Introduction
du cycle des pluies en milieu forestier et en milieu
savanicole à une échelle locale. Ce travail revêt donc
à la fois un intérêt scientifique et social. Du point de
vue scientifique, la compréhension du cycle diurne des
précipitations de forêt et de savane sera un pas important dans la
connaissance des mécanismes à l'origine du déclenchement
et de la variabilité spatio-temporelle des précipitations
journalières au Nord-Congo. Du point de vue social, cette étude
permettra aussi de mieux planifier le calendrier des différentes
activités humaines (exploitation forestière, agriculture et
aménagement de l'espace) dans un contexte où la diversification
de l'économie du Congo-Brazzaville est un défi majeur pour les
pouvoirs publics. En effet l'agriculture, considérée comme l'un
des piliers de cette diversification, est fortement dépendante de la
variabilité climatique. Samba et Nganga(2012) estiment qu'une grande
majorité des ruraux sont des agriculteurs de subsistance qui
dépendent des deux pourcents (2%) de terres du Congo-Brazzaville qui
sont propices à la production de cultures pour leurs propres besoins. Et
le Nord-Congo, en particulier vibre au rythme de l'agriculture de substance et
de l'exploitation forestière. Ceci dit, si la production agricole est
fortement dépendante des précipitations, cette étude se
veut d'être un moyen de planification des activités agricoles.
Problématique
Les précipitations font partie des
éléments les plus pertinents pour apprécier les variations
climatiques dans les régions intertropicales. L'Afrique centrale,
connait depuis plus de trois décennies une variabilité du cycle
des précipitations journalières, annuelles et décennales.
Cette variabilité climatique est mise en exergue à travers les
différents travaux de Mpounza et Samba-Kimbata, (1990) ; de Bigot et
al., (1997, 1998)et de Tsalefac et al., (2015) qui
révèlent que la décennie 1980 peut être
considérée globalement comme la plus déficitaire en
Afrique centrale. Au Congo-Brazzaville cependant, les différents travaux
de Samba et Mpounza (2005)et de Samba et Nganga (2012) confirment cette
tendance à la baisse observée depuis les années 1980 au
niveau des précipitations. Ainsi, cette baisse pourrait donc être
susceptible d'apporter des modifications dans la répartition des pluies
journalières. C'est dans ce contexte que la présente étude
sur l'« étude comparée du cycle des
précipitations de forêt et de savane au Nord-Congo »
s'est donnée pour mission l'appréhension du comportement
pouvant expliquer la distribution spatio-temporelle des précipitations
journalières dans la partie septentrionale du Congo-Brazzaville. La
partie boréale du territoire congolais connait une évolution
à la baisse au niveau des précipitations depuis la
décennie 1980 comme le témoignent les travaux de Samba et Mpounza
(2005) et de Samba et Nganga (2012). La question de la répartition
spatio-temporelle des précipitations reste un sujet permanant dans les
régions intertropicales.
En effet, l'étude de Aussenac (1969) montre que
l'influence de la forêt sur les précipitations est variable selon
le régime et l'intensité des pluies, les espèces et les
types de peuplement qui affectent les pourcentages d'interception. Pour ce
dernier, la forêt a donc le pouvoir d'intercepter une partie importante
des quantités d'eau qui arrivent au niveau de la forêt. Dans cette
même optique, Bigot (1997) dans sa Thèse de Doctorat
intitulé : « Les précipitations et la convection
profonde en Afrique Centrale : cycle saisonnier, variabilité
interannuelle et impact sur la végétation » a
démontré que les advections de vapeur d'eau sur l'Afrique
centrale trouvent leur origine dans l'Atlantique austral et que le poids des
conditions de surface est important dans la distribution des
précipitations. Les travaux de Tsalefac et al (2003) sur les
« fréquences et quantités des précipitations
journalières sur le territoire camerounais » ont montré
à quel point la répartition spatio-temporelle des
précipitations dépendantes entre autres des circulations
océaniques et atlantiques, mais aussi des particularités des
conditions de surfaces continentales (relief, végétation, etc.).
Toutefois, l'étude de Dessay (2006) sur la dynamique de la
végétation brésilienne et du climat a permis de mieux
comprendre que toute modification du couvert végétal peut
affecter la distribution des pluies sur un espace donné. Selon cette
dernière, toute modification des facteurs climatiques affecte la
phénologie des végétaux. Ce qui fait que la
végétation a une influence non négligeable sur le climat
et vice versa.
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