Section 2 : Stratégies d'adaptation aux
changements climatiques mises en oeuvre en agriculture
L'adaptation est un processus par lequel les populations et
les écosystèmes s'ajustent aux effets associés aux
changements climatiques, afin de limiter les conséquences
négatives et de profiter des bénéfices potentiels. Dans
cette section, nous présentons dans un premier temps la typologie des
stratégies d'adaptation aux effets des changements climatiques (2.1)
dans un second temps, les résultats de la littérature empirique
des effets des stratégies d'adaptation sur le rendement
agricole(2.2).
2.1Stratégies d'adaptationagricole aux effets des
changements climatiques
Les actions d'adaptation des ménages agricoles ont lieu
de façon autonome, certains utilisent les moyens traditionnels tandis
que d'autres font recours aux nouvelles pratiques en incorporant la
technologie.
2.1.1
Stratégies d'adaptations agricoles traditionnelles aux effets des
changements climatiques
Les études menées jusqu'ici montrent que les
stratégies d'adaptation autonomes mises en oeuvre sont efficaces pour la
production agricole.'Simonet (2008), affirme que les agriculteurs
doiventprendre les bonnes mesures pour réduire les effets
négatifs du changement climatique ou exploiter les effets positifs en
apportant les ajustements et les changements approprié (Akinnagbe et
Irohibe, 2015).
Les pratiques agronomiques jouent un rôle majeur dans
l'amélioration du rendement des cultures agricoles. Le maintien des
ressources critiques, y compris l'eau, est une tâche ardue dans des
conditions climatiques changeantes. Par conséquent, il est
impératif de faire face à l'adoption judicieuse de diverses
pratiques agricoles adaptatives, spécifiquement axées sur la
préservation des ressources, tels que le mixage des cultures, la
rotation des cultures, l'agroforesterie, l'élevage mixte
cultures-élevage, la lutte contre les parasites et les maladies des
cultures, etc -(Dubey et al., 2020).
Pour adapter les systèmes de production agricole,
l'accent doit être mis sur des cultures plus résistantes dans les
zones exposées à la sécheresse, cela pourrait aider
à réduire la vulnérabilité. Par exemple, en saison
sèche, le blé nécessite beaucoup moins d'eau que le riz.
Les petits exploitants ont essayé d'utiliser des variétés
de cultures résistantes à la sécheresse en tant que
méthodes d'adaptation aux changements climatiques au Nigeria, au
Sénégal, au Burkina Faso et au Ghana (Ngigi, 2009). De plus, des
stratégies de lutte contre la sécheresse ont été
adoptées par des pasteurs nomades vivant dans les marges
désertiques du Kenya qui sensibilisent les populations sur les
modifications des temps et des saisons en invitant ces derniers à
s'arrimer à la nouvelle donne (Hart et Vorster, 2006).
L'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques
passe également par le processus de diversification des cultures
à haute valeur à moyen et long terme. La diversification des
cultures est une mesure d'adaptation qui doit être priorisé dans
les zones non irriguées. En Afrique australe, par exemple, l'utilisation
des terres est manipulée, ce qui conduit à une conversion de
l'utilisation des terres, telle que le passage de l'agriculture à
l'élevage du bétail (Pant, 2013). De plus, dans l'Etat du
Kordofan et de Drafur, dans l'ouest du Soudan les cultures vivrières ont
été remplacé au profit des variétés plus
résilientes ; En Tanzanie, les agriculteurs diversifient les types
de cultures afin de répartir les risques à la ferme. La
diversification des cultures peut servir d'assurance contre la
variabilité des précipitations (Mertz et al., 2009).
De plus, éviter les risques liés à la
production agricole en raison de la variabilité des
précipitations et de la sécheresse, la plupart des agriculteurs
ont souvent recours à un placage des terres, les cultures étant
plantées avant la pluie sur des terres non cultivées. D'autres
ont été plantés immédiatement après la
pluie, tandis que d'autres parcelles ont été plantées
quelques jours après les premières pluies. Le labour des terres
commence dans les champs qui ont été plantés avant la
culture la troisième semaine après le début de la pluie,
ce qui permet également de détruire les mauvaises herbes
germinantes et de réduire le désherbage. Celles-ci ont
été faites à dessein pour répartir les risques en
veillant à ce que les cultures plantées dans les champs secs
utilisent au maximum toute la pluie '(Mary et Majule, 2009).
De la même manière, la mixité des cultures
est aussi appréhendée comme stratégies adopté par
les cultivateurs. Elle consiste à cultiver deux cultures ou plus
à proximité dans le même champ. Ce système de
culture est couramment utilisé en Tanzanie, où les
céréales comme le maïs et le sorgho, les légumineuses
comme les haricots et les arachides sont cultivées ensemble. Les
avantages d'un mélange de cultures présentent des attributs
variés concernant la période de maturité les maïs et
haricots, par exemple, la tolérance à la sécheresse le
maïs et sorgho, les besoins en intrants les céréales et
légumineuses.
Outre ces méthodes, les agriculteurs pour veiller au
bon déroulement des différentes activités afin d'obtenir
un meilleur rendement, permettent au bétail de paître les terres
agricoles après la récolte afin d'améliorer la
matière organique du sol. En outre, en Tanzanie, les agriculteurs ont
utilisé les courbes de niveau comme stratégie pour minimiser
l'érosion du sol, faciliter une meilleure pénétration des
racines et d'améliorer la conservation de l'humidité. En Afrique
de l'ouest, les agriculteurs locaux ont amélioré leur
capacité d'adaptation en utilisant des techniques d'élagage et de
fertilisation traditionnelles pour doublerles niveaux de production (Lema et
al., 2014).
'Wrigley et al. (2019) analyse les stratégies
d'adaptation en intégrant l'approche genre. Ils indiquent que les
stratégies d'adaptation sont différenciées selon le sexe,
les hommes ayant principalement recours à des pratiques agronomiques
font recours à des techniques telles que l'utilisation d'engrais
artificiels, ainsi que le passage à de nouvelles cultures. Les
agricultrices quant à elles, utilisent également des pratiques
agronomiques similaires, en particulier les engrais artificiels pour stimuler
la production végétale, mais elles ont surtout recours au petit
commerce de produits agricoles et de biens de consommation.
Ainsi, l'analyse ci-dessus met clairement en évidence
les méthodes que les ménages agricoles adoptent pour augmenter le
rendement des terres cultivées. Toutefois, il existe aussi des
méthodes qui nécessitent l'utilisation de la technologie.
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