II.2.2 Variables explicatives
1 la masse monétaire
La masse monétaire est une mesure de la quantité
de monnaie dans un pays ou une zone économique. Ensemble des valeurs
susceptibles d'être converties en liquidités ; c'est
l'agrégat de monnaie fiduciaire, des dépôts bancaires et de
titres de créance négociables, tous susceptibles d'être
immédiatement utilisables comme moyen de paiement (Blanchard, 2002).
La masse monétaire a pour indicateur le taux de
croissance annuel de la masse monétaire au sens large (M2). Cette
variable prend en compte des effets de la politique monétaire à
travers l'offre de monnaie sur la croissance économique en RD Congo.
Graphique 2 : Evolution de la masse monétaire
MASMON
ANNEES
12000 10000 8000 6000
4000 2000
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
18
Source : élaboré à partir des
données tirées de cd-rom de la Banque Mondiale (2013)
La réforme monétaire est engagée dans un
climat de marasme économique qui désarticulait la vie normale de
la nation. Depuis 1981, la RD Congo a connue plusieurs réformes au
niveau de la monnaie. C'est ainsi, elle a connu une réforme
monétaire de 1983, qui a poussé le taux de croissance de la masse
monétaire à 1113%. En effet, après 1990, la situation
économique s'est considérablement aggravée avec la
réforme monétaire d'octobre de 1993, laquelle a suscité le
laboratoire de nouveau Zaïre et cela a poussé à la hausse la
masse monétaire en 1994 à 6968,90% (Kalala, 2006).
19
20
Depuis le début de l'année 2002,
l'évolution du taux de croissance de la masse monétaire a
baissé, suite à la création des Programmes d'Ajustement
Structurels de la deuxième génération, ce qui a
occasionnée une baisse de taux de croissance de la masse
monétaire à 29,7% en 2003.
2 les Réserves
Les réserves sont considérées comme un
instrument utilisées pour réguler l'offre de monnaie, exercent
une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent,
agissent sur la propension des banques à distribuer des crédits
(BCC, 2010).
Les réserves (y compris l'or) ont pour indicateur le
taux de croissance annuel du total des réserves (RESERV). Cette variable
permet de tenir compte des effets des avoirs intérieurs sur
l'évolution de l'activité économique. Les réserves
permettent à la banque Centrale de garantir la stabilité interne
de la monnaie.
Graphique 3 : Evolution les réserves (y compris l'or)
RESERV
1.4E-109 1.2E-109 1.0E-109
8.0E-108 6.0E-108 4.0E-108 2.0E-108
0.0E-100
|
|
ANNEES
|
85 90 95 00 05 10
Source : élaborée à partir des
données tirées de cd-rom de la Banque Mondiale (2013)
Depuis 1981, le total des réserves a subi plusieurs
variations suites aux différents chocs observés dans
l'économie au niveau international et national. En effet, une longue
période de la situation financière de la RD Congo est
caractérisée par des fortes récessions de total des
réserves. En se référant au graphique ci-dessus, on
observe que le total des réserves a connu une forte diminution dans les
années 90. Ainsi, en 1993 le total des réserves a atteint un
montant très minime de 54794300$, période à laquelle la
gestion des devises était anarchique et l'hyperinflation s'est
observée.
L'accroissement de total des réserves exprimé en
milliard de dollars s'est observé en 2009 et 2010. En effet, cet
accroissement des réserves est dû par l'expansion des
dépôts de la clientèle des banques commerciales et par le
processus de bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l'Etat
(BCC, 2012).
3 le crédit domestique
Le crédit intérieur fourni par le secteur
bancaire comprend tous les crédits dans divers secteurs sur une base
brute, à l'exception du crédit accordé au gouvernement
central, qui est net.
Le crédit domestique fourni par le secteur bancaire
dont l'indicateur est le pourcentage du crédit domestique dans le PIB
(CREDOM) est une variable qui permet d'apprécier le poids du
crédit distribué par le secteur bancaire dans l'évolution
du PIB.
Depuis 2000, le crédit domestique est moins stable.
L'accélération du rythme de progression de crédit est
attribuable au boom économique observé dans le secteur de
commerce de gros et détails, de production industrielle et
minière et de télécommunication (BCC, 2011).
Graphique 4 : Evolution de crédit domestique
C RED OM
300 250 200 150
100
50
0
|
|
AN N EES
|
85 90 95 00 05 10
Source : élaboré à partir des données
tirées de cd-rom de la Banque Mondiale (2013).
De 1981 à 2010, l'évolution de crédit
domestique enregistre plusieurs variations. En effet, de 1981 à 1983, il
s'est observé une augmentation de taux de crédit à 13,4%.
Elle a subi une régression de 7,1% en 1984. Après cette
période de récession, le crédit domestique a subi sa
relève en 1988, période à laquelle la RDC a connu un taux
de 9,8%.
21
La RDC a connu un taux de crédit domestique le plus
élevé de 25,3% en 1990. Après cette période, le
crédit domestique a connu une récession, soit de 1992 à
2010. A travers cette récession, il sied de noter la période de
la guerre et de la crise financière qui ont bouleversées
l'économie mondiale.
