Ressources minières, croissance économique et guerres civiles en R.D.Congopar Fanny KABWE Université de Yaoundé 2/ Soa - DEA 2014 |
SECTION I DONNEES ET METHODE UTILISEES§1. Données utilisées pour expliquer la croissance économiqueLa notion de développement économique englobe de façon interactive les revenus, la productivité, la santé, l'éducationmais également la distribution de ces variables au sein d'une population (Marmot et al, 2008). Nous définissons le développement social comme la combinaison du revenu de santé et de l'éducation (Avom et Carmignani, 2010). Comme le font remarquer Bulte et al. (2005), la croissance ne mesure qu'une dimension du bien-être humain. Les matières premières empêchent le développement social et cet effet négatif est dû aux répartitions inégales et de la volatilité (Avom et Carmignani, 2009). Certes, il existe une relation entre le niveau de revenu et les indicateurs de développement. Mais, il n'existe pas de relation linéaire entre la croissance du revenu ou même le revenu et la réduction de la pauvreté, des inégalités et d'autres indicateurs sociaux. Dans ce cas, quelle est l'impactdirect des ressources minières sur la croissance ? Pour le mesurer, nous adaptons le modèle de croissance utilisé par Sachs et Warner (1997). Ils procèdent en utilisant un modèle de croissance économique, tout en incluant : le capital humain, le capital physique, le capital financier et les ressources naturelles. Nous n'allons pas inclure toutes les ressources naturelles mais plutôt la rente minière. Cette variable d'analyse est plus utilisée dans la littéatture récente7(*). Nous considérons la R.D.Congo dont la part des exportations des minerais est supérieure à 50% dans la croissance économique pour la période 1980-2012. Nous introduisons dans notre spécification la variable la rente minière pour contrôler l'effet des ressources minières.En plus des variables explicatives, nous ajoutons dans la spécification économétrique les variables des déterminants classiques de la croissance telles que l'épargne, l'investissement, les dépenses de consommation (capital physique), l'inflation (capital financier). Pour évaluer le niveau de santé et d'éducation, nous prenons en compte l'espérance de vie à la naissance et le taux d'alphabétisation global (capital humain). L'approche adoptée dans le cadre de cette étude se fonde sur le modèle de croissance économique deMankiw, Romer et Weil (1992). Ils reprennent les fondements du modèle de Solow dans lequel ils incorporent le concept de capital humain. Deux types de capital sont alors inclus : le capitalphysique et le capital humain. L'ensemble de ces variables provient de la base World Development Indicators (WDI, 2013),et World Banks (WB, 2012). Les variables utilisées sont décrites dans le Tableau 2 ci-dessous :
Notre stratégie d'estimation consiste à évaluer la sensibilité de la rente minière sur la croissance du PIB réelet à l'ensemble des variables exogènes introduites dans le tableau ci-dessus.Ce tableau mentionne les variables de bases qui permettent l'explication de la croissance économique. En générale, les variables sont prises dans l'analyse de Sachs et Warner (1997), que nous avions adaptées dans le modèle de Mankiw et al. (1992). * 7 Voir Avom et Carmignani (2010) |
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