CHAPITRE 2 : CADRE THÉORIQUE ET
HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
Dans ce chapitre, nous présenterons la synthèse
de la littérature sur les différents facteurs influençant
la scolarisation. Cette synthèse de la littérature nous permettra
de construire notre cadre conceptuel et de formuler nos hypothèses. Ce
chapitre s'achèvera par la définition des concepts, la
présentation des variables d'études et du schéma
conceptuel.
2.1. Revue de la
littérature
La scolarisation n'a commencé à faire l'objet
d'études par les démographes que pratiquement depuis deux
décennies. Cette partie présentera les différents facteurs
identifiés par les chercheurs comme étant un frein à la
scolarisation dans les pays en développement.
Les différentes études qui ont été
menées jusqu'à ce jour ont mis en évidence plusieurs types
de facteurs allant des facteurs historiques aux facteurs
socio-démographiques en passant par les facteurs
socio-économiques, socioculturels, géographiques et
régionales et les facteurs liés à l'offre scolaire.
2.1.1. Les facteurs
historiques
La pertinence des facteurs historiques et géographiques
dans l'étude de la scolarisation réside dans le fait qu'en
Afrique la scolarisation est intimement liée à la
colonisation. Les premières écoles implantées sur le sol
africain par les missionnaires catholiques le furent sur les côtes des
océans atlantique et indien. C'est graduellement que l'école
moderne gagna les régions de l'arrière-pays. Ce qui fonde aussi
l'examen des facteurs historiques c'est que les pratiques coloniales (former
pour les besoins de l'administration) se sont perpétuées
après les indépendances (BAKAYOKO, 2002).
La faible scolarisation des régions restées
longtemps hors de l'influence coloniale ne saurait cependant s'expliquer que
par les facteurs historiques. (YARO, 1994)fait remarquer qu'au Burkina Faso,
des régions qui ont eu leurs écoles au début des
années 1900 demeurent encore sous scolarisés. D'où la
nécessité d'examiner l'influence d'autres facteurs tels que les
facteurs géographiques.
2.1.2. Les facteurs
géographiques
De même que les facteurs historiques, les facteurs
géographiques sont aussi évoqués par certains auteurs pour
expliquer la sous scolarisation de certaines régions. C'est le cas de
(WAKAM & BENZA, 2001) qui soutiennent que la pénétration de
l'éducation formelle s'étend fait par les côtes, il va de
soi que les régions côtières soient plus scolarisées
que les régions continentales. Et, en Afrique, les régions
côtières sont plus urbanisées que les régions
continentales. Or, bon nombre d'études ont trouvé que la
proportion d'enfants scolarisés est nettement plus élevée
en milieu urbain qu'en milieu rural. Le BRUN (1971) justifie cette situation
par des considérations économiques, car la construction d'une
école dans les régions à faible densité est plus
coûteuse que dans les régions fortement peuplées.
(YARO, 1994)a montré qu'au Burkina Faso, les taux de
scolarisation oscillaient entre 10 et 15 % dans les provinces de Tapoa et 82 %
dans la province de Kadigo (abritant Ouagadougou, la Capitale). Il en est de
même au Cameroun, où (WAKAM & BENZA, 2001)ont indiqué
qu'il y avait une forte différence de scolarisation entre les
régions du Sud (Douala) et du Centre (Yaoundé) d'une part et les
régions du Nord et de l'extrême Nord (Maroua) d'autre part. Mais
les variations des niveaux de scolarisation observées entre les
régions peuvent être le résultat de l'imbrication d'autres
facteurs tels que les facteurs socioculturels dont la région est souvent
l'un des proxy.
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