Chapitre 1 : Présentation de la zone
d'étude
La forêt est un régulateur important du climat
dans les zones intertropicales. Le massif forestier du Nord-Congo fait partie
des forêts denses équatoriales du bassin du Congo (deuxième
massif forestier tropical mondial). La forêt équatoriale humide du
Nord-Congo présente donc des caractéristiques d'une forêt
de type équatorial. Pour montrer l'influence du massif forestier du
Nord-Congo sur les précipitations diurnes, nous avons pris en
considération le fonctionnement du système forestier des
forêts équatoriales à une échelle locale.
Le massif forestier du Nord-Congo est une forêt de type
équatorial qui, par son fonctionnement, crée un microclimat
interne agissant sur le climat local et qui, par conséquent pourrait
avoir une influence sur la répartition journalière des
précipitations. L'humidité et l'évapotranspiration sont
autant de paramètres qui peuvent, par leur interaction, expliquer
l'interrelation entre la forêt et le climat à l'échelle
locale. Ces deux paramètres, réunis, peuvent ainsi constituer des
conditions de surface qui sont susceptibles d'influencer la distribution
spatio-temporelle des pluies dans les zones forestières. Ces
différents paramètres dépendent à la fois de la
densité et du fonctionnement du système forestier
(l'albédo, l'évaporation, la transpiration, le recyclage de
l'humidité...). Polcher (1994) estime que les phénomènes
de surface tels que la densité et le fonctionnement du système
forestier sont des caractéristiques qui influencent sur la
sensibilité du climat dans des régions forestières.
? Humidité
L'humidité est l'état de fraîcheur moyen
du sol ; un sol, couvert ou non de végétation, connait un
état de fraîcheur. Ainsi, on parle d'humidité absolue et
d'humidité relative de l'air mesurée en pourcentage (%). En
effet, une forêt sempervirente de type équatorial présente
une canopée naturelle assez dense et un taux d'humidité accru.
Selon Favier (2003), une forêt équatoriale peut atteindre
jusqu'à 80 ou 100% d'humidité. C'est un mécanisme qui
alimente l'évapotranspiration à l'échelle d'une
forêt. La forêt a ainsi une capacité de recycler et de
stocker localement l'humidité.
Le recyclage de l'humidité se passe au niveau du
feuillage qui, par les mouvements de turbulences, arrive à intercepter
une partie de la masse d'air humide océanique. Toutefois, le stockage de
l'humidité au niveau de la forêt est assuré par le
système racinaire des arbres. Selon Bigot (1997) au cours d'un
épisode pluvieux, le système racinaire piège une partie
importante des eaux de pluie qui arrivent au niveau du sol ; 7 à 18%.
Les forêts peuvent également réduire le ruissellement de
surface et améliorer l'infiltration de l'eau dans le sol, ce qui conduit
à un stockage accru de l'humidité du sol (Jose, 2009). Le sol
humide de la forêt stock une grande portion des eaux (figure 5) de pluies
par le biais de l'infiltration.
De ce fait, le sol permet aux arbres d'absorber une
quantité importante des eaux de pluies. Cette quantité d'eau est
par la suite transférée dans le tronc de l'arbre facilitant ainsi
le processus de transpiration. Et cette transpiration des arbres
associée à l'évaporation du sol humide forment
l'évapotranspiration, puis l'évapotranspiration par son action,
envoi dans l'atmosphère une masse importante de vapeur d'eau, et la
condensation cette vapeur d'eau dans les basses couches de l'atmosphère
facilite le déclenchement des précipitations. De plus,
l'albédo et l'humidité, étroitement liés, peuvent
être deux paramètres-clés pour le déclenchement des
pluies, dès lors qu'un sol humide, couvert de végétation,
possède un albédo faible et une capacité
d'évaporation plus élevée (Fontaine et Janicot, 1993,
cité par De Wasseige et al., 2015).
? Évapotranspiration
L'évapotranspiration est la somme de
l'évaporation directe, qui s'effectue à partir des sols humides
et des différentes nappes d'eau libre (lacs, fleuves, mares) et du flux
de vapeur d'eau provenant de la transpiration des végétaux qui
s'effectue à partir des stomates, organes de
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