3-7- Fonds CorisBank International
CorisBank a reçu une ligne de financement de 10
millions d'euros pour l'accompagnement des PME ivoiriennes. Toute PME
ivoirienne peut bénéficier de ce fonds à condition de
remplir les conditions d'accès.
4- Inventaire de quelques moyens de financement existants
Il s'agira pour nous de répertorier un bon nombre de
moyens de financements encore méconnus. Il faut aussi noter que ceux
déjà précités n'y figurerons plus.
Nous aborderons des moyens de financements dits `Nouveaux'
aussi appelés Financements alternatifs.
TABLEAU 2: Tableau répertoriant les
autres techniques de financement extérieur pour les PME et
entrepreneurs
Source:OCDE, (2013),Alternative financing instruments
for SMEs and entrepreneurs, OCDE, Paris
4-1- Financement participatif ou Crowdfunding:
Le financement participatif est une nouvelle forme de
financement qui permet à une entreprise de financer son projet
auprès de la foule (particuliers, business Angels, etc.), par
l'intermédiaire des plateformes de financement participatif. Ce mode
comprend trois types de financement, le Crowdlending
(prêt rémunéré par intérêts),
le Crowdequity (financement contre participation au capital),
le Crowdcharity (dons sans contrepartie ou dons avec
contrepartie).
Ce type de financement est une alternative intéressante
pour les entrepreneurs nouvellement installés grâce à son
caractère moins exigeant.
SCHEMA 3: SCHEMA DU CROWDFUNDING
Source:www.mg.undp.org
4-2- La titrisation de créances :
La titrisation (ou securitization en anglais) concerne la
majorité des cas de transformation des créances. À
l'instar des autres procédés tels que l'affacturage, l'escompte,
la cession Dailly, etc., la titrisation permet également de trouver de
l'argent frais, notamment pour le financement des besoins d'exploitation. La
titrisation est une technique financière qui consiste, pour une
entreprise (cédant), à obtenir du financement en cédant
des actifs financiers, tels que des créances, à une
société ad hoc (émetteur). Et ce dans le but
d'améliorer le cycle d'exploitation.
Il faut remarquer que l'opération de titrisation peut
être utilisée par les banques ou établissements de
crédit. Dans ce cas, leur but est de réduire le montant du
capital règlementaire exigé pour faire face aux risques qu'elles
ont dans leurs livres. Sinon, d'obtenir une ressource de financement à
partir de leurs encours de crédit. Et ce dans de meilleures conditions
(prix attractif, maturité cohérente...).
1. Le cédant vend l'actif ou le portefeuille d'actifs
à l'émetteur d'obligations dans le but de les transformer en
titres négociables et liquides
2. L'émetteur ou la société ad hoc
achète l'actif ou le portefeuille d'actifs, et émet des
obligations sur le marché des capitaux
3. Les investisseurs, sont finalement ceux qui
achètent les obligations
Une fois reçu, le prix de souscription est ensuite
remis au cédant. En principe, n'importe quel actif peut faire l'objet de
titrisation du moment qu'il génère des flux de trésorerie.
Des créances hypothécaires, des dettes diverses, un immeuble
générant des loyers, etc.
La titrisation nécessite des préparations
préliminaires dont :
? La collecte des données sur les actifs
titrisés
? La mise en place d'un document juridique
élaboré
? La revue des procédures internes de la banque
initiatrice
Depuis sa création, la titrisation a bien
évolué. Ce qui a donné naissance à la titrisation
synthétique. Sa particularité est qu'elle ne prévoit pas
de vente effective de créances à l'entité de titrisation.
Il n'y a donc pas de transfert d'actifs, mais plutôt un transfert de
risque grâce à ce qu'on appelle : un dérivé de
crédit.
Développé depuis une dizaine d'années
dans les marchés financiers, un dérivé de crédit
est un instrument financier qui vise à transférer le risque de
crédit d'un actif d'une contrepartie vers une autre contrepartie par le
biais d'accords bilatéraux. La contrepartie au contrat
dérivé accepte ainsi de payer les pertes subies par le
détenteur des actifs, si un défaut de paiement a lieu sur ces
derniers.
