I.1.2
Entrepreneur
Le concept d'entrepreneur apparaît distinctivement quand
on s'y intéresse sous l'angle de l'activité, du management et de
l'individu.
Selon KASEREKA (2008), l'entrepreneur doit être un
manager, un technicien, un créateur (avoir un esprit d'entreprise), un
innovateur (introduction de nouveaux techniques et nouveaux
procédés), un développeur (contribuer aux problèmes
qui rongent la société où il vit) etc. Bref,
l'entrepreneur est une personne dynamique qui prend des risques
calculés.
Selon VESPER (1880), cité par HISRICH et PETERS
(1991), les économistes et les psychologues ne voient pas
l'entrepreneur de la même façon.
Pour l'Economiste, l'entrepreneur est celui qui combine les
ressources, la main d'oeuvre, les matières premières et les
autres actifs pour leur donner une valeur plus grande qu'auparavant ou encore
celui qui introduit des changements, des innovations, et un ordre nouveau.
Pour le psychologue, une telle personne est d'habitude mure
par certaines forces, le besoin d'obtenir et d'accomplir quelques choses,
d'expérimenter, de se réaliser ou même de se soustraire
à l'autorité d'autrui.
I.1.3
Entrepreneuriat
Définir ce que c'est l'entrepreneuriat n'est pas une
chose aisée. Les travaux réalisés dans ce domaine ont
proposé de nombreuses définitions. Sans vouloir entrer dans les
détails des débats théoriques qui opposent les auteurs sur
le concept d'entrepreneuriat, il nous parait néanmoins important de
reprendre quelques idées pour rassembler certaines informations
nécessaires à la compréhension globale et
systématique de l'entrepreneuriat féminin.
Selon JULIEN et MARCHESNAY (1996), le concept
d'entrepreneuriat a été consacré pour traduire le terme
Anglo-saxon « Entrepreneurship » à la place
d'autres termes tels que l'entrepreneuriat ou l'entreprenoriat.
Quel que soit le terme retenu, le problème regroupe
trois notions essentielles: l'entrepreneur, l'esprit d'entreprise et la
création d'entreprise.
I.1.4
Types d'entrepreneuriat
Nous pouvons dire qu'il existe autant des types
d'entrepreneuriat qu'il y a des types d'entreprises et /ou
d'entrepreneurs. Ainsi, nous pouvons classifier l'entrepreneuriat en plusieurs
catégories comme le montre les lignes qui suivent:
I.1.4.1 Entrepreneuriat formel et informel
L'entrepreneuriat formel comprend les activités
relatives à l'économie formalisée, c'est-à-dire les
activités autorisées et reconnues par l'Etat tandis que
l'entrepreneuriat informel est relatif aux activités qui s'exercent dans
le noir, c'est-à-dire non enregistrées par l'Etat.
L'expression « secteur informel » a pour origine le
Bureau international du travail (BIT) et, est employée pour
désigner une foule de caractéristiques qui sont
spécifiques au secteur non moderne urbain des économies en
développement.
Il s'applique donc aux activités à petite
échelle génératrices de revenus qui sont menées
hors du cadre réglementaire officiel et qui utilisent ordinairement peu
de capitaux, de technologies et de compétences, offrant de faibles
revenus et un emploi instable. Au Burundi, les activités
entrepreneuriales des femmes restent très marquées dans
l'informel et sont de plus en plus croissantes même si elles ne sont que
génératrices de revenus.
Selon ROBERT (1991), dans beaucoup de pays africains, un grand
nombre de femmes indiquent que leur premier emploi a été dans le
secteur informel. Il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles l'emploi
dans le secteur informel attire les femmes. En effet, ce secteur offre la
flexibilité dans la participation que recherchent beaucoup de femmes;
elles peuvent quitter temporairement leur emploi si elles le souhaitent et
elles peuvent le combiner avec leurs charges ménagères.
Selon SAMBA (1990) cité par ABENGMONI (2008),
l'entrepreneuriat informel est un ensemble d'activités de petite
échelle où le salariat est très limité, où
le capital avancé est très faible, mais où il y a
circulation monétaire, vente des biens ou des services.
On comprend à travers cette définition que des
activités génératrices de revenus (AGR) relevant du
secteur informel participent au développement de l'entrepreneuriat.
Jusqu'à présent, comme pays en
développement, l'économie burundaise est perçue en termes
dualistes. D'un côté, le secteur traditionnel ou primaire
dominé par l'agriculture et l'élevage, de l'autre coté, le
secteur moderne dominé par les activités industrielles et le
capital étranger.
Pour ABENGMONI (2008), le processus de développement
des pays en développement ne peut être envisagé
indépendamment des activités informelles. On comprend alors que
l'équilibre socio-économiques de notre pays est en grande partie
assuré par les petits métiers et les activités
génératrices de revenus qui constituent le secteur informel et
favorisent l'amélioration des conditions de vie des populations.
Selon le BIT (1991), en Afrique orientale et australe, le
secteur informel donne une réponse de plus en plus pertinente aux
besoins des économies nationales. Vu que le secteur formel se
rétrécit en raison de son manque de compétitivité
internationale et de l'insuffisance de la productivité au niveau
national, beaucoup de gens mènent leurs transactions et leurs
activités économiques dans le secteur informel.
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