CONCLUSION
L'étude menée a procédé à
la recherche de l'usage particulier de l'accord du participe passé chez
les élèves de niveau 3ème. Elle avait pour
objectif d'analyser les productions des élèves. Elle s'articule
autour de quatre phases. La première s'est appuyée sur le
dépouillement statistique des résultats bruts. S'agissant de la
deuxième phase, elle débouche sur la caractérisation des
erreurs. La troisième phase, quant à elle, a consisté
à interpréter la vision procédurale des
élèves. Enfin, nous donnons dans la quatrième phase, les
mesures de régulation.
Cette étude a pu se construire grâce à une
démarche quantitative que nous avons eu recourt et qui s'est
appuyée autour de deux instruments de mesure: les items à choix
multiple (Q.C.M) et les cours portant sur l'enseignement du participe
passé. Ces deux instruments nous ont été utiles dans
l'enquête de terrain menée au collège André Gustave
Anguille, au lycée classique de Libreville et au collège Louis
Bigmann. Notre étude s'est construite autour de trois parties.
La première partie présente, de façon
détaillée, le déroulement de l'enquête
réalisée auprès de 162 élèves, issus
respectivement des trois établissements cités supra. En effet,
notre enquête s'est déroulée au mois d'avril et au mois de
mai 2014. Nous avons, pendant la première période de
l'enquête distribué un Q.C.M. comportant 24 exercices, axés
sur les différents cas d'accord du participe passé, à
chaque élève de niveau 3ème desdits
établissements.
La deuxième partie qui se focalise essentiellement sur
l'analyse des productions des élèves s'est d'abord
intéressée au dépouillement des résultats bruts.
Ensuite elle a débouché sur la classification des erreurs pour
ainsi repérer ou identifier les faiblesses des élèves
lesquelles devra s'exercer la remédiation ou la régulation. Ces
erreurs proviennent des choix des réponses et des justifications de
celles-ci, données par les élèves.
La recherche de l'usage particulier de l'accord du participe
passé auprès des élèves de niveau
3ème consistait à voir comment les
élèves, à partir de leurs représentations et
hypothèses personnelles, parviennent à résoudre un
problème posé. Dans cette perspective, nous avons d'abord
analysé les réponses choisies par les élèves. Et,
nous avons constaté que les élèves des
établissements de notre choix, commettaient tous les mêmes erreurs
d'accord du participe passé. Il s'agit des erreurs dues à la
confusion des infinitifs en « er » et les
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participes passé en «é» ; à la
mauvaise attribution des morphèmes finaux aux participes passés
employé avec l'auxiliaire « avoir » et l'auxiliaire «
être » ; aux confusions des désinences verbales
affectées aux participes passés des verbes pronominaux. Les
erreurs en rapport avec les réponses des apprenants proviennent de leurs
multiples justifications. Celles-ci traduisent leur cheminement cognitif.
En outre, nous avons constaté que les justifications
aussi renferment les erreurs. En effet, les apprenants procédaient
à l'usage inattendu de la règle d'accord du verbe avec le sujet;
à la règle erronée de l'accord du participe passé
employé avec « avoir », de l'accord du participe passé
avec le sujet, du participe passé des verbes pronominaux; à
l'application inattendue de l'accord du participe passé avec le COD, du
participe passé avec le sujet. Les erreurs contenues dans les
justifications des élèves seraient également dues aux
obstacles didactiques.
Enfin, dans notre troisième partie, nous proposons les
mesures de remédiation susceptibles d'amener les élèves
à maîtriser les différentes règles et cas d'accord
du participe passé, à utiliser de bonnes méthodes capables
de leur permettre de réaliser moins d'erreurs dans leur production. Au
travers de ces solutions, l'enseignant trouvera ici, les stratégies de
régulation mises en place pour l'efficience d'un mécanisme
éducative.
