REPUBLIQUE DU BURUNDI
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DU LAC TANGANYIKA
FACULTE DES SCIENCES DE GESTION ET D'ECONOMIE
APPLIQUEE
DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES FEMMES ENTREPRENEURS
APPUYEES PAR L'AFAB POUR LA PROMOTION DE L'ENTREPRENEURIAT FEMININ AU BURUNDI
Par :
Par:
NIMUBONA Alexis
et
NTITANGURANWA Nadège
Mémoire présenté et
défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié
en sciences de gestion et d'économie appliquée
Option : Gestion socio-économique
des
Entreprises et Organisations
Sous la Direction de
Dr NIYUHIRE Prisca
Bujumbura, avril 2014
DEDICACE
A mon regretté père;
A ma mère;
A mes frères et soeurs;
A toute personne qui m'est chère.
NIMUBONA
Alexis
A mes parents;
A mon époux;
A mes enfants;
A mes frères et soeurs;
A toutes mes connaissances.
NTITANGURANWA Nadège
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail est le fruit de multiples
contributions intellectuelles, morales, matérielles et
financières.
Nous exprimons notre profonde gratitude au Dr. Prisca NIYUHIRE
qui, en dépit de ses multiples obligations, a accepté de diriger
ce travail. La mise à profit de ses précieuses ressources (temps,
connaissances, conseils,) restera à jamais gravée dans nos
mémoires. Dans le même ordre d'idées, nous exprimons notre
gratitude aux membres du jury qui ont bien voulu lire ce mémoire et
participer à son évaluation.
Nous pensons également à tout le corps
enseignant depuis ceux du niveau primaire jusqu'à l'Université
pour la formation intellectuelle qu'il nous a léguée pendant
toute la période de notre formation.
Nos vifs remerciements s'adressent également à
l'endroit des dirigeants et les membres de l'AFAB pour nous avoir donné
des précieuses informations dont nous avions besoin pour la
réalisation de ce travail.
Nous remercions également les différentes femmes
entrepreneurs appuyées par ladite association qui ont accepté de
répondre à notre questionnaire d'enquête.
Toute notre sympathie à nos camarades de promotion pour
l'ambiance et la convivialité qui ont émaillé notre
séjour à l'ULT.
Nous signifions notre dette de reconnaissance à nos
parents, à nos frères et soeurs et à toutes nos
parentés qui n'ont jamais cessé de nous soutenir durant notre
scolarité.
Enfin, que tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont
soutenus trouvent ici l'expression de notre gratitude.
NIMUBONA
Alexis
et
NTITANGURANWA
Nadège
LISTE
DES SIGLES ET ABREVIATION
AG : Assemblée Générale
AGR : Activités Génératrices de
Revenus
AFAB : Association des Femmes Entrepreneurs du
Burundi
BAC : Burundi Advertising Company
BCB : Banque de Crédit de Bujumbura
BIT : Bureau International du Travail
BTP : Bâtiment et Travaux Publics
CEA : Communauté Est- Africaine
CECM : Caisse d'Epargne et de Crédit Mutuel
CFCIB : Chambre Fédérale de Commerce
et d'Industrie du Burundi
EAC : East African Community
FCITF : Facilitation du Commerce Informel
Transfrontalier des Femmes
FA : Fréquence Absolue
FR : Fréquence Relative
FSGEA : Faculté de Sciences de Gestion et
d'Economie Appliquée
IDC : Institut de Développement Economique
IMF : Institutions de Microfinances
MPMEs : Micro Petites et Moyennes Entreprises
NIF : Numéro d'Identification Fiscale
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OPC : Ordre Professionnel des Comptables
RC : Registre du Commerce
RD Congo : République Démocratique du Congo
TIC : Techniques d'information et de
communication
ULT : Université du Lac Tanganyika
WISE : Women institution for Self Empowerment
ZEP : Zone d'Echange
Préférentiel
% : Pourcentage
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition des
répondantes dans notre enquête par tranche d'âge
2
Tableau 2: Répartition des
répondantes dans notre enquête par situation matrimoniale
40
Tableau 3: Répartition des
répondantes dans notre enquête par niveau de scolarité
41
Tableau 4: Activités économiques
menées par les enquêtées de la présente
étude
42
Tableau 5: Raisons du choix de l'activité
menée par les femmes de notre échantillon
43
Tableau 6: Nombre de femmes de notre
échantillon ayant déjà reçu une formation de
l'AFAB pour l'activité qu'elles mènent
44
Tableau7: Intérêt des
séminaires d'information et de formation pour les femmes de notre
échantillon
44
Tableau 8: Domaines de formation demandée
par les répondantes de notre échantillon
45
Tableau 9 : Difficultés que rencontrent les
femmes de notre échantillon lors du lancement de leurs activités
entrepreneuriales
45
Tableau 10: Source de financement ayant permis le
lancement de l'activité des femmes de notre échantillon
46
Tableau 11: Statistiques des réponses sur
les autres sources de financements pour les femmes de notre
échantillon 48
Tableau 12: Apport personnel pour le lancement des
activités des femmes de notre échantillon
2
Tableau 13: Moyen le plus facile pour obtenir le
crédit pour les femmes de notre échantillon
48
Tableau 14: Type de groupe auquel appartiennent les
répondantes dans notre enquête
49
Tableau 15 : Stratégies qu'il faut adopter pour
renforcer les capacités des femmes
entrepreneurs de notre échantillon..................
.............................
49
Tableau 16: Statistiques des réponses de
nos enquêtées sur les facilités de regroupements offertes
par l'AFAB
2
Tableau 17: Statistiques des réponses de nos
enquêtées sur la séparation du revenu de l'activité
et du revenu quotidien
50
Tableau 18: Statistiques des réponses de nos
enquêtées sur la proposition d'encadrement après formation
par AFAB
51
TABLE
DES MATIÈRES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION
iii
LISTE DES TABLEAUX
iv
TABLE DES MATIÈRES
v
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Intérêt et choix du sujet
2
2. Problématique
2
3. Objectif du
travail...........................................................................2
4. Hypothèse de recherche
3
5. Méthodologie de recherche
3
6. Délimitation du sujet
4
7. Articulation du travail
5
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE SUR
L'ENTREPRENEURIAT FEMININ
6
I.1 Définition de quelques concepts
entrepreneurials
6
I.1.1 Notion d'entreprise
6
I.1.2. Entrepreneur
7
I.1.3 Entrepreneuriat
7
I.1.4 Types d'entrepreneuriat
8
I.1.4.1 Entrepreneuriat formel et informel
8
I.1.4.2 Entrepreneuriat individuel et
entrepreneuriat collectif
9
I.1.4.3 Entrepreneuriat occasionnel et
entrepreneuriat durable
10
I.1.4.4 Entrepreneuriat privé,
entrepreneuriat public et entrepreneuriat social
10
I.1.4.5 Entrepreneuriat féminin
10
I.1.4.6 Entrepreneuriat masculin
11
I.2 Notion de la promotion de la femme ou notion
d'Empowerment des femmes
11
I.2.1Importance de l'entrepreneuriat
féminin
12
I.2.2 Rôle de la femme dans la lutte contre
la pauvreté
12
I.2.3 Esprit d'entreprise chez les femmes
12
I.2.4 Femmes et le développement de la
micro-entreprise
13
I.2.5 Caractéristiques des micro-entreprises
dirigées par les femmes
13
I.2.6 Entrepreneuriat féminin au milieu
rural et ses secteurs d'activités
14
I.2.7 Entrepreneuriat féminin au milieu
urbain et ses secteurs d'activités
15
I. 3 Facteurs déclencheurs de
l'entrepreneuriat
16
I.3.1 Facteurs déclencheurs positifs
17
I.3.2 Facteurs déclencheurs
négatifs
17
I.4 Sources de financement pour l'entrepreneuriat
féminin
18
I.4.1 Financement interne ou autofinancement
18
I.4.2 Sources de financement externe
18
I.4.2.1 Crédit solidaire
18
I.4.2.2 Crédit individuel
20
I.4.2.3 Epargne personnelle et familiale
20
I.4.2.4 Tontines
21
I.4.2.5 Clubs d'investisseurs
21
I.4.2.6 Autres sources de financement pour
l'entrepreneuriat féminin
21
I.5 Principales contraintes rencontrées par les femmes
entrepreneurs................21
I.5.1 Disparités et les
déséquilibres socioculturels
22
I.5.2 Contraintes financières
22
I.5.3 Contraintes psychologiques
22
I.5.4 Contraintes fiscales
22
I.5.5 Obstacles liés au niveau
d'instruction
23
I.5.6 Absence d'un environnement incitatif
23
Conclusion du premier chapitre
24
CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'AFAB ET SA
CONTRIBUTION A LA PROMOTION DE L'ENTREPRENEURIAT FEMININ AU BURUNDI
25
II.1 Brève historique de l'AFAB
25
II.2 Objectifs de l'AFAB
26
II.3 Missions de L'AFAB
26
II.4 Public de l'AFAB
26
II.5 Structure organisationnelle et fonctionnelle
de l'AFAB
27
II.5.1 Structure organisationnelle
27
II.5.2 Fonctionnement de l'AFAB
27
II.5.2.1 Assemblée
générale
27
II.5.2.2 Conseil d'administration
27
II.5.2.3 Secrétariat
général
28
II.5.2.4 Commissariat aux comptes
29
II.6 Organisation financière et comptable de
l'AFAB
29
II.6.1 Ressources et les dépenses de
l'AFAB
29
II.6.1.1 Ressources de l'AFAB
29
II.6.1.2 Dépenses de l'AFAB
29
II.6.2 Organisation comptable
30
II.6.3 Secteurs d'activités de l'AFAB
30
II.6.4 Stratégies et les activités de
l'AFAB
30
II.7 Contribution de l'AFAB a la promotion
d'entrepreneuriat féminin
31
II.7.1 Appuis financiers
31
II.7.2 Formations professionnelles
32
II.8 Esprit d'entreprise chez les femmes
apprenantes à l'AFAB
32
Conclusion du second chapitre
34
CHAPITRE III : DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES
FEMMES ENTREPRENEURS DU BURUNDI APPUYEES PAR L'AFAB
35
III.1 Méthodologie pour la partie
empirique
35
III.1.1 Techniques de collecte des données
utilisées
35
III.1.1.1 Entretien
35
III.1.1.2 Enquête par questionnaire
36
III.1.2 Justification du choix de
l'échantillon
36
III.1.3 Difficultés rencontrées
36
III.2 Présentation et interprétation
des résultats
37
III.2.1 Résultats des entretiens
37
III.2.1.1 Contraintes juridiques
37
III.2.1.2 Obstacles d'ordre infrastructurel
37
III.2.1.3 Contraintes institutionnelles
38
III.2.1.4 Contraintes d'adhésion dans
l'AFAB
38
III.2.1.5 Contraintes socioculturelles
38
III.2.1.6 Harcèlements que rencontrent les
commerçantes transfrontalières appuyées par AFAB
38
III.2.2 Résultats du questionnaire
39
III.2.2.1 Identification des répondantes
39
III.2.2.2 Activités menées et
formation suivies
42
III.2.2.3 Sources de financement
46
III.2.2.4 Suivi et évaluation des
activités
50
Conclusion du troisième chapitre
52
CONCLUSION GENERALE
54
BIBLIOGRAPHIE
57
ANNEXES
60
INTRODUCTION GENERALE
L'entrepreneuriat féminin est très important au
Burundi. En effet, Selon COREKE (2003), personne ne peut nier l'importance du
rôle de la femme dans les activités socio-économiques des
burundais. Que ce soit commerciale ou non, elle influence la qualité de
vie de la population burundaise. En effet, les femmes sont de plus en plus
nombreuses à fournir ce qui est nécessaire à plusieurs
personnes. Pays à vocation agricole, le Burundi a une population de plus
de huit millions dont cinquante et un pour cent (51%) sont des femmes. Ces
dernières interviennent dans tous les secteurs de l'économie mais
essentiellement dans le secteur informel. Dans beaucoup de domaines, ce sont
souvent les contributions des femmes qui permettent à la famille de
vivre dans des conditions décentes. Par leur travail, leurs
activités et leurs sens d'initiatives, les femmes burundaises se sont
aujourd'hui imposées dans leur société comme actrices
incontournables.
Selon BITANGALO (2010), il est généralement
admis que les femmes parce que « mère de famille »
sont naturellement portées à entreprendre pour la survie de toute
la famille [...]. Il est désormais reconnu dans le monde entier
qu'il ne peut y avoir de développement sans participation des femmes. Il
en est de même pour le Burundi.
Malheureusement, se lancer en affaires représente une
somme considérable de risques et des efforts car on doit surmonter la
force d'inertie qui s'oppose à toute nouveauté. Les femmes
entrepreneurs Burundaises encourent des difficultés qui ne leur
permettent pas de faire affaires en toute sérénité.
Celles-ci peuvent être semblables à celles des hommes d'affaires
ou spécifiques aux femmes d'affaires seulement.
Selon HISRICH et PITERS (1991), lorsqu'il crée une
nouvelle affaire et qu'il accompagne sa progression, l'entrepreneur assume
l'entière responsabilité de sa naissance, de sa croissance et de
sa survie, il supporte les risques correspondants et il en reçoit les
récompenses. Quant à COREKE (2003), la situation
économique précaire des femmes, la concurrence avec les gros
commerçants, leurs difficultés à faire face à ces
imperfections du contrôle étatique, les obligent comme dans le cas
des hommes à développer des mécanismes de défense
pour assurer la survie de leurs activités au Burundi.
1.
Intérêt et choix du sujet
Le choix du sujet serait inutile s'il n'y avait pas un
problème. En effet, toute recherche est liée à l'existence
d'un problème qu'il faut élucider ou duquel il faut contribuer
à la résolution. Le choix de ce sujet a été
motivé par le souci de connaître les difficultés
rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi et la contribution
de l'AFAB dans la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi.
Ce travail pourrait permettre à l'AFAB de s'investir
davantage dans le renforcement des capacités intellectuelles et
financières des femmes pour lesquelles, leurs seules activités ne
sont que génératrices de revenus.
Le présent travail peut aussi permettre aux pouvoirs
publics et aux associations intervenant dans la promotion de l'entrepreneuriat
féminin au Burundi d'adopter des priorités stratégiques
pour surmonter les défis y relatifs.
Les études réalisées dans le domaine de
l'entrepreneuriat féminin au Burundi sont encore récentes et peu
nombreuses, ainsi, aux académiciens, notre travail peut servir de
documentation pour les chercheurs futurs qui emprunteront cette voie.
2.
