Introduction
Il a montré que la compréhension des
interrelations climat-végétation permet de mieux élaborer
les politiques de protection des écosystèmes naturels et de
limitation des émissions de gaz à effet de serre dans le but de
maintenir de bons équilibres entre le climat et la
végétation. D'après Dumas (2009), la forêt occupe
une place paysagère et économique très importante. Son
étude sur l'« Estimation de l'influence de la couverture
forestière sur les pluies en montagne : exemple du massif de la
Chartreuse » a démontré qu'au cours d'une averse, la
forêt intercepte et retient un pourcentage plus ou moins
élevé des pluies sur son feuillage. Et une partie de cette eau
interceptée est ensuite évaporée, diminuant la
quantité d'eau réellement reçue par le sol et facilitant
ainsi la condensation de la vapeur d'eau dans les basses couches de
l'atmosphère par le bais de l'évaporation. Belarbi (2010), quant
à lui, a montré les différents processus de formation des
précipitations et les principaux systèmes pluviogènes. Son
étude s'est focalisée sur « l'étude de la
pluviométrie journalière dans le bassin versant de la TAFNA
» dans le but d'analyser l'évolution des précipitations
dans le temps dans la partie ouest de l'Algérie. La thèse de
Djoufack-Manetsa (2011) sur l'« étude multi-échelles des
précipitations et du couvert végétal au Cameroun :
Analyses spatiales, tendances temporelles, facteurs climatiques et anthropiques
de variabilité du NDVI »a abordé cette question des
interactions entre conditions de surface (forêt) et les conditions
atmosphériques. Son étude a fait le diagnostic de la
variabilité multi-échelle (saisonnière, interannuelle,
intra-saisonnière et synoptique) des précipitations et des
relations qu'elle entretient avec le couvert végétal sur une
période 1951-2002 au Cameroun. Selon cette dernière, le climat et
les pressions naturelles et environnementales interagissent localement. Thomas
Garot (2013) a démontré, dans son mémoire de Master sur l'
« étude des précipitations journalières
observées pendant la saison de pluies sur Madagascar, Mayotte, La
Réunion et les îles Éparses de 1971 à 1999 :
rôle et contribution des talwegs tropicaux-tempérés
», que les pluies quotidiennes observées sur Madagascar
(précisément sur la Mayotte, la Réunion et les îles
Éparses) dépendent entièrement à la circulation des
masses d'air en provenance de l'océan Indien, mais aussi de la
contribution des Talwegs-Tropicaux-Tempérés (TTT). Il y a aussi
Kalombo-Kamutanda (2015) qui, dans son article (caractérisation de la
répartition temporelle des précipitations à Lubumbashi
(sud-est de la RDC) sur la période 1970-2014), a fait l'analyse de
certains événements climatiques comme : les dates de
démarrage de la saison pluvieuse, la longueur des épisodes secs,
les maxima journaliers des pluies et les dates de leur apparition. Ceci dans le
but de déceler les indices pouvant assurer un meilleur suivi de
l'évolution générale du climat dans la région. Et
enfin, De Wasseige et al (2015) sont arrivés à monter
les interactions biophysiques entre la forêt et le climat. Selon eux, en
Afrique centrale une grande portion du transfert d'humidité vers
l'atmosphère (via évapotranspiration), contribue à la
formation des systèmes nuageux. La pluie associée à ces
systèmes de convection dépend, non seulement du flux de la
mousson, mais aussi du recyclage de l'humidité par la forêt (Cadet
and Nnoli, 1987, in De Wasseige et al., 2015).
Tous ces travaux abordent, de façon différente
et selon différents lieux, l'étude des précipitations
journalières, des mécanismes pluviogènes et de la
répartition spatio-temporelle des pluies. En effet, le constat est que
les mécanismes pluviogènes au Nord-Congo n'ont jamais
été étudiés de manière exhaustive. On note
cependant, l'étude de Samba (2014) qui aborde, de manière
succincte, la question des mécanismes pluviogènes au
Congo-Brazzaville.
Toutefois, la baisse des précipitations observée
au Nord-Congo devrait susciter l'intérêt de développer de
telle étude afin de mieux comprendre comment les conditions
atmosphériques et de surface influencent sur les variations climatiques
d'une zone donnée. Ce qui fait que cette question des mécanismes
influençant sur la distribution spatio-temporelle des
précipitations au Nord-Congo est abordée dans cette étude
dans le but de faciliter la recherche d'éventuelles relations qui
existent (ou existeraient) entre la végétation et le climat. Ce
mémoire qui aborde la question du cycle diurne des précipitations
dans les zones de forêt et de savanes au Nord-Congo vise donc à
combler ce vide en apportant des réponses préalables à la
connaissance des
Page | 8
|