Conclusion
L'étude sur le cycle diurne des précipitations
de forêt et de savane dans la partie septentrionale du Congo-Brazzaville
est née d'un ensemble de questionnements qui ont laissés place
à plusieurs objectifs. En effet, cette étude se voulait
d'apporter des réponses préalables aux questions suivantes :
quels sont les mécanismes pluviogènes observés sur les
milieux forestiers et savanicoles ? À quel moment de la journée
la pluie tombe souvent dans les zones de forêt et dans les zones de
savanes ? Et quels sont les intensités de pluies journalières
enregistrées en zone de forêt et en zone de savane ? Ce sont ces
différentes questions qui sont restées comme un locomotif tout le
long de ce travail de mémoire. Ces questions nous ont permis d'affirmer
ou d'infirmer les différentes hypothèses énoncées.
Ce qui a fortement permis de bâtir de nouvelles bases dans la
compréhension du cycle des pluies journalières en milieu
forestier et en milieu savanicole dans le Nord-Congo.
Ce mémoire s'est organisé autour de trois axes
essentiels. Le premier axe s'est focalisé sur l'étude des
mécanismes pluviogènes en milieu forestier et en milieu
savanicole, le second axe, quant à lui, s'est orienté sur
l'étude des différents moments auxquels il pleut souvent en
milieu forestier et en milieu savanicole et le troisième et dernier axe
s'est intéressé à l'étude des intensités de
pluies survenues dans chaque intervalle horaire en milieu forestier et en
milieu savanicole.
Pour le premier axe, notons que notre étude a
apporté des réponses à la question sur les
mécanismes pluviogènes en milieu forestier et en milieu
savanicole. Cela nous a conduit à reconnaître le pouvoir, mieux
les interactions existant entre l'atmosphère, la
végétation et le climat. En effet, dans le chapitre premier de
cette étude, l'influence de la circulation atmosphérique sur les
précipitations au Congo-Brazzaville a été
démontrée. L'étude a confirmé l'idée selon
laquelle la pluviosité du territoire congolais dépend fortement
de la circulation des masses d'air issues des anticyclones de
Sainte-Hélène, des Mascareignes, de l'Égypto-libyen et des
Açores. La circulation atmosphérique du continent africain a
montré que ces quatre anticyclones envoient des masses d'airs humides et
secs en direction du territoire congolais. Ces masses d'air sont d'origine
océanique et continentale. Les masses d'air océaniques avec les
anticyclones de Sainte-Hélène, des Mascareignes et des
Açores (en provenance des océans atlantiques et indiens) et les
masses d'air continental avec l'anticyclone de l'Égypto-libyen. Notre
étude a également montré que l'action de ces anticyclones
est conditionnée par la Zone de Convergence Intertropical qui est une
zone où convergent les masses d'air en provenance de
l'hémisphère nord et de l'hémisphère sud, mais
également par la Zone de Convergence interocéanique qui, pour sa
part, est le régulateur des masses en provenance de l'est et de l'ouest.
Ces différentes zones de convergence sont loin d'être statiques,
elles sont en perpétuelle mouvement. Ce qui veut dire qu'elles n'ont pas
de position fixe. De ce fait, si l'on combine l'action anticyclonique avec
l'oscillation de ces deux zones de convergences, ont abouti certainement
à des conditions pouvant faire à ce qu'il pleut sur le territoire
congolais. Aussi, notre étude a reconnu que c'est cette oscillation des
zones de convergences qui est à l'origine des différents
régimes pluviométriques au Congo-Brazzaville.
Toutefois, cette étude a démontré que la
circulation atmosphérique, à elle seule, ne pourrait pas
expliquer les mécanismes pluviogènes au Nord-Congo. Ce qui nous a
permis de voir les conditions de surface continental (végétation
et relief pour le cas particulier) qui ont, sans nul doute, une part importante
dans le déclenchement des précipitations dans le Congo
boréal. Comme le présente le milieu physique de la zone
étudiée, le Nord-Congo bénéficie d'un relief assez
particulière, marquée par des altitudes élevées et
d'un bassin forestier assez important. En parlant de la zone d'étude,
à Gamboma, sur les plateaux Batéké l'on assiste à
un relief présentant des altitudes élevées susceptibles
ainsi d'avoir une action additionnelle aux masses d'air océaniques. Ce
qui nous a permis de démontrer, pour cette zone, que les altitudes
élevées sont à l'origine des pluies orographiques sur les
plateaux Batéké, donc à Gamboma. La zone de Gamboma
crée une ouverture pour des masses d'airs en provenance de
l'océan Atlantique. Nous
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