Problématique
L'ensemble des maux qui minent la société
burundaise actuelle se résume en un terme unique: la pauvreté. En
effet, le revenu de chaque ménage est tel qu'il devient difficile de
satisfaire même les besoins primaires. Cette situation s'est tellement
détériorée au point où elle touche tous les
secteurs de la vie. La question de la participation des femmes au
développement semble être le gage de développement durable.
Selon la commission économique des nations unies pour l'Afrique (2010),
sans une participation effectives des femmes, le pays a peu de chances pour
parvenir à la réalisation des OMD. Les associations des femmes
burundaises contribuent sensiblement pour développer l'entrepreneuriat
féminin exerçant essentiellement dans le secteur informel. L'AFAB
est l'une de ces associations intervenant en la matière. Elle appuie
financièrement et contribue à la formation et à
l'information des femmes entrepreneurs du Burundi. Notre objectif est de
vérifier s'il ne persiste pas encore, au niveau de l'entrepreneuriat
féminin du Burundi, des problèmes malgré cette
contribution de l'AFAB.
Nous posons donc la question suivante:
Les femmes entrepreneurs du Burundi appuyées par l'AFAB
rencontrent-elles des difficultés dans l'exercice de leurs
activités?
3. Objectif du travail
Comme l'AFAB contribue pour promouvoir l'entrepreneuriat
féminin au Burundi, notre objectif est de vérifier s'il ne
persiste pas encore des difficultés au niveau de l'entrepreneuriat
féminin.
4.
Hypothèse de recherche
D'après le Principe 20 du Programme d'Action de la
Conférence de Rio (2008), les femmes du monde forment 70% des pauvres,
elles possèdent moins de 2% des terres et reçoivent moins de 5%
des prêts bancaires. De plus, selon BITANGALO (2010), les travaux
récents sur l'entrepreneuriat féminin dans les pays en
développement et particulièrement en Afrique subsaharienne
soulignent que les capacités dont disposent les femmes pour mettre en
marche leurs activités entrepreneuriales sont très insuffisantes.
Cette situation n'est pas favorable à l'entrepreneuriat féminin.
Ce qui nous a amené à penser qu'il en est de même pour le
Burundi, d'où la formulation de l'hypothèse suivante:
Les femmes entrepreneurs du Burundi appuyées par l'AFAB
rencontrent des difficultés dans l'exercice de leurs
activités.
5.
Méthodologie de recherche
Dans notre travail, nous avons adopté une
démarche méthodologique qui comprend:
- l'analyse des documents;
- l'entretien;
- l'enquête par questionnaire.
Pour ce qui est de recherche documentaire, nous avons
consulté les ouvrages généraux, les mémoires
antérieurement présentés, ainsi que les différents
articles sur l'entrepreneuriat féminin.
Nous avons ensuite mené une recherche sur terrain par
biais de l'observation directe des situations de travail, de la documentation
dans les archives de l'AFAB ainsi que les entretiens auprès des
différentes catégories des personnes de ladite association.
La technique d'enquête a été
utilisée pour identifier les problèmes rencontrés par les
femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura tandis que
la technique d'entretien a été utilisée pour identifier,
de façon générale, les problèmes rencontrés
par les femmes entrepreneurs du Burundi. Les détails de ces techniques
sont réservés au troisième chapitre. Signalons que la
méthode utilisée pour l'analyse des données est la
méthode statistique.
6.
Délimitation du sujet
Notre travail n'a pas la prétention d'épuiser
toute la théorie d'entrepreneuriat féminin, d'innombrables
difficultés nous ont obligés de poser le problème sur les
difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi
appuyées par l'AFAB. Après l'identification des problèmes
rencontrés par les femmes entrepreneurs du Burundi d'une façon
générale, nous avons poussé loin notre recherche en menant
une enquête sur un groupe de femmes entrepreneurs du secteur informel
oeuvrant en mairie de Bujumbura appuyées par l'AFAB. Ceci se fait dans
l'optique de se rendre compte de la réalité sur terrain.
Cependant, l'AFAB intervient dans tout le pays excepté quatre provinces:
Bubanza, Cankuzo, Karuzi et Ruyigi.
Nous avons choisi de mener une enquête sur un groupe de
femmes oeuvrant dans le secteur informel en mairie de Bujumbura.
Sur le plan spatial, notre repère géographique
est la mairie de Bujumbura,
Le choix de la mairie de Bujumbura a été
motivé par ces facteurs:
- l'intensité des activités des femmes et la
présence de plusieurs organismes de financement à Bujumbura.
- la facilité de collecter les données;
- les contraintes liées aux coûts pour visiter
toutes les zones d'interventions de l'AFAB;
Le secteur informel a été choisi puisque
l'entrepreneuriat féminin s'exerce essentiellement dans ce secteur.
Au plan scientifique, notre étude s'inscrit dans le
domaine de sciences et techniques de gestion, précisément dans le
champ de l'entrepreneuriat.
7. Articulation du travail
Notre travail s'articule autour de trois chapitres.
Le premier chapitre se focalise sur l'approche
théorique liée à l'entrepreneuriat féminin. Les
notions d'entreprise, d'entrepreneur, d'entrepreneuriat et d'empowerment sont
élucidées. Ce chapitre touche aussi aux sources de financement de
l'entrepreneuriat féminin, aux facteurs déclencheurs ainsi que
les contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs.
A travers le deuxième chapitre, nous présentons
l'AFAB et sa contribution pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin
au Burundi.
Enfin, le troisième chapitre est consacré
à la méthodologie de l'enquête, à l'analyse et
à l'interprétation des résultats liés aux
difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs
appuyées par l'AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat
féminin.
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE SUR
L'ENTREPRENEURIAT FEMININ
Selon BITANGALO (2010), les femmes sont plus ambitieuses que
les hommes à entreprendre dans les petites affaires nécessitant
un travail individuel. Cependant, les études empiriques menées
sur l'entrepreneuriat ont surtout concerné les hommes entrepreneurs. La
femme entrepreneur comme un sujet d'étude est un phénomène
récent. Ce n'est pas étonnant dans la mesure où le monde
des affaires reste pour longtemps la chasse gardée des hommes.
Selon CROMIE et BIRLEY (1992) ainsi que KOURLISKY et WALSTAD
(1998) cités par MARZOUKI (2007), des études britanniques et
américaines indiquent que la proportion des femmes entrepreneuses
s'accroît assez rapidement.
TCHAOUSSI (2002) indique qu'il est clair que, dans la
pratique, la personne créatrice d'activité entrepreneuriale que
ce soit femme ou homme doit posséder un potentiel entrepreneurial et
des qualités qui soient liées à la création.
Néanmoins, des qualités incontournables s'imposent.
Dans ce premier chapitre, nous allons définir le
concept d'Entreprise, d'Entrepreneuriat, d'entrepreneur, présenter la
promotion de la femme, les facteurs déclencheurs de l'entrepreneuriat,
les sources de financement dans l'entrepreneuriat féminin ainsi que les
contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs.
I.1
Définition de quelques concepts entrepreneurials
I.1.1
Notion d'entreprise
Dans le dictionnaire de gestion, COHEN (2001) définit
la notion d'entreprise comme étant l'action d'entreprendre,
c'est-à-dire comme une initiative, une action conduite de façon
volontaire et organisée en vue d'atteindre un objectif
économique et social. Mais la notion s'applique aussi à des
actions poursuivant des objectifs d'ordre plus général.
Selon CONSO et HEMISI (2006), la notion d'entreprise est un
sujet à la fois banal et extrêmement complexe. On ne saurait
aborder en même temps tous ses aspects.
Enfin, l'entreprise naît de l'initiative d'un individu,
l'entrepreneur, ou de plusieurs, les associés.
L'entreprise s'identifie d'abord à l'entrepreneur,
c'est-à-dire à un individu qui prend l'initiative, qui agit seul.
L'entrepreneur est alors un agent économique bien identifié,
simple et cohérent puisque sa fonction objective est celle de
l'entreprise.
I.1.2
Entrepreneur
Le concept d'entrepreneur apparaît distinctivement quand
on s'y intéresse sous l'angle de l'activité, du management et de
l'individu.
Selon KASEREKA (2008), l'entrepreneur doit être un
manager, un technicien, un créateur (avoir un esprit d'entreprise), un
innovateur (introduction de nouveaux techniques et nouveaux
procédés), un développeur (contribuer aux problèmes
qui rongent la société où il vit) etc. Bref,
l'entrepreneur est une personne dynamique qui prend des risques
calculés.
Selon VESPER (1880), cité par HISRICH et PETERS
(1991), les économistes et les psychologues ne voient pas
l'entrepreneur de la même façon.
Pour l'Economiste, l'entrepreneur est celui qui combine les
ressources, la main d'oeuvre, les matières premières et les
autres actifs pour leur donner une valeur plus grande qu'auparavant ou encore
celui qui introduit des changements, des innovations, et un ordre nouveau.
Pour le psychologue, une telle personne est d'habitude mure
par certaines forces, le besoin d'obtenir et d'accomplir quelques choses,
d'expérimenter, de se réaliser ou même de se soustraire
à l'autorité d'autrui.
I.1.3
Entrepreneuriat
Définir ce que c'est l'entrepreneuriat n'est pas une
chose aisée. Les travaux réalisés dans ce domaine ont
proposé de nombreuses définitions. Sans vouloir entrer dans les
détails des débats théoriques qui opposent les auteurs sur
le concept d'entrepreneuriat, il nous parait néanmoins important de
reprendre quelques idées pour rassembler certaines informations
nécessaires à la compréhension globale et
systématique de l'entrepreneuriat féminin.
Selon JULIEN et MARCHESNAY (1996), le concept
d'entrepreneuriat a été consacré pour traduire le terme
Anglo-saxon « Entrepreneurship » à la place
d'autres termes tels que l'entrepreneuriat ou l'entreprenoriat.
Quel que soit le terme retenu, le problème regroupe
trois notions essentielles: l'entrepreneur, l'esprit d'entreprise et la
création d'entreprise.
I.1.4
Types d'entrepreneuriat
Nous pouvons dire qu'il existe autant des types
d'entrepreneuriat qu'il y a des types d'entreprises et /ou
d'entrepreneurs. Ainsi, nous pouvons classifier l'entrepreneuriat en plusieurs
catégories comme le montre les lignes qui suivent:
I.1.4.1 Entrepreneuriat formel et informel
L'entrepreneuriat formel comprend les activités
relatives à l'économie formalisée, c'est-à-dire les
activités autorisées et reconnues par l'Etat tandis que
l'entrepreneuriat informel est relatif aux activités qui s'exercent dans
le noir, c'est-à-dire non enregistrées par l'Etat.
L'expression « secteur informel » a pour origine le
Bureau international du travail (BIT) et, est employée pour
désigner une foule de caractéristiques qui sont
spécifiques au secteur non moderne urbain des économies en
développement.
Il s'applique donc aux activités à petite
échelle génératrices de revenus qui sont menées
hors du cadre réglementaire officiel et qui utilisent ordinairement peu
de capitaux, de technologies et de compétences, offrant de faibles
revenus et un emploi instable. Au Burundi, les activités
entrepreneuriales des femmes restent très marquées dans
l'informel et sont de plus en plus croissantes même si elles ne sont que
génératrices de revenus.
Selon ROBERT (1991), dans beaucoup de pays africains, un grand
nombre de femmes indiquent que leur premier emploi a été dans le
secteur informel. Il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles l'emploi
dans le secteur informel attire les femmes. En effet, ce secteur offre la
flexibilité dans la participation que recherchent beaucoup de femmes;
elles peuvent quitter temporairement leur emploi si elles le souhaitent et
elles peuvent le combiner avec leurs charges ménagères.
Selon SAMBA (1990) cité par ABENGMONI (2008),
l'entrepreneuriat informel est un ensemble d'activités de petite
échelle où le salariat est très limité, où
le capital avancé est très faible, mais où il y a
circulation monétaire, vente des biens ou des services.
On comprend à travers cette définition que des
activités génératrices de revenus (AGR) relevant du
secteur informel participent au développement de l'entrepreneuriat.
Jusqu'à présent, comme pays en
développement, l'économie burundaise est perçue en termes
dualistes. D'un côté, le secteur traditionnel ou primaire
dominé par l'agriculture et l'élevage, de l'autre coté, le
secteur moderne dominé par les activités industrielles et le
capital étranger.
Pour ABENGMONI (2008), le processus de développement
des pays en développement ne peut être envisagé
indépendamment des activités informelles. On comprend alors que
l'équilibre socio-économiques de notre pays est en grande partie
assuré par les petits métiers et les activités
génératrices de revenus qui constituent le secteur informel et
favorisent l'amélioration des conditions de vie des populations.
Selon le BIT (1991), en Afrique orientale et australe, le
secteur informel donne une réponse de plus en plus pertinente aux
besoins des économies nationales. Vu que le secteur formel se
rétrécit en raison de son manque de compétitivité
internationale et de l'insuffisance de la productivité au niveau
national, beaucoup de gens mènent leurs transactions et leurs
activités économiques dans le secteur informel.
I.1.4.2 Entrepreneuriat individuel et entrepreneuriat
collectif
Selon LABEAUME (2008), l'entreprenariat individuel: c'est la
volonté d'une personne de se démarquer, d'acquérir plus
d'indépendance et de liberté sans qu'intervienne une
autorité. Les individus qui empruntent cette voie cherchent à se
réaliser sur les plans personnels, professionnels et financiers.
L'entreprenariat collectif, également appelé
communautaire, est caractérisé par un groupe d'individus, qui
décèlent un même besoin et qui choisissent d'unir
leurs efforts afin de répondre à ce besoin. Dans ce type
d'entrepreneuriat, les individus partagent les bénéfices et les
risques et ont envie d'entreprendre ensemble et non d'être en
concurrence.
I.1.4.3 Entrepreneuriat occasionnel et entrepreneuriat
durable
Selon la durée de l'activité, l'entreprenariat
occasionnel reprenne les activités temporaires, journalières,
mensuelles, tandis que l'entreprenariat durable correspond aux activités
(surtout les sociétés) dont l'exploitation dure longtemps.
I.1.4.4 Entrepreneuriat privé, entrepreneuriat public
et entrepreneuriat social
Ici, le critère est le statut juridique de
l'entreprise. L'entrepreneuriat privé concerne les entreprises du
secteur privé; l'entrepreneuriat public concerne les entreprises du
secteur public et l'entrepreneuriat social concerne les différentes
entreprises du secteur de l'économie sociale.
I.1.4.5 Entrepreneuriat féminin
Le concept d'entrepreneuriat
féminin a pris aujourd'hui une importance croissante dans la plupart des
pays aussi bien industrialisés que ceux en développement. Force
est malheureusement de constater que les activités entrepreneuriales des
femmes visent plus la survie et la stabilité sociale que le
développement compris comme modernisation et changement social.