4 Les exportations des biens et services
Les exportations de biens et services comprennent tous les
biens, qu'ils soient vendus ou non, sortant définitivement du territoire
économique à destination du reste du monde ainsi que tous les
services fournis par des unités non résidentes (Klotz, 1990).
Les exportations congolaises se distinguent de celles de la
plupart des pays moins avancés en ce qu'elles sont plus
diversifiées tant bien en matières premières qu'en
produits semi-finis. Cet avantage met la République Démocratique
du Congo à l'abri de brusques variations des recettes propres à
un seul produit (BCC, 2009).
Graphique : Evolution des exportations des biens et services
EXPORT
70 60 50 40
30 20 10
|
|
ANNEES
|
85 90 95 00 05 10
Source : élaboré à partir des données
tirées de cd-rom de la Banque Mondiale (2013)
Depuis 1981, les exportations de biens et services ont connu
plusieurs variations dans l'économie de la République
Démocratique du Congo. Arrivant en 1990, les exportations de biens et
services ont atteint un taux de 30%. La progression observée en 1990 n'a
pas empêché la baisse des exportations. C'est ainsi, en 1993 les
exportations de biens et services
ont baissé à 11%. Depuis 2002, la part des
exportations dans le PIB s'est accrue à 19% en 2001, à 65% en
2007 et à 68% en 2010.
5 Le taux d'intérêt
La politique de taux d'intérêt visait en
général deux objectifs à savoir, agir indirectement sur le
volume global du crédit d'une part et d'autre part sur les mouvements de
capitaux avec l'extérieur grâce aux différents taux
d'escompte.
Le taux d'intérêt étudié ici est
capté par le taux débiteur réel des banques (TAUDINTER).
Cette variable permet de capter les impulsions de la politique
monétaires sur l'activité économique à travers le
canal du taux d'intérêt, car il dépend du taux directeur de
la Banque Centrale. La direction du crédit et des marchés
financiers de la Banque Centrale du Congo détermine le taux directeur en
fonction du taux d'inflation. Étant donné que le taux d'inflation
n'a cessé de croitre, les taux d'intérêt ont tendance
à suivre cette évolution.
Graphique : Evolution de taux débiteur réel des
banques
TAU D IN TER
250
200
150
100
50
0
AN N EES
22
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
Source : élaborée à partir des
données tirées de cd-rom de la Banque Mondiale (2013) et de
rapport de la BCC (2007).
De 1981 à 1989, le taux d'intérêt est
resté faible suite à une légère reprise de
l'activité économique au pays. La fin de l'année 1990
à 2001, étant considérée comme une période
difficile pour le pays ; il s'est observé une forte augmentation du taux
d'intérêt et a atteint un taux maximal plus de 200% en 1996.
23
Depuis 2002, il s'est observé la maîtrise de
l'inflation et cela a permis à la Banque Centrale de diminuer
progressivement son taux d'escompte. Il a passé de 24% en 2002 à
8% en 2003, avant de remonter à 22,4% en 2009 et 28,2% en 2010 du fait
des tensions inflationnistes et de la crise financière de 2008.
Cependant, étant donné la faible bancarisation
de l'économie et le mauvais fonctionnement du système bancaire,
la manipulation des taux d'intérêt n'est pas un instrument
efficace de régulation de la masse monétaire (BCC, 2010).
6 Investissement privé
La caractéristique de la formation de capital est
d'augmenter le patrimoine non financier. La notion de l'investissement comprend
principalement l'ensemble des biens durables achetés par le producteur
pour être utilisés pendant au moins un an pour leur production.
L'investissement privé dont l'indicateur est le taux de
croissance annuel de la formation brute du capital fixe (INVPRIV). C'est une
variable clef de la croissance économique puisque c'est par elle que
transitent les impulsions de la politique économique pour atteindre la
production, elle doit avoir un fort effet positif sur cette dernière.
Graphique : Evolution de l'investissement privé
IN VPR IV
25
20
30
15
10
5
0
ANNEES
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
Source : élaboré à partir des données
tirées de cd-rom de la Banque Mondiale
En se référant du graphique ci-haut, on remarque
que l'investissement privé est moins stable dans les années 1983
à 1989 et cela a permis d'atteindre un taux de 14% en 1988 et 1989.
Après cette période, il s'est observé un redressement du
taux de l'investissement privé à 2%
24
en 1993, période à laquelle la RD Congo avait
connu des pillages. Ensuite, en 1998, il eut une baisse de taux
d'investissement à 2% pour des raisons de conflits armés (ANAPI,
2003-2012).
Depuis 2002, l'effort d'accumulation brute de capital fixe a
été soutenu à un rythme deux fois plus rapide que celui de
la croissance économique. Cela fut réalisé grâce
à l'accélération induite par l'extension des travaux
d'infrastructure dans les secteurs de la construction des routes, mais
également des télécommunications, et à la
finalisation de certains projets miniers financés par l'investissement
direct étranger de quelques grands opérateurs internationaux,
notamment dans le sud-est du pays (Kanga, 2012).
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CHAP III : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES
RESULTATS Le troisième chapitre met en revue deux grandes
sections. Premièrement, on va présenter les résultats du
travail et deuxièmement, on va procéder à
l'interprétation des résultats.
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