Le tourisme dans le departement de la vina (adamaoua-cameroun) : mythe ou réalité ?par Harry SADIO FOPA Université de Ngaoundéré - Master 2012 |
III-3-1-2 Des lieux sans distraction pour le visiteurDans la plupart des sites, l'on développe des distractions qui permettent de retenir le visiteur sur les lieux. C'est le cas par exemple des ZIC ou l'on développe la chasse sportive, le trekking dans les zones de montagnes, les activités nautiques sur les plan d'eau sont autant de distractions qui contribuent à attirer et à augmenter le flux de visiteurs sur les lieux touristiques. Dans la Vina, on assiste à un manque important d'aménagement des lieux, un abandon quasi-total de ces lieux ; ce qui a pour corollaire la non pratique et l'inexistence des distractions. L'inexistence des distractions sur les lieux qualifiés de touristique dans le département de la Vina sont tout comme les autres, un facteur majeur de la passivité de l'activité touristique. Lorsqu'on se trouve sur les sites «dits aménagés«, on se rend vite compte qu'il n'existe aucun aménagement renvoyant aux distractions. III-3-2 Un patrimoine touristique en fricheLe patrimoine touristique en friche constitue ici l'ensemble des richesses touristiques encore inexploitées et qui ne constituent pas pour le moment une attraction touristique. L'Adamaoua est un territoire riche en ressources culturelles et en ressources touristiques encore en friche. III-3-2-1 Manque de valorisation du patrimoine culturelLe patrimoine culturel se définit comme l'ensemble des faits liés à la tradition d'un peuple. Ces faits sont entre autres, les objets d'art, les outils ancestraux, la langue, la danse, les manifestations culturelles, etc. Ces éléments sont des instruments importants pour le développement du tourisme. Dans l'Adamaoua en général, et dans la Vina en particulier, le patrimoine culturel est sous valorisé et parfois même personne ne leur accorde un intérêt touristique. Au lamidat de Ngaoundéré par exemple, les objets d'art et outils ancestraux peuls qui pouvaient être exposé pour l'intérêt du tourisme, sont plutôt entassés dans un coin du palais et sans protection. Pourtant ceux-ci gardent une riche histoire du peuple peul depuis son implantation dans la région. A Ngan-ha également le même scénario se présente ; une pièce d'une maison appelée «musée de Ngan-ha« prétend offrir aux visiteurs l'histoire du peuple Mboum à travers les objets qui s'y trouvent. Alors que ces objets ne portent aucun intérêt touristique, du moins pour le moment. C'est ainsi que Nizésété (2007) s'interroge sur la question en disant : «s'agit-il dans ce pays des magasins de stockage d'objets de collection entassés souvent sans aucune logique muséographique ?« En outre, bon nombre de rites, de manifestations et patrimoines matériels disparaissent peu à peu57(*). Autrement dit, ils ne gardent plus la même envergure qu'avant et tant à être un patrimoine en voie de disparition. Ce manque de valorisation et de sous valorisation du patrimoine culturel contribue à réduire la pratique du tourisme dans la Vina. Par ailleurs, on assiste également à une absence de mise au jour de nouvelles ressources touristiques. * 57 Enquête de terrain 2012. |
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