Dans la section 2.3, les différentes méthodes
de gestion du sol telles qu'elles se font sont simplement décrites.
Dans cette section, nous allons décrire les innovations que nous
apportons à ces technologies de gestion des sols dans le nouveau
processus de gestion des sols que nous avons retenu.
- Le défrichage
Le défrichage par brûlis détruit la
matière organique et accélère le processus de
dégradation des sols. Cette pratique doit être abandonnée
au profit du défrichage manuel qui conservera la fertilité et la
productivité des sols.
- Le labour
Le labour mécanique avec des motoculteurs est le plus
apprécié et adopté par les riziculteurs en raison de la
petite taille des superficies dont disposent les producteurs. Cette technologie
doit être maintenue et encouragée.
- Le nivellement manuel
Le nivellement manuel est la technique de planage la plus
adoptée par les riziculteurs. Cependant, son efficacité est
moindre par rapport au nivellement mécanique méconnue par la
majorité des producteurs. Une diffusion et des technologies de
nivellement mécanique avec la mise des engins mécaniques
(tracteurs) à la disposition des producteurs favoriseront son adoption.
- La confection des digues et diguettes
perpendiculaires à la pente
L'efficacité de cette technologie est confirmée
par la majorité des paysans puisqu'elle permet de maintenir
l'humidité de façon permanente dans les exploitations. Des digues
confectionnées avec mélange de sables et de pailles sont
plus résistantes et doivent être privilégiées.
- La fertilisation
La fertilisation minérale est adoptée par la
presque totalité des riziculteurs. La nouvelle technologie consistera en
une utilisation intégrée des engrais organiques (fumiers,
compost, déjections des animaux) et des engrais minéraux
(technologie GIFS : Gestion Intégrée de la Fertilité
des Sols) à l'élevage des canards dans les exploitations
rizicoles. La fumure organique est un moyen d'enrichissement des sols et
d'amélioration des rendements agricoles. La fumure organique est une
pratique collective et dont l'utilisation s'effectue par l'intermédiaire
de plusieurs procédés. Ainsi, les champs collectifs peuvent
être fumés soit par des troupeaux de bovins qui y stationnent,
soit par l'épandage des déjections d'animaux et des
détritus domestiques recueillis dans l'enceinte des habitations. La mise
en oeuvre de ce dernier procédé nécessite le transport de
l'engrais depuis les lieux d'habitation jusqu'au lieu de culture. Ce sont donc
les champs les plus proches de la résidence qui
bénéficient en général de la fumure domestique
tandis que les champs les plus éloignés sont engraissés
par le stationnement de troupeaux d'éleveurs. Ouédraogo et al
(2006) ont trouvé que la fumure organique est adoptée par les
producteurs à un taux compris entre 55 et 70% dans le plateau central.
Pour obtenir la fumure organique, un moyen mis au point par la recherche est le
compostage. Le compostage est une pratique agronomique mise au point par la
recherche, visant à promouvoir une agriculture performante et durable
à travers la valorisation agricole des ressources disponibles
localement. C'est une opération consistant à faire subir aux
matières premières végétales et animales une
fermentation dirigée et contrôlée. Ceci aboutit à la
formation d'un produit stabilisé, hygiénique qui est le compost.
Du point de vue biologique, le compostage est la décomposition des
matières organiques et leur transformation en humus par l'action d'un
grand nombre de microorganismes dans le milieu chaud et humide.
La technique met à la disposition des producteurs des
quantités appréciables de matières organiques et permet
une meilleure disponibilité du phosphore. Elle permet également
de restaurer, d'améliorer et de maintenir la fertilité des sols.
Le compostage est utilisé particulièrement pour améliorer
la structure du sol, ce qui est un effet d'amendement organique. De même,
il est utilisé pour apporter des éléments nutritifs au sol
sous forme organique et minérale, ce qui est un effet fertilisant ; et
permettre l'activité biologique du sol. Le compostage permet de recycler
la paille de céréales perdue par le feu pour la fertilisation du
sol. En effet, les intrants pour le compostage sont essentiellement
constitués de la paille de céréales, des résidus de
battage, des balles et du son de riz, du fumier de ferme, des déchets
d'animaux. Le compostage en tas présente des avantages tels que la
réduction des distances entre les champs et les sources des
matières premières et de l'eau, la facilitation des
opérations de plein air, la réduction du temps de compostage et
la possibilité d'utiliser l'eau de pluie.
Les dimensions idéales d'un tas de compost sont telles
que la largeur est comprise entre 1,5m et 2m et la hauteur atteignant 1,5 m au
maximum. La construction du tas de compost exige de commencer la base par un
matériau végétal grossier car l'air y circule plus
aisément et tout excès d'eau peut être rapidement
évacué. Le compostage s'achève 2,5 à 6 mois
après sa mise en place et la durée du compostage dépend de
la qualité des substrats utilisée, des retournements
opérés et de la technicité du manipulateur. A ce moment,
le compost ne dégage plus d'odeur. Pour son utilisation, le compost doit
être mélangé avec couche superficielle de terre au cours de
la préparation du lit de semences. Ceci permet d'éviter le risque
de perte des éléments nutritifs due à la pluie, l'eau
d'irrigation et les rayons du soleil. La profondeur avec laquelle le compost
doit être est estimée à 10-15cm17(*)
- Le désherbage
Les herbicides sont utilisés pour détruire les
mauvaises herbes dans les exploitations. Certaines mauvaises herbes
résistent aux herbicides et sont souvent enlevées par la main
d'oeuvre salariée qui occasionne des coûts aux producteurs. La
nouvelle technologie consistant à élever les canards dans les
exploitations rizicoles de façon a ce qu'ils puissent y laisser
fréquemment leurs déjections et détruire
les mauvaises herbes. On réduira ainsi le coût de
la main d'oeuvre liée au désherbage de ¾. 8(*)