1.2- Problème de recherche
L'annonce d'une maladie chronique n'est pas toujours facile
à digérer. Lacroix(1996)estimait que le premier
réflexe est le choc. Ce choc peut aller de la surprise à
l'angoisse. Le déni qui consiste à rejeter inconsciemment le
sentiment de menace ou la situation menaçante est une autre étape
souvent franchie à l'annonce d'une maladie chronique. Puis vient la
révolte qui est la représentation d'une évolution
nécessaire puisque le sujet peut ainsi commencer par prendre conscience
que la maladie est bien réelle. L'étape du marchandage
correspond à la volonté du sujet d'en tirer le meilleur compte en
cherchant des accommodements. Puis vient la dépression qui se
manifeste par la tristesse, le retrait et le repli sur soi. Finalement, le
sujet peut passer par la résignation et l'acceptation. Ces
étapes nous permettent de comprendre que l'annonce d'une maladie
chronique provoque nécessairement des répercussions
psychiques.
La prévalence des troubles mentaux chez les personnes
atteintes du VIH est amplement plus élevée que dans la population
en général. Le VIH/SIDA est grand fardeau
mental. Lesséropositifssouffrent fréquemment de
dépression et d'anxiété. Pour faire face à ce
fardeau psychologique que représente leVIH/SIDAles sujets
infectés utilisent leur potentiel adaptatif pour surmonter la
difficulté de vivre avec une maladie chronique potentiellement mortelle,
une réduction de l'espérance de vie, à la stigmatisation,
à des schémas thérapeutiques compliqués et à
la perte du soutien social, de la famille ou des amis (OMS, 2008). Ce
sont sûrement ces répercussions du VIH qui affectent la
santé mentale des séropositifs au point de compromettre
leur épanouissement social et spirituel. Par rapport à ce
que peut représenter le VIH dans la vie d'un sujet infecté nous
sommes intéressés à ce phénomène afin de
mieux comprendre les impacts psychologiques de la séropositivité
chez un séropositifs haïtiens.
1.3- Description du sujet
Des concepts clés comme impacts psychologiques,
séropositivité, patients adultes et manifestations de la
dépression devraient, dans un tel sujet, retenir notre attention. Les
impacts psychologiques en question renvoient aux répercussions positives
ou négatives que peut avoir la séropositivité sur un
patient infecté. C'est-à-dire la façon dont le VIH/SIDA
affecte le psychisme du patient séropositif. Parlant de
répercussions, dans notre sujet, nous prendrons en considération
l'influence psychologique de la séropositivité sur le patient
séropositif. Il peut s'agir d'un trouble psychologique comme la
dépression, l'anxiété ou le stress. Mais nous nous sommes
surtout concentrés sur la dépression.
En ce qui concerne la séropositivité,
Dimitrijevic et al. (2003) révèlaient que quand une
personne a été exposée au VIH et est contaminée,
son organisme réagit et produit des anticorps contre le virus. Des
techniques de dépistage permettent de trouver le virus dans le sang de
la personne. Après un test de dépistage, au cas où le test
est positif, on dit de la personne qu'elle est séropositive. Donc, une
personne séropositive est celle qui est infecté par le
VIH/SIDA.
Dans notre recherche, le facteur d'âge ou de stade de la
vie est bien pris en considération. Chaque groupe d'âge
n'appréhende pas la séropositivité de la même
manière. Dans certains cas, il peut être psychologiquement plus
difficile à un adolescent d'accepter sa séropositivité
qu'un adulte du deuxième âge. De ce fait, nous considérons
l'âge adulte. Il est difficile d'établir avec précision
l'âge adulte. Dans la culture haïtienne, être adulte peut
signifier entre autres : l'intégration du marché du travail
pour certains, le départ du foyer familial ou l'obtention du premier
diplôme universitaire ou le mariage ou la naissance du premier
bébé pour d'autres.
Cependant, en Haïti, la Constitution de 1987
amendée reconnaît dans l'article 16.2 que l'âge de la
majorité est fixé à dix-huit (18) ans. Dans
l'article 17, la Constitution haïtienne admet qu'à dix-huit
(18) ans accomplis un individu peut jouir de ses droits civils et politiques
dans la mesure où il répond aux exigences faites par la
constitution et par la loi. De ce fait, au cours de notre recherche les sujets
qui participaient à nos entrevues de recherche étaient
âgés de plus de dix-huit (18) ans.
Les manifestations de la dépression sont l'ensemble des
signes et symptômes physiques, biologiques et psychologiques de la
dépression. Gelabert (2007) considérait la dépression
comme un trouble affectif qui se manifeste par un sentiment de tristesse
persistante, irrationnelle et incontrôlable. Il soulignait plus loin que
ce trouble affecte l'organisme, l'humeur, la pensée, l'appétit,
le sommeil et l'estime de soi.Il argumentait que la dépression
s'accompagne de l'anhédonie qui est l'incapacité à
éprouver du plaisir, des pensées persistantes, d'une sensation de
perte d'énergie et aussi des symptômes somatiques qui influencent
le rendement vital du sujet.
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