Selon SOUKHANA (2004), depuis longtemps, le travail des femmes
est resté cantonné dans la sphère privée domestique
ou dans l'espace informelle. Dans cet espace privé et familial, les
femmes exercent des activités non rémunérées, par
conséquent considérées comme invisibles et informelles. A
l'opposé, dans la sphère publique où s'exercent des
activités économiques visibles, productrices de richesses, les
hommes dominent.
Selon VERTINO (2004), entreprendre au féminin est tout
simplement s'exprimer en tant qu'actrice de la scène économique
et sociale en tant que femme, avec un regard féminin et une
sensibilité féminine.
Quant à MARZOUKI (2007), les recherches ont
montré que la dynamique entrepreneuriale féminine est
expliquée par plusieurs facteurs, tant sur le niveau économique,
social, culturel, psychologique et politique même.
Bref, l'entrepreneuriat féminin est l'ensemble des
activités entrepreneuriales exercées par les femmes que ces
activités soient la chasse garde des hommes ou pas.
I.1.4.6 Entrepreneuriat masculin
Certaines activités peuvent être exclusivement
exercées par les hommes. On parle de l'entrepreneuriat masculin.
I.2
Notion de la promotion de la femme ou notion d'Empowerment des femmes
Selon BISSILIAT (1992), la promotion de la femme est
définie de plusieurs manières selon les auteurs. Pour des raisons
de clarté, le terme anglais « Empowerment
» est mieux par rapport à ses traductions françaises. C'est
notamment « L'attribution du pouvoir ». En effet, SCHULER
(1997) définit l'Empowerment comme « Un processus par lequel les
femmes accroissent leur capacité de modeler leur propre vie et leur
environnement, ce qui représente une évolution de leur
conscientisation à propos de leur statut et de l'efficacité
potentielle des interactions sociales qu'elles peuvent avoir ». Par
ailleurs, pour être efficace, l'empowerment des femmes doit se
développer simultanément au niveau individuel et au niveau
communautaire. C'est le seul moyen de développement des capacités
nécessaires pour réussir à transformer la
société.
Au plan Individuel, EISEN (1994), définit l'Empowerment
comme étant la façon par laquelle l'individu accroît ses
habilités favorisant l'estime de soi, l'initiative et le contrôle.
Il s'agit du processus social de reconnaissance, de promotion et d'habilitation
des personnes dans leurs capacités à satisfaire leurs besoins et
à régler leurs problèmes.
Au plan communautaire, SING et TITI (1995) définit
l'Empowerment comme étant un processus aux moments où il y a
interaction entre la coopération, la synergie, la transparence, et la
circulation de l'information, le tout basé sur les forces du milieu.
I.2.1 Importance de
l'entrepreneuriat féminin
Selon KOPIKAMA (2008), l'entrepreneuriat féminin est
très important, car il est un espace d'évaluation des efforts de
l'Etat en faveur de la promotion des femmes mais aussi un cadre pour valoriser
le partenariat entre les institutions publiques et le mouvement associatif
féminin afin de mieux répondre aux attentes des femmes et jeunes
filles. La femme joue un rôle non négligeable dans la
société en tant qu'opératrice incontournable dans la lutte
contre la pauvreté.
La lutte ainsi amorcée se révèle une des
stratégies efficaces de riposte à la crise économique et
financière couplée avec une crise sans précédent de
l'emploi. De plus, dans leur grande majorité, les activités
rémunératrices des femmes se situent dans le secteur informel.
I.2.2 Rôle de la femme
dans la lutte contre la pauvreté
Dans toute société, chaque personne joue des
rôles et remplit des fonctions diverses. Ces rôles sont liés
à des comportements que chacun adopte et aux attentes que les autres ont
de chacun. Ces attentes sont fonction du contexte socioculturel et de
l'environnement particulier de chaque acteur social. Chaque femme remplit trois
rôles dans les sociétés: Le rôle productif, le
rôle reproductif et le rôle communautaire.
I.2.3
Esprit d'entreprise chez les femmes
Selon BITANGALO (2010), Comme l'ont confirmé certaines
études, les conditions de vie des ménages ont été
améliorées pour les ménages dirigés par les femmes.
Dans beaucoup de domaines, ce sont souvent les contributions des femmes qui
permettent à la famille de vivre dans des conditions décentes. Le
développement des micro entreprises est particulièrement pour les
femmes, car elles y trouvent les revenus additionnels dont elles ont
cruellement besoin pour assurer la survie de leur famille.
Ayant constaté un développement rapide de
l'emploi indépendamment de la création d'entreprise par les
femmes, on peut ainsi affirmer qu'après la crise de 1993, l'esprit
d'entreprise chez les femmes au Burundi est dû à
leur aspiration, à l'indépendance économique et
à la conquête vers l'autonomie. En effet, les femmes sont de plus
en plus nombreuses à assurer l'entretien de plusieurs autres personnes.
Par leur travail, leur créativité, leurs sens
d'initiative, les femmes burundaises se sont aujourd'hui imposées dans
leur société comme les actrices incontournables.
I.2.4
Femmes et le développement de la micro-entreprise
Selon SOUKHANA (2004), l'accès des femmes au
marché du travail est systématiquement difficile du fait de leur
manque de qualification. Dans ce contexte, l'exercice d'une activité
indépendante ou la création d'une micro-entreprise sont les
moyens auxquels les femmes ont recours pour générer un revenu
assurant leur subsistance et celle de leurs enfants. Ainsi, le secteur
privé prend une importance accrue. Toutefois, l'entrepreneuriat
féminin représente un véritable moteur de la croissance
économique.
Par conséquent, par souci d'efficacité
économique, il convient de s'assurer que le potentiel
représenté par les femmes n'est pas ignoré. Le taux de
croissance sans précédent du commerce international et
l'accélération du progrès technologique communément
désigné par le terme mondialisation offrent de nouvelles
opportunités pour les femmes.
Bien qu'il n'existe aucune définition universelle des
micros et petites entreprises, on s'accorde cependant sur leurs
caractéristiques générales qui sont:
- l'accès limité au crédit;
- le manque de capacité de gestion;
- la technologie rudimentaire.
Les micro-entreprises dirigées par les femmes ne s'en
éloignent pas.
I.2.5 Caractéristiques
des micro-entreprises dirigées par les femmes
Les femmes qui réussissent malgré tout à
créer leurs entreprises le font au plus petit niveau. En raison de la
variété d'obstacles et des différents niveaux
socio-économiques en présence, les femmes entrepreneurs ne
constituent pas un groupe homogène car elles ont des motivations, des
intérêts et surtout des potentiels très divers.
Selon AMBENGMONI (2008), au delà de leurs
différences, les micro-entreprises dirigées par les femmes ont
certaines caractéristiques communes:
- les femmes exercent généralement dans des
domaines de compétences qu'elles ont acquises dans la sphère
familiale;
- elles ont un capital faible;
- les activités ne sont généralement pas
déclarées et opèrent dans le secteur informel de
l'économie;
- la production se fait généralement à
domicile;
- elles se concentrent toutes dans les secteurs les moins
rentables;
- l'activité économique venant se superposer aux
travaux ménagers et à l'éducation des enfants, les femmes
ne peuvent pas accorder une attention soutenue à l'activité
économique;
- la production est écoulée localement;
- les moyens de transport sont pénibles.
I.2.6 Entrepreneuriat
féminin au milieu rural et ses secteurs d'activités
Les entreprises créées par les femmes sont
classées dans le secteur informel qui constitue un monde de production
propre au pays du tiers monde. Ces entreprises varient en fonction du type de
région où vivent les femmes. Au milieu rural, la femme lutte pour
sa survie et celle de sa famille dans une situation économique
difficile.
Le secteur économique à exploiter est
probablement celui où la femme a le plus d'autonomie mais
également le plus d'obligations. Au stade actuel, son domaine de
prédilection est: l'agriculture: essentiellement vivrière et
rudimentaire. Elle est pratiquée par presque la totalité de la
population et les principales cultures varient. Dans ce secteur, les femmes
opèrent d'autres activités notamment:
- les maraîchages;
- la transformation des produits agricoles comme par exemple
la transformation de la bière de sorgho;
- la fabrication des produits artisanaux orientés vers
la vannerie, la poterie etc.
I.2.7 Entrepreneuriat
féminin au milieu urbain et ses secteurs d'activités
Au milieu urbain, la vie économique de la femme n'est
pas aussi bonne, elle vit des conditions souvent précaires, les
activités pratiquées relèvent du secteur commercial en
grande partie. S'agissant des petits commerces, notons que ce secteur
d'activité procure des revenus aux ménages. En milieu urbain
où oeuvrent les femmes notamment les vendeuses de rue, les
couturières, les commerçantes, les offreurs de services comme la
restauration, la coiffure etc., ces femmes créent des activités
orientées notamment dans:
- l'artisanat;
- le commerce;
- les services et;
- les matériaux de
construction.
· Artisanat
La couture: la
particularité des couturières se trouve dans le fait que le
produit ne s'adresse généralement qu'à une
clientèle incluant bien les enfants. Les hommes qui se payent la
confection de leur vêtement le font généralement
auprès des tailleurs masculins.
Les couturières peuvent être regroupées en
deux catégories:
Premièrement, celles qui n'ont pas d'ateliers et qui
s'installent devant les magasins. Leurs activités consistent en la
remise en état des vêtements déchirés, à la
couture des pagnes pour femmes et des uniformes pour les écoliers et
les élèves. Deuxièmement, celles qui ont un atelier et
qui font la concurrence avec le marché potentiel des hommes
spécialisés en couture féminine.
· Services
La restauration: il s'agit d'un domaine
important pour les femmes. Près des marchés, dans les quartiers
pauvres et surtout les chantiers de constructions, les femmes offrent toute une
gamme de plats cuisinés à divers prix. C'est le marché
où la libre entrée ou sortie se pratique le plus. La restauration
rapide se fait généralement sans réglementation et sans
normes préalables. Ce qui compte, c'est de répondre aux exigences
de la clientèle.
La coiffure: la prolifération des
salons de coiffure semble avoir un effet négatif sur la
rentabilité de cette activité. La demande pour
ce genre de service peut être affectée par des changements dans
les conditions économiques (Revenu, prix, prix des aliments et des
autres services etc.).
De plus, les modes de tresses à la minche par exemple
qui peuvent durer pendant deux mois limitent le taux de rotation, la
fréquence minimale étant une semaine. On constate au Burundi ces
dernières années, une émergence très rapide de ce
métier, un peu partout, des salons de coiffure se sont ouverts.
· Commerce
La vente des fruits et des légumes semble être
une des activités réalisés par les femmes urbaines
notamment:
- la vente des produits maraîchers (piments,
tomates, légumes frais, etc.)
- la vente des produits de l'agriculture (manioc,
patate douce, banane, pomme de terre, etc.)
- import-export : selon COREKE (2003), les femmes
sont de plus en plus nombreuses à se rendre à l'étranger
pour l'achat de divers articles (chaussures, vêtement, pagnes etc.). La
meilleure clientèle est celle qui achète avec un remboursement
par tranche dont la première se fait à ce moment même
d'achat au comptant et la deuxième tranche après le nombre de
jours convenu. L'avantage pour ces vendeuses est qu'elles ont un
bénéfice supérieur à ceux des marchés au
comptant.
I. 3
Facteurs déclencheurs de l'entrepreneuriat
Avant toute chose, il faut comprendre ce qui conduit à
la décision d'entreprendre, c'est-à-dire repérer les
éléments et les contextes ayant socialisé l'individu pour
l'entrepreneuriat.
Selon TCHAOUSSI (2002), il est clair que dans la pratique, la
personne créatrice d'activité entrepreneuriale que ce soit femme
ou homme doit posséder un potentiel entrepreneurial et des
qualités qui sont liés à la création.
Pour NZEYIMANA (2O11-2O12), les facteurs déclencheurs
à l'entrepreneuriat sont de deux types: d'une part, les facteurs
déclencheurs positifs, et d'autre part les facteurs déclencheurs
négatifs.
I.3.1
Facteurs déclencheurs positifs
Les facteurs déclencheurs positifs sont des facteurs
qui incitent une personne à se lancer dans les affaires de sa propre
volonté. On peut citer notamment:
- avoir de l'argent;
- l'ambition;
- découverte d'un partenaire;
- être financièrement et professionnellement
prêt, c'est à dire avoir de l'expérience et les
connaissances que de l'argent.
I.3.2
Facteurs déclencheurs négatifs
Les facteurs déclencheurs
négatifs sont aussi des facteurs qui incitent la personne de se lancer
aux affaires non parce qu'elle est financièrement et professionnellement
prêt mais suivant qu'il est obligé à faire des affaires.
Ces facteurs sont considérés comme des contraintes et sont:
- le chômage;
- la survie;
- immigration en général;
- la retraite;
- le licenciement;
- la démobilisation;
- fin des études;
- mutation;
- la promotion refusée;
- la rétrogradation et
-l'employeur réfractaire aux idées nouvelles.
I.4
Sources de financement pour l'entrepreneuriat féminin
Selon AGUIDE (2009), d'après les études
récentes, environ 5% seulement de la population africaine
bénéficie d'un emploi rémunéré dans le
secteur formel. La majorité est ainsi condamnée à vivre
dans l'informel, en exerçant de petites activités de survie
telles que la vente des produits agricoles. Les personnes exerçant ce
genre d'activités, en majorité les femmes, sont
confrontées aux problèmes de financement et aux
difficultés subséquentes. Du fait qu'elles ne disposent pas de
fonds propres et ne peuvent pas fournir aux banques les garanties usuelles,
elles n'ont pratiquement pas accès au système de crédit
formel.
Selon BITANGALO (2010), partout dans le monde, les femmes
sont plus nombreuses à entreprendre dans les petites affaires
nécessitant un travail individuel. Pour cela, il existe des sources de
financements appropriées telles que l'épargne personnelle et
familiale, les tontines, et le crédit accordé à la
micro-entreprise par les IMF.
Il est alors à noter qu'il existe deux modes de
financement:
Le financement interne ou autofinancement et le financement
externe.
I.4.1
Financement interne ou autofinancement
Le financement interne ou autofinancement provient des
bénéfices.
I.4.2.
Sources de financement externe
I.4.2.1 Crédit
solidaire
Il est accordé à des petits groupes de
demandeurs de crédit (4 à 10 personnes) qui se portent caution
solidaire, c'est-à-dire que si un des membres du groupe ne rembourse pas
son crédit, les autres devront le rembourser à sa place.
L'un des avantages du crédit solidaire est que le taux
de remboursement est proche de 100%. En effet, la caution solidaire facilite
d'une part, la sélection des groupes d'une même communauté
qui se connaissent mieux entre eux et à la constitution d'un groupe, les
mauvais payeurs seront écartés car ils seront susceptibles de
mettre en cause l'accès au crédit du groupe.
