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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun.

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par Paule Danielle MEKA'A EBANG
Université de Yaoundé 2-SOA - Master 2 2013
  

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CONCLUSION

L'objet de ce chapitre était d'identifier les facteurs théoriques de l'exclusion bancaire du côté de la demande des services bancaires.

Cette démarche nous a alors permis de recenser des barrières aussi bien sociodémographiques, qu'économiques qui entravent l'inclusion financière de la grande masse.

On peut retenir qu'au Cameroun, l'exclusion bancaire est engendrée par :

- les barrières sociodémographiques suivantes : l'âge, le genre, l'origine ethnique, la culture, le niveau d'éducation, le lieu de résidence et le degré de confiance dans les institutions bancaires ;

- les barrières économiques relatives à l'absence de revenu régulier et au coût élevé des produits et services proposés par les banques. Ces barrières poussent les personnes pas ou mal servies à opter pour l'alternative du secteur financier non bancaire, qu'il soit formel ou non.

Les résultats ainsi trouvés feront l'objet d'une évaluation empirique dans le chapitre suivant.

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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun

CHAPITRE 4 : L'EVALUATION EMPIRIQUE DES FACTEURS LIES A LA DEMANDE DE SERVICES BANCAIRE

INTRODUCTION

Le chapitre liminaire nous a permis de mettre en perspective l'état du débat théorique sur les facteurs qui structurent et modulent l'exclusion bancaire au Cameroun. Il en ressort que ces derniers sont aussi bien d'ordre sociodémographique qu'économique.

Toutefois, l'on ne saurait se limiter à une approche théorique pour affirmer que lesdits facteurs expliquent effectivement l'exclusion bancaire au Cameroun. Ainsi, importe-t-il de confronter ces éléments théoriques à la réalité des faits à travers une évaluation empirique conséquente.

Pour ce faire, nous nous inspirons du modèle logit34 simple utilisé par Allen, Demirguc-Kunt, Klapper et Peria (2012) pour déterminer les causes l'exclusion financière dans 123 pays, dont le Cameroun.

Dans leurs travaux, l'exclusion bancaire est mesurée par trois indicateurs, à savoir : la détention d'un compte dans une banque ou toute autre institution financière formelle, l'utilisation de ce compte pour épargner et la fréquence mensuelle d'usage dudit compte.

L'idée est de déterminer le niveau de corrélation qui existe entre l'exclusion financière et un ensemble de variables explicatives préalablement identifiées dans la littérature. Ces variables comprennent des caractéristiques institutionnelles (la stabilité politique, la protection des consommateurs, la gouvernance etc) et individuelles (le coût des services, les exigences documentaires, la distance, la confiance et la pauvreté).

34 le choix du logit est guidé l'avantage que possède ce modèle de générer des rapports de chance, ceux-ci rajoutent de la certitude aux résultats de l'estimation.

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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun

L'objectif de ce chapitre est donc d'évaluer, grâce à l'approche d'Allen et al., (2012), l'influence de quelques facteurs sociodémographiques et économiques sur l'exclusion bancaire au Cameroun. Le choix desdits facteurs est régi uniquement par la disponibilité des données.

Le présent chapitre s'articule autour de deux sections parties : la première présente le modèle empirique et les données ; la seconde porte sur l'estimation du modèle, la présentation et l'interprétation des résultats.

SECTION I- La présentation du modelé et des données de l'analyse

I.1- la présentation du modèle analytique

Le modèle utilisé par Allen et al. (2012) est le suivant :

'

y ij* = x i j fl + z ' ij I + 8 ij

y ij = 1 si y1 * > 0

yij = 0 si *

yij < 0

i et j désignent respectivement les pays et les individus, *

y1 ij est une variable

latente qui représente l'exclusion bancaire, xij est un vecteur de caractéristiques institutionnelles, z1 ij est un vecteur de caractéristiques individuelles, â et ã sont des

vecteurs de paramètres et å1ij est un terme d'erreur normalement distribué, de moyenne nulle et de variance égale à 1.

