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Les perceptions des citoyens sur les actions mises en place par la commune et la communaute urbaine de Limoges dans le cadre des adaptations au changement climatique


par Claude GNONLONFOUN
Université de Limoges - Master 1 2019
  

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CHAPITRE I

REVUE DE LITTERATURE, CLARIFICATION DES CONCEPTS,
PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Le chapitre I présente d'une part, la revue de littérature, la clarification des concepts, la
problématique et d'autre part la démarche méthodologique ayant permis d'obtenir les résultats.

1-1. Revue de littérature

Le changement climatique fait partie des préoccupations majeures des scientifiques depuis le XIX e siècle (Kandel, 1980), un sujet d'actualité dans l'opinion publique. Nombreux sont les auteurs ayant abordé la question des perceptions des individus sur le changement climatique et d'après les résultats d'enquêtes entre 2009 et 2016, on note une relative stabilité de la place de la France à l'échelle européenne sur l'inquiétude des français d'agir face au changement climatique (ESE, 2016).

Les problèmes environnementaux sont, par nature, des problèmes qui font appel à des approches pluridisciplinaires. Par leurs problématiques souvent complexes, ils convoquent à la fois les sciences naturelles et physiques (biologie, écologie, chimie, physique...) pour l'explication naturelle des phénomènes, mais aussi les sciences sociales (sociologie, psychologie sociale, économie...) pour l'explication des interactions entre les activités humaines et ces phénomènes. Le recours à des disciplines complémentaires permet donc d'expliquer les différentes facettes des enjeux climatiques (théories et méthodes différentes) (Zambeaux, 2007).

Étant donné le caractère pluridisciplinaire de ce sujet nous ferons donc appel, tout au long de notre travail à des théories et concepts développés pas des sociologues, historiens et géographes. La plupart des études sur le sujet utilisent un mélange de données qualitatives et quantitatives (Babutsidze et al., 2018). Ainsi, par le biais d'entretiens ou d'enquêtes les travaux existant se focalisent sur le changement climatique pris comme un risque à travers ses conséquences sur les populations, et une étude a permis également de géo-référencé les perceptions des habitants ayant accepté de répondre au questionnaire sur le terrain d'étude pour les cartographier suite à l'étude (Chouinard, 2006 et Guillemot, 2014) qui suggèrent d'intégrer la population locale au processus décisionnel de gestion des risques climatiques (mise en place des mesures d'adaptations).

Au total, il ressort du point de vue littéraire que les perceptions et les représentations des citoyens sont mise en exergues dans les études à travers le risque climatique et le courant

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étudiant les perceptions et implications des citoyens sur les actions d'adaptations restent très peu voire pas du tout abordées en région Nouvelle Aquitaine et précisément dans la commune de Limoges. Dans le Plan Climat-Air-Energie Territorial de la communauté urbaine de Limoges et à l'échelle de la commune de Limoges, des actions sont mises en place pour faire face à ce problème et dans les stratégies de mise en place, les citoyens sont associés. C'est pourquoi il convient de souligner par cette étude, les perceptions des citoyens sur ces actions d'adaptations.

1.2. Clarification des concepts

Pour faciliter l'exploitation de ce mémoire, les concepts clés utilisés ont été clarifiés.