D'autre part, elle facilite le remboursement, la pression
sociale fait que chaque client rembourse bien car aucun des membres ne veut
être celui qui pénalise les autres sans raison valide.
Aussi, quand un retard de remboursement au sein du groupe est
considéré comme justifié par les membres du groupe, ceux-
ci peuvent se substituer à celui qui est en difficulté pour
éviter que l'ensemble du groupe ne soit exclu à l'accès au
crédit.
Selon KAGURUKA et NIYOMWUNGERE (2010), l'autre avantage est la
réduction des coûts de transaction. En effet, pour l'institution
financière, la gestion et le suivi d'un groupe considéré
comme un seul client devient moins coûteux que de suivre les
crédits individuels de chacun des membres de ce groupe. De même,
ce type de crédit permet à l'organisation qui octroie les
crédits d'économiser une bonne partie des coûts d'analyse
des dossiers ainsi que l'auto -sélection des emprunteurs.
Enfin, la constitution des groupes de cautions solidaires peut
avoir un rôle social positif. La solidarité face aux obligations
de crédit peut permettre de créer des liens qui dépassent
le cadre du simple crédit.
La méthodologie de crédit solidaire
présente cependant des limites:
- au niveau de l'instrumentation de la caution solidaire,
celle-ci ne fonctionne que si la solidarité entre les membres est
réelle. Or, il peut arriver que les agents de crédit,
pressés par des objectifs de productivité ambitieux, ne prennent
pas le temps de vérifier la réalité de cette
solidarité. Si la solidarité est fictive, les taux de
remboursement risque de s'effondrer.
- l'éloignement du client, le crédit solidaire
permet de gérer des groupes plutôt que des individus. Il peut
arriver que quelques uns des membres du groupe ne soient pas satisfaits du fait
que les institutions financières, poursuivant un objectif de
pérennité et de rationalisation de leurs coûts, ont
adopté la stratégie de standardisation des micro- crédits
solidaires sans toutefois se soucier de la nécessite de s'adapter et
d'évoluer en fonction des besoins spécifiques du client.
- l'augmentation du coût de transaction pour le client;
la réduction des coûts de transaction et des coûts de suivi
pour les institutions financières se fait en réalité au
détriment des clients; ceux-ci doivent en effet consacrer du temps
à la constitution des groupes, à des diverses réunions
et au recouvrement des membres défaillants.
-le risque d'exclusion des plus vulnérables, si l'auto-
sélection permet d'exclure a priori les mauvais payeurs, ce
mécanisme peut également laisser de coté les plus
vulnérables.
I.4.2.2 Crédit
individuel
Il est accordé à une personne en se fondant sur
sa capacité à présenter à l'institution
financière des garanties de remboursement et un certain niveau de
sécurité. Contrairement au crédit solidaire, dans le cas
du crédit individuel, l'institution financière prend la charge de
la sélection de ses clients.
En général, le crédit individuel porte
sur un projet d'investissement précis (financement du fonds de roulement
ou investissement physique).
L'analyse des dossiers de crédit et celle des garanties
présentées par le client sont donc fondamentales. Comme avantage
d'abord, la relation est directe entre le client et l'institution, ce qui peut
permettre à l'institution de mieux comprendre les besoins du client et
de mieux mesurer son risque.
De plus, le crédit individuel peut être
très flexible. Les montants et les durées peuvent être plus
facilement modulés pour répondre aux besoins des clients.
Enfin, le crédit individuel permet d'accompagner les
meilleurs entrepreneurs. Ces derniers créent à leur tour de
l'activité et des emplois, éventuellement au profit d'individus
plus pauvres.
Le crédit individuel présente aussi des
limites:
- il ne s'adresse pas aux clients les plus pauvres, ses
conditions d'octroi incluent presque toujours des garanties matérielles
ou une personne pouvant se porter garant de l'emprunteur,
- en termes de nombres de clients, la productivité des
agents de crédit travaillant sur un crédit individuel est
significativement inférieure aux résultats pouvant être
atteints dans le cadre du crédit solidaire.
I.4.2.3 Epargne personnelle et
familiale
Tout d'abord, les femmes ne disposent pas d'un grand revenu
lors du démarrage de leur projet entrepreneurial (fond personnel
limité, difficultés au recours aux institutions
financières....). En sus, les femmes autonomes mettent de coté
quelque somme d'argent afin de se constituer un petit capital. C'est de ce
montant qu'elle utilise pour démarrer sa petite entreprise.
I.4.2.4 Tontines
Les tontines ont plusieurs siècles d'existence, la
forme simple repose sur le principe de réciprocité. Un groupe se
constitue sur une base sociale homogène des revenus, des professions par
des biens familiaux, d'amitiés, de clans ou de régions etc.
Selon BITANGALO (2010), il est difficile de définir
les tontines africaines car il existe plusieurs variantes. Cependant, la
pratique basée sur les tontines est également connue au Burundi
sous le nom d'IKIRIMBA. En effet, chacun cotise à date
régulière, toutes les semaines, tous les mois, à tour de
rôle, chacun reçoit l'ensemble des cotisations.
La motivation économique essentielle est de disposer en
une fois d'une grosse somme d'argent qui permet de réaliser un
investissement important.
I.4.2.5 Clubs
d'investisseurs
Ils se créent à partir de la cotisation des
membres, pour faire des crédits à des taux d'intérêt
relativement peu élevés de l'ordre de 5% par mois aux membres ou
parfois aux membres parrainé pour développer leurs affaires ou
obtenir de rendement important de leur capital
Les responsables reçoivent des commissions selon les
résultats, ils ne sont donc pas bénévoles.
I.4.2.6 Autres sources de
financement pour l'entrepreneuriat féminin
Les autres sources de financement de la micro et petite
entreprise peuvent être classées selon la typologie suivante:
famille élargie, épargne associative, épargne
sociétaire, prêteurs et usuriers.
I.5 Principales
contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs
Les femmes se trouvent confrontées à de nombreux
obstacles relatifs au lancement et à l'exercice de leurs
activités économiques. Il s'agit principalement des contraintes
suivant:
I.5.1
Disparités et les déséquilibres socioculturels
Comme l'indique la convention sur l'élimination de
toute forme de discrimination à l'égard de la femme, les normes
sociales et les coutumes sont en grande partie responsables des
inégalités fondées sur le genre, elles influencent les
priorités, les jeux du parrain et les types d'occupation qui conviennent
à chaque genre.
En effet, au plan socioculturel, les préjugés
défavorables à l'égard des femmes obstruent leurs
activités. Cet ascendant culturel expliquerait aussi la restriction
concernant le choix du secteur d'activité des femmes.
I.5.2
Contraintes financières
A des conditions exigées par les banques et les bureaux
de prêt, il est beaucoup plus difficile pour les femmes à faible
revenu que pour les hommes d'épargner et d'emprunter.
Selon BUVINIC et BEGER (1990) ainsi que HOLT et RIBE (1993),
à titre d'exemple, les institutions financières exigent souvent
des garanties sous forme de biens immobilières ou autres valeurs
en nantissement d'un prêt, et peu de femmes ont ce type de
ressources. L'imposition des montants minimums d'emprunts et la priorisation
d'emprunts selon le type d'entreprise qui privilégie habituellement le
secteur manufacturier dans lequel peu de femmes oeuvrent, limite l'accès
des femmes aux crédits et à d'autres services financiers.
I.5.3
Contraintes psychologiques
Il arrive que la femme manque de confiance en elle-même
et qu'elle ait une image négative d'elle. Ce facteur n'est pas à
négliger en ce qui concerne la femme burundaise.
En plus, les femmes éprouvent des difficultés
à concilier leurs rôles familiaux et la contrainte de temps
qu'implique l'exercice de l'activité économique.
I.5.4
Contraintes fiscales
Selon DAVIDSON (2003) cité par KASERUKA (2008), la
fiscalité, malgré le fait qu'il soit un outil de
souveraineté de l'Etat, de l'amélioration de ses revenus et de la
justice sociale, se conçoit comme source de pauvreté et
d'entrepreneuriat limité. Un conflit existe entre le pouvoir public et
le redevable (contribuable). L'opinion voudrait collectivement plus de services
publics et moins de taxes, partout, les premiers ne vont sans les seconds. Le
souci est de trouver une fiscalisation optimale répondant à la
fois aux aspirations de l'Etat, sans décourager les entrepreneurs petits
comme grands.
I.5.5
Obstacles liés au niveau d'instruction
Selon HISRICH et PETERS (1991), on dit souvent que les
entrepreneurs sont bien informés que l'ensemble de la population [...].
L'éducation joue un rôle important dans l'éveil des
entrepreneurs. Le niveau de formation acquis n'est pas seul en cause. Le niveau
de formation tient aussi à ce qu'elle permet tout au long de sa vie de
faire face aux problèmes et de pallier ses propres insuffisances. En
effet, le succès d'entrepreneurs qui n'ont pas dépassé le
niveau secondaire prouve certes qu'il n'est pas indispensable d'avoir
reçu une éducation officielle, néanmoins, celle-ci assure
de bonnes bases, surtout lorsque elle a un lien avec le type d'activité
exercé.
Il est à noter alors qu'un déséquilibre
numérique entre les sexes s'observe et s'accentue tout au long du
système scolaire formel. Le taux de scolarisation de la fille et de la
femme demeure très faible dans notre pays.
I.5.6
Absence d'un environnement incitatif
Selon KOPIKAMA (2008), les interventions destinées
à promouvoir l'entrepreneuriat féminin n'obtiennent pas de
résultats satisfaisants car l'environnement économique n'est pas
propice. Il s'agit particulièrement des politiques
générales de développement, des politiques fiscales et
monétaires et de la législation.
Conclusion du premier chapitre
Ce chapitre permet aux lecteurs de comprendre le sujet de
recherche à travers une explication des notions jugées
essentielles. L'objectif était de fournir des informations sur les
définitions de certains concepts en rapport avec notre sujet. Ces
dernières sont: notion d'entreprise, d'entrepreneur, d'entrepreneuriat
et d'Empowerment.
Nous avons constaté que ces notions sont à la
fois banales et extrêmement complexes. Donc, on ne saurait pas aborder en
même temps tous leurs aspects. Ces notions nous ont permis par la suite
de bien appréhender les réalités liées aux
difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs pour la
promotion de l'entrepreneuriat féminin qui est l'objet de notre
étude.
Au cours de ce chapitre, nous avons également
évoqué, les facteurs déclencheurs de l'entrepreneuriat
féminin ainsi que ses sources de financement. Toutes ces notions feront
l'objet d'application dans les chapitres suivants.
Dans le second chapitre, nous présentons AFAB et sa
contribution pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin au
Burundi.
CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'AFAB ET SA CONTRIBUTION A
LA PROMOTION DE L'ENTREPRENEURIAT FEMININ AU BURUNDI
Selon le statut de l'AFAB, l'association des femmes
entrepreneurs du Burundi « AFAB en sigle » est
une association sans but lucratif qui est régie par la loi nationale.
Elle a été créée en 1992 et, est dotée d'une
personnalité juridique et de l'autonomie organique et financière.
L'AFAB s'est fixée des objectifs qui s'articulent autour de la promotion
de l'entrepreneuriat féminin au Burundi. Le ressort des activités
de l'AFAB s'étend sur l'ensemble du territoire national.
Dans ce second chapitre, nous présentons AFAB et sa
contribution à la promotion de l'entrepreneuriat féminin au
Burundi.
II.1
Brève historique de l'AFAB
Les renseignements reçus de la présidente de
l'AFAB, cette association a démarré ses activités en 1992,
elle a fêté son 20eme anniversaire en date du
11/04/2012. Elle a été créée sur l'initiative d'un
petit groupe de femmes entrepreneurs. A l'époque, très peu de
femmes osaient se lancer dans les affaires car ce n'était pas
culturellement bien admis et de plus, il leur était très
difficile d'accéder à des financements. En 1998, l'association a
enfin retrouvé un réel élan et depuis, elle n'a
cessé de se développer. En 1999, l'AFAB a mis en place une caisse
de solidarité qui permettait aux femmes inscrites dans l'association de
s'accorder des crédits mutuellement. Cependant, sa visibilité
s'est accrue ces sept dernières années surtout avec la
création de son institution de micro finance WISE.
Après 20 ans d'existence, l'AFAB donne l'impression
d'être encore une jeune association du fait que la crise sociopolitique
de 1993 a considérablement ralentie le développement de cette
association. Cependant, les effectifs de la dite association vont en croissant
depuis sa création. Partant de 60 membres que comptait l'AFAB lors de sa
création, elle compte actuellement plus de 400 membres repartis en onze
secteurs d'activités distinctes.
II.2
Objectifs de l'AFAB
Selon son statut, AFAB a pour objectifs:
Ø la création des structures d'appui à
l'entrepreneuriat féminin;
Ø le renforcement des capacités et
compétences des femmes entrepreneurs;
Ø la facilitation de l'accès aux financements
pour les entreprises tenues par les
femmes;
Ø le développement du partenariat,
réseaux et opportunités d'alliances au
niveau national, régional et international;
Ø la sensibilisation au tour de l'utilisation des
technologies de l'information et de la communication par les femmes
entrepreneurs et établissement de télé centres dans le
milieu rural;
Ø la contribution à la réduction de la
pauvreté par l'implication de la femme en général et la
femme rurale en particulier aux activités génératrices de
revenus et la création de l'emploi;
Ø l'appui à l'amélioration de
l'environnement des affaires et toutes autres activités concourantes
à l'épanouissement de la femme entrepreneur.
II.3
Missions de L'AFAB
Dès sa création, l'AFAB s'est donnée pour
mission, le développement de l'entrepreneuriat féminin au
Burundi par la diffusion des informations concourant à
l'émergence des femmes entrepreneurs sur la scène nationale et
internationale, l'appui juridique et administratif aux femmes entrepreneurs, la
formation et l'information, la recherche du partenariat, etc.
II.4
Public de l'AFAB
L'AFAB s'adresse à toutes les femmes entrepreneurs,
toute entreprise ou association féminine oeuvrant dans le domaine de
l'entrepreneuriat soit individuellement soit en groupe vivant au Burundi. La
priorité est toutefois donnée aux femmes à faible revenu
qui constituent la majorité de la population burundaise et qui
éprouvent d'énormes difficultés à travailler avec
les institutions financières traditionnelles.
II.5
Structure organisationnelle et fonctionnelle de l'AFAB
II.5.1
Structure organisationnelle
Selon MINTZBERG cité par NIBIGIRA et NKURUNZIZA
(2013), la structure d'une organisation peut être définie
simplement comme la somme totale des moyens employés pour diviser le
travail entre tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination
nécessaire entre les tâches.
