2. Stratégies de valorisation des connaissances
humaines
Comme nous l'avons souligné précédemment,
les acteurs de base dans la gestion des déchets représentent les
ménages et les GIE/PME. La prise en compte de leurs
spécificités et la consolidation de leurs capacités
d'action sur le terrain est une condition sine qua non pour une meilleure prise
en charge des déchets solides. Pour ce qui est des ménages c'est
la sensibilisation et l'éducation environnementale à la base
qu'il faut viser. La formation régulière des membres des GIE/PME
est un élément qu'il faut prendre en compte pour renforcer le
savoir-faire des actions de collecte et d'assainissement. Les responsables des
groupements de collecte doivent renforcer leurs capacités de gestion de
leurs ressources humaines, des procédures administratives et
financières. Cela peut être réalisable à travers la
mise en place de séances de formation régulières qui
tiennent compte des besoins spécifiques. Relégués le plus
souvent au second plan, ils doivent participer à l'élaboration de
nouveaux programmes de prise en charge de déchets solides axés
sur des propositions venant de la base qui seront par la suite
réadaptées en tenant compte des réalités du moment.
Plusieurs reçoivent des revenus largement en deçà de ce
qu'ils accomplissent comme travail. Par ailleurs, il y a besoin de valoriser
les salaires des collecteurs issus du privé qui dans leurs conditions
actuelles ne permettent pas un engagement conséquent dans la collecte
des déchets solides. De plus, le tri, le transport des catégories
de déchets solides, les risques liés à leurs rôles
de collecteurs et la collaboration avec les populations abonnés doivent
leur être assurés.
Préparé et soutenu par MALKOUMA Hassane Dabiemo
- Université AUBE NOUVELLE - Diplôme de
Master en Management de l'Environnement et
Développement Durable Page 56
Analyse des facteurs déterminants de la gestion des
déchets solides dans la ville de Ouagadougou et propositions
d'amélioration
3. Maitrise du circuit de collecte des déchets
solides de la ville de Ouagadougou
Le suivi des opérations de collecte depuis le
ménage jusqu'au transport des déchets vers le CTVD sont
étroitement liés. La réussite de chaque étape
dépend de celle qui la précède. La pré-collecte est
faite au niveau des producteurs (ménagers, entreprises, etc.) des
déchets solides. L'incitation pour une pré-collecte responsable
et l'utilisation de poubelles appropriées sont des activités
importantes à mener. Afin d'éviter l'incorporation de la terre,
la cendre (51% des déchets solides) et le conditionnement des
déchets en vrac, la mise en place de techniques de balayage et le tri
sélectif à ce stade permet de diminuer de moitié les
quantités des déchets solides à transporter vers les CC.
Conformément au Code de l'environnement, ce sont les producteurs qui
doivent prendre les dispositions pour que leurs ordures soient
collectées par les GIE/PME de collecte des déchets solides dans
les bonnes conditions. Les déchets solides convoyés vers les
sites de groupage intermédiaires doivent davantage être
triés. Cela nécessite la mise à la disposition des
opérateurs d'équipements adaptés pour les
opérateurs de collecte, d'où la nécessité de les
soutenir financièrement. Le tri sélectif devrait se poursuivre au
stade de la collecte et dans les CC. En plus des centres de tris construits
certains CC, les collecteurs doivent être formés davantage
système de tri sélectif. La mise à leur disposition de
matériel de transport permettant le transport des déchets solides
par catégories semble être indispensable. Plusieurs collecteurs le
font déjà pour des raisons financières. Il suffit
simplement de les accompagner pour rendre le tri plus professionnel. La
levée régulière des bacs dans les CC est une
préoccupation à laquelle les GIE/PME sont confrontés. La
présence de plusieurs centres de regroupement dans des zones inondables
ne facilite pas le déversement des déchets solides et la
levée des bacs par les camions. Les GIE/PME qui font la collecte dans
les mêmes zones de collecte se dirigent quasiment vers les mêmes
centres de collecte qu'ils espèrent plus économique en terme de
distances et d'accessibilité. Il est donc intéressant qu'on
travaille à construire des voies d'accès des centres.
Faut-il signaler que la proximité des bacs à
ordures des zones d'habitation et des routes bitumées cause des ennuis
aux populations résidentes. Ces dernières sont continuellement
plongées dans des odeurs nauséabondes en raison du manque
d'espace qui ne facilite pas le respect de la distance minimale de cent(100)
mètres. L'exigence de plus en plus marquée des populations par
rapport à la salubrité de leur cadre de vie (esthétique et
d'autres nuisances
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Développement Durable Page 57
Analyse des facteurs déterminants de la gestion des
déchets solides dans la ville de Ouagadougou et propositions
d'amélioration
liées aux dépôts de déchets)
demande que les distances soient respectées dans la construction des CC.
Toute chose qui évitera le risque de protestations au sein des habitants
concernés.
Photographie N°6 : Trieuses dans les CC et au CTVD
4. Réaménagement des CC et du transport des déchets
solides
Le redécoupage de la commune de Ouagadougou en petites
zones de collecte se présente comme l'option qui facilitera la collecte
des déchets par les GIE/PME. Avec le nouveau découpage de la
ville en douze (12) arrondissements et celui des secteurs en Cinquante-cinq
(55), il serait bien d'envisager de mettre en place des centres de collecte
équipés qui couvrent des zones plus réduites. Ce qui
permettra le suivi des actions de collecte des déchets solides.
Parallèlement, le problème de la présence des informels
dans les zones attribuées aux GIE/PME doit trouver une solution afin de
situer clairement les responsabilités des déversements des
déchets solides dans les rues et les dépotoirs sauvages.
Le transport des déchets des centres de collecte vers
le CVTD est assuré seulement par deux acteurs. Il s'agit de l'entreprise
privée EBTE et la DDD qui se partagent les trois lots de la ville de
Ouagadougou. L'augmentation du nombre de sociétés privées
qui transportent les déchets solides permettra d'améliorer la
fréquence de levée des bacs dans les CC. Pour tous les
déchets solides de la ville de Ouagadougou, il n'existe qu'un seul CTVD
situé à l'extrême nord de la ville (Polesgo), souvent
difficilement accessible (surtout en saison pluvieuse). Les coûts
engendrés par le transport des déchets peuvent être
minimisés par la construction d'autres CVTD car l'emplacement de
certains CC oblige les entreprises de transport à parcourir de longues
distances. En plus, le nombre et la qualité du matériel roulant
que disposent ces entreprises de transport des déchets est en
deçà des missions qui leurs sont assignées. L'insuffisance
des bacs (dans les secteurs 19,29, 30, etc.) fait que des CC ne fonctionnement
quasiment pas. Sur les 35 centres de collecte aménagés sur toute
la ville, quatre (04) étaient déjà non fonctionnels en
2011 et six (06) en 2012, d'où la nécessité d'augmenter
leurs nombres et d'équiper ceux non fonctionnels. Dans les
marchés où l'on
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Analyse des facteurs déterminants de la gestion des
déchets solides dans la ville de Ouagadougou et propositions
d'amélioration
constate des débordements fréquents de
déchets solides, la multiplicité des bacs et des entreprises
chargées du transport s'imposent pour mieux prendre en charge les
déchets solides dans ces lieux. Ces mesures intégrées
pourraient permettre de mieux réussir la chaine de collecte et de
transport des déchets solides de la ville de Ouagadougou.
Photographie N°7 : Conditions d'accès au
CTVD de Polesgo
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