Changement climatique : le changement climatique se définit comme « une modification durable (de la décennie au million voir milliard d'années) des paramètres statistiques (paramètres moyens, variabilité) du climat global de la Terre ou de ses divers climats régionaux. Ces changements peuvent être dus à des processus intrinsèques à la Terre, à des forces extérieures ou, plus récemment, aux activités humaines » (glossaire). Nous nous intéresserons à la partie anthropique de ce phénomène, c'est à dire à l'impact des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine dans le changement climatique. Le développement des sociétés occidentales et leur survie est basé sur la consommation d'énergie fossile. Or, lorsqu'on brule du charbon ou du pétrole l'homme émet des quantités de CO2 importantes soit 6 milliards de tonnes équivalent carbone. Cela engendre un déséquilibre dans le cycle naturel du carbone : les végétaux et les océans qui jouent le rôle de « puits » de carbone ne peuvent pas absorber cet excédant anthropique (Jancovici, 2010). De plus le développement intensif d'élevages de ruminants a pour conséquence le rejet d'importantes quantités de méthane. Ce surplus d'émissions se retrouve donc dans l'atmosphère, change sa composition, ce qui entraîne une accélération du phénomène naturel d'effet de serre et cette accélération a pour conséquence une élévation de la température moyenne à la surface du globe. Enfin il convient d'insister sur le fait que les dimensions spatiales et temporelles du changement climatique en font un phénomène sans précédent : des actions au niveau local (des collectivités territoriales aux pratiques individuelles) ont une incidence au niveau global (augmentation de la température moyenne à la surface du globe), et les répercussions de ces actions sont différées dans le temps (comme nous l'avons dit précédemment certains gaz à effet de serre ont une durée de vie allant jusqu'à 50 000 ans).

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Dans le contexte du présent mémoire, l'expression « changement climatique » met en exergue les conséquences des émissions actuelles et passées de gaz à effet de serre d'origine humaine dans le temps et dans l'espace.

Atténuation et adaptation : l'adaptation au changement climatique représente un « ajustement des systèmes naturels ou des systèmes humains face à un nouvel environnement changeant. L'adaptation aux changements climatiques indique l'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter des opportunités bénéfiques. On distingue divers type d'adaptation, notamment l'adaptation anticipée et réactive, l'adaptation publique et privée, et l'adaptation autonome et planifiée » (GIEC, 2018). On parle d'adaptation lorsque les effets du changement climatique sont déjà ressentir et que des mesures préventives sont nécessaires et ce qui se diffère de l'atténuation est le fait que l'homme doit réduire les sources de pollution et augmenter les puits de gaz à effet de serre. Pour comprendre les mesures d'adaptations dans le cadre de notre étude, nous allons nous référer essentiellement à la définition (glossaire) qui prend en considération les incertitudes, les impacts et les risques, les vulnérabilités et les résiliences. La différence fondamentale entre l'adaptation et l'atténuation dans cette étude se trouve au niveau de leurs échelle temporelles, de l'intérêt collectif et de la mesure qui de fait sont des concepts spécifiques selon qu'il s'agit de l'atténuation ou de l'adaptation.

Perception et représentation : le terme « perception » est utilisé dans le sens commun pour faire ressortir le statut de la parole de personnes interrogées dans le cadre d'une enquête tandis que la représentation en science sociale consiste à montrer le sens de convergence des perceptions d'une population enquêtée sur un sujet donné.

La perception est l'ensemble des mécanismes et des processus par lesquels l'organisme humain prend connaissance du monde et de son environnement sur la base des informations élaborés par ses sens (Bonnet et al., 1989). C'est-à-dire de la subjectivité individuelle (sensorielle) sans prendre en considération la réflexion systématique sur le sujet de l'enquête. En sciences sociales l'expérience la perception représente plus les vécue des populations enquêtées, le fait que chacun à une idée relative qui lui est propre et qu'elle varie en fonction de l'expérience et de chacun. Dans le cadre de ce mémoire, nous entendons par `'perception» la manière dont chaque citoyen de la commune de Limoges comprend, s'implique et ce qu'il pense par rapports aux mesures d'adaptations prises sur la commune de Limoges. Faire ressortir les perceptions des citoyens revient d'établir des critères de choix à travers un questionnaire pour la collecte des données et dans lequel chacun donne librement son opinion sur le sujet d'enquête.

La représentation est une construction sociale qui est définie en fonction des différentes opinions ou groupes sociales sur une question donnée. Elle met en exergue les la manière dont le groupe pense un sujet donné et dans le cas d'espèce, il s'agit de voir les points de

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convergences des perceptions et de les généraliser dans un sens pour en faire une représentation collective. La différence entre les représentations et les perceptions est le fait que les représentations sont collectives et issues des perceptions individuelles. Les représentations sont construites sur la base des perceptions et reflète donc l'image collectif des citoyens de la commune de Limoges sur les actions mise en place dans le cadre des adaptations au changement climatique.

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