Les principaux organes de l'AFAB sont:
- l'assemblée générale,
- le conseil de l'administration,
- le secrétariat général, et
- le commissariat aux comptes.
II.5.2
Fonctionnement de l'AFAB
II.5.2.1 Assemblée
générale
Selon le statut de l'AFAB, l'assemblée
générale est un organe suprême de l'AFAB. Elle est
compétente pour délibérer et prendre des
résolutions sur toute question concernant la vie de l'AFAB.
L'assemblée générale est constituée par tous les
membres effectifs de l'association. Les membres sympathisants et les membres
d'honneurs sont conviés à participer aux séances de
l'assemblée générale.
L'assemblée générale élit parmi
ses membres la présidente et le vice présidente de l'AFAB
à la majorité des voix. La tenue de l'assemblée
générale et sa représentation sont assurées par la
présidente de l'association en même temps présidente du
conseil de l'administration. La présidente et le vice présidente
ne relèvent pas d'un même secteur d'activité.
II.5.2.2 Conseil
d'administration
Selon le statut de l'AFAB, cette association est
dirigée par un conseil d'administration composée de:
- la présidente de l'AFAB et de son vice;
- les chefs des secteurs et;
- les chefs des secteurs adjoints.
Le conseil d'administration détient les pouvoirs les
plus étendus pour l'administration et la gestion de l'AFAB. Il a pour
limite l'objet des statuts de l'association et des prérogatives
expressément réservés à l'assemblée
générale.
Le conseil d'administration a notamment pour attributions:
- arrêter le budget à soumettre à
l'assemblée générale pour adoption;
- adopter le règlement d'ordre intérieur de
l'AFAB qui doit être approuvée par l'AG;
- adopter le manuel de procédures administratives et
financières de l'AFAB;
- contrôler l'exécution de ses propres
décisions par le secrétariat général;
- adopter les statuts du personnel;
- adopter avant la présentation à
l'assemblée générale, les comptes annuels ainsi que le
rapport annuel d'activités de l'AFAB;
- décider, après autorisation de l'AG, de
l'acquisition ou l'aliénation des biens meubles ou immeubles de
l'AFAB;
- autoriser le recrutement du personnel permanent de
l'AFAB;
- autoriser l'ouverture des antennes de l'AFAB.
II.5.2.3 Secrétariat
général
Selon le statut de l'AFAB, la gestion quotidienne de l'AFAB et
l'exécution des décisions de ses organes est assurée par
un(e) secrétaire général(e). Ayant une formation de haut
niveau et jouissant d'une grande expérience professionnelle
orientée dans les affaires, le/la secrétaire
général(e) assiste aux réunions des organes de l'AFAB et
peut être consulté sur toute question touchant le fonctionnement
de l'AFAB.
Dès le début de ses fonctions, le/la
secrétaire général(e) s'assure de l'existence de tous les
outils nécessaires à la gestion efficace et transparente de
l'AFAB. Ces outils sont:
- des statuts de l'AFAB,
- du règlement d'ordre intérieur de l'AFAB,
- du manuel de procédures Administratives et
financière de l'AFAB,
- du plan stratégique de l'AFAB.
II.5.2.4 Commissariat aux
comptes
Selon le statut de l'AFAB, par un avis de recrutement
publié par voie d'affichage, l'AFAB procède au recrutement des
commissaires aux comptes. Ces derniers doivent être agrées par
l'ordre professionnel des comptables (OPC). Les commissaires aux comptes
vérifient la régularité des comptes de l'AFAB et font
rapport à l'assemblée générale. Des audits externes
et internes sur la gestion des comptes de l'AFAB peuvent être
commandités par l'association. Les missions des commissaires aux comptes
et l'auditeur sont incompatibles avec une position d'administrateur ou de
gestionnaire.
II.6
Organisation financière et comptable de l'AFAB
II.6.1
Ressources et les dépenses de l'AFAB
II.6.1.1 Ressources de
l'AFAB
Selon le statut de l'AFAB, les ressources de cette association
sont constituées:
- des droits d'adhésion;
- des cotisations annuelles;
- des subsides de l'Etat;
- des revenus issus de la gestion des concessions lui faites
par les pouvoirs publics;
- des appuis de la chambre fédérale de commerce
et d'industrie du Burundi, (CFCIB);
- de l'appui des bailleurs de fonds;
- des produits de placement;
- des recettes provenant des activités et services
organisées par l'AFAB;
- des dons et legs;
- du travail bénévole des membres.
II.6.1.2 Dépenses de
l'AFAB
Selon le statut de l'AFAB, les dépenses de l'AFAB sont
constituées par:
- des frais de fonctionnement;
- des frais d'investissement;
- des frais destinés à la réalisation des
activités prévues dans son objet;
- toutes autres dépenses jugées
nécessaires.
Dans l'engagement des dépenses, l'assemblée
générale approuve le programme d'activités de l'AFAB pour
l'exercice à venir. Elle lui donne les moyens nécessaires pour le
réaliser à travers le vote du budget annuel. Un manuel de
procédures administratives et financières précise
l'attribution des différents intervenants dans l'engagement des
dépenses.
II.6.2
Organisation comptable
Selon le statut de l'AFAB, la comptabilité de l'AFAB
est tenue selon les normes du plan comptable national. L'exercice comptable de
l'AFAB correspond à l'année civile. L'assemblée
générale de l'AFAB approuve les comptes et le rapport du conseil
d'administration au plus tard trois mois après la clôture de
l'exercice.
II.6.3
Secteurs d'activités de l'AFAB
Selon le statut de l'AFAB, Les membres effectifs de cette
association sont regroupés en secteurs. Ces secteurs sont les
suivants:
- le secteur des commerçants;
- le secteur des mines;
- le secteur des industriels;
- le secteur des artisans;
- le secteur des transports;
- le secteur des professionnels du BTP;
- le secteur des banques et assurances;
- le secteur des nouvelles TIC;
- le secteur de l'agri business;
- le secteur du tourisme et hôtellerie;
- le secteur des services et professions libérales.
Il est à noter que chaque secteur est
représenté par un chef et son adjoint.
II.6.4
Stratégies et les activités de l'AFAB
Les activités de l'association sont définies
dans son plan stratégique autour de 3 axes. Le premier axe concerne le
renforcement de l'AFAB en tant qu'institution dont il faut assurer la
visibilité afin qu'elle joue un rôle d'influence notamment par la
participation dans les instances de prise de décision du secteur
privé.
Le second axe a trait au développement des
capacités et du savoir faire dans le domaine des affaires avec en
priorité les femmes rurales et les femmes vulnérables. Elle
essaie aussi de mobiliser les ressources pour permettre l'accès des
femmes au crédit et autres sources de financement. Elle travaille
également à la promotion de leurs activités.
Enfin, le dernier axe touche à l'environnement des
affaires. Elle contribue à l'amélioration du climat des affaires
et participe au développement du pays par l'identification et le
développement des filières non traditionnelles. En plus,
AFAB organise des séances d'information tous les mardis de 18h à
20h.
II.7
Contribution de l'AFAB à la promotion d'entrepreneuriat féminin
II.7.1
Appuis financiers
Le souci de l'AFAB à ce niveau est essentiellement
d'intervenir dans le social en ce sens que, compte tenu de ses moyens forts
limités, il engage essentiellement des actions à court terme afin
de favoriser l'accès immédiat de ses appuyées à
une activité génératrice de revenus. Ensuite, pour
faciliter le lancement des activités en fin de formation, l'AFAB
mobilise des fonds pour avoir un fonds de garantie pour ces
dernières.
Selon la présidente de l'AFAB, lorsque l'AFAB a ouvert
le capital social de WISE à ses membres, le nombre des femmes inscrites
s'est multiplié par 6. De 60 au départ, elles ont atteint le
nombre de 360. En 2010, l'AFAB a négocié des lignes de
crédits auprès de la banque ZEP et de BCB. La ZEP a
accordé un crédit de 400.000 dollars à WISE et la BCB de
500.000.000 de francs bu. WISE a pu accorder des crédits remboursables
sur trois ans aux membres de l'association. Cela leur a permis
d'accéder à des financements à hauteur d'environ d'un
milliard de francs burundais. Ces crédits sont destinés au
financement de micro-activités telles les petits commerces (vivres,
importation des produits divers, ...), les salons de coiffure, les ateliers de
couture ou de broderie, le petit artisanat etc. Ce qui a permis aux
bénéficiaires de créer quelques micro-activités
génératrices de revenus et pourtant d'améliorer leur
niveau de vie ainsi que celui de leurs familles.
II.7.2
Formations professionnelles
Les types de formations organisés par l'AFAB sont
adressés aux membres et aux non membres.
Aux membres, les modules de formation intègrent les
spécialités suivantes: la formation en business plan, formation
en marketing, formation en fiscalité, formation en anglais, formation en
coaching d'entreprise et formation en technique de gestion.
Elles peuvent être continues ou ponctuelles. Les
formations continues s'étalent sur une année, dans un cadre
fermé avec toutes les exigences pédagogiques du système
scolaire classique. Elles sont sanctionnées par une attestation de fin
de formation. Les formations ponctuelles quant à elles, sont
organisées en fonction des difficultés rencontrées par les
femmes entrepreneurs comme la formation en fiscalité et en anglais.
Aux non membres, les modules de formation s'inscrivent dans
les domaines de formation portant sur la gestion simplifiée, suivie
et évaluation de l'activité, l'élaboration des projets, la
rédaction de proposition de demande de crédit, le leadership dans
les associations, la maîtrise du marché, la mobilisation de
travailler dans le secteur formel en s'appropriant du registre de commerce (RC)
et du numéro d'identification fiscale ( NIF en sigle ) etc.
II.8 Esprit d'entreprise chez les
femmes apprenantes à l'AFAB
Mme Y, patronne d'une des agences de communication BAC
(Burundi Advertising Company) et membre de l'AFAB, rappelle que la femme
constitue le socle du ménage. Cette femme entrepreneur, est une
mère, une professionnelle qui donne le meilleur d'elle-même pour
l'éducation, la transmission des valeurs afin de rendre la
société plus équitable. Cette dame est aussi une
référence dans les milieux d'affaires de la CEA
(Communauté Est Africaine). Partie de rien, cette ancienne
employée dans les magasins en Europe, s'est forgée une solide
réputation à elle-même. A présent, elle entend faire
partager son expérience et soutenir toutes les femmes. Elle dit qu'elle
a créé son magazine qui s'appelait Akiwacu.
Elle l'a lancé sans argent mais l'AFAB l'a beaucoup
aidé, et c'est par là d'ailleurs qu'elle a compris quelle est la
force de la femme dans nos sociétés. Il est vrai que les hommes
sont devant mais les femmes sont aussi là (derrière les rideaux).
Dans cet esprit d'entreprise, Y dit par exemple que si une
femme gagne 5000fbu, elle va donner 1000fbu à son mari, 3000fbu à
ses enfants et 1000fbu à sa famille indirecte. Alors si on arrive
à soutenir cette femme, c'est sûr que le pays ira bien.
Conclusion du second chapitre
Dans ce second chapitre, nous avons parlé de la
présentation de l'AFAB dans son ensemble (son historique, son
organisation, ainsi que son fonctionnement). Nous avons ensuite parlé
des différentes activités réalisées par l'AFAB dans
l'accomplissement de sa mission.
Malgré les efforts consentis par l'AFAB pour promouvoir
l'entrepreneuriat féminin au Burundi, les femmes entrepreneurs
éprouvent encore des difficultés lors de la réalisation de
leurs activités entrepreneuriales. Sont dites difficultés tous
les phénomènes freinant les activités entrepreneuriales de
la femme.
Dans le chapitre qui suit, nous analysons et
interprétons les difficultés rencontrées par les femmes
entrepreneurs appuyées par l'AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat
féminin au Burundi.
CHAPITRE III : DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES FEMMES
ENTREPRENEURS DU BURUNDI APPUYEES PAR L'AFAB
Après l'identification des problèmes
rencontrés par les femmes entrepreneurs du Burundi d'une façon
générale, nous avons poussé loin notre recherche en menant
une enquête sur un groupe de femmes entrepreneurs du secteur informel
appuyées par l'AFAB oeuvrant en mairie de Bujumbura. Ceci est fait dans
l'optique de se rendre compte de la réalité sur terrain.
Cependant, avant d'en arriver là, il nous semble opportun de dire un mot
sur la méthodologie qui a guidé la partie empirique de notre
recherche.
III.1
Méthodologie pour la partie empirique
Pour RAYMOND et al. (1999), la méthodologie de
recherche est définie comme étant un processus réglant
d'avance une suite d'opérations à accomplir et signalant certains
éléments à éviter en vue d'atteindre les
résultats de la recherche.
III.1.1 Techniques de collecte des données
utilisées
La collecte des données est un élément
crucial du processus de recherche. Elle permet de rassembler le matériel
empirique sur lequel le chercheur va fonder sa recherche.
Pour recueillir les informations utilisées dans la
partie empirique, nous avons utilisé deux techniques à savoir
l'entretien et l'enquête par questionnaire.
III.1.1.1 Entretien
Les entretiens réalisés nous ont fournis des
informations sur les coordonnées des femmes appuyées par l'AFAB
oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura ainsi que sur les
difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi
d'une façon générale. Ces informations ont
été recueillies auprès de la présidente, de la
secrétaire de l'AFAB ainsi que certains membres de ladite association.
Un guide d'entretien y relatif se trouve en annexe1 page 61.
III.1.1.2 Enquête par questionnaire
Cette enquête a été faite sur la base d'un
questionnaire qui a servi de recueillir les informations sur notre
échantillon. Etant donné que les membres de l'AFAB
opèrent tous dans le secteur formel, nous avons décidé
d'interroger les femmes entrepreneurs oeuvrant dans le secteur informel en
mairie de Bujumbura et qui sont appuyées par l'AFAB. Notre questionnaire
était constitué de 18 questions regroupées en quatre
items:
- Identification des répondantes;
- les activités menées et les formations
suivies;
- les sources de financement;
- le suivi et évaluation des activités.
Le questionnaire élaboré se trouve en annexe2
page 62.
III.1.2 Justification du choix de l'échantillon
La façon de sélectionner l'échantillon
est aussi importante que la manière de l'analyser. Il faut que
l'échantillon soit représentatif de la population. Notre
enquête a été réalisée avec un
échantillon de 60 femmes oeuvrant dans le secteur informel en mairie de
Bujumbura. Le choix de cet effectif a été guidé par la
secrétaire de l'AFAB qui a accepté de nous donner des
numéros téléphoniques de 125 femmes oeuvrant dans
l'informel en mairie de Bujumbura qui ont été appuyées par
AFAB. Nous les avons ensuite contactées, et celles qui ont
accepté de nous accueillir et de nous donner des informations sont au
nombre de 60 femmes. De ce fait, nous avons ensuite distribué 60
questionnaires sur un effectif de 60 femmes. Pour diverses raisons, seulement
50 questionnaires, dont 37 de celles travaillant individuellement et 13 de
celles travaillant en groupe, ont été
récupérés et exploités.
