Conclusion
Ce travail de recherche empirique
avait pour objectif principale de répondre à cette question de
recherche principale : En quoi la séropositivité peut-elle
avoir un impact psychologique sur un patient adulte?? Pour conclure, un bref
rappel sera présenté des concepts clés de notre sujet qui
sont : VIH, SIDA et dépression. Puis une synthèse des
résultats de leur analyse sera faite. Enfin, l'évidence des
nouvelles connaissances sera apportée avec des perspectives de
recherches futures et les limites de notre travail seront
présentées.
Le Virus de l'Immunodéficience Humaine est un
rétrovirus qui se propage d'une personne à l'autre. Il se
répand dans l'organisme et affaiblit le système immunitaire de la
personne infectée. Sa phase avancée est le SIDA qui se
définit par Syndrome d'immunodéficience Acquise. Au cours de ce
stade, des maladies opportunistes ont la possibilité de
pénétrer facilement l'organisme à cause de
l'affaiblissement du système immunitaire et dégrade physiquement
l'état de santé du sujet.
Probablement à cause du caractère mortel du
VIH/SIDA, de sa chronicité, sa représentation sociale, la
discrimination et la stigmatisation dont sont victimes les PVVIH, cette maladie
en plus de dégrader la santé physique du sujet infecté,
mais aussi sa santé mentale. Lyketsos et al. (1996)
cité par Sanchez-Valero (2003) mentionnaient que le VIH peut
être le résultat d'un risque important de dépression.
Comme il a été constaté au cours de notre
stage universitaire et présenté dans notre cadre conceptuel, le
VIH/SIDA a tendance à causer la dépression chez les sujets
infectés. Cette dépression, comme le
soutenaitHawkins (2006) affecte l'appétit et le sommeil, la
vision de soi et perspective ambiante. Elle suscite une difficulté
biologique et psychologique, sociale et spirituelle.
Les résultats de cette recherche démontraient
comment la séropositivité aient un impact psychologique de
susciter la dépression chez les patients séropositifs. Ainsi, au
cours de cette étude, il a été constaté
que les patients séropositifs étaient confrontés
à des difficultés psychologiques, certainement à cause de
leur séropositivité. Certains de ces patients
considèraient le VIH/SIDAcomme une maladie qui rend mal à
l'aise ; d'autres se préoccupaient surtout de son caractère
mortel et des ravages en perte de vie humaine qu'il fait. Ces
considérations et d'autres facteurs sociaux peuvent impacter le
psychisme du patient, quels qu'en soient l'âge, le statut marital, le
niveau scolaire, l'activité professionnelle et la durée de
l'expérience de la séropositivité. Ceci est tellement vrai
que sept (7) patients sur huit (8) souffraient de tristesses profondes. Cette
tristesse est présente malgré certains participants vivaient
cette expérience depuis des années. Le même jour de leur
rendez-vous médical, ils avaient la possibilité de rencontrer le
psychologue pour une prise en charge psychothérapeutique. En
dépit de tout, la tristesse de leur maladie persiste. Cela souligne
l'influence psychologique de la séropositivité.
Cette influence était si forte que certains sujets
niaient leur statut de séropositivité à l'annonce du
diagnostic positif du VIH. D'autres n'admettaient pas qu'ils étaient
séropositifs malgré qu'ils acceptaient un traitement
antirétroviral (ARV). Des mécanismes de
défenseétaient utilisés pour surmonter le choc de
l'annonce de la séropositivité. Ces mécanismes cheminaient
tout au cours de l'évolution du virus chez les patients. Comme le
soulève Richa (2006) ils passaient par l'annulation pour écarter
la possibilité que ce soit vrai, le déni pour refuser d'accepter
la réalité, le marchandage où ils étaient dans
l'incapacité d'accepter la douleur et négociait (essentiellement
avec le médecin), la dépression qui consiste pour nous
l'étape la plus critique où le sujet reconnaît son
diagnostic avec la gravité de sa maladie et aborde d'une manière
angoissante sa nouvelle réalité. En raison de l'impact
psychologique de la séropositivité, la gravité du
VIH/SIDA, son caractère mortel et sa représentation sociale, il
est difficile à une personne d'accepter dès la première
annonce une séropositivité. C'est ce qui pourrait expliquer
l'utilisation des mécanismes de défense pour diminuer l'angoisse
que peut provoquer cette maladie mortelle qui est le VIH/SIDA.
De ce fait, c'est en raison de la perception du sujet du
VIH/SIDA que cela peut avoir un impact psychologique. Par exemple, sept
patients sur huit supposent que le VIH peut susciter des impacts psychologiques
qui peuvent être néfastes à la santé mentale du
sujet. Certains faisaient référence au stress, à la
déprime et d'autres à quelques symptômes de troubles
psychotiques. Comme le supposent ces sept patients, la
séropositivité a la tendance d'impacter la santé mentale
du sujet.
Au cours de notre recherche, nousavions eu des entretiens avec
huit sujets séropositifs. Grâce aux questions qui ont
été posées dans différentessections, mais surtout
les questions de la rubrique signes et symptômes portant sur les
critères de diagnostic de la CIM-10, il a été
constaté que cinq des participants interrogés étaient
dépressifs contre trois qui présentaient que quelques
symptômes de la dépression. Ces résultats nous permettaient
de soutenir que la séropositivité a l'impact d'engendrer la
dépression chez les patients séropositifs. Toutefois, ce n'est
pas la totalité des participants qui est dépressive, mais la
majorité. Cela nous permet de dire que la majorité des sujets
séropositifs étaient dépressifs ; ceux qui ne le sont
pas, l'ont été peut-être ou à un moment de leur
séropositivité.
Ces résultats nous ont permis d'acquérir de
nouvelles connaissances. Ces connaissances peuvent être
bénéfiques à la communauté scientifique. Nous
pouvons nous appuyer sur deux idées pour démontrer la mise en
évidence de nouvelles connaissances. Premièrement, certaines
recherches se contentent de parler de la dépression comme trouble qui
peut être provoqué par le VIH/SIDA. Cependant, notre recherche en
plus de mentionner la dépression comme impact psychologique, faisait une
description de la manifestation de cette dépression chez les patients
adultes qui sont en Haïti. Puisque nous sommes dans un contexte
haïtien, des facteurs culturels ont été pris en
considération. Par exemple, deux de nos répondants
s'étaient rendus chez un médium au lieu de se rendre à
l'hôpital pour suivre un traitement. L'un d'eux accusait son
collègue. Cet aspect est considéré comme un délire
de persécution. C'est une façon pour démontrer que la
dépression peut être accompagnée de symptômes
psychotiques. Donc, en ce sens notre recherche montre que la dépression
peut se faire accompagner de symptômes psychotiques.
De plus, une recherche a soulevé que le VIH est un
risque important de dépression (Sanchez-Valero, 2003). Cependant, notre
recherche ne se contente pas de nommer la dépression comme trouble
psychologique, mais de décrire les manifestations chez chaque sujet. Ce
qui pourra de mieux cerner les symptômes communs des séropositifs
afin de mieux les accompagner. C'est un atout pour des recherches futures.
Deuxièmement, nous avons avancé que la
psychoéducation peut apporter du nouveau en termes de méthodes
de prise en charge des séropositifs. Dans certains centres hospitaliers
la méthode de prise en charge la plus utilisée est le counseling.
Il existe en ce sens le counseling appliqué au VIH/SIDA. Ce counseling
selon l'Organisation Mondiale de la Santé(2011) est un entretien sous la
couverture de la confidentialité entre un sujet et un personnel soignant
permettant au sujet de surmonter le stress et de prendre des décisions
personnelles par rapport au VIH/SIDA. Il consiste particulièrement
à évaluer le risque personnel de transmission du VIH et à
soutenir l'adoption de comportements de prévention. Voulant apporter une
touche nouvelle, nous proposons que des techniques d'intervention
psychoéducative épaulent le counseling appliqué au VIH.
Ces techniques d'intervention pourraient se baser notamment sur la structure
d'ensemble est les schèmes relationnels, ce qui pourrait rendre les
interventions auprès des PVVIH plus efficaces.
Limites de la
recherche
Notre travail comporte deux limites principales. La
première se situe sur la représentativité. 783 patients
actifs ont été estimés,selon un état des lieux des
patients séropositifs de l'hôpital
de Fort-Liberté.Pourtant, nous avons un petit groupe composé
de huit (8) patients étudiés.Une limite de
représentativité est présente. Les cas
étudiés ne sont pas représentatifs.Toute
généralisation de type statistique peut ne pas refléter la
réalité.
Notre deuxième limite est l'espace. Notre travail se
limite dans l'espace dans le sens qu'il concerne que les patients de
l'hôpital de Fort-Liberté. On ne peut pas
généraliser les résultats sur toute la population
séropositive haïtienne ou de l'hôpital. Un autre chercheur
peut reprendre la même recherche à l'hôpital de Trou du Nord
et aboutit à d'autres résultats.
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