2.2.2 Effets positifs des
stratégies d'adaptation sur le rendement agricole
L'étude de Khanal et al. (2018) explore les
facteurs qui influencent la prise de décision des agriculteurs lors de
l'adoption de stratégies d'adaptation au changement climatique et
l'impact de ces adaptations sur les rendements agricoles. Ils mènent une
enquête auprès de 422 producteurs de riz au Népal. Les
résultats montrent que l'éducation des agriculteurs,
l'accès au crédit et aux services de vulgarisation,
l'expérience des effets du changement climatique, des informations sur
les problèmes liés au changement climatique, la conviction que le
changement climatique est une nécessité à s'adapter
déterminent leur prise de décision. Les résultats de cette
étude révèlent que les stratégies d'adaptation
employées par les agriculteurs augmentent considérablement les
rendements en riz.
Rondhi et al. (2019) montrent que la
possibilité que les agriculteurs appliquent des pratiques d'adaptation
est influencée par le degré d'impact qu'ils perçoivent sur
les changements climatiques. Ils mènent une enquête auprès
de 87330 fermes rizicoles en Indonésie. Les résultats de cette
étude montrent un effet positif sur les pratiques d'adaptation des
agriculteurs, telles que l'éducation des agriculteurs, le régime
foncier, les infrastructures d'irrigation, le système de culture,
l'application d'engrais chimiques, l'accès aux services de vulgarisation
et la participation à des groupes d'agriculteurs.
Selon Satriani et al. (2015) la mise en place
d'infrastructures techniques d'irrigation a accru les rendements agricoles dans
les campagnes en Indonésie. Ils indiquent le recours aux pratiques de
l'irrigation permet aux agriculteurs de réduire les effets
négatifs liés aux changements climatiques. La
disponibilité de l'infrastructure d'irrigation augmente
l'efficacité de la distribution d'eau douce limitée et diminue
perte de rendement des cultures due à la sécheresse.
Khanal et al. (2018) démontrent
également dans une étude menée au Népal que les
agriculteurs s'adaptent aux changements climatiques en appliquant davantage
d'engrais chimiques et cela augmente la productivité agricole. Les
agriculteurs appliquent souvent davantage de produits agrochimiques pour
conserver leur rendement agricole.
Huang et al. (2015) étudient la manière
dont les riziculteurs adaptent leurs pratiques de gestion à la suite des
changements climatiques et déterminer si leurs ajustements affectent le
rendement du riz. A partir d'une enquête menée auprès de 1
653 riziculteurs en Chine, leur analyse économétrique montre que
la gravité de la sécheresse et des inondations dans les zones
d'étude augmente considérablement les risques de perte de
rendement du riz. Ils modélisent l'adaptation et son impact sur le
rendement en riz pour les adaptateurs et les non-adaptateurs. Les
résultats montrent que l'adaptation au moyen de mesures de gestion
agricole augmente considérablement le rendement en riz et réduit
les risques de perte de rendement.
Les pesticides sont largement utilisés dans la
production agricole pour stabiliser les rendements et atténuer les
pertes dues aux mauvaises herbes, aux maladies et aux insectes. La division des
agriculteurs en types de fermes a fourni une image claire sur la façon
dont les cultures et leur rotation sont influencés par l'utilisation des
pesticides. Sur les sols sablonneux, les producteurs laitiers
représentent le type de ferme qui utilise le moins de pesticides, tandis
que les producteurs de pommes de terre ont la plus forte utilisation. Sur les
sols argileux, les exploitations mixtes affichaient les taux les plus bas et
les producteurs de betteraves à sucre les plus utilisés. Dans
tous les types d'exploitations, l'apport de pesticides dans le blé
d'hiver varie considérablement, ce qui indique une approche
différenciée de la lutte antiparasitaire. Bien que tous les
agriculteurs utilisent des herbicides et des fongicides pour le blé
d'hiver, les producteurs laitiers utilisent beaucoup moins d'insecticides et de
régulateurs de croissance des plantes pour le blé d'hiver. Les
agriculteurs qui cultivaient plus de 150 ha avaient une plus grande
intensité de pesticides que les agriculteurs ayant de petites
exploitations (Jørgensen et al., 2019).
''Bedeke et al. (2019)étudient comment les
petits exploitants dépendants du maïs en Ethiopie s'adaptent aux
changements climatiques. Les données relatives aux ménages et aux
parcelles ont été collectées et analysées par la
suite à l'aide d'un modèle de régression probit à
plusieurs variables. Les résultats de leur étude montrent que la
plupart des stratégies d'adaptation aux changements climatiques mises en
oeuvre par les petits producteurs dépendant du maïs sont
complémentaires. La combinaison du labour de conservation, de la culture
mixte maïs-légumineuses et du terrassement, ainsi que de
l'utilisation de variétés de maïs résistantes
à la sécheresse, permet aux agriculteurs d'accroître leur
rendement tout en renforçant la résilience aux changements
climatiques.
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