En estimant leur modèle par la méthode du maximum de vraisemblance, ils arrivent au résultat selon lequel il existe une corrélation entre l'exclusion financière d'une part et l'âge, la pauvreté, l'éducation, le lieu de résidence, le statut matrimonial et la confiance. Ces facteurs varient en sens inverse de l'exclusion.

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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun

Il convient d'apporter quelques précisions d'ordre méthodologique avant de présenter le modèle analytique, dans la mesure où notre approche diffère de celle sus présentée en trois points.

D'abord, une différence est observée au niveau du champ de l'étude. En effet, si les auteurs sus évoqués étudient l'exclusion financière, qui est un concept beaucoup plus large, nous nous limitons uniquement à l'exclusion du système bancaire classique. Cela tient au fait que le système bancaire camerounais est la seule composante opérationnelle du système financier, les marchés financiers étant encore à un état embryonnaire.

Ensuite, nous n'utilisons que deux indicateurs pour mesurer l'exclusion bancaire. Si le premier est identique à celui retenu dans le modèle de référence, le second en revanche est différent. Ce second indicateur est la détention d'une carte de paiement35.

Enfin, notre étude est menée dans un seul pays : le Cameroun. Par ailleurs, compte tenu du fait que dans cette partie de notre travail nous nous intéressons uniquement à l'impact des caractéristiques individuelles sur l'exclusion bancaire, la variable qui capte les effets fixes liés aux pays est exclue.

Ces distinctions faites, la spécification du modèle peut à présent être donnée.

Supposons l'existence d'un caractère qualitatif qui peut prendre K modalités disjointes ; Si K=2, on dit que la variable est dichotomique36. Exemple: avoir un compte ou ne pas avoir de compte.

Dès lors, on peut représenter un caractère qualitatif dans le cadre d'un modèle économétrique. En prenant le cas qui consiste à avoir un compte ou non, on définit la variable y par :

35 Nous nous référons en effet à la classification de Constans (2006) présentée en introduction et qui établit trois niveaux d'exclusion, à savoir la possession d'un compte bancaire, la détention de moyens de paiement nécessaires à l'usage dudit compte et l'accès au crédit

36 Dans le cas général K ? N* on dit que la variable est polytomique.

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Les facteurs de l'exclusion bancaire au Cameroun

y = {1 si l'invididu possède un compte et 0 sinon.

Si P représente la probabilité qu'un individu possède effectivement un compte, alors P n'est rien d'autre que l'espérance mathématique de y : P = E(y).

L'objectif du modèle choisi est alors d'expliquer la survenue de l'événement considéré en fonction d'un certain nombre de caractéristiques observées pour les individus de l'échantillon. Il s'agit donc précisément de spécifier la probabilité d'apparition de cet événement.

Supposons que l'on dispose de N observations y1 d'une variable endogène codée yj = 1 ou yj = 0 par convention et soit x = (x ... x '), un vecteur ligne de variables exogènes associées à la variable endogène y.

Le logit linéaire simple s'écrit : y1 = x + e.

Où å~ est un vecteur de termes d'erreur gaussiens supposés identiquement et indépendamment distribués, tandis que â désigne un vecteur colonne de K paramètres inconnus.

Dans la littérature économique, il est établi que la régression logistique permet, au travers de la méthode du maximum de vraisemblance, d'estimer les paramètres, d'évaluer la précision de l'estimation, de mesurer le pouvoir explicatif du modèle, de vérifier s'il existe une liaison significative entre l'ensemble des variables explicatives et la variable dépendante, d'identifier les descripteurs pertinents et donc d'évacuer les variables non significatives (Rakotomalala, 2014).

La vraisemblance correspond spécifiquement à la probabilité d'obtenir l'échantillon ? à partir d'un tirage dans la population. La méthode du maximum de vraisemblance consiste à produire les paramètres â de la régression logistique qui rendent maximum la probabilité d'observer cet échantillon.

Nous effectuerons donc une régression logistique de manière à identifier les facteurs les plus statistiquement pertinents de l'exclusion bancaire au Cameroun.

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