c) Les inégalités et la pauvreté
au Burkina Faso
En dépit d'un taux de croissance positif depuis 1994,
la situation socio-économique des burkinabè n'a pas
significativement évolué. La pauvreté sévit
toujours au sein des couches inférieures de la population et les
inégalités sont toujours criantes.
Le tableau 1 permet d'observer l'évolution de la
distribution des revenus de 1994 à 2009. On constate que s'il y a bien
une diminution de la part de la richesse totale détenue par les 20% les
plus riches, cette diminution est néanmoins insuffisante pour
réduire significativement les inégalités. Le
quatrième et le cinquième quintile détenaient encore 67.9%
de la richesse totale en 2009, tandis que les deux premiers doivent se partager
seulement 17.3% de la richesse totale.
L'analyse de la pauvreté monétaire
mesurée en pourcentage de la population vivant en dessous du seuil de
pauvreté met en évidence une faible contribution de la croissance
à la réduction de la pauvreté. En effet, malgré une
croissance soutenue ces dernières années, en 2009, 46.7% de la
population burkinabè vivait sous le seuil de pauvreté national
(données banque mondiale). Même si on note une réduction de
4.4% par rapport à 2003, la croissance moyenne de 6.39% entre 2001 et
2008 n'a eu que peu d'effet sur la réduction de la pauvreté. Le
rapport provisoire du CAPES (2010) sur la pauvreté au Burkina Faso cite
parmi les tentatives d'explication du faible impact, les différents
chocs exogènes qui frappent le pays : inondations,
épidémies, crises économiques et alimentaires, conflits
politiques dans la sous région, etc.
Malgré cette faible contribution à la
croissance, l'Indice de Développement Humain du Burkina Faso penche en
faveur d'une amélioration des conditions de vie des burkinabè. En
effet, sur une échelle de 0 à 1, ce dernier est passé de
0.321 en 2005 à 0.388 en 2013, soit une croissance annuelle moyenne de
2.41%. Le pays est ainsi passé de la 183ième place
dans le classement des nations 2013 à la 181ième place
en 2014 (PNUD 2014). Néanmoins, le rapport
29
annuel 2014 du PNUD sur le Burkina Faso fait remarquer que des
trois composantes de l'IDH burkinabè, l'éducation reste en marge
avec des performances relativement plus faibles.
Tableau : distribution des revenus au Burkina Faso de
1994 à 2009
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1994
|
1998
|
2003
|
2009
|
Y2009-Y1994
|
Part du revenu du cinquième quintile (20%)
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56.7
|
53.5
|
49.7
|
47
|
-9.7
|
Part du revenu du quatrième quintile (20%)
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18.4
|
18.5
|
21
|
20.9
|
2.5
|
Part du revenu du troisième quintile (20%)
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11.8
|
12.9
|
14
|
14.8
|
3
|
Part du revenu du second quintile (20%)
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7.9
|
9.3
|
9.5
|
10.6
|
2.7
|
Part du revenu du premier quintile (20%)
|
5.1
|
5.9
|
5.8
|
6.7
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1.6
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Construit a partir des données banque mondiale
(distribution des revenus au Burkina Faso)
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