénin Zambie Gabon

Andropogon X x

Aristida x

Axonopus x

Bothriochloa X X

Brachiaria X X

Cenchrus X

Chloris x x x X

Commelina x x X

Cynodon x x x x X

Cyperus x x x X

Dactyloctenim X

Desmodium x

Digitaria x X

Echinochloa x x x X

Eragrostris x x X

Hemarthria x

Heteropogon x x

Hyparrhenia x

Ipomoea x

Leersia x

Oryza x

Panicum

x x x

Paspalum x x X x

Sporobolus x x x x

Stenotaphrum x

Themeda x

Urochloa x

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La consommation des genres et des espèces préférées varie en fonction de leur disponibilité, mais aussi selon la saison, car celle-ci influence la palatabilité des herbages (Field, 1970). Normalement, l'hippopotame ne s'alimente pas de végétation aquatique (Eltringham, 1999), mais il arrive qu'il en consomme, notamment lorsque la quantité de fourrages adéquats est insuffisante et que l'animal subit une carence protéique, par exemple où il y a surpopulation (Mugangu et Hunter, 1992; Grey et Harper, 2002; Harrison et al., 2007 ) Enfin, les habitudes alimentaires de l'hippopotame présentent beaucoup de variabilité, notamment quant aux familles et genres consommés par l'animal, appuyant ainsi l'hypothèse que l'hippopotame est un brouteur sélectif en terme de pâturages et non d'espèces (area selective grazer) (Scotcher et al., 1978). Toutefois, la préférence de l'hippopotame pour les herbes vertes et particulièrement courtes est indéniable et se manifeste par la formation des pâturages très caractéristiques dits hippo lawns, parce que l'hippopotame coupe l'herbe très près du sol et maintien des zones de pâturage à une hauteur d'environ 15 cm (Clarke, 1953 ; Olivier et Laurie, 1974 ; Owen-Smith, 1992)

Photo 2: Bourgoutière entre Ayorou Goungo et Ayorou Goungokoré (M.Bassirou)

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld