III.2.1.1 Contraintes juridiques
Selon la Présidente de l'AFAB, malgré les
initiatives de l'AFAB dans la promotion de l'entrepreneuriat féminin,
il y a encore aujourd'hui un vide juridique en matière
d'héritage, la question est repliée par la coutume, laquelle
n'accorde pas à la femme le droit d'hériter des terres de son
père alors que pour octroyer des crédits, les banques et d'autres
institutions financières exigent des garanties immobilières.
III.2.1.2 Obstacles d'ordre infrastructurel
S'agissant des obstacles infrastructurels, l'accès au
crédit, à la technologie, aux services d'appui et à
l'information est difficile pour les femmes. Les structures d'encadrement
existantes dans l'AFAB semblent très insuffisantes pour l'encadrement de
la masse féminine. Il faut aussi signaler ici que le système des
transports et des communications est très limité.
III.2.1.3 Contraintes
institutionnelles
Les représentations des organisations fournissant des
services financiers sont très faibles dans l'AFAB. Cet état de
chose réduit considérablement les capacités des femmes du
fait de la rareté des capitaux.
III.2.1.4 Contraintes d'adhésion dans l'AFAB
Selon la présidente de l'AFAB, en se basant sur le
niveau de vie au Burundi, l'on pourrait reprocher à l'AFAB de
requérir des frais d'adhésion trop élevés de 120000
de francs burundais. En effet, il est évident que les femmes
entrepreneurs oeuvrant dans le secteur informel ne peuvent pas adhérer
dans l'AFAB car elles ont des difficultés d'avoir ce montant
exigé par AFAB. En effet, les femmes travaillant dans le secteur
informel ont chacune un capital limité. Si ces femmes n'adhèrent
pas dans l'AFAB, elles ratent beaucoup d'avantages.
III.2.1.5 Contraintes socioculturelles
Dans la tradition Burundaise, la fille n'était pas
considérée au même titre qu'un garçon. Elle
était destinée dès sa naissance aux activités
ménagères seulement. Comme le dit ce proverbe
burundais «umukobwa ntamwana» la fille était
déconsidérée, ce qui faisait qu'elle ne pouvait pas aller
à l'école, elle devrait rester à la maison pour aider sa
mère. Même aujourd'hui cette situation s'observe encore dans
certaines communautés burundaises. Cela ne facilite pas l'AFAB à
accomplir sa première mission.
III.2.1.6 Harcèlements que rencontrent les
commerçantes transfrontalières appuyées par AFAB
Les femmes commerçantes opérant sous un statut
informel au sein des pays de la communauté Est Africaine (EAC) et du
soudan du sud sont très vulnérables à l'extorsion et au
harcèlement. Quant à la présidente de l'AFAB, qui
s'adressait aux partenaires de l'AFAB lors d'une journée de
présentation d'un projet régional pour la facilitation du
commerce informel transfrontalier des femmes (FCITF) et des micro petites et
moyennes entreprises (MPME) des pays de l'EAC et du Soudan du sud, a
précisé que l'existence d'un harcèlement se
matérialise notamment par voie de corruption, les longues attentes aux
frontières et les taxations sur de petites quantités. Les femmes
commerçantes font face également à l'épineuse
question de possession des capitaux faibles (se situant dans une fourchette de
plus ou moins de 50$), la problématique d'accès au financement,
la carence d'information sur les marchés d'exportation, à des
défis de respect des règles et normes pour traverser les
frontières ainsi que les travaux en solo à cause
d'un « chaînon manquant » d'appartenance au
mouvement associatif.
En Afrique subsaharienne, a souligné la
présidente de l'AFAB, le commerce informel transfrontalier est une
activité traditionnellement reconnue non intéressant pour le
programme de promotion des exportations.
Cette pratique, a-t-elle fait remarquer, est très
répandue et, un grand nombre est non documenté, principalement
celui des FCITF. Pour la présidente de l'AFAB, les causes de cette
pratique se justifient par les formalités douanières
compliquées, les barrières non tarifaires, les longues
procédures et la faiblesse de l'application de la loi sur les
frontières.
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