v Fonctionnement de
l'entérocyte
Pour remplir toutes ses fonctions, il lui faut une grande
quantité d'eau qui est apporté par le bol alimentaire et les
sécrétions : salivaires, gastriques, biliaires,
pancréatiques et intestinales. L'équilibre
absorption-sécrétion se fait dans les conditions normales en
faveur de l'absorption ce qui donne un bilan d'eau positif. L'homme est un
être fait d'eau : 75% à la naissance, 60% après le
6e mois de la vie, mais cette eau n'est pas « stagnante
». La plaque tournante de ces phénomènes c'est la surface de
l'intestin. La moitié de l'eau extra-cellulaire est
libérée chaque jour dans l'intestin, soit 9 litres chez l'adulte,
dont 2 litres des aliments, 1 litre de salive, 2 litres de liquide gastrique, 1
litre de bile, 2 litres de liquide pancréatique, 1 litre de liquide
intestinal. Or l'eau excrétée chez l'adulte varie entre 100
à 200 ml, donc les liquides libérés sont presque en
totalité réabsorbés (50% dans le jéjunum, 30% dans
le l'iléon, 15% dans le colon, au Total 95%). Toute rupture du cycle
sécrétion -absorption de l'eau aboutit à une
diarrhée, ce qui en est la définition physiopathologique (OLIVES,
2008).
L'eau suit les mouvements du sodium. Le premier
mécanisme est passif c'est-à-dire qu'il se fait selon le gradient
de concentration du sodium au niveau des espaces intercellulaires des
entérocytes (« tightjunction »). Le deuxième
mécanisme regroupe à la fois une pénétration
passive par la face luminale et le rejet actif par la face sanguine
grâce à la pompe à sodium (Na + K+ ATPase). Le
troisième mécanisme est le transport couplé du sodium qui
augmente l'absorption du sodium par le couplage à certains nutriments
(surtout le glucose) et électrolytes (ex. le chlore, sodium, potassium,
bicarbonate). Il a été démontré que le transport du
sodium et le transport du glucose sont liés dans l'intestin grêle,
si bien que le glucose accélère l'absorption de soluté et
de l'eau (LANGET, 1972).
v Voies de contrôle de la
sécrétion et de la perméabilité de
l'entérocyte.
Les phénomènes de contrôle de l'absorption
et de la sécrétion d'eau et d'électrolytes sont
régulés par 4 mécanismes sous la dépendance de 4
effecteurs principaux : l'AMP cyclique, la GMP cyclique, le calcium
intra-cellulaire et les protéines du cytosquelette. Les
nucléotides cycliques (AMPc et GMPc) peuvent stimuler la
sécrétion entérocytaire par trois effets : ils activent le
canal principal à chlorure CFTR (cysticfibrosistransmembrane conductance
régulator), ils augmentent la production de calcium intra-cellulaire,
enfin ils agissent sur les jonctions serrées et sur les protéines
du cytosquelette. Le calcium intra-cellulaire par son élévation
stimule les protéines transporteuses d'ions et la
sécrétion, active le CFTR et module la perméabilité
intestinale par action sur les jonctions serrées. Les protéines
du cytosquelette assurent la rigidité du cytoplasme par des
microfilaments (kératine et actine) et l'amarrage au niveau des
jonctions serrées. C'est le maintien de la structure cylindrique des
entérocytes et leur polarité qui est le garant du fonctionnement
normal des autres mécanismes. (OLIVES, 2008).
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