Nous avons rappelé les différentes
difficultés sur lesquelles butent les élèves. L'enseignant
de français devrait s'appuyer sur ces erreurs afin d'aider les
élèves à ne plus en commettre. Car, c'est en analysant ces
difficultés qu'il pourra orienter son cours en l'adaptant aux besoins de
ses apprenants. Il va s'en servir pour amener ses élèves à
appréhender facilement l'accord du participe passé.
Etant donné que le retour sur les enseignements
déjà donnés en classe ne suffit pas pour améliorer
l'efficacité de l'action pédagogique ou de la régulation
proprement dite, nous pensons mettre en place des cellules d'étude dans
les différents établissements de Libreville. Elles permettront
aux élèves rencontrant des problèmes en français de
passer un stage de remise à niveau en grammaire française. Selon
les différentes difficultés décelées chez chacun
des élèves, nous demanderons aux élèves de faire
les cours de rattrapage, de soutien ou de renforcement. Au cours de ces
rencontres, les élèves pourraient travailler en groupe,
repérer leurs propres erreurs et les corriger en même temps.
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En plus de ces mesures didactiques, s'ajoute la méthode
didactique. Elle constitue la partie de la grammaire qui s'occupe de
présenter du point de vue de la norme, les contenus linguistiques
propres à une langue; les contenus des disciplines de chaque cours et
par niveau, d'où parle-t-on de la didactique des disciplines
scolaires qui s'élabore autour d'un projet d'enseignement et
d'apprentissage3. Pour une bonne méthode didactique,
nous exhortons les enseignants à veiller au bon choix du corpus qui est
l'élément moteur du cours de la grammaire française.
Celui-ci doit être en adéquation avec le cours que nous voulons
faire passer auprès des apprenants. Il faudrait que ces derniers
arrivent à comprendre et à manipuler le corpus avant de
déboucher sur la formalisation. A la fin du déroulement du cours,
l'enseignant doit de ce fait procéder à l'évaluation
immédiate en proposant des exercices d'application aux
élèves. Cela est essentiel dans la mesure où l'enseignant,
après chaque séance de cours, doit chercher à se rassurer
que les élèves ont compris ou pas la leçon du jour.
Le dernier élément qui vient clôturer
notre étude est la nouvelle orientation que nous avons donnée
à l'enseignement de l'accord du participe passé. L'enseignant de
français doit chercher à étoffer les cours de grammaire,
présenter les exercices mémo techniques pour amener les
élèves à intérioriser les règles d'accord du
participe passé.
Au sortir de cette analyse, nous avons observé que
l'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire «
avoir » et l'accord du participe passé des verbes pronominaux bien
que distincts, avaient certains points en commun. En effet, tous deux ne
s'accordent pas lorsque le COD se trouve après le verbe ou lorsque le
COD, placé avant le verbe, est COD de l'infinitif. Toutefois, ils
s'accordent lorsque le COD est placé avant le verbe, est COD du verbe
conjugué et sujet de l'infinitif.
Cette étude ne saurait être complète
à cause de quelques manquements constatés. Le domaine de la
grammaire est si vaste que nous ne pourrions pas tout développer. Nous
nous sommes seulement intéressée à décrire les
productions des apprenants afin de repérer les erreurs d'accord du
participe passé. Nous les avons analysées dans le but de
comprendre leur cause et de pallier le problème. De ce fait, nous avons
compris que les élèves ne parviennent pas à bien accorder
le participe passé parce qu'ils ne maîtrisent pas les
différentes règles d'accord de cette notion.
3 ) Cours de pédagogie générale
et pratique dirigé par l'enseignant: M.Robert Angoué Ndoutoume,
CAPES 1.
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Ainsi, nos hypothèses de départ lesquelles, les
élèves sembleraient ne pas maîtriser l'accord du participe
passé employé avec l'auxiliaire « avoir » et celui des
verbes pronominaux; la non-maîtrise du participe passé par les
apprenants de niveau 3ème peut se lire à partir des
justifications qu'ils donnent ; certains insuffisances pourraient être
influencées par la façon dont le participe passé est
enseigné par certains praticiens, ont été
vérifiées.
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