III.1.3 Difficultés rencontrées
En premier lieu, la difficulté rencontrée est
que les interviewées c'est-à-dire les responsables de l'AFAB
avaient peu de temps pour nous répondre. De ce fait, ils nous ont
tardivement répondu. En second lieu, pour plusieurs raisons, tous les
questionnaires que nous avons distribués aux femmes d'affaires ne nous
sont pas tous retournés. Nous n'avons pu récupérer et
exploiter que 50 questionnaires sur 60 distribués.
III.2
Présentation et interprétation des résultats
Dans cette partie, nous présentons successivement les
résultats des entretiens et du questionnaire.
III.2.1 Résultats des entretiens
Nous avons réalisé
des entretiens avec les responsables de l'AFAB ainsi que certains membres de
ladite association. De ces entretiens, nous avons retenu pour l'AFAB que sa
mission d'encadrement est conforme aux missions qui lui est assignée. En
effet, l'AFAB s'implique largement dans la promotion de l'entrepreneuriat
féminin à travers les formations, l'information et/ou le
financement des activités entrepreneuriales des femmes. Nous avons aussi
retenu que malgré ces contributions, les femmes entrepreneurs
rencontrent encore des contraintes. Ces contraintes sont: les contraintes
juridiques, les obstacles d'ordre infrastructurel, les contraintes
institutionnelles, les contraintes d'adhésion dans l'AFAB, les
contraintes socioculturelles, les harcèlements que rencontrés par
les commerçantes transfrontalières appuyées par AFAB
III.2.1.1 Contraintes juridiques
Selon la Présidente de l'AFAB, malgré les
initiatives de l'AFAB dans la promotion de l'entrepreneuriat féminin,
il y a encore aujourd'hui un vide juridique en matière
d'héritage, la question est repliée par la coutume, laquelle
n'accorde pas à la femme le droit d'hériter des terres de son
père alors que pour octroyer des crédits, les banques et d'autres
institutions financières exigent des garanties immobilières.
III.2.1.2 Obstacles d'ordre infrastructurel
S'agissant des obstacles infrastructurels, l'accès au
crédit, à la technologie, aux services d'appui et à
l'information est difficile pour les femmes. Les structures d'encadrement
existantes dans l'AFAB semblent très insuffisantes pour l'encadrement de
la masse féminine. Il faut aussi signaler ici que le système des
transports et des communications est très limité.
III.2.1.3 Contraintes
institutionnelles
Les représentations des organisations fournissant des
services financiers sont très faibles dans l'AFAB. Cet état de
chose réduit considérablement les capacités des femmes du
fait de la rareté des capitaux.
III.2.1.4 Contraintes d'adhésion dans l'AFAB
Selon la présidente de l'AFAB, en se basant sur le
niveau de vie au Burundi, l'on pourrait reprocher à l'AFAB de
requérir des frais d'adhésion trop élevés de 120000
de francs burundais. En effet, il est évident que les femmes
entrepreneurs oeuvrant dans le secteur informel ne peuvent pas adhérer
dans l'AFAB car elles ont des difficultés d'avoir ce montant
exigé par AFAB. En effet, les femmes travaillant dans le secteur
informel ont chacune un capital limité. Si ces femmes n'adhèrent
pas dans l'AFAB, elles ratent beaucoup d'avantages.
III.2.1.5 Contraintes socioculturelles
Dans la tradition Burundaise, la fille n'était pas
considérée au même titre qu'un garçon. Elle
était destinée dès sa naissance aux activités
ménagères seulement. Comme le dit ce proverbe
burundais «umukobwa ntamwana» la fille était
déconsidérée, ce qui faisait qu'elle ne pouvait pas aller
à l'école, elle devrait rester à la maison pour aider sa
mère. Même aujourd'hui cette situation s'observe encore dans
certaines communautés burundaises. Cela ne facilite pas l'AFAB à
accomplir sa première mission.
III.2.1.6 Harcèlements que rencontrent les
commerçantes transfrontalières appuyées par AFAB
Les femmes commerçantes opérant sous un statut
informel au sein des pays de la communauté Est Africaine (EAC) et du
soudan du sud sont très vulnérables à l'extorsion et au
harcèlement. Quant à la présidente de l'AFAB, qui
s'adressait aux partenaires de l'AFAB lors d'une journée de
présentation d'un projet régional pour la facilitation du
commerce informel transfrontalier des femmes (FCITF) et des micro petites et
moyennes entreprises (MPME) des pays de l'EAC et du Soudan du sud, a
précisé que l'existence d'un harcèlement se
matérialise notamment par voie de corruption, les longues attentes aux
frontières et les taxations sur de petites quantités. Les femmes
commerçantes font face également à l'épineuse
question de possession des capitaux faibles (se situant dans une fourchette de
plus ou moins de 50$), la problématique d'accès au financement,
la carence d'information sur les marchés d'exportation, à des
défis de respect des règles et normes pour traverser les
frontières ainsi que les travaux en solo à cause
d'un « chaînon manquant » d'appartenance au
mouvement associatif.
En Afrique subsaharienne, a souligné la
présidente de l'AFAB, le commerce informel transfrontalier est une
activité traditionnellement reconnue non intéressant pour le
programme de promotion des exportations.
Cette pratique, a-t-elle fait remarquer, est très
répandue et, un grand nombre est non documenté, principalement
celui des FCITF. Pour la présidente de l'AFAB, les causes de cette
pratique se justifient par les formalités douanières
compliquées, les barrières non tarifaires, les longues
procédures et la faiblesse de l'application de la loi sur les
frontières.
III.2.2 Résultats du questionnaire
Après avoir identifié des problèmes
rencontrés par les femmes entrepreneurs au Burundi d'une façon
générale, nous avons poussé loin notre recherche en menant
une enquête sur un groupe de femmes du secteur informel appuyées
par AFAB oeuvrant en mairie de Bujumbura. Ceci a été fait dans
l'optique de se rendre compte de la réalité sur terrain. Pour
cela, notre questionnaire comptait 18 questions réparties en quatre
items. La présentation et l'analyse des résultats du
questionnaire se font à l'aide des tableaux représentant les
effectifs et les pourcentages des différentes réponses.
III.2.2.1 Identification des répondantes
Cette rubrique nous permet de rassembler des informations
relatives aux femmes enquêtées en rapport avec l'âge, la
situation matrimoniale et le niveau d'instruction.
Pour l'âge des répondantes, nous n'avons pas
obtenu de valeurs manquantes, soit 100% de valeurs valides. Les
résultats sont consignés dans le tableau Suivant:
Tableau 1: Répartition des répondantes dans
notre enquête par tranche d'âge
Tranche d'âge
|
FA
|
FR
|
18-25ans
|
10
|
20%
|
26-35ans
|
22
|
44%
|
36-40ans
|
14
|
28%
|
De 40 et plus
|
4
|
8%
|
Total
|
50
|
100
|
Source: Auteurs à partir des
résultats de l'enquête
L'analyse de ce tableau, nous permet d'affirmer que les femmes
entrepreneurs enquêtées, se retrouvent majoritairement dans la
tranche d'âge qui varie entre 26 et 35ans.
En effet, Cette tranche d'âge représente
l'âge de responsabilisation, de la réalisation des rêves de
jeunesse.
Selon NZEYIMANA (2011-2012), l'âge n'est pas un obstacle
à la création d'entreprise, toutefois, il est intéressant
de noter que l'âge moyen au démarrage est de 30 ans. Avant 25 ans,
les jeunes voient souvent leurs désirs contrés par manque
d'expérience. Quant aux personnes de 40 ans et plus, leurs
empêchements sont plus souvent d'ordre familial ou professionnel.
Tableau 2: Répartition des répondantes dans
notre enquête par situation matrimoniale
Situation matrimoniale
|
FA
|
FR
|
Divorcée
|
0
|
0%
|
Veuve
|
10
|
20%
|
Mariée
|
36
|
72%
|
Célibataire
|
4
|
8%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir des
résultats de l'enquête
Dans le tableau ci-dessus, la répartition des
répondantes est faite suivant le régime matrimonial. Nous
remarquons que 72% des femmes entrepreneurs enquêtées sont
mariées et 20% des femmes entrepreneurs enquêtées sont des
veuves.
Elles ont toutes par conséquent des foyers et des
enfants à charge. Ceci laisserait comprendre que les
responsabilités familiales amènent les femmes à être
plus entreprenantes en particulier ces veuves qui ne bénéficient
pas de l'aide de leurs maris. Le fait que 8% des répondantes soient des
célibataires, montre le faible intérêt des femmes sans
charges énormes qui, semblent mener des activités
économiques par plaisir personnel.
Le travail des femmes aurait donc pour origine les pressions
familiales. En effet, la vie économique de la femme n'est pas bonne,
elle vit des conditions souvent précaires. Cette situation plonge alors
ces femmes à entreprendre et les activités pratiquées
relèvent souvent du secteur informel.
Tableau 3: Répartition des répondantes dans
notre enquête par niveau de scolarité
Niveau de scolarité
|
FA
|
FR
|
Analphabète
|
0
|
0%
|
Primaire
|
26
|
52%
|
Secondaire
|
16
|
32%
|
Universitaire
|
6
|
12%
|
Abstention
|
2
|
4%
|
Total
|
50
|
100
|
Source: nous-mêmes à
partir des résultats de l'enquête
A travers ce tableau ci-dessus, nous remarquons que la
majorité des femmes entrepreneurs enquêtées (52%) ont fait
l'école primaire, 32% des femmes entrepreneurs enquêtées
déclarent avoir le niveau secondaire, 12% ont fait des études
universitaires tandis que 4% des femmes entrepreneurs enquêtées
se sont abstenues de dévoiler leur niveau d'étude.
De ces résultats, nous voyons que la majorité
des femmes entrepreneurs enquêtées ont fait l'école
primaire (52%) et cela par multiples raisons. cela est dû en grande
partie aux difficultés financières des ménages et à
la préférence accordée aux garçons par rapport aux
filles dans l'accès à l'éducation, encouragée par
un environnement social, culturel, et traditionnel.
En outre, les filles en âge de procréation se
marient très tôt, ce qui fait que les taux d'abandon scolaire dans
les écoles primaires pour les filles demeurent élevés.
De ces résultats obtenus, nous pouvons affirmer que la
grande proportion des femmes préfère s'investir plus dans les
activités génératrices de revenus que de travailler dans
des conditions de vie souvent précaires. En plus, le secteur
économique est celui où la femme a le plus d'autonomie mais
également le plus d'obligations. Ce faible niveau intellectuel des
femmes entrepreneurs les expose à d'autres contraintes comme par exemple
les contraintes fiscales ainsi que le non accès à l'information.
III.2.2.2 Activités
menées et formation suivies
Cette rubrique nous permet d'identifier les activités
économiques menées par les femmes enquêtées, les
formations qu'elles ont suivies et leurs demandes actuelles en formation.
Les réponses obtenues à la question permettant
l'identification de l'activité menée sont consignées dans
le tableau suivant:
Tableau 4: Activités économiques menées
par les enquêtées dans la présente étude
Activités menées
|
FA
|
FR
|
Commerce
|
34
|
68%
|
Artisanat
|
10
|
20%
|
Service
|
6
|
12%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: nous-mêmes à
partir des résultats de l'enquête
Nous constatons que l'activité économique la
plus menée est le commerce (68%) suivie de l'artisanat (20%) et enfin
des services (12%).
Le commerce est l'activité la plus pratiquée.
Ceci pourrait s'expliquer par le fait que la majorité des
répondantes ne dispose pas de ressources financières importantes
qui leur permettent de se lancer dans le secteur industriel.
En plus, les femmes ne disposent pas des
propriétés foncières. Ce qui les éloigne de
l'activité agricole et des garanties pour accéder aux ressources
financières auprès des banques ou des microfinances.
Pour mieux cerner cette question, nous nous sommes
intéressés aux raisons ayant motivé le choix de
l'activité menée. Les résultats sont donnés dans le
tableau suivant:
Tableau 5: Raisons du choix de l'activité menée
par les femmes de
l' échantillon
Raisons du choix de l'activité menée
|
FA
|
FR
|
Je l'ai apprise
|
6
|
12%
|
Je n'avais rien d'autres à faire
|
12
|
24%
|
Le marché était en croissance
|
8
|
16%
|
Pour survivre
|
18
|
36%
|
Abstention
|
6
|
12%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: nous-mêmes à
partir des résultats de l'enquête
L'analyse de ce tableau montre que 36% des femmes choisissent
l'activité qu'elles mènent pour des raisons de survie. 24%
déclarent que c'est parce qu'elles n'avaient rien d'autres à
faire qu'elles ont choisi l'activité qu'elles mènent. Elles
souhaitent donc avoir des emplois rémunérés et pourtant
elles manquent de qualification professionnelle. Par ailleurs, 16%
déclarent avoir choisi l'activité qu'elles mènent parce
qu'elles la trouvent rentable. Ces femmes auraient donc mené des
études de marché pour leur permettre de choisir l'activité
qui leur génèrerait le revenu maximum.
Enfin, 12% de nos enquêtées déclarent
avoir choisi l'activité qu'elles mènent parce qu'elles l'ont
apprise. Le fait que ce taux soit faible démontre que les femmes
ignorent encore les services offerts par l'AFAB en matière de
formation.
Tableau 6: Nombre de femmes de notre échantillon
ayant déjà reçu une formation de l'AFAB pour
l'activité qu'elles mènent
Modalité
|
FA
|
FR
|
Oui
|
6
|
12%
|
Non
|
44
|
88%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: nous-mêmes à
partir des résultats de l'enquête
Nous constatons que 12% des femmes déclarent avoir
reçu une formation offerte par l'AFAB avant le lancement de leurs
activités tandis que 88% n'ont pas reçu cette formation.
Ceci nous fait remarquer que, bien que des efforts
significatifs soient consentis par l'AFAB pour former les femmes, beaucoup
reste encore à faire.
Tableau 7: Intérêt des séminaires
d'information et de formation pour les femmes de l'échantillon
Intérêt des séminaires d'information et de
formation
|
FA
|
FR
|
Mieux gérer nos activités
|
39
|
78%
|
Augmenter les revenus
|
11
|
22%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: nous-mêmes à
partir des résultats de l'enquête
De ce tableau, nous remarquons que seulement 22% souhaitent
augmenter leurs revenus par les informations et les formations de l'AFAB. Par
contre 78% souhaitent mieux gérer les activités et elles
n'auraient donc plus de problèmes de gestion. Il apparaît donc
nécessaire que toutes ces femmes soient formées pour mener leurs
activités.