Les dérivés de crédit peuvent recouvrir
plusieurs produits tels que les Credit Default Swaps (CDS)ou les Collateralized
Debt Obligations (CDOs)
La titrisation comporte de nombreux avantages dont la
diversification des sources de financement permettant d'étendre le
groupe d'investisseurs dont dispose une entreprise, la transformation
immédiate du portefeuille non liquides en des titres liquides. Et ce,
grâce au grand nombre d'investisseurs présents sur le
marché des capitaux, l'amélioration de la présentation du
bilan (ce type de financement permet effectivement de réduire les
besoins en fonds propres et optimiser la rentabilité), le transfert des
risques(les risques de perte sur le portefeuille sont passés chez les
investisseurs), la réduction des couts d'intérêts, en
dissociant la note des produits titrisés de sa propre note.
Outres ces avantages pour le cédant, la titrisation
présente aussi des avantages pour l'autre partie en occurrence
l'investisseur. Ces avantages sont répertoriés comme suit :
? Réponse aux besoins spécifiques, et parfois
uniques, des investisseurs
? Réalisation éventuelle de plus-values au moment
de la cession des titres
? Diversification de portefeuille dans des produits peu
risqués
? Possibilité d'investir dans des classes d'actifs
nouvelles (actions, obligations
classiques, bon du Trésor, immobilier, etc.)
Aussi, La titrisation permet de financer le crédit pour
des secteurs-clés (notamment le crédit à la consommation)
en donnant l'accès aux investisseurs non bancaires. De plus la vente
d'actifs titrisés sur le marché permet de créer des prix
publiquement accessibles.
À titre de rappel, sur le marché des capitaux,
il existe deux types de marchés : primaire et secondaire. C'est sur le
marché primaire que sont émis tous les nouveaux actifs
financiers. Le marché secondaire, quant à lui,
désigne le marché sur lequel s'échangent les titres
déjà existants.
Toute fois la titrisation de créances comporte des
risquesqu'il ne faut pas occulter.
En effet, d'une part, vu le nombre d'intervenants et la
complexité de l'opération, la titrisation peut engendrer des
couts de montage assez élevés.
D'autre part, le transfert des risques chez l'investisseur
risque d'entrainer une perte financière si les flux
générés sont trop faibles ou si le portefeuille est de
mauvaise qualité.
4-3- Le financement Mezzanine :
Le financement mezzanine dit « dette junior » ou
subordonnée est une forme de dette qui est subordonnée au
remboursement prioritaire d'une dette bancaire dite « dette senior
».Le financement mezzanine se situe entre la dette bancaire et les
capitaux propres.Le terme « mezzanine » vient de
l'italien « mezzo » qui signifie « au milieu ».
Les premières années, seule la dette bancaire
est remboursée, son remboursement est subordonné au remboursement
de cette dernière. Il est donc « in fine »,
c'est-à-dire en fin d'opération.
Idéal pour certains investisseurs lors d'un financement
d'entreprise, on l'utilise essentiellement dans deux cas :
? Le financement d'une entreprise en croissance qui
dégage une forte rentabilité, mais qui n'a pas encore la
solidité nécessaire pour faire un emprunt bancaire trop
important. (Ex : le cas pratique N1 situé plus bas)
? Le financement d'une entreprise en LBO
(Leverage Buy-Out), c'est-à-dire dans le cadre du rachat d'une
entreprise par un fort endettement bancaire en créant une
société holding.
La dette mezzanine étant in fine, l'entreprise
aura grandi lors du remboursement et profitera de l'effet de levier. C'est un
moyen de financement très flexible qui permet de construire un montage
financier « sur mesure » pour l'entreprise.
Il est constitué de dettes au moyen d'obligations
(forme d'emprunt) de capital au moyen actions (une partie du capital social de
l'entreprise)
Les obligations peuvent être de différents types
:
? Obligations Convertibles en Actions (OCA),
c'est-à-dire des obligations qui peuvent être transformées
directement en actions ;
? Obligations avec Bons de Souscription d'Actions
(OBSA), c'est-à-dire des obligations qui donnent le droit
d'acquérir des actions.
À la fin de l'opération, le « mezzaneur
» qui détient la mezzanine, peut choisir parmi les deux
possibilités suivantes :
? Soit de se faire rembourser son prêt par l'entreprise
à l'échéance des obligations ;
? Soit d'obtenir des actions de l'entreprise selon les
modalités fixées lors du montage de l'opération.
