IV.2.2 Les paroles
Les paroles prononcées sous forme de chants
par les supporteurs du Kpa-Kum, sont principalement les chants de
concurrence entre les clubs de division d'élite. Ces chants sont
exécutés en langue ewondo et surtout lors d'une victoire ou d'un
match nul dont le résultat ne change pratiquement rien sur la position
du club. Il ne se chante jamais lors d'une défaite. Nous avons comme
exemple de chanson ceci :
Version ewondo
Traduction littérale
O liga na wa ke lagba ai « Union »
Tu laisses que tu pars mesurer a « Union »
Wa na osu lagba Canon nga me lagba Toi que
viens mesurer Canon quelle me mesure
Refrain
Refrain
Lag lag lag nga me lagba
Audace audace audace quelle audace
O soa ya e e e nga me lagba
Viens ici eih eih eih quelle audace
Traduction littéraire
Au lieu d'aller rivaliser avec
« Union »
Tu oses venir rivaliser avec Canon !
Refrain
Quelle audace ! Quelle audace ! Quelle
audace !
Viens ici ! Quelle audace !
Ces chants une fois entonnés, les danseurs
à travers des mouvements rythmés par le son des instruments
musicaux, attirent l'attention des spectateurs qui en applaudissant, ventilent
les joueurs sur le stade. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se
nomment « fan club » car ils ventilent à la fois les
joueurs et les spectateurs.
IV.2.3 Les mouvements
Les clubs sportifs se comportent de fait comme des
nations en miniatures, avec ses lois (règles de jeu et règlement
intérieur), des emblèmes et bannières en lieu de drapeaux,
une citoyenneté (ses membres) et même un gouvernement
(comités exécutifs ou autres). L'anthropologie a identifié
trois niveaux de défense territoriale : clanique, familial et
individuel. Or une équipe sportive est un clan à part
entière, dont les membres (joueurs et supporteurs) arborent
fièrement les couleurs : maillots, logos, écharpes, autocollants,
chansons, etc. L'être humain, par nature, a besoin d'appartenir à
un groupe, mais la taille croissante des nations qui se comptent pour les
grands pays en dizaines de millions d'individus n'est plus à
échelle humaine. Pour beaucoup aujourd'hui, clubs, associations,
entreprises ou sectes viennent combler ce rôle, morcelant la
société par affinités communes. Le CSY venant du clan
Mvog-Mbi qui a reçu un stade de la famille Adolph Mbida dispose d'un
club de supporteur mixte, constitué d'hommes, de femmes et de jeunes.
Ces individus à travers mouvements et parades, apportent du soutien aux
acteurs principaux que sont les joueurs sur le stade. La planche ci-dessous
présente les supporters en mouvement lors du match Canon-Union qui
chantent, dansent et jouent aux balafons avec derrière eux, des
spectateurs.
Planche 14: Les
danseurs de Oyili club en mouvement stade Omnisport de Yaoundé
Cliché EFFA (11 Mars 2012)
Sur cette image, nous remarquons que la tenue de la
gente féminine est rouge pour ce qui est de la jupe et verte en ce qui
concerne le tricot. Pour le gente masculine, il s'agit du pantalon de couleur
rouge, la culotte et le tricot de couleur mixte rouge-verte ou tout simplement
un tricot vert pour ceux qui arborent des pantalons de couleur rouge. Nous
remarquons également que le chapeau est multiforme ainsi que le drapeau
et sont aussi peints aux couleurs du club. Cela exprime la volonté et
l'engagement des supporteurs.
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