Tableau 8: Domaines de formation demandée par les
répondantes de notre échantillon
Domaine de formation
|
FA
|
FR
|
Comptabilité
|
13
|
26%
|
Assistance technique
|
7
|
14%
|
Evaluation et suivie de l'activité
|
9
|
18%
|
Management
|
6
|
12%
|
Gestion financière
|
15
|
30%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: nous-mêmes à
partir des résultats de l'enquête
Nous remarquons que la majorité des femmes
éprouvent des difficultés en gestion financière. En effet,
30% d'entre elles souhaitent être formées en gestion
financière. Ceci n'est pas étonnant quand on sait que la
principale raison du choix de l'activité est la survie et que ces femmes
ont pour la plupart des charges familiales. Vu que la majorité des
femmes ont fait le niveau primaire, 26% d'entre-elles posent des
problèmes en comptabilité, 18% estiment avoir des
problèmes en évaluation et suivi des activités et 14%
posent le problème en assistance technique. Enfin, 12% des femmes ont
des problèmes en management.
Nous remarquons aussi qu'elles font des demandes mais qu'elles
n'accordent pas beaucoup d'importance à la formation par manque de temps
pour certaines et par manque de moyens pour d'autres car si elles laissent
leurs travaux en suspens pour aller en formation, elles vont manquer de quoi
nourrir leurs familles.
Tableau 9 : Difficultés que rencontrent les femmes de
notre échantillon lors du lancement de leurs activités
entrepreneuriales
Les difficultés rencontrées
|
FA
|
FR
|
Difficultés financières
|
34
|
68%
|
Manque de sens des affaires
|
2
|
4%
|
Manque de formation
|
11
|
22%
|
Manque d'information
|
3
|
6%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir
des résultats de l'enquête
Les résultats obtenus de ce tableau ci-dessus nous
montrent que le problème majeur rencontré par les femmes
entrepreneurs enquêtées lors du lancement de leurs
activités économiques est lié au manque des ressources
financières. En effet, 68% des ces femmes ont des difficultés
financières pour démarrer leurs activités, 22% des femmes
entrepreneurs éprouvent des difficultés de manque de formation
tandis que seulement 6% manquent des informations nécessaires pour
démarrer leurs activités et 4% manquent de sens des affaires.
III.2.2.3 Sources de financement
Cette rubrique nous permet de rassembler des informations
relatives aux sources de financements et aux regroupements des femmes
enquêtées.
S'agissant des sources de financement ayant
permis le lancement de l'activité, nous déterminons l'origine du
financement des activités. Les résultats sont consignés
dans le tableau suivant:
Tableau 10: Source de financement ayant permis le lancement
de l'activité des femmes de notre échantillon
Source de financement
|
FA
|
FR
|
Tontine
|
2
|
4%
|
Aide
|
3
|
6%
|
Epargne personnelle
|
42
|
84%
|
Abstention
|
3
|
6%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir des
résultats de l'enquête
Il ressort de ce tableau que parmi les valeurs valides, 84%
des femmes enquêtées tirent leur financement de l'épargne
personnelle, 6% tirent leurs ressources des aides et 4% des tontines. Cette
situation traduit le grand penchant des femmes pour des sources de financement
informelles. Ceci signifierait que les femmes ne connaissent pas d'autres
sources de financement ou qu'elles ont des préjugés sur ces
sources de financement ou bien qu'elles n'ont pas d'accès à ces
sources de financement.
Tableau 11: Statistiques des réponses sur les
autres sources de financements pour les femmes de l'échantillon
Modalité
|
FA
|
FR
|
Oui
|
44
|
88%
|
Non
|
6
|
12%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Nous-mêmes à
partir des résultats de l'enquête
Dans ce tableau ci-dessus, nous constatons que 88% des femmes
connaissent d'autres sources de financement, tandis que 12% sont des femmes qui
ne connaissent donc pas des sources de financement autres que la tontine,
l'épargne personnelle et les aides. Parmi ces 88% des femmes qui
connaissent les sources de financement, 100% disent qu'il s'agit des
crédits bancaires.
Mais ces dernières nous ont fait connaître que le
handicap majeur pour avoir ces crédits, ce sont des conditions d'octroi
qui incluent presque toujours des garanties matérielles ou une personne
pouvant se porter garant de l'emprunteur.
Une autre raison pourrait aussi être l'apport de ces
femmes pour leur activité car, pour celles disposant des financements,
la connaissance des autres sources de financement pourrait être vue comme
superflue. Le tableau suivant donne les apports des femmes pour
l'activité qu'elles mènent.
Tableau 12: Apport personnel pour le lancement des
activités des femmes de l'échantillon
Apport personnel
|
FA
|
FR
|
En nature
|
8
|
16%
|
En numéraire
|
36
|
72%
|
En industrie
|
2
|
4%
|
Abstention
|
4
|
8%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir
des résultats de l'enquête
De ce tableau, nous constatons que 72% de femmes ont
réalisé un apport en numéraire, 16% ont
réalisé un apport en nature et 4% un apport en industrie. La
majorité des apports est donc faite par les apports en numéraire.
Pour se lancer dans leur activité, la majorité
des femmes a eu recours à des ressources financières. Le taux de
4% des apports en industrie confirme la faible capacité intellectuelle
des femmes enquêtées.
Examinons maintenant le moyen le plus facile pour obtenir le
crédit. La première interrogation consiste à
déterminer l'appréhension que les femmes ont accès au
crédit collectif par rapport au crédit individuel. Pour y
arriver, nous leur avons demandé le moyen le plus efficace pour obtenir
des crédits.
Tableau 13: Moyen le plus facile pour obtenir le
crédit pour les femmes de notre échantillon
Moyen le plus facile
|
FA
|
FR
|
Crédit collectif
|
13
|
26%
|
Crédit individuel
|
33
|
66%
|
Abstention
|
4
|
8%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir des
résultats de l'enquête
66% des femmes estiment qu'il est plus facile d'obtenir les
crédits individuels tandis que 26% estiment plus aisé à
obtenir les crédits collectifs. Ces chiffres laissent entrevoir que les
femmes n'ont pas la volonté de travailler en groupes.
Ce manque de volonté se fait ressentir par la grande
proportion de femmes estimant le crédit individuel plus aisé
à obtenir que le crédit collectif. Or, pour obtenir un
crédit collectif, il suffit de former des petits groupes qui se portent
caution solidaire.
Déterminons les femmes qui appartiennent à un
groupe et le type de groupe auquel elles appartiennent.
Tableau 14: Type de groupe auquel appartiennent les
répondantes dans notre enquête
Type de groupement
|
FA
|
FR
|
Nulle part
|
37
|
74%
|
Association
|
13
|
26%
|
Coopérative
|
0
|
0%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir des
résultats de l'enquête
De ces résultats, nous constatons que, parmi nos
enquêtées, 74% des femmes entrepreneurs travaillent
individuellement tandis que 26% des femmes travaillent en groupe.
On comprend alors le problème de l'encadrement de ces
femmes qui exercent individuellement. L'exercice individuel suscite le
désintérêt des partenaires qui préfèrent
travailler avec des groupes organisés.
Tableau 15 : Les
stratégies qu'il faut adopter pour renforcer les capacités des
femmes entrepreneurs de l'échantillon
Les stratégies à adopter
|
FA
|
FR
|
Programmes de formation
|
27
|
54%
|
Programmes d'information
|
8
|
16%
|
Mobilisation des fonds
|
15
|
30%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: nous-mêmes à
partir des résultats de l'enquête
Ce tableau nous permet d'affirmer que parmi les
enquêtées, 54% des femmes entrepreneurs préfèrent
être formées pour bien mener leurs activités
économiques, 30% préfèrent avoir des moyens financiers
tandis que 16% des apprenantes souhaitent bénéficier des
programmes d'information pour renforcer leurs capacités
entrepreneuriales.
III.2.2.4 Suivi et évaluation des activités
Dans cette rubrique, nous évaluons l'offre en suivi et
évaluation des activités menées par les femmes
enquêtées. Ce suivi-évaluation est de trois ordres: les
facilités de regroupements, le rapport entre revenu de l'activité
et revenu quotidien et enfin l'encadrement après formation.
Tableau 16: Statistiques des réponses de nos
enquêtées sur les facilités de regroupements offertes par l'AFAB
Modalité
|
FA
|
FR
|
Non
|
16
|
32%
|
Oui
|
24
|
48%
|
Abstention
|
10
|
20%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir des
résultats d'enquête
A travers ce tableau, nous remarquons que 48% affirment que
l'AFAB leurs permet des facilités de regroupements. 32% des femmes
entrepreneurs affirment que l'AFAB ne leurs permet pas des facilités de
regroupements tandis que 20% des femmes se sont abstenues de dévoiler
que l'AFAB offre des facilités de regroupements. Ces résultats
nous font remarquer qu'il y a le manque de volonté des femmes
entrepreneurs de se regrouper.
Tableau 17: Statistiques des réponses de nos
enquêtées sur la séparation du revenu de l'activité et du
revenu quotidien
Modalité
|
FA
|
FR
|
Non
|
34
|
68%
|
Oui
|
16
|
32%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir des
résultats de l'enquête
Le tableau ci-dessus nous permet de dire que la
majorité des femmes entrepreneurs ne séparent pas le revenu de
l'activité du revenu quotidien. En effet, 68% des femmes ne
séparent pas leur revenu global. Cela nous permet de dire que les femmes
ne mènent pas des activités entrepreneuriales mais plutôt
des activités de survie assurant aux ménages le pain quotidien.
Ce résultat concorde avec celui trouvé en rapport avec les
raisons de choix de l'activité menée. La majorité choisit
leur activité pour la survie. C'est la raison pour laquelle il n'y
aurait pas de séparation entre le revenu de l'activité et les
ressources familiales, le revenu étant directement investi pour
résoudre les problèmes du ménage.
Tableau 18: Statistiques des réponses de nos
enquêtées sur l'encadrement
après formation par AFAB
Modalité
|
FA
|
FR
|
Non
|
29
|
58%
|
Oui
|
12
|
24%
|
Abstention
|
9
|
18%
|
Total
|
50
|
100%
|
Source: Auteurs à partir des
résultats d'enquête
De ce tableau, nous constatons que 58% des répondantes
infirment que l'AFAB propose un encadrement après formation. 24% des
femmes entrepreneurs l'affirment. Ces résultats nous permettent de dire
que les femmes entrepreneurs ne préfèrent pas travailler en
groupes et l'AFAB a des problèmes pour encadrer individuellement chaque
femme. L'AFAB fait un encadrement sur terrain pour certains groupes des femmes
entrepreneurs.
Conclusion du troisième chapitre
Ce dernier chapitre était essentiellement
destiné à l'analyse et à l'interprétation des
résultats issus de l'enquête menée auprès des femmes
entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura appuyées
par l'AFAB et des entretiens faites avec les différents responsables de
cette association. Des résultats d'entretien, nous avons retenu que
malgré la contribution de l'AFAB, les femmes rencontrent encore des
difficultés dans l'exercice de leurs activités. Ces
difficultés sont: difficultés financières, les contraintes
juridiques, les obstacles d'ordre infrastructurel, les contraintes
institutionnelles, les harcèlements que rencontrent les femmes
transfrontalières de l'AFAB. Après avoir identifié par
entretien ces difficultés rencontrées par les femmes
entrepreneurs du Burundi en général, nous avons mené une
enquête auprès d'un groupe de femmes oeuvrant dans l'informel en
mairie de Bujumbura dans l'optique de se rendre compte de la
réalité sur terrain.
De cette enquête nous avons constaté que les
femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura
rencontrent encore des contraintes malgré les efforts consentis par
l'AFAB en leur faveur: en témoignent les résultats des tableaux
3; 6; 8; 9; 13; 14; 15; 16; 17; 18. Les résultats issus de ces tableaux
sont respectivement les suivants : les répondantes ont un niveau
d'étude relativement bas c'est-à-dire que 52% des
répondantes ont fait l'école primaire, 88% des répondantes
n'ont pas reçu de formation pour l'activité qu'elles
mènent, ceci nous fait remarquer que bien que des efforts soient
consentis pour former les femmes entrepreneurs, beaucoup reste encore à
faire.
La majorité des femmes éprouvent des
difficultés de gérer leurs ressources financières. Comme
il ressort du tableau 9, 68% des répondantes ont un problème
lié au manque des ressources financières pour démarrer
leurs activités, le fait que 84% des femmes tirent leur financement de
l'épargne personnelle, cela nous a fait constaté que les autres
sources de financement pourraient être vues comme superflue, seulement 4%
des femmes enquêtées ont fait des apports en industrie, ce qui
signifie que les apports en industrie sont très faibles et cela par
faute de capacité intellectuelle, 74% des femmes travaillent
individuellement, ce qui suscite le désintérêt des
partenaires qui préfèrent travailler avec des groupes
organisés, 54% de nos enquêtées préfèrent
être formées pour bien mener leurs activités
économiques.
Au tableau 16, nous constatons que les femmes
enquêtées manquent de volonté de s'associer, le tableau 17
montre que 68% des femmes entrepreneurs enquêtées ne
séparent pas leurs revenus, cela signifie que la majorité des
femmes entrepreneurs oeuvrant dans le secteurs informel en mairie de Bujumbura
ne mènent pas des activités purement entrepreneuriales mais
plutôt des activités de survie assurant aux ménages le pain
quotidien, enfin le tableau 18 nous montre que 58% des enquêtées
infirment que l'AFAB leur propose un encadrement après formation.
Compte tenu des résultats réalisés, nous
pouvons affirmer que les femmes entrepreneurs du Burundi en
général et celles travaillant dans le secteur informel en mairie
de Bujumbura en particulier rencontrent encore des difficultés
malgré la contribution de l'AFAB en leur faveur. A coté des
contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi d'une
façon générale, les femmes entrepreneurs oeuvrant dans
l'informel en mairie de Bujumbura rencontrent des difficultés qui leur
sont spécifiques, ces problèmes sont: des problèmes de
séparation du revenu de l'activité et celui quotidien cela nous
montre que les femmes entrepreneurs enquêtées qui travaillent
dans l'informel en mairie de Bujumbura exercent des activités
entrepreneuriales qui leur permettent de survivre et non les activités
purement entrepreneuriales, des problèmes en comptabilité,
problèmes en fiscalité, des difficultés de gérer
leurs ressources financières, manque de volonté de s'associer
avec les autres ainsi que la problématique liée à leur
encadrement du fait qu'elles ne travaillent pas en groupe.