Le financement mezzanine fait partie du schéma à
étages de financement entre la dette et les capitaux propres. On parle
de « mezzanine » pour qualifier une dette qui se situe entre
les fonds propres et la dette financière classique à
laquelle elle est subordonnée.
L'intérêt de cette dette mezzanine est de
permettre d'augmenter l'endettement de votre société et par
conséquent d'accroître votre effet de levier dans le cadre par
exemple du financement d'une croissance externe. Le cas le plus favorable
étant le financement in fine qui permet de se
concentrer sur le remboursement de la dette financière classique et de
ne rembourser cette dette qu'une fois les autres encours totalement
payés. Il est subordonné à la dette bancaire mais
prioritaire au capital, non cotée et souscrite en général
par des fonds spécialisés. Les obligations (OC, OBSA...) Sont
souvent utilisées comme support.
Son intérêt est d'optimiser la participation des
managers au capital de la société mais aussi d'optimiser la
capacité de la société à investir en remboursant le
capital à terme et après la dette bancaire, sans impact fort sur
lecash-flow opérationnel
Son coût est plus élevé que celui de la dette
bancaire car son risque est plus élevé (remboursement à
terme). Son échéance de remboursement est comprise entre 3 et 10
ans. Il dépend également de la qualité de la
société.
Les sociétés pour être éligibles au
financement mezzanine doivent présenter les caractéristiques
suivantes :
· Une croissance historique régulière
· Un management de qualité
· Des cash-flows récurrents
· Un modèle économique sécurisant
(génération de cash, récurrence du chiffre
d'affaires...)
· Des éléments différenciant forts
· Des perspectives de développement
· Une performance financière continue
4-4- Les obligations convertibles :
Une obligation est un titre de créance émis par
une société. Le souscripteur d'une obligation paye ce titre ; en
contrepartie, il bénéficie d'un intérêt annuel
appelé coupon. Au terme du contrat, la société
émettrice de l'obligation rembourse ce titre de créance au
souscripteur. Une obligation est dite convertible lorsque le titre de
créance est assorti de la possibilité, pour le souscripteur,
d'échanger l'obligation en actions de la société
émettrice selon un ratio de conversion fixé au préalable
et pendant une durée déterminée.
Il existe différents types d'obligations convertibles :
- L'obligation convertible vanille qui permet de convertir
l'obligation en actions de la société émettrice, les
parties ayant préalablement fixé un ratio de conversion qui
définit le nombre d'actions auquel donne droit l'obligation.
- L'obligation échangeable qui offre la
possibilité d'échanger une obligation en actions
différentes de celles de la société émettrice de
l'obligation.
- L'OCEANE permet quant à elle d'échanger une
obligation en actions dans le cadre d'une augmentation de capital ou d'une
recapitalisation.
L'obligation convertible présente l'avantage, pour la
société émettrice, d'obtenir des fonds à des
conditions moins contraignantes que celles qui régissent les obligations
simples. En effet, la société émettrice n'est pas
contrainte d'obtenir une notation par une agence de notation, par exemple. Par
ailleurs, le recours à l'obligation convertible est moins coûteux.
Les intérêts payés annuellement au souscripteur sont plus
faibles que ceux payés au porteur d'une obligation simple, ceci
étant dû au fait que l'obligation convertible est émise
à un prix inférieur à celui d'une obligation simple. Cette
différence de prix correspond à la valeur implicite qui est
attribuée au droit de conversion.
II- Limites et comparaison des moyens de financement des TPE et
PME
1- Limites rencontrées/récurrentes
1-1- L'autofinancement
Il est primordial de spécifier que le recours
à l'autofinancement a un coût et comporte tout de
même certains risques.
En effet, avant de pouvoir se permettre de s'autofinancer,
l'entreprise doit disposer de moyens suffisants, qui l'autorisent à
investir dans de nouveaux projets. Il est aussi important de savoir que ces
projets peuvent se révéler infructueux, et donc
générer de grosses pertes pour l`entreprise et ses actionnaires.
L'utilisation de ces réserves, principalement destinées à
rémunérer les actionnaires, doit donc s'effectuer de façon
vigilante et organisée.
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