IV- Synthèse des principaux
résultats :
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60°/s
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180°/s
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5JT Ab
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5JT Rel.
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5JT×mc
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5JT Ab
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5JT rel.
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5JT×mc
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MFM
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S
r = 0,6
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S
Z = 2,08
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S
r = 0,4
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NS*
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PM
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S
r = 0,38
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NS*
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DA
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S
Z = 2,13
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TMF
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S
r = -0,37
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S
Z = 2,31
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NS*
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S
Z = 2,45
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5JT Ab : 5JT Absolu ; 5JT
Rel. : 5JT Relatif ; 5JT×mc : 5JT
rapporté au poids ;
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ; PM : Puissance
Moyenne ;
TMF : Temps de Moment de Force ;
r : Coefficient de corrélation par le test de
Kendall ;
Z : Indice de comparaison par le test de
Mann-Whitney ; S : Différence statiquement
Significative ;
NS* : Tendance de signification ;
Tableau n°14 : Tableau
récapitulatif des résultats de comparaison et de
corrélation.
L'étude synthétique et récapitulative des
résultats montre qu'au niveau de la comparaison statistique par le test
non paramétrique de Mann-Whitney, les différences sont en
majorité statiquement significatives à p< 0,05 des
paramètres du moment de force maximale, de la puissance moyenne et un
peu moins du temps de moment de force, pour les deux vitesses lente et rapide
(60°/s et 180°/s) entre les taekwondoïstes possédant les
meilleures valeurs au 5JT rapporté à leurs masses corporelles, et
ceux ayant les valeurs moindres.
Nous constatons des corrélations significatives
à p< 0,05, essentiellement entre le moment de force et la puissance
moyenne d'une part, et les valeurs du 5JT rapportées au poids corporel
pour les deux vitesses isocinétiques du test. La durée
d'accélération est corrélé positivement à
cette même variable pour la vitesse rapide de 180°/s.
Discussion
I- Comparaison des paramètres
isocinétiques aux vitesses choisies :
L'influence des qualités de force sur les
éléments de la performance athlétique peut
s'étudier par l'intermédiaire de l'évaluation
isocinétique. Les protocoles d'études sont encore à ce
jour, extrêmement variables selon les auteurs et le mode d'exploration
choisi (Rochcongar, 2004). Dans notre étude, le choix des vitesses lente
(60°/s) et rapide (180°/s) pour mettre en relation la force
isocinétique concentrique et la force explosive, provient du fait que
dans l'ensemble, les auteurs (Rochcongar, 2004) utilisent une vitesse dite
lente (30°/seconde, ou le plus souvent 60°/seconde) et une ou
plusieurs vitesses dites rapides (180°/seconde et/ou 240°/seconde).
Pour ces dernières, il existe une corrélation satisfaisante entre
le pic de force et le pourcentage de fibres rapides (Thorstensson et al.,
1976). D'autant plus, la littérature scientifique propose qu'à
vitesse lente le nombre de mouvements ne dépasse toutefois jamais cinq
répétitions, pour cause de fatigue locale et qu'à vitesse
rapide, les chiffres varient entre cinq et dix répétitions
(Rochcongar, 2004), d'où le choix du nombre de répétitions
dans ce travail. En outre, dans le cadre de la pathologie, Sapega (1990)
propose qu'un déficit inférieur de 10 %, par rapport au
côté sain peut être considéré comme
négligeable. Un déficit compris entre 10 et 20 % peut être
pathologique. Au-delà de 20 % il est très probablement anormal.
De ce fait, le choix du membre préférentiel s'appui sur le fait
que le déficit entre les deux côtés était
inférieur à 10% pour toute notre population, ce qui autoriserait
l'utilisation d'un membre au choix.
Bien que le moment maximal de force (peak torque) est
de loin le paramètre isocinétique le plus utilisé et le
plus reproductible (Rochcongar, 2004), nous avons choisi des paramètres
isocinétiques en rapport avec ce dernier, qui nous permettraient de
mieux étudier la relation qui pourrait exister entre la force
isocinétique des extenseurs du genou et la force explosive. Ces
paramètres sont : la puissance moyenne, temps du moment de force et
la durée d'accélération.