Enfin, notre hypothèse, puisqu'il faut la rappeler,
supposait que: les femmes entrepreneurs du Burundi
appuyées par AFAB rencontrent encore des difficultés dans
l'exercice de leurs activités. Après avoir été
présentés et analysés, les résultats trouvés
nous ont montré que les femmes entrepreneurs du Burundi rencontrent
encore de nombreuses difficultés. Ainsi, notre hypothèse se
trouve ici confirmée.
CONCLUSION GENERALE
Ce travail à pour thème:
« Difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs
appuyées par AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin
au Burundi ». Il nous a permis d'explorer les opportunités de
développement que l'AFAB offre aux femmes entrepreneurs du Burundi. Ces
opportunités sont entre autre la formation, l'information, les appuis
financiers, les conseils sur terrain.
Malgré tous ces opportunités, nous avons
constaté que les femmes éprouvent encore des difficultés
dans l'exercice de leurs activités et ce, du fait de l'ignorance, de
l'insuffisance voire même de l'inexistence des structures de financement
appropriées. Ensuite, les femmes manquent de formations
adéquates. A partir des entretiens réalisés avec les
responsables de l'AFAB, elles nous ont témoigné que les femmes
entrepreneurs du Burundi rencontrent d'une façon générale,
des difficultés dans leurs activités. Ces difficultés
sont: difficultés financières, les contraintes juridiques, les
obstacles d'ordre infrastructurel, les contraintes institutionnelles ainsi que
les harcèlements rencontrées par les femmes
transfrontalières de l'AFAB.
A coté des résultats des entretiens, nous avons
aussi constaté que les femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en
mairie de Bujumbura appuyées par l'AFAB rencontrent aussi des
difficultés dans leurs activités. Cela s'est fait prouvé
dans les tableaux 3; 6; 8; 9; 13; 14; 15; 16; 17; 18. Les résultats
issus de ces tableaux sont respectivement les suivants: les répondantes
ont un niveau d'étude relativement bas c'est-à-dire que 52% des
répondantes ont fait l'école primaire, 88% des répondantes
n'ont pas reçu de formation pour l'activité qu'elles
mènent, ceci nous fait remarquer que bien que des efforts soient
consentis pour former les femmes, beaucoup reste encore à faire. La
majorité des femmes éprouvent des difficultés de
gérer leurs ressources financières, 68% des répondantes
ont un problème lié au manque des ressources financières
pour démarrer leurs activités, le fait que 84% des femmes tirent
leur financement de l'épargne personnelle, cela nous a fait
connaître que les autres sources de financement pourraient être
vues comme superflue, seulement 4% des femmes enquêtées ont fait
des apports en industrie, ce qui signifie que les apports en industrie sont
très faibles et cela par faute de capacité intellectuelle. Comme
il ressort du tableau 14, 74% des femmes travaillent individuellement, ce qui
suscite le désintérêt des partenaires qui
préfèrent travailler avec des groupes organisés, 54% de
nos enquêtées préfèrent être formées
pour bien mener leurs activités économiques. Au tableau 16, nous
constatons que les femmes enquêtées manquent de volonté de
s'associer, le tableau 17 montre que 68% des femmes entrepreneurs
enquêtées ne séparent pas leurs revenus, cela signifie que
la majorité des femmes entrepreneurs oeuvrant dans le secteurs informel
en mairie de Bujumbura ne mènent pas des activités purement
entrepreneuriales mais plutôt des activités de survie assurant aux
ménages le pain quotidien, enfin le tableau 18 nous montre que 58% des
enquêtées infirment que l'AFAB leur propose un encadrement
après formation, ceci s'explique par le manque de regroupement des
femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura et l'AFAB
a des problèmes pour encadrer individuellement chaque femme.
Aux problèmes rencontrés par les femmes
entrepreneurs d'une façon générale, s'ajoutent des
problèmes spécifiques aux femmes entrepreneurs oeuvrant dans
l'informel en mairie de Bujumbura. Ces difficultés sont: des
problèmes de séparation du revenu de l'activité et celui
quotidien cela nous montre que les femmes entrepreneurs enquêtées
qui travaillent dans l'informel en mairie de Bujumbura exercent des
activités entrepreneuriales qui leur permettent de survivre et non les
activités purement entrepreneuriales, des problèmes en
comptabilité, problèmes en fiscalité, des
difficultés de gérer leurs ressources financières, manque
de volonté de s'associer avec les autres ainsi que la
problématique liée à leur encadrement du fait qu'elles ne
travaillent pas en groupe.
Enfin, notre hypothèse puisqu'il faut la rappeler
supposait que: les femmes entrepreneurs du Burundi
appuyées par AFAB éprouvent encore des difficultés dans
l'exercice de leurs activités. Après avoir été
présentés et analysés, les résultats trouvés
nous ont montré que les femmes entrepreneurs du Burundi rencontrent pas
mal de difficultés. Ainsi, notre hypothèse se trouve ici
confirmée.
Au terme de ce travail, nous ne voudrions pas terminer sans
émettre des recommandations du fait que la non résolution des
difficultés évoquées ici, peut freiner toute initiative de
faire promouvoir l'entrepreneuriat féminin au Burundi.
Pour l'AFAB, malgré ses initiatives de formation,
d'information, de mobilisation des fonds de garanties, etc. beaucoup reste
encore à faire. L'AFAB devrait multiplier ses efforts car notre constat
est que même parmi les femmes entrepreneurs appuyées par cette
dernière, certaines d'entre elles ne mettent pas une grande importance
aux formations offertes par AFAB. La sensibilisation s'impose.
Nos recommandations vont également envers les femmes
entrepreneurs du Burundi. Les femmes entrepreneurs appuyées par l'AFAB
devraient travailler en groupe afin de faciliter leur encadrement et de
demander des crédits solidaires car il est facile aux institutions
financières d'accorder des crédits solidaires et aux
bénéficiaires d'avoir ces crédits.
Nos recommandations vont aussi à l'Etat et aux
institutions financières. L'Etat et les institutions financières
devraient multiplier les IMF afin de permettre à un grand nombre de
personnes d'avoir des crédits.
Enfin, les études réalisées dans le
domaine de l'entrepreneuriat féminin au Burundi sont encore
récentes, de ce fait, nous proposons aux futurs chercheurs qui
emprunteront cette voie de faire des analyses sur les difficultés
rencontrées par les femmes entrepreneurs oeuvrant dans le milieu rural
puisque chaque milieu a des problèmes y relatif.
BIBLIOGRAPHIE
I. Les ouvrages généraux
1. CONSO, P., et HEMICI, F., l'Entreprise en 20
leçons, 4ème édition, Dunod, paris, 2006
2. HISRICH, P., et PETERS, M., Entrepreneurship, lancer,
Elaborer et gérer une Entreprise, Economica, Paris, 1991
3. FAYOLLE, A., Entrepreneuriat: Apprendre à
entreprendre, Dunod, Paris, 2004
4. COHEN, E., Lexique d'Economie, 10ème
édition, Paris, 2008
5. RAYMOND, A., Méthodologie de recherche en
management, Dunod, Paris, 1999
6. BISSILLIAT, J., Relation de genre et
Développement, Femmes et Sociétés, Arston, paris,
1991
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édition l'Harmattan, Paris, 1985.
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1. AMBENGMONI, J., «Entrepreneuriat féminin et
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2. BITANGALO, W.,
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Lubumbashi, 2008
3. KAGURUKA, F et NIYOMWUNGERE, F., « Le rôle
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5. MARZOUKI, C., « Dynamique Entrepreneuriale
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Université de Sousse, 2007
6. SOUKHANA, G., « stratégies de lutte
contre la pauvreté féminine: exemple des groupements de femmes de
région de Dakar (Sénégal) »,
Université Cheikh Anta Diop, 2004
7. AGUIDE, B., « Population, facteur de
développement en Afrique », ISP, Sciences humaines, Don Bosco,
Lomé, Togo, 2009
III. RAPPORTS, ARTICLES ET COURS
III.1 RAPPORTS
1. TCHAOUSSI, G., « éveil entrepreneurial,
engagement et coaching des femmes en création d'activités
entrepreneuriales au Cameroun », 4ème congrès de
l'académie de l'entrepreneuriat, 24,25 novembre. 2005
2. TCHOUASSI, G., « Entreprendre au féminin au
Cameroun : possibilités et
limites», Actes du 2ème Congrès de
l'Académie de l'Entrepreneuriat sur le thème: Champs de
l'entrepreneuriat et dynamique des sociétés, Bordeaux,
2002
III.2 ARTICLES
3. BUVINIC, M., et BERGER, M., «Sex differences in access
to a small entreprise development fund» in Peru World development
vol. 18 no 5, 1990.
4. COREKE, J., « Entrepreneuriat
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5. EISEN, A., « Survey of neighborhood-based
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6. LANCELIN, M., « Quelques Eléments de
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Développement dans l'Esprit d'entreprise, édition AUPELF, UREF,
John Libbey, Paris, 1933
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sustainable development», in the Johns Hopkins University
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III.3 COURS
1. NZEYIMANA, C., (2011-2012), «
Entrepreneuriat », cours inédit, FSGEA, 2ème licence,
ULT.
IV. SITES INTERNET
1.
http://www.cairn.info/article.php?ID
2.
http://www.defi.gouv.qc.ca.
3.
http://www.Sbaer.uca.edu/research/sbi/2008/franc.g
2f
4.
http://www.enviedentreprendre.com
5.
http://www.chaireunesco.u.bordeaux3.fr
6.
http://www.lodel.irevues.inist.fr
7.
http://web.undp.org/Africa/documents/Burundi
8.
http://www.ispires-u.org/index.php?
9.
http://www.bi.undp.org/index.hph?
10.
http://www.defi.gouv.qc.ca
11.
http://www.defi.gouv.qc.ca.
ANNEXES
ANNEXES 1 : Guide d'entretien
Mesdames;
Dans le but de nous permettre de rédiger notre
mémoire de fin des études universitaire, dont le thème
est « Difficultés rencontrées par les femmes
entrepreneurs appuyées par l'AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat
féminin au Burundi », et tout en vous rassurant le
caractère confidentiel de cette activité dont l'exploitation ne
se servira qu'à des fins académiques, nous vous prions de bien
vouloir répondre aux questions posées ci-dessous:
Merci
1. Quelles formations offrez-vous aux
femmes entrepreneurs?
2. Quelles sont les conditions d'accès à la
formation?
3. Organisez-vous souvent des séances d'information
à la faveur des femmes?
4. Quels moyens mettez-vous en oeuvre pour faciliter le
lancement des activités des apprenantes en fin de formation?
5. Les apprenantes en exercice bénéficient-elles
toujours d'un encadrement?
6. À quel niveau intervenez-vous?
7. Avez-vous des partenariats avec de structures de
financement?
8. Pour les femmes ayant déjà une
activité, avez-vous un programme de suivi de cette activité?
9. Offrez-vous des formations ponctuelles par rapport aux
difficultés que rencontrent les femmes dans la pérennisation de
leurs activités?
10. Quels sont les principaux problèmes
rencontrés par les femmes entrepreneurs du Burundi en
Général?
ANNEXES 2 : Questionnaire
adressé aux femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de
Bujumbura appuyées par AFAB
Mesdames,
Dans le but d'apporter notre contribution à
l'amélioration des conditions Socio-économiques des femmes, nous
menons une étude sur le thème
Ó « Difficultés rencontrées par les
femmes entrepreneurs appuyées par l'AFAB pour la
promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi ».
Les recherches que nous menons s'inscrivent dans le cadre d'un
mémoire de fin des études universitaires. Tout en vous assurant
le caractère confidentiel de cette activité dont l'exploitation
ne servira qu'à des fins académiques, nous vous prions de bien
vouloir répondre aux questions posées.
NIMUBONA Alexis
et
NTITANGURANWA Nadège
MERCI
I. PROFIL DE L'ENTREPRENEUR
1. Age : De 18-25 ans ? De 26-35
ans ?; De 36-40 ans ?, De 40 et plus ?
2. Statut : Célibataire
?, Mariée ?, Veuve ?,
Divorcée ?
3. Niveau de scolarité :
Néant ?, Primaire ?, Secondaire ?
Universitaire ? Autres, précisez............
II. ENTREPRISES ET FORMATION SUIVIES
4. Secteur de votre entreprise: Industrie
?, Commerce ?, Service ? Artisanat ?
Agricole ?, Autres, précisez........
5. Quels sont les facteurs déterminants dans le
choix de votre secteur ?
Vous connaissez bien ce secteur ?,
vous n'avez aucun autre choix ?
Votre intérêt pour le secteur ?, Le marché
était en croissance ?, Autres,
précisez.........
6. avez- vous suivi une formation pour mener cette
activité ?
Oui ? Non ?
7. les séminaires d'information et de formation
sur les nouvelles techniques de gestion vous intéressent ils?
Oui ?, Non ?
Si oui, pourquoi ?
Mieux gérer nos activités ?, augmenter
les revenus ?, Autres précisez. ?
8. sur quel domaine souhaiteriez-vous qu'on insiste
pendant la formation ?
Comptabilité ? ?, Assistance technique ? ?,
Gestion financière ? ?,
Management ? ?, Evaluation et suivi de
l'activité ? ?
9. avez-vous trouvé des difficultés lors
du lancement de votre entreprise ?
Oui ? Non ?. Si oui, comment ?
Difficultés financières ?, difficultés
matérielles ? manque de sens des affaires ?
manque de formation ? manque d'information ? autres
précisez...........
III Sources de financement de la clientèle
cible et regroupements
10. où avez-vous pris l'argent pour le
lancement de votre activité ?
La tontine ? ?, L'épargne personnelle ? ?, Le
crédit solidaire ? ?
Le crédit bancaire ? ?, Autres,
précisez?
11. connaissez-vous d'autres sources de
financement ? : Oui ?, Non?
12. quelle était votre apport
personnel ?
En nature (matériel) précisez ?, En
numéraire (argent) précisez ?
En industrie (formation) précisez ?
13. A Votre avis, quel est le moyen le plus facile
pour obtenir un crédit ?
Un crédit collectif ? ?, Un crédit
individuel ? ?
14. Appartenez-vous à un groupe ?
Oui ?, Non ?
Si oui, lequel? Coopérative? ?, Association? ?,
autres précisez.........
15. Quant à vous, quelle stratégie
faut-il adopter pour renforcer les capacités des femmes
d'affaires ?
Programmes de formation ? programmes d'information ?
Mobilisation de fonds ?
IV. Suivi et évaluation des
activités
16. L'AFAB vous offre-t-elle des facilités de
regroupement ?
Oui ?, Non ?
17. Le revenu de votre activité est-il
séparé de votre revenu quotidien
Oui ?, Non ?
18. L'AFAB vous propose-t- elle un encadrement
après formation ?
Oui ?, Non ?
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