I.3 Mode de transmission et
facteurs de risque
La transmission de ces germes est favorisée non
seulement par les conditions du milieu physique, mais aussi et surtout par le
non-respect des mesures d'hygiène, l'insuffisance ou le
dysfonctionnement des infrastructures sanitaires et des équipements
collectifs destinés à l'évacuation et au traitement des
eaux usées, l'approvisionnement insuffisant des ménages en eau
potable, l'allaitement artificiel et même partiel pendant les 4-6
premiers mois de la vie, les mauvaises pratiques de sevrage, la
préparation et la conservation inadéquates de l'alimentation,
etc. (ATOKARE, 2008).Les agents infectieux qui provoquent les diarrhées
se propagent par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminée, ou par
contact de mains souillées.
Figure 2: Cycle de transmission des virus responsables
des gastroentérites
Source : http://www.nlv.ch/epidemie-localise1/graphics/
transmission des virus.gif
Des saisons distinctes de diarrhée ont
été observées dans de nombreuses régions
géographiques. Sous les climats tempérés, les
diarrhées virales (rotavirus) s'observent pendant la saison froide. Dans
les régions tropicales, les diarrhées à rotavirus
surviennent pendant toute l'année. Mais alors que la grande saison
sèche (janvier-mars) et la grande saison des pluies (septembre-novembre)
connaissent un niveau de prévalence élevé, la petite
saison sèche (juillet-août) et la petite saison des pluies
(avril-juin) sont moins favorables aux diarrhées (NGWE et al.,
2008). Ainsi, c'est au mois de janvier que les consultations médicales
pour les diarrhées sont plus élevées ; et elles atteignent
le minimum au mois d'avril. Ce profil saisonnier ressort aussi des
données de l'enquête par sondage sur les diarrhées des
enfants menée dans la même ville conjointement par l'IFORD, l'IRD
et le Centre Pasteur de Yaoundé (BANZA-NSUNGU, 2007).
I.4 Physiopathologie
I.4.1 Mécanismes
cellulaires et moléculaires
I.4.1.1 Physiologie
cellulaire
La survenue d'une diarrhée résulte
d'interactions complexes entre l'agent pathogène et les cellules
intestinales de l'hôte.
v Barrière intestinale et zones de
passage et d'échanges.
L'épithélium intestinal a une structure
polarisée qui lui permet de fonctionner comme une barrière
séparant deux milieux mais également de transporter des
molécules ou des fluides d'un compartiment à l'autre. La
continuité de la barrière est assurée par des
rapprochements entre les cellules qui sont aussi des lieux de passage
figurés par les complexes jonctionnels, ou jonctions serrées
(encore appelées zona occludens). Cette zone est située à
la partie la plus apicale de deux entérocytes comprenant de bas en haut
: la jonction serrée proprement dite, puis une section
intermédiaire contenant un filament d'actine-myosine et enfin le
desmosome. Ces régions sont des lieux de passage parfaitement
contrôlés : l'étanchéité de la muqueuse est
en outre renforcée par un épais tapis de mucus (glyocalyx) qui
recouvre les entérocytes. Malgré tout, cette barrière
présente des points faibles où le tapis muqueux s'interrompt
représentés par les structures lymphoïdes : plaque de Peyer
et nodules solitaires. Ces zones contiennent des cellules M dont le rôle
est d'assurer l'entrée de particules pour faciliter leur
présentation aux cellules immunocompétentes. Ce sont ces «
pores » qu'utiliseront préférentiellement certains
pathogènes pour franchir la barrière épithéliale
(OLIVES, 2008).
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