En réalisant la comparaison des paramètres
isocinétiques étudiés entre les taekwondoïstes ayant
obtenus les meilleures valeurs au 5JT (absolu, relatif et rapporté
à la masse corporelle) et ceux ayant des valeurs moins bonnes, nous
constatons que la puissance moyenne, de part son augmentation avec
l'élévation de la vitesse isocinétique du test à
60°/s puis à 180°/s (Larrat et al., 2007), ne semble pas
être statiquement significative. D'autre part, la comparaison du moment
de force maximale présente une différence significative à
p< 0,05 pour le 5JT rapporté à la masse corporelle à la
vitesse lente (60°/s) et une tendance de signification proche du seuil de
significativité p< 0,05 à la vitesse rapide (180°/s).
Ceci pourrait être expliqué par le fait que la performance en 5JT
dépend surtout de la force explosive des sujets et que le poids du corps
peut être considéré comme un facteur limitant de cette
performance (Challis, 2004 ; Chamari et al., 2008) d'autant plus que la
force maximale ne s'observe qu'à la vitesse angulaire la plus lente
(Larrat et al., 2007). Il n'existe pas en revanche une différence
significative de la comparaison de ces deux paramètres
isocinétiques dans le cas des taekwondoïstes les plus performants
au 5JT absolu et relatif avec ceux moins performants.
Par ailleurs, les paramètres isocinétiques
choisis et liés au temps sont la durée
d'accélération et le temps du moment de force. Ce dernier
correspond au temps requis pour atteindre le « peak
torque » lors des répétitions. Ces deux
paramètres, à vitesse lente (60°/s), des taekwondoïstes
les plus performants au 5JT relatif sont statistiquement meilleurs que ceux
moins performants.
D'autre part, la comparaison de ces deux paramètres
isocinétiques des athlètes ayant des valeurs
élevées au 5JT rapporté au poids, à la vitesse
rapide (180°/s), avec leurs coéquipier ayant des valeurs moins
bonnes, montre aussi une différence significative à p< 0,05.
De ce fait, au fur et à mesure que la vitesse du mouvement augmente, les
individus ayant un plus haut pourcentage de fibres rapides de type II (donc une
éventuelle masse musculaire considérée) produisent un plus
grand moment maximal et inversement un plus petit temps du moment de force,
d'où l'avantage des individus à grand pourcentage en fibres
rapides de type II pour produire des mouvements à hautes vitesses
articulaires (Larrat, 2007).
En outre, Chamari et al. (2008) ont trouvé une relation
entre l'expression relative du 5JT et le temps d'accélération des
extenseurs du genou dans l'épreuve isocinétique. Ceci implique
que la longueur des membres inférieurs influe la performance en 5JT. Ils
recommandent l'utilisation de ce test pour l'évaluation de la force
explosive des muscles des membres inférieurs.
D'un autre côté, et pour les deux vitesses
choisies du test isocinétique, il n'existe aucune différence
significative à p< 0,05 en comparant les valeurs de tous les
paramètres isocinétiques entre les taekwondoïstes les plus
performants au five-jump test absolu et ceux moins performants. En
effet, les performances de la force en valeur absolue sont moins
interprétables et elles sont liées à la surface de section
musculaire du quadriceps pour les extenseurs afin d'être plus
précis. De plus, la force développée par un groupe
musculaire est proportionnelle à sa surface de section, grandeur qui
peut être mesurée à l'aide d'imagerie obtenue par
scanographie ou par résonance magnétique nucléaire (Akima
et al., 2004) et dont l'accès à ces types de manipulations est
très difficile dans le cadre de ce travail. Donc il est certain que les
caractéristiques anthropométriques influencent les mesures et
sous-tendent l'intérêt de les exprimer en valeur absolue et en
valeur normalisée par le poids du corps et ceci est en conformité
avec les travaux de Dauty et al. (2002), Jidovtseff et al. (2005), Larrat et
al. (2007), Zouita et al. (2007) et Chamari